DS n°6 - MPSI

Année Scolaire 2013–2014
MATHÉMATIQUES MPSI1,2,3
DS N˚6
Samedi 01/02/2014 (4h)
Les candidats sont invités à composer avec une encre suffisamment visible (en bleu foncé ou en noir par exemple),
le bleu pâle est à proscrire. Les candidats sont également invités à porter une attention particulière à la qualité
de leurs raisonnements ainsi qu’à la rédaction (les copies illisibles ou mal présentées seront pénalisées). La
référence des questions doit obligatoirement être mentionnée et les résultats doivent être encadrés .
Les trois problèmes doivent être rédigés sur des copies séparées.
La calculatrice, les formulaires et les téléphones sont interdits.
Problème 1 : dénumérants
Dans tout le problème, pour x réel, on désigne par bxc la partie entière de x.
Partie I – Un exemple
Dans cette partie on cherche à résoudre l’équation (E) : 2x + 5y = 2009 avec (x, y) ∈ N2 .
Q1) Trouver un couple de solutions (x 0 , y0 ) ∈ N2 .

 x = x 0 + 5k
Q2) Montrer qu’un couple (x, y) ∈ Z2 vérifie (E) si et seulement si il existe k ∈ Z tel que 
 y = y − 2k .
0

Q3) En déduire le nombre de solutions de (E) dans N2 .
Partie II – Une presque - formule
Dorénavant, a et b désignent deux entiers naturels non nuls. On note pour n ∈ N, Dn le nombre de couples
(x, y) ∈ N2 tels que ax + by = n.
Q4) Calculer D0 .
Q5) Déterminer Dn lorsque a ∧ b ne divise pas n.
Q6) On suppose dorénavant a ∧ b = 1.
a) Montrer qu’il existe (X,Y ) ∈ N2 tel que aX − bY = 1.
b) Montrer que Dn est le nombre d’entiers ` ∈ Z tels que
nY
a
6`≤
nX
b .
c) Soient x et y des réels, montrer que bxc + byc = bx + yc − ε avec ε = 0 ou 1.
(h i h i
)
n
n
d) En déduire que Dn ∈ ab
; ab
+ 1 . Vérifier votre réponse à la question Q3).
Partie III – La formule de Popoviciu
Désormais, a > b > 2 désignent deux entiers premiers entre eux. On note encore pour n ∈ N, Dn le nombre de
couples (x, y) ∈ N2 tels que ax + by = n.
1
Q7) À l’aide du théorème de Bézout, montrer qu’il existe deux entiers α ∈ J1; b − 1K et β ∈ J1; a − 1K tels que :

 αa ≡ 1

 βb ≡ 1

(mod b)
(mod a)
Démontrer que α et β sont uniques.
Q8) On note γ l’entier tel que αa = 1 − γb. Montrer que γ ∈ J1 − a; −1K.
Q9) En déduire que αa − (a − β)b = 1.
Q10) Conclure que :
αn n
Dn =
+1−
−
ab
b
(
βn
a
)
(formule de Popoviciu)
où {u} = u − buc désigne la partie fractionnaire d’un réel u, c’est à dire la différence entre le réel u et sa partie
entière buc.
Q11) a) Montrer que
(
αn
b
)
=
r
b
où r est le reste de la division de αn par b. Que dire de
( βn )
a
?
b) Application numérique : de combien de façons peut obtenir la somme de 1777 euros avec des pièces de 2 et
des billets de 5 ? On commencera par déterminer α et β.
P
n
2k × Pn
5p ?
c) Quel est le coefficient de X n dans le polynôme
X
X
p=0
k=0
Problème 2 : Des triangles équilatéraux sur une hyperbole
Partie I – Préliminaires
Les questions 1 et 2 sont indépendantes, et leurs résultats sont utilisés dans la partie II.
Soient A, B, C trois points du plan d’affixes respectifs a, b, c.
Q1) On rappelle que le centre de gravité du triangle ABC est le point G défini par la relation :
−
−−→ −−→ −−→ →
G A + GB + GC = 0 .
Montrer que G a pour affixe
a+b+c
3 .
Q2) Soient A, B, C trois points du plan d’affixes respectifs a, b, c.
2π
a) On note j = ei 3 . Justifier les formules j 3 = 1 et 1 + j + j 2 = 0.
b) Montrer que C est l’image de B par la rotation de centre A et d’angle + π3 si, et seulement si, a + jb + j 2 c = 0.
c) En déduire que le triangle ABC est équilatéral si, et seulement si a2 + b2 + c2 = ab + ac + bc.
−−→ −−→
(Rappel : ABC équilatéral si et seulement si, AB = AC et ( AB, AC) = ± π3 [mod 2π].)
Partie II
Soient r un réel non nul et P le polynôme défini par P = X 3 − 3r X 2 −
3
X
r2
+ r1 .
Q3) On suppose dans cette question que r > 0.
a) Préciser les signes de P(0) et de P(r).
b) Calculer lim P(x) et lim P(x).
x→+∞
x→−∞
En déduire qu’il existe un réel u > r tel que P(u) > 0, et un réel v < 0 tel que P(v) < 0.
c) Conclure que les racines de P sont trois nombres réels distincts deux à deux et non nuls.
2
Q4) On suppose dans cette question que r < 0.
En vous inspirant de la démarche précédente, montrer que les racines de P sont toujours trois nombres réels
distincts deux à deux et non nuls.
Q5) Dans le cas général r , 0, on note x 1 , x 2 , x 3 les trois racines du polynôme P.
a) Calculer en fonction de r les valeurs de x 1 + x 2 + x 3 , de x 1 x 2 x 3 , et de x 1 x 2 + x 1 x 3 + x 2 x 3 .
b) En déduire, toujours en fonction de r, les valeurs de :
i)
1
x1
+
1
x2
+
1
x3 ,
ii) x 21 + x 22 + x 23 ,
iii)
1
x1 x2
iv)
1
x 12
x1
x2
v)
+
+
+
1
x 22
x2
x1
1
x1 x3
+
+
+
1
x2 x3 ,
1
,
x 32
x3
x1
x3 + x1
+
x2
x3
+
x3
x2 .
Q6) On considère dans le plan l’hyperbole H d’équation y = x1 , et on note M1 , M2 , M3 les points de H d’abscisses
respectivement x 1 , x 2 , x 3 .
En utilisant la partie I, montrer que le triangle M1 M2 M3 est équilatéral, et que son centre de gravité G appartient
aussi à l’hyperbole H .
Q7) On suppose dans cette question que r = 1.
Calculer les racines x 1 , x 2 , x 3 du polynôme P, et représenter sur une même figure l’hyperbole H , le triangle
M1 M2 M3 et le point G.
√
(On rappelle que 3 ≈ 1.73 à 10 −2 près.)
Q8) Mêmes questions pour r = −1.
Partie III
On conserve les notations de la partie II, et on suppose r toujours non nul mais aussi distinct de 1 et −1.
On note C le cercle de centre G et passant par M1 .
On rappelle que, comme le triangle M1 M2 M3 est équilatéral, C est son cercle circonscrit, c’est-à-dire qu’il
passe aussi par les points M2 et M3 .
Q9) On note R le rayon du cercle C . En utilisant que R2 = 13 (GM12 + GM22 + GM32 ) et les résultats de la question
5b, prouver que :
R2 = 4r 2 +
4
.
r2
En déduire une équation cartésienne du cercle C dépendant uniquement de r.
Q10) On définit le polynôme Q = X 4 − 2r X 3 − 3(r 2 +
1
)X 2
r2
− r2 X + 1.
Vérifier que Q admet −r pour racine, et déterminer le polynôme Z tel que Q = (X + r) Z.
Comparer P et Z, et en déduire les racines du polynôme Q en justifiant qu’elles sont toutes distinctes.
Q11) Montrer que le cercle C passe par un point Ω de l’hyperbole H distinct de M1 , M2 , M3 .
Quelle relation géométrique relie les points G et Ω ?
Q12) Représenter sur une même figure l’hyperbole H et le point G, puis expliquer comment on peut construire le
triangle M1 M2 M3 à l’aide uniquement d’une règle et d’un compas.
TSVP →
3
Problème 3 : Approximation de fonctions par des polynômes
On note R[X] l’espace des polynômes réels en l’indéterminée X. On note Rn [X] l’ensemble des polynômes de
degré inférieur à n. On pourra identifier polynôme et fonction polynomiale sur [−1, 1].
Si f est une fonction continue sur [−1, 1], on note || f ||∞ = max x ∈[−1,1] | f (x)|.
Q1) Question préliminaire : justifier l’existence de || f ||∞ .
Partie I : Étude d’une famille de polynômes

 [−1, 1] →
R
On pose pour tout n ∈ N, f n : 

x
7→ cos(n arccos(x))

Q2) Simplifier f 0 (x), f 1 (x), f 2 (x) et f 3 (x) pour x ∈ [−1, 1].
Q3) Démontrer que pour tout entier naturel n et tout x ∈ [−1, 1], f n+2 (x) = 2x f n+1 (x) − f n (x).
On pourra factoriser l’expression f n+2 (x) + f n (x).
Q4) En déduire par récurrence que pour tout n ∈ N, il existe un unique polynôme Tn de R[X] tel que ∀x ∈
[−1, 1], Tn (x) = f n (x).
Q5) Soit n ∈ N∗ . Étudions quelques propriétés des polynômes Tn .
a) Démontrer que Tn est de degré n et de coefficient dominant 2n−1 .
π
b) Justifier que pour tout k ∈ J0, n − 1K, f n cos 2n
+ knπ = 0.
c) En déduire que Tn admet n racines simples qui sont toutes dans [−1, 1].
d) En utilisant la question 4, montrer que pour tout m ∈ N, Tn ◦ Tm = Tm ◦ Tn = Tnm .
Q6) On fixe toujours n ∈ N∗ . Étudions à présent les variations des polynômes Tn .
a) Montrer que f n est dérivable sur un intervalle que l’on précisera et montrer que f n0 s’annule en an−1 <
an−2 < . . . < a1 que l’on déterminera.
b) Que peut-on dire de Tn0 ?
c) On pose an = −1 et a0 = 1. Calculer Tn (ak ) pour k ∈ J0, nK.
d) En déduire que si |x| > 1, alors |Tn (x)| > 1.
Q7) On note Rn l’ensemble des polynômes unitaires de R[X] de degré exactement égal à n. On pose T˜n =
1
˜
˜
n −1 Tn ∈ R n d’après la question 4.a. On veut alors montrer que Tn est un polynôme de R n tel que ||Tn || ∞ (qui
2
existe d’après la question préliminaire) soit minimale. On raisonne alors par l’absurde en supposant qu’il existe
Q ∈ Rn tel que ||Q||∞ < ||T˜n ||∞ .
a) Calculer ||T˜n ||∞ .
b) On pose D = T˜n − Q. Que dire du degré de D ?
c) Étudier le signe de D(ak ) pour k ∈ J0, nK et conclure.
Cela prendrait plus de temps mais on peut montrer que T˜n est l’unique polynôme de Rn tel que ||T˜n ||∞ est
minimale.
Partie II : Polynôme de meilleure approximation
Soit n ∈ N∗ et b0 < b1 < . . . < bn des points deux à deux distincts du segment [−1, 1].

 ∀i , k, L k (bi ) = 0
Q8) Montrer qu’il existe un unique polynôme L k ∈ Rn [X] tel que 
. On donnera également
 L k (bk ) = 1

une expression explicite de L k .
4
Q9) Soit f une fonction réelle définie sur [−1, 1]. Montrer qu’il existe un unique polynôme P ∈ Rn [X] tel que pour
tout i ∈ J0, nK, f (bi ) = P(bi ).
On désire maintenant majorer l’écart maximal entre f et P sur [−1, 1], c’est à dire majorer la quantité || f − P||∞ .
Qn
On suppose pour cela que f est de classe C n+1 sur [−1, 1] et on considère le polynôme Πn+1 = i=0
(X − bi ).
Q10) Soit x ∈ [−1, 1]. On veut montrer qu’il existe η ∈ [−1, 1] tel que :
f (x) − P(x) =
Πn+1 (x) (n+1)
f
(η).
(n + 1)!
a) Montrer le résultat si x ∈ {b0 , . . . , bn }.
b) On suppose dans les trois questions suivantes que x < {b0 , . . . , bn }. On pose pour t ∈ [−1, 1] :
F (t) = f (t) − P(t) − K × Πn+1 (t)
où K est une constante qui ne dépend pas de t (mais qui peut dépendre de x puisque x est fixé). Quelle est
la régularité de F ? Quelle valeur de K faut-il choisir pour que F (x) = 0 ?
c) En utilisant le théorème de Rolle, montrer que F 0 s’annule en n + 1 points distincts de [−1, 1].
d) De la même façon, montrer qu’il existe η ∈ [−1, 1] tel que F (n+1) (η) = 0 et conclure.
Q11) En déduire que || f − P||∞ 6
| |Π n+1 | | ∞
(n+1) || .
∞
(n+1)! || f
Q12) Comment doit-on choisir les points b0 , . . . , bn pour que ||Πn+1 ||∞ soit minimale ?
– FIN –
5