Annual Commonwealth & Francophonie Dialogue with the G20 Discussion Paper Paper1.0 \ April 2015 L’excédent de la Dette et le défi du financement d’un développement et d’une croissance durables* Malgré le succès des initiatives pour la restructuration de la dette menées dans les années 2000, de nouvelles accumulations d’excédent se manifestent dans un certain nombre de pays, connus pour leur vulnérabilité aux chocs exogènes ; cela influe directement sur l’investissement et la croissance et pesant sur la mise en œuvre d’un financement du cadre post2015 visant à associer largement les ressources domestiques et l’investissement direct extérieur à l’aide publique pour parvenir à un développement durable. Les participants peuvent prendre en compte ces questions suivantes pour conduire les discussions: Des solutions innovantes et adaptées à la situation spécifique de chaque pays devraient être recherchées, car le problème touche l’ensemble de la communauté internationale. • que peut-on faire d’autre pour aider ces pays à dépasser cette question de l’excédent de la dette dans la perspective de faciliter une croissance et un développement soutenable Dans le but de stimuler la croissance et de parvenir à un développement durable, il convient de prendre en considération les questions de dette, en particulier celle de l’excédent qui agit comme un facteur contraire à l’investissement. La courbe de Laffer montre qu’à partir d’un certain point, la charge de la dette agit comme une désincitation à investir, dans la mesure où le bénéficie marginal de l’investissement revient aux créanciers sous forme d’intérêt de la dette et ne sert pas à la croissance. Autrement dit au-delà de ce point pour chaque unité de gain obtenu par l’augmentation des investissements, une fraction de ce gain revient aux créanciers sous forme de remboursement de la dette et revient finalement à une sorte de taxe sur l’investissement. • les pays des Caraïbes membres du Commonwealth et de la Francophonie sontils du mauvais côté de la courbe de Laffer et comment cela influe-t-il sur leur croissance et sur l’obtention d’un développement durable. • que peuvent faire les pays du Commonwealth et de la Francophonie pour mieux gérer leurs problèmes de dette ? Malgré les programmes sur les Pays pauvres très endettés (PPTE) et l’initiative sur la dette multilatérale (IRDM) et les bons résultats obtenus par la plupart des pays bénéficiaires, on constate une nouvelle aggravation due en particulier à la diversification et à la multiplication des sources d’endettement (dette multilatéral, dette commerciale, obligations d’état) et à la volatilité d’un certain nombre de facteurs (cours des matières premières, coût de l’énergie, revenus du tourisme) : cela frappe particulièrement les petits états insulaires des Caraïbes qui connaissent presque tous des taux d’endettement supérieurs à 100% du PIB, qui ramènent à la période des début de l’initiative PPTE. La crise économique de 2008 et les turbulences financières qui s’en sont suivies * Document par Travis Mitchell. Ce texte ne constitue pas nécessairement la position du Secrétariat du Commonwealth ou des Etats membres. 2 \ Discussion papers for G20 Diagramme : la courbe de la dette de Laffer Source: Argenor (2004) ont masqué ce problème, mais il devient de plus en plus pressant dans le contexte de l’adoption du nouveau cadre de financement post-2015. fragmentation de créanciers et de la complexité des dispositifs, restructurer la dette est devenu un processus long, contradictoire et inefficace. Cet excédent de dette, qui pèse particulièrement sur les petits états insulaires, entre autres ceux à revenu intermédiaire, a pour conséquence une pression en faveur d’ajustements budgétaires irréalistes, visant à réduire le montant du principal de la dette et / ou des restructurations de dette inefficaces. Il ne tient pas compte de l’hétérogénéité des pays concernés, ni de leur vulnérabilité à des chocs exogènes, économiques ou environnementaux. A quoi s’ajoute l’hétérogénéité des débiteurs – petits états insulaires, pays pauvres enclavés, pays en sortie de crise – et les vulnérabilités auxquelles ils sont exposés : désastres naturels et sanitaires (cf. Ebola), variation des cours des exportations et des importations des biens et des services, troubles civils. La région Caraïbes se montre particulièrement exposée à l’ensemble de ces vulnérabilités qui concernent aussi nombre d’états d’Afrique subsaharienne. En matière d’ajustement budgétaire, il faudrait dégager un surplus primaire allant de 2.7 à 15 % du PIB ; or entre 2007 et 2012, le surplus moyen dégagé par ces pays n’a pas excédé 0.1% ; et les montants préconisés excèdent même ceux obtenus par des pays développés. En clair, l’ajustement budgétaire ne peut parvenir à résoudre seul la question de la dette. Quand ce point est avéré, la communauté internationale envisage de restructurer la dette pour éviter le défaut de paiement. Mais il est prouvé que souvent les pays restructurent « trop peu, trop tard » avec pour conséquences des restructurations répétées qui leur font perdre toute crédibilité. Cela témoigne de l’inefficacité des politiques de restructuration, des faiblesses du cadre international mis en œuvre à ce sujet et de leur portée insuffisante. Ce manque de portée est liée à la multiplicité des forums de restructuration – club de Paris pour la dette publique bilatérale, club de Londres pour la dette commerciale, pas de place précise pour la dette multilatérale, diligence du pays pour les obligations et pour la dette intérieure. En bref et du fait de la La comparaison entre la situation actuelle d’excédent de dette et les précédentes expériences tend à prouver que des initiatives telles que les programmes PPTE et IRDM ne sont pas en mesure de répondre aux problèmes actuels. Des approches innovantes, nuancées en fonction de la situation propre à chaque pays, sont nécessaires. Elles examineraient quelles seraient les mesures envisageables pour aider ces pays : lancer un dialogue sur la dette au niveau international ; conduire des discussions complémentaires aux échanges sur la restructuration de la dette tenus entre les Nations Unies et le FMI ; soutenir des initiatives innovantes sur la soutenabilité de la dette, par exemple autour des problèmes de climat et de l’adaptation au changement climatique; et créer un groupe de travail international sur les actuels défis en matière de dette, en montrant que « si un petit pays est en cause, c’est un problème local, mais que si tout un groupe de petits pays est frappé, c’est un problème mondial ».
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