30 JUILLET 2014 - La guerre arrive

MERCREDI 30 JUILLET 2014
= Évolution... p.1
= "La guerre arrive" (Paul Craig Roberts) p.2
= La bonne humeur des marchés actions pourrait tourner au vinaigre p.5
= « De la déflation à la précarité… » p.8
= Le tourisme pour tous... p.13
= Voitures hybride ? Sans intérêt... p.14
= Giganteus Miscanthus p.15
= Espirito Santo : L’INSTABILITÉ DEMEURE p.15
= L'affaire Ioukos: 'Il y a une guerre qui se prépare en Europe. Pensez-vous vraiment que ceci ait
de l'importance?' p.17
= Déprimant... La dette publique de la zone euro est repartie à la hausse et la Belgique est dans le
peloton de tête p.19
= L’Argentine au bord du gouffre financier p.20
= Très étrange été p.22
= Vers un chamboulement asiatique des marchés du pétrole p.22
= Crise en Ukraine: risques "accrus" pour les banques françaises en Russie p.25
= Un pas vers la fin de l’hégémonie du dollar ? p.26
= Quelques vérités sur les agences de « notation » p.28
= Indice de misère : un palmarès de l’appauvrissement dans le monde p.33
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Évolution...
Patrick Reymond 30 juillet 2014
On nous daube encore Ségolène. Mais j'en profite pour ressortir un petit
graphique venu tout droit de chez oncle Sam.
Le fossile baisse fortement, le nucléaire a des vapeurs, et le renouvelable
s'envole. Et encore, ne précise t' on pas la baisse des consommations.
En réalité, isoler les bâtiments à la cadence de 500 000 par an, ça n'a rien ni
de sorcier, ni de révolutionnaire, mais au global, c'est révolutionnaire.
Comme je l'ai dit, le CAC 40, c'est pratiquement rien que de l'énergie.
Allégements fiscales et primes, c'est un moyen très classique. Et efficace.
EDF a gagné et perdu. Sanctuarisé, mais EDF est coincé avec le déclin
mondial du nucléaire, et la poussée des énergies renouvelables. EDF devra
diversifier ses sources, en clair, réduire le nucléaire.
Avec la montée, des autres, le plafonnement des consommations, le plus
judicieux sera de déclasser.
Le mouvement de baisse des consommations existait déjà, depuis 2007, le
fossile baisse de 2 % l'an. On va simplement accroître et accélérer le
mouvement. Plus anecdotique sont les primes pour le changement
automobile.
Mais il est désormais absurde de parler de "croissance verte". Chaque sou
investi, aura principalement pour effet de REDUIRE la croissance. La nonconsommation, ça ne se mesure plus dans les prix.
Réduire la consommation d'énergie de 50 % en 2050, ça PARAIT important.
Mais c'est le simple report, EN AVANT, de la baisse observée depuis 2007.
Un point important, est aussi l'abandon de l'écologisme punitif, qu'aime les
écologistes proclamés. On n'attrape pas les mouches avec le vinaigre. Mais
l'économie d'énergie, c'est économiser sur les dépenses, et cela, ça parle. Bien
entendu, il y a des chances que les ménages ne voient pas la différence : les
prix augmentant, la baisse de consommation sera annulée par cette envolée.
Bien entendu, on n'est pas à l'abri d'un effondrement économique, qui, sans
rien changer de notre propension à consommer de l'énergie, nous ferait faire
-50 % d'un coup, ou plutôt, d'abord - 30 %, puis - 20 %, puis -10 %, dans un
scénario grec.
Du crash du vol MH 17, à la 3e guerre mondiale :
"La guerre arrive" (Paul Craig Roberts)
http://www.youtube.com/watch?v=NePChnsuMNs
Au moment où les Etats-Unis publient des "preuves" de l’appui militaire
russe aux séparatistes, paul craig roberts dénonce un "hoax" :
"Pendant plusieurs jours, les journalistes ont demandé au porte-parole du
bureau de presse Département d’Etat ,Marie Harf, des preuves affirmant que
l’armée russe avait attaqué les forces ukrainiennes, pour la soutenir. Harf a
dit aux journalistes qu’elle ne pouvait pas fournir les preuves. En d’autres
termes, la preuve de Harf , c’est comme le témoignage de John Kerry qu’il
ne pourrait jamais prouver que Assad avait utilisé des armes chimiques.
Soudain, la preuve apparaît dans un e-mail et se propageant via les réseaux
sociaux. Ce n’est pas crédible. Ces éléments de preuve si ils existaient
réellement, serait publiés dans une conférence de presse à Washington par de
hauts responsables gouvernementaux avec des experts présents pour
expliquer le sens des photos pour les journalistes et pour répondre aux
questions.
Aucun vrai journaliste , s’il en reste, ne croirait que ces informations
chaudes soient divulgués dans un e-mail. De plus, les photos n’ont pas de
sens pour les non-initiés, et il n’existe aucun moyen de juger de leur
authenticité.
En outre, il n’est pas crédible que cette information importante fut libérée à
un temps mort des nouvelles à 8: 45 AM EDT un dimanche matin, quand la
côte Ouest était encore endormi.
Que devons-nous faire de tout cela ?
Une explication possible est que les enfants (ndlr : washington) ,
inconscients de la gravité de l’affaire, ont concocté un canular pour le
plaisir.
Une autre explication est que étant dans l’incapacité de justifier quelconques
de ses accusations contre le gouvernement russe, le Département d’Etat a
décidé d’utiliser les médias sociaux pour diffuser de la désinformation en
faveur de son assaut de propagande contre la Russie.
C’était Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur américain en Ukraine qui a posté les
images sur Twitter. Pyatt a été le partenaire de Victoria Nuland dans
l’orchestration du coup d‘Etat contre le gouvernement ukrainien."
Le papier de Roberts : Un autre canular du Département d’Etat ? Et on en vient à cette incroyable déclaration d’un conseiller du président
Poutine hier :
"Il y a une guerre à venir en Europe".
Paul Craig Roberts prévient :
"La Guerre arrive "
La propagande extraordinaire menée contre la Russie par les
gouvernements et les ministères de la propagande des États-Unis et du
Royaume-Uni, aka, les "médias occidentaux", ont pour but de conduire le
monde vers la guerre que personne ne peut gagner. Les gouvernements
européens doivent se réveiller de l’insouciance, parce que l’Europe sera le
premier à être vaporisé en raison des bases de missiles américains que
l’Europe accueille pour garantir sa «sécurité».
Tel que rapporté par Tyler Durden de Zero hedge , la réponse russe à la
décision extra-légale d’un tribunal corrompu aux Pays-Bas, qui n’avait pas
compétence sur l’affaire sur laquelle il a statué, l’attribution de 50 milliards
de dollars du gouvernement russe aux actionnaires de Ioukos (ndlr , lire : La
Haye condamne la Russie à payer 50 milliards de dollars dans l’affaire
Ioukos) , une entité corrompue pillant la Russie et pratiquant l’évasion
fiscale, est révélatrice.
Quand on a demandé ce que la Russie ferait quant à cette décision, un
conseiller du président Poutine a répondu : "Il y a une guerre à venir en
Europe." " Pensez-vous vraiment à ces questions? "
L’Occident s’est ligué contre la Russie, parce que l’Occident est totalement
corrompu. La richesse des élites n’est pas seulement basée sur le pillage des
pays plus faibles dont les dirigeants peuvent être achetés (lire John Perkins
Confessions d’un tueur à gages économique pour s’instruire sur le
fonctionnement de ce pillage), mais aussi sur le pillage de leurs propres
citoyens. Les élites américaines excellent dans le pillage de leurs concitoyens
et ont effacé la plupart de la classe moyenne américaine du 21e siècle.
En revanche, la Russie a émergé de la tyrannie et d’un gouvernement basé
sur des mensonges, alors que les États-Unis et Royaume-Uni s’immergent
dans la tyrannie blindé par des mensonges. Les Élites occidentales veulent
piller la Russie, a un prix juteux, et Poutine est sur leur route. La solution
est de se débarrasser de lui comme ils se sont débarrassés du président
Ianoukovitch en Ukraine.
Les élites pilleuses et les hégémonistes néoconservateurs ont le même
objectif: faire de la Russie un État vassal. Cet objectif unit les impérialistes
financiers occidentaux avec les impérialistes politiques.
J’ai enregistré pour les lecteurs, de la propagande, qui est utilisée afin de
diaboliser Poutine et la Russie.Mais moi même j’ai été abasourdi par les
mensonges incroyables et vicieux dans la publication britannique The
Economist du 26 Juillet. La couverture est le visage de Poutine dans une
toile d’araignée...
Vous devez lire cette propagande afin de voir à la fois le niveau de la
propagande de l’Ouest, et le but évident , qui est de mener à la guerre avec la
Russie. Il n’existe aucune preuve que ce soit pour soutenir les accusations
sauvages de The Economist, ni demander la fin de "l’apaisement" de l’Ouest
envers la Russie, et l’action la plus dure possible contre Poutine .
Le genre de mensonges et la propagande téméraire et transparente
que véhicule l’histoire de The Economist n’a pas d’autre but que de conduire
le monde à la guerre.
Les élites et les gouvernements occidentaux ne sont pas seulement totalement
corrompu, ils sont fous.Comme je l’ai déjà écrit, ne vous attendez pas à vivre
beaucoup plus longtemps. Dans cette vidéo, l’un des conseillers de Poutine et
des journalistes russes parlent ouvertement des plans américains pour une
première frappe contre la Russie (ndlr : voir vidéo d’entrée) :
http://financearmageddon.blogspot.co.uk/2014/07/official-warning-us-to-hit-russia- with.html
La bonne humeur des marchés actions pourrait
tourner au vinaigre
30 juil 2014 | Bill Bonner | http://la-chronique-agora.com/bonne-humeur-marches-actions/
▪ Il fait frais à Paris. Nous avons enfilé un pull. Pour que vous ayez une idée
du contexte, nous sommes à la terrasse d’un café du 16ème, à boire un café
crème avec notre mère.
Nous avons des périodes de réel bonheur, durant notre vie, mais nous
comptons sur notre tendance naturelle à la morosité et la dépression pour
nous en débarrasser. Notre mère n’a pas cette qualité essentielle.
Une femme descend la rue, suivie par un petit chien blanc. Elle a l’air au bout
du rouleau, pensons-nous. Comme si elle avait écrasé son autre chien… avant
de se faire battre par son mari.
Notre mère : "oh… regarde ce mignon petit chien".
Deux mendiantes passent.
"Attention à ton sac à main", se retient de dire votre correspondant.
"J’adore leurs robes", déclare sa mère. "Elles sont si colorées".
Un bel homme, bien fait, cheveux noirs, est entré dans notre champ de vision.
Il avait l’air amical, heureux, confiant.
"Prétentieux… vulgaire… tire-au-flanc"… avons-nous pensé en notre for
intérieur.
"Quel beau jeune homme", a dit la mater familias.
Nous ne savons pas combien de temps nous pourrons encore supporter cette
attitude du "verre-à-moitié-plein".
"Maman, est-ce que tu sais combien de gens ont terminé à l’asile à cause de
la bonne humeur ?"
"Très bien… je vais essayer de me contrôler. Regarde… un pauvre homme à
la mine triste", a-t-elle dit, montrant un grincheux qui sortait de sa voiture.
"Non… tu ne comprends pas. Tu n’es pas censée faire preuve de compassion.
Il mérite probablement d’être triste".
Nous avons réalisé que c’était sans espoir. Certaines personnes sont
irrécupérables.
▪ Plus on donne, plus on reçoit ?
Plus tard dans la journée, nous devons aller récupérer un camion utilisé pour
le transport des chevaux. Elizabeth l’a prêté à un ami cavalier — qui refuse
de le rendre.
"On ne peut jamais faire confiance à personne", dit un ami.
Voilà qui semble une sinistre estimation de la nature humaine. Mais bien
entendu, c’est vrai. L’inverse aussi : on peut toujours faire confiance à tout le
monde.
L’un de nos dictons préférés : "les gens viennent toujours à penser ce qu’il
faut qu’ils pensent quand il faut qu’ils le pensent". Quand ils pensent qu’ils
doivent être polis et serviables… ils le sont. Quand ils pensent que
l’amabilité ne sert plus leurs intérêts… ils vous mettent un coup de poignard
dans le dos.
Dans un système de marché idéal, la civilité paie. On obtient richesse,
pouvoir et statut en échange de biens et de services. Plus on donne…
généralement… plus on reçoit.
Mais qu’il prenne votre arme… votre droit de vote… ou votre véhicule… et
même votre meilleur ami peut se transformer en monstre. Surtout s’il est sous
pression. Vous pouvez avoir confiance en lui : il se comportera comme un
être humain normal dans les mêmes conditions.
On peut aussi faire pleinement confiance aux investisseurs. Et aux marchés
eux-mêmes. Ils font toujours ce qu’ils doivent faire. Selon les circonstances
du moment. Le défi consiste à comprendre lesdites circonstances.
▪ Quel genre de pression le marché actuel subit-il ?
Qu’est-ce qui pourrait le pousser à cesser d’agir de manière si affable et
coopérative ? Qu’est-ce qui pourrait le forcer à devenir méchant ?
Aujourd’hui sortent les chiffres du PIB américain. Ils seront probablement
décevants. Parce que la "reprise" est une fraude depuis le début. L’économie
est coincée en mode croissance basse… emploi en berme… et dépression
molle — en grande partie à cause des efforts de relance de la Fed. L’argent
bon marché a corrompu l’économie tout entière, la détournant de
l’investissement réel à long terme pour se concentrer vers la spéculation,
l’ingénierie financière et les activités zombie.
Les dépenses d’investissement de capital, c’est ce qui porte vraiment la
productivité et la prospérité. Sans elles, l’économie vacille.
Aux Etats-Unis, les salaires horaires ne sont pas plus élevés qu’ils l’étaient en
2008…
Le revenu réel des ménages a décliné — même pour les 5% les plus élevés…
Soustrayez les soins de santé et les remboursements de prêts : pour tout le
monde ou presque, le revenu réel disponible a baissé…
Même si l’emploi à temps partiel et temporaire a grimpé, il y a en fait 5% de
moins d’emplois réels qu’en 2006…
Quand ces circonstances seront mieux comprises, les marchés actions
tourneront au vinaigre.
"J’ai grandi pendant la Grande dépression", dit notre mère, avec ses 93
années de recul. "Les choses vont tellement mieux, aujourd’hui".
« De la déflation à la précarité… »
Charles Sannat 30 juillet http://www.lecontrarien.com/
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Ces deux informations sur lesquelles je souhaitais revenir montrent bien à
quel point il est nécessaire de se préparer pour la grande majorité d’entre
nous à un avenir de précarité et de difficultés financières. Encore une fois, un
médecin arrivera toujours à manger et à « gagner » sa vie en sauvant celle des
autres car il dispose d’un véritable savoir-faire. Mais ceux qui sont légion et
sans compétences rares ou particulières, ceux qui sont abonnés au Smic et
aux petits salaires, ceux-là sont les plus fragiles d’autant plus qu’ils disposent
rarement d’une épargne pléthorique.
Entre pressions déflationnistes et risques géopolitiques, le Bund inscrit
un record
La première information donnée par l’AFP revient sur le fait que « dans à un
environnement assombri par les pressions déflationnistes en zone euro et les
tensions géopolitiques la dette allemande a bénéficié à plein de son statut de
valeur refuge inscrivant mardi un record historique ».
Il s’agit dans le cas des obligations, c’est-à-dire des dettes d’État, d’un record
à la « baisse ». Plus le taux d’intérêt est bas, plus les investisseurs souhaitent
acheter la dette du pays concerné. Dans le cas de l’Allemagne, le taux
d’emprunt à dix ans (appelé « Bund ») a atteint un nouveau point bas
historique en s’établissant à 1,19 %.
En clair, vous faites un crédit d’une durée de 10 ans à l’Allemagne en
échange d’une rémunération, c’est-à-dire d’un taux d’intérêt, de 1,19% !
Autant dire que cette rémunération est plus symbolique qu’autre chose et
dieu sait qu’il peut en arriver des choses en 10 ans !!
La France n’est pas en reste puisque notre pays s’endette à un taux de 1,51
%, ce qui n’est vraiment pas cher pour un pays en faillite !!
La question qui doit être posée est donc combien de temps les taux d’intérêt
pourront rester aussi bas avant qu’ils ne remontent. Et lorsque ce sera le cas,
quelle sera l’ampleur des krachs boursiers et obligataires qu’une telle
remontée ne manquera pas d’entraîner ?
Plus de 8 embauches sur 10 ont été faites en CDD, un record
D’un côté, des taux qui s’effondrent tant l’inflation de long terme semble
absente avec un risque de déflation réel dans une Europe qui s’enfonce dans
un marasme économique rarement vu depuis la dernière guerre mondiale, de
l’autre côté un endettement qui n’a jamais été aussi élevé le tout sans
perspective de croissance forte permettant d’anticiper un remboursement peu
douloureux.
C’est dans ce contexte que logiquement l’emploi se porte mal, très mal
même. Cet article de Challenges démontre sans ambiguïté qu’au « 1er
trimestre 2014, 84 % des embauches hors intérim se sont faites en contrat à
durée déterminée (CDD), un nouveau record, selon des données du ministère
du Travail publiées mardi 29 juillet ».
Vous avez exactement le même phénomène aux USA où plus de 75 % des
nouveaux jobs « créés » le sont à temps partiel non volontaire… La
formulation en dit long sur la réalité de la reprise économique à laquelle on
souhaite nous faire croire de force même si nos yeux, nos oreilles et la réalité
que nous voyons nous disent l’exact contraire.
Il faut comprendre que, dans un environnement sans visibilité et sans
croissance, les entreprises ne recruteront pas ou très peu en CDI et pour le
long terme préférant les contrats les plus flexibles. Comme elles font toutes
cela, elles empêchent également le marché de l’emploi de repartir et ce
faisant une éventuelle croissance de revenir. Ce n’est pas une critique mais la
simple constatation des faits. N’oubliez pas que dans le capitalisme, les
sommes des intérêts individuels ne sont pas forcément égales à l’intérêt
collectif.
Évidemment, ce n’est pas la seule raison, loin, très loin de là d’ailleurs. Il est
à noter par exemple que dans les grandes entreprises, il n’y a pas de
recrutement en CDD. Pourquoi ? Parce que les grandes entreprises ne
recrutent même pas !! Elles laissent partir les baby-boomers massivement à la
retraite et évitent ainsi pour la majorité d’entre elles de faire un plan de
licenciement. Mais le résultat est le même. L’emploi connaît une hémorragie
et lorsqu’il y a un recrutement, ce sera dans 84 % des cas un emploi précaire.
Préparez-vous et restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Chine : ralentissement continu du secteur des matériaux de construction
BEIJING, 29 juillet – Le secteur chinois des matériaux de construction reste
stagnant, car le marché de l’immobilier n’a montré aucun signe de
réchauffement, a-t-on appris des dernières statistiques de la Commission
nationale du développement et de la réforme.
La production de ciment a augmenté de 3,6 % en glissement annuel pour
atteindre 1,14 milliard de tonnes au premier semestre de l’année, soit en
baisse de 6,1 points de pourcentage par rapport à l’expansion réalisée durant
la même période l’année dernière, a annoncé la commission sur son site
Internet.
La production de verre plat s’est élevée de 4,7 %, enregistrant une chute de
6,1 points de pourcentage en glissement annuel.
Les prix restaient également sur une trajectoire descendante. En comparaison
avec le mois dernier, le prix départ-usine du ciment a diminué de 1,8 %, et
celui du verre plat restait inchangé.
Les données ont souligné la faiblesse persistante du marché de l’immobilier,
un grand consommateur de ciment et de verre plat. Selon les données, le prix
moyen de l’immobilier dans 70 villes chinoises a baissé de 0,47 % par
rapport au mois précédent, marquant une baisse mensuelle consécutive après
celle de 0,15 % en mai.
Agence de Presse Xinhua
Analyse & décryptage
Il s’agit là évidemment d’un indicateur avancé pour la construction neuve et
l’état de santé du secteur du bâtiment, or en Chine comme ailleurs lorsque le
bâtiment va, tout va et inversement…
Charles SANNAT
Russie : trois constructeurs automobiles suspendent la
production
Évidemment, cela n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie russe qui
subit les contrecoups des sanctions économiques. Mais il faut noter que les
constructeurs automobiles russes sont essentiellement la propriété de grands
constructeurs étrangers, ce qui va bien sûr leur poser des problèmes… Ce
sont les joies de la mondialisation ou la règle de « l’arroseur arrosé » !!
Charles SANNAT
MOSCOU, 28 juillet – RIA Novosti
Trois constructeurs automobiles russes suspendent simultanément leur
production et mettent leurs employés en congé forcé : AvtoVAZ, GMAvtoVAZ et l’usine du groupe Volkswagen de Kalouga (180 km au sud-ouest
de Moscou), annonce lundi le journal Vedomosti.
Selon le quotidien, les employés de Volkswagen Group Rus seront en congé
du 28 juillet au 25 août, tandis que leurs collègues d’AvtoVAZ n’auront que
trois semaines de suspension de leur activité, du 28 juillet au 17 août.
Auparavant, plusieurs usines automobiles se trouvant sur le territoire russe
ont mis leurs employés en congé forcé. L’usine Ford de Vsevoljsk et l’usine
Hyundai de Saint-Pétersbourg reprendront le travail les 11 et 4 août,
respectivement.
Il s’agit de la première fois que la quasi-totalité des 45 000 employés
d’AvtoVAZ sont mis en congé simultanément.
Auparavant, les médias russes ont annoncé que les ventes du constructeur
russe AvtoVAZ avaient chuté de 21 % en janvier. La compagnie n’avait plus
enregistré une production aussi faible depuis 2010.
Source RIA-Novosti ici
Moscou somme Kiev de cesser le pilonnage de son territoire
L’Ukraine semble poursuivre sans aucune hésitation des provocations
absurdes à l’égard de la Russie en bombardant le territoire russe, ce qui
constitue évidemment un acte de guerre auquel Poutine se garde bien de
répondre par la force, obligeant ainsi les Ukrainiens à une escalade qui finira
par devenir tellement visible que cela en deviendrait risible si ce n’était aussi
grave.
Charles SANNAT
MOSCOU, 29 juillet – RIA Novosti
Kiev doit cesser de pilonner le territoire russe, ses attaques empêchant le
déploiement d’une mission de l’OSCE à la frontière russo-ukrainienne, est-il
dit dans un communiqué du ministère russe des Affaires étrangères. « Il paraît
que Kiev soit effrayé par le déploiement au point de passage Goukovo d’une
mission d’observation de l’OSCE, chargée de surveiller la situation à la
frontière russo-ukrainienne », selon la diplomatie russe. « Moscou exige de
Kiev qu’il cesse le pilonnage des territoires souverains de Russie et assure la
sécurité des observateurs internationaux », souligne le MID russe.
Source RIA-Novosti ici
L’avenir de la Marine US. Les prototypes à l’essai !!
Eh non, l’empire américain n’est pas mort, loin de là, et de toutes les façons il
n’abandonnera pas son leadership mondial et sa domination sans partage sans
se battre.
Justement, à propos de se battre, voici un superbe reportage sur les essais en
mer des nouveaux prototypes des navires de guerre US. Cela mérite d’être vu
même si c’est en anglais dans le texte, les images suffisent presque ! En plus,
ces navires sont beaux !!
http://www.youtube.com/watch?v=f4xak2byBIg (anglais, 1 heure 30)
Charles SANNAT
Le tourisme pour tous...
Patrick Reymond 29 juillet 2014
... a tué le voyage. Nous dit on. En réalité, c'est toujours le même n'importe
quoi dans les journaux, surtout dans la presse pravda.
Le voyage ne nait pas au XVIII° siècle. Il est né bien avant. Les voyages
"d'agréments", comme les pèlerinages, nombreux, les migrations, souvent
temporaires, les passages d'armées. En réalité, même au moyen âge, et sans
doute avant, les gens ont la bougeotte.
Les moines "gyrovagues" sont très mal vu pendant le haut moyen âge, preuve
qu'ils sont nombreux, et ils ont la réputation d'avoir un poil dans la main, ou
plutôt une forêt.
En même temps, ils sont une distraction. En général, complétement
pipelettes, ils colportent les nouvelles, les ragots, comme plus tard, au
XVI°siècle, les colporteurs les livres.
Ce qui est en cause, finalement, c'est l'uniformisation, et la fin de la prise de
risque. En effet, on va sur un aéroport, pour aller sur un autre aéroport, dont
on voit mal les différences, on s'émeut quand un avion n'arrive pas, et l'on va
dans des hôtels où tout aussi se ressemble.
La prise de risque a totalement disparue, alors qu'avant, c'était un voyage
quasiment initiatique.
Les pèlerins, comme les jacquards, voyageaient en groupe, armés, et pas que
pour marché, de leur bourdon, se bastonnant avec les brigands, les autres
groupes de pèlerins, les aubergistes indélicats, les gîtes puceux et merdeux.
On savait, quand on partait qu'on allait affronter des épreuves, souvent
ardues, parfois mortelles, toujours éprouvantes.
Déjà, le voyage du XVIII° et XIX° est une décadence. La preuve en est que
voyagent beaucoup aristocrates et bourgeois.
Avant, par exemple, existait le "pèlerin professionnel", chargé par des gens
fortuné d'aller à sa place ; trop pénible, trop dangereux, un truc de gens du
peuple.
L'aristocrate voyage avec son armée personnelle, le bourgeois, uniquement
pour les affaires, sinon, il se claquemure dans sa forteresse personnelle. Il a le
culte de l'utilité. Passé l'âge, il ne voit aucun intérêt à voyager...
Le tourisme, est, de toute époque, sexuel, comme on le voit aujourd'hui, et
hier avec la prostitution des filles d'auberges.
Le tourisme de masse est une forme d'aliénation moderne, la soupape qui fait
croire à des gens, très "classe moyenne", pour ne pas dire populaire, l'espace
d'un instant, qu'ils sont riches.
On leur fournit des monuments, des putes, des biens à bas prix. De quoi
rêver...
Voitures hybride ? Sans intérêt...
Patrick Reymond 29 juillet 2014
Petite pub pour les hybrides. Il suffit de regarder les différences de prix pour
s'apercevoir que c'est, pour l'instant, totalement sans intérêt. 5900 euros de
différence pour une consommation de 3.5 L au cent au lieu de 3.5 pour le
même modèle essence.
En gros, il faudrait plus du million de kilomètre pour justifier la différence de
prix catalogue. A moins, bien entendu qu'après négociation, celle-ci ne
devienne minime.
Effet de mode, ou effet de lancement ? Pour devenir un vrai produit, il faut
une baisse de prix drastique.
Bien entendu, les constructeurs automobiles peuvent, sans problème, baisser
fortement les prix de leur modèle, le prix, au sortir usine, étant très bas.
Mais, comme nous connaissons tous la nature humaine, la tendance à la
bureaucratie est dans cette même nature.
Il faut bien que les inutiles trouvent des sinécures.
Un lecteur disait que les CCI ne servait à rien. Effectivement, on peut se
poser la question de leur utilité réelle. A part, bien sûr, comme outil de
propagande du néolibéralisme.
Giganteus Miscanthus
Patrick Reymond 29 juillet 2014
Les agriculteurs de l'Iowa pourraient bénéficier de l'apport d'un hybride, celui
du giganteus miscanthus, pour produire du biofioul, à la place du maïs.
il est clair, que, dans un premier temps, les superficies concernées seront les
superficies non-rentables, et les terres les plus ingrates, mais à long terme, il
y aura effet de substitution pour les cultures vivrières.
On n'a rien inventé depuis le XVIII° siècle, et les iles à sucre, qui importaient
leur nourriture, au moins en partie; comme le sud des USA avant la guerre
civile.
La valeur commerciale, l'emporte sur la valeur ultime du produit. En plus,
vendre à des pauvres c'est vendre pas cher, vendre à des riches, pour des
usages futiles, c'est bien plus porteur.
Espirito Santo : L’INSTABILITÉ DEMEURE
30 juillet 2014 par François Leclerc | http://www.pauljorion.com/blog/?p=67475
La Banque du Portugal a beau multiplier les assurances, la situation de la
Banque du groupe Espirito Santo (BES) reste indécise. Elle continue
d’affirmer que celle-ci est solvable et qu’il n’y a pas péril en la demeure,
faisant si nécessaire une prochaine recapitalisation sans identifier ses acteurs,
admettant que la ligne de crédit dont dispose le gouvernement pour aider les
banques pourrait y contribuer en dernière instance.
Le premier actionnaire de la banque, Espirito Santo Financial Group (ESFG)
– qui vient de bénéficier d’un règlement judiciaire comme Rioforte son
actionnaire – a créé hier mardi un nouveau un vent d’inquiétude en
demandant et en obtenant en raison « d’événements imprévus » le report de
l’assemblée générale ordinaire des actionnaires de la BES qui devait statuer
sur les comptes du 1er semestre. Les comptes, qui s’annoncent désastreux,
seront toutefois publiés aujourd’hui.
Le montant estimé des pertes de la banque s’élèverait selon le journal
Expresso à 3 milliards d’euros, ce qui rendrait indispensable une
recapitalisation, car les réserves financières de la banque sont de 2,1 milliards
d’euros. De nouvelles factures commencent à sortir des tiroirs, la
Commission du marché des valeurs mobilières portugaise (CMVM)
réclamant désormais que la BES garantisse ses clients du payement des titres
d’EFSG qu’elle leur a vendus, alors qu’elle s’est jusqu’alors contentée de le
faire pour les titres des deux autres holdings du groupe, Rioforte et ESI. Du
côté de BESA, la filiale angolaise de la BES qui en possède 55,7%, tout n’est
toujours pas clarifié. Selon KPMG Angola, qui a certifié ses comptes avec
réserves, la BES aurait ouvert une ligne de crédit de 3 milliards d’euros à la
BESA, et il n’est pas certain qu’elle sera remboursée ou qu’à défaut la
garantie de l’État angolais de 5,7 milliards de dollars sera activée, le texte de
cette dernière se contentant de couvrir des « crédits spécifiques » sans la
désigner expressément.
En provenance du Luxembourg, une autre nouvelle est venue assombrir le
paysage. ESI, La holding de tête du groupe, n’a pas bénéficié comme les
deux autres holdings d’un règlement judiciaire, la décision des experts remise
au 6 octobre prochain. Cela peut être interprété comme une manière de
repousser la décision considérée comme inévitable de la liquidation de la
société, cette alternative au règlement judiciaire lorsque toute restructuration
est considérée non viable. Enfin, si les actionnaires de la BES font en premier
les frais de la dégringolade en bourse de la banque, qui s’est poursuivie en
raison des événements, les créanciers du groupe ayant reçu en garantie des
titres de la BES le sont également, fondés à demander en contrepartie des
garanties complémentaires à leurs débiteurs, alourdissant encore le climat.
Le jeu pourrait se compliquer en raison d’un mouvement plus vaste de
restructuration du système bancaire portugais, que la chute du Groupe
Espirito Santo pourrait précipiter. Mais faudrait-il encore, pour que des
investisseurs se déclarent à son chevet et devenir les actionnaires de référence
de la BES, que sa situation soit clarifiée (à moins d’obtenir de solides
garanties). On ne rend pas transparent un groupe réputé pour son opacité et
qui s’écroule en si peu de temps. La Banque du Portugal est à la manœuvre,
tandis que le procureur de la République lance des enquêtes pour des abus
d’informations confidentielles et des abus de confiance commis au sein du
groupe sur la base de signalements de la CMVM.
L'affaire Ioukos: 'Il y a une guerre qui se prépare en
Europe. Pensez-vous vraiment que ceci ait de
l'importance?'
par Audrey Duperron · 30 juil. 2014 Express.be
Après 10 ans de procédure, un tribunal d'arbitrage de La Haye a condamné la
Russie à payer une indemnité de 50 milliards de dollars aux anciens
actionnaires de la compagnie pétrolière Ioukos qui avait été démantelée entre
2004 et 2007. La Cour a jugé que «le démantèlement de Ioukos avait été
décidé pour des « motivations politiques », « dans le but de pousser la société
à la faillite, de confier ses actifs à une société d’Etat, et d’incarcérer » son
dirigeant, Mikhaïl Khodorkovski, « qui commençait à se manifester comme
un concurrent politique ».
En 2004, le gouvernement russe avait justifié sa saisie des actifs de Ioukos en
affirmant qu'ils « avaient été volés au peuple russe» par un «baron voleur ».
En 2003, Mikhail Khodorkovski, le CEO de Ioukos, était l’homme le plus
riche de la Russie. Il a été arrêté à l’aéroport de Novossibirsk, et après de
longues péripéties judiciaires, il a été condamné à 9 ans de camp avec son
associé Platon Lebedev. Beaucoup ont considéré que cette arrestation et le
démantèlement de Ioukos avaient été ordonnés parce que Khodorkovski avait
manifesté son soutien à l’opposition du président Vladimir Poutine. Il était en
effet l'un des rares oligarques à avoir osé critiquer la gestion du président
russe.
En 2010, Khodorkovski a été reconnu une seconde fois coupable pour « vol
de pétrole et blanchiment » et sa peine a été portée à 14 ans
d’emprisonnement. Ses avocats ont ensuite plaidé sa cause à la Cour
européenne des droits de l'homme. En août dernier, la Cour suprême russe a
réduit sa peine. Khodorkovski devait être libéré deux ans avant la date
prévue, en août 2014, mais l’année dernière, il a finalement été libéré, après
10 ans d’incarcération.
C’est la holding GML, issue de Menatep, qui appartenait à Khodorkovski et
qui détenait Ioukos, qui percevra cette indemnisation. Mais Khodorkovski
ayant cédé ses parts à son principal associé, Leonid Nevzline, aujourd’hui
actionnaire à hauteur de 70% de GML, il ne recevra rien.
C'est la plus grande compensation jamais accordée par la Cour de La Haye;
elle est 20 fois plus supérieure à la seconde en importance, et elle ne prend
pas en compte l’indemnisation des petits actionnaires qui pourraient aussi
obtenir une indemnisation.
Néanmoins, une telle condamnation n’est pas anodine pour le pays : elle
représente 11% de ses réserves de change nationales, et 10% de son budget
national. Le jugement pose aussi la question de l’avenir des actifs confisqués
de Ioukos et confiés à Rosneft, le géant de l'énergie. Il pourrait aussi avoir
des implications pour la compagnie pétrolière britannique BP, devenue
récemment actionnaire à hauteur de 20% de Rosneft.
Les Russes ont jusqu’au 2 Janvier, 2015 pour s’acquitter de cette somme, et à
partir de cette date, ils encourront des intérêts de retard. Si le pays ne
s’exécute pas, la Convention de New York de 1958 sur l'arbitrage autorise la
saisie des actifs russes situés dans les 149 pays contractants pour mettre en
œuvre la sentence.
Dans l'entourage de Poutine, on manifeste peu d’inquiétude. Le ministre des
Finances russe, Sergueï Stortchak, a jugé que la Cour arbitrale de la Haye
« n’était pas compétente pour examiner cette affaire », que l’enquête et les
éléments probants avaient été partiaux. Il a indiqué que Moscou allait
« contester les décisions de la Cour d’arbitrage devant les tribunaux des PaysBas et espère y obtenir un résultat équitable ».
Le Financial Times a rapporté le commentaire d’un des proches du président
russe, estimant que le verdict était insignifiant en comparaison des enjeux
géopolitiques avec l'Ukraine :
Il y a une guerre en préparation en Europe. Pensez-vous vraiment
que ceci ait de l’importance ? »
Déprimant... La dette publique de la zone euro est
repartie à la hausse et la Belgique est dans le peloton
de tête
par Audrey Duperron · 29 juil. 2014 Express.be
Après une pause de six mois, au cours desquels elle avait baissé, la dette
publique est repartie à la hausse dans la zone euro. Selon les chiffres publiés
par l’agence statistiques européenne Eurostat, la dette totale de la zone euro a
augmenté de plus de 250 milliards d’euros au cours du premier trimestre pour
atteindre 93,9% du PIB de l'UE-28, contre 92,7% à la fin du dernier trimestre
2013.
En particulier, sur un an, la dette publique a augmenté dans tous les pays
PIGS (Italie, Portugal, Espagne, Grèce).
En Grèce, elle a même progressé de façon alarmante, gagnant 13,5% pour
atteindre le niveau inquiétant de 174,1% du PIB.
Pourtant, depuis la grave crise de la dette qu’a connue le pays en 2010, et qui
a obligé la troïka à intervenir pour éviter qu’il ne fasse défaut sur ses dettes,
le pays a été contraint de suivre une politique d’austérité drastique qui a
épuisé le peuple grec.
On peut supposer que les dettes publiques sont en réalité encore plus élevées
que ce qui est indiqué, compte tenu que les garanties émises par les pays
respectifs ne sont pas incluses dans le calcul.
La Belgique et le Portugal ont tous deux enregistré une hausse de leur
endettement public de 3,9% au cours du premier trimestre 2014, et ils font
partie des pays qui ont connu les plus fortes augmentations. Seules, la
Slovénie (+7%) et la Hongrie (+5%) font pire. De l’autre côté, les élèves
modèles qui ont connu des baisses de leurs dettes publiques sur le 1er
trimestre 2014 sont la Pologne (-7,6%), l’Allemagne (-1,1%) et la Grèce (1%).
La dette de la Belgique dépassait les 404 milliards d’euros à la fin du premier
trimestre 2014, et elle représente 105,1% du PIB. La forte augmentation est
due à une interprétation différente d'Eurostat, qui oblige la Belgique à
prendre en compte les dettes des sociétés de logement comme une
composante des dettes de l'État, ce qui représente une augmentation
supplémentaire de 16 milliards d'euros.
Selon la directive européenne, les dettes des gouvernements ne devraient pas
dépasser 60% du PIB.
L’Argentine au bord du gouffre financier
Vittorio DE FILIPPIS 28 juillet 2014 Libération.fr
Mercredi soir à minuit, le pays sera déclaré en faillite s’il ne trouve pas un
accord avec les fonds vautours Elliott et Aurelius, qui ont racheté une partie
de sa dette.
Sur le cadran du compte à rebours des négociations, il ne reste plus que
quelques heures. Mercredi à minuit, heure de New York, l’Argentine risque
de revivre la pire page de son histoire économique récente, celle de 2001.
Treize ans après son défaut de paiement, le pays de Cristina Kirchner est de
nouveau à deux doigts de la faillite. A moins que Buenos Aires ne trouve
d’ici là un accord avec Elliott Management et Aurelius, ces fonds spéculatifs
qui lui réclament le remboursement d’une dette de 1,3 milliard de dollars
(967 millions d’euros).
Quelles sont les origines du risque de défaut de paiement ?
Le bras de fer entre le gouvernement argentin et le fonds spéculatif Aurelius
et surtout Elliott Management trouve son origine dans la crise de 2001. A
l’époque, le ministre de l’Economie, Domingo Cavallo, reconnaît ne plus
pouvoir recourir aux crédits internationaux «ruineux» pour continuer à
financer un déficit budgétaire qui n’en finit pas de se creuser. La crise
s’installe. L’inflation s’envole. La pauvreté explose. Les capitaux s’éclipsent.
Le président Fernando de la Rúa déclare forfait. Le plus important défaut de
paiement est annoncé à la face du monde. L’Argentine ne remboursera pas sa
dette extérieure, qui dépasse les 100 milliards de dollars. Du jamais vu. Une
déflagration qui coûte à l’Argentine de ne plus pouvoir se financer sur les
marchés internationaux.
Pendant des années, les gouvernements argentins successifs vont négocier
une restructuration de sa dette. Aux quatre coins du monde, 93% des
investisseurs qui en détiennent se rendent à l’évidence : Buenos Aires ne
paiera pas. A moins d’accepter une forte décote, de 70%. La quasi-totalité de
créanciers finissent par accepter le deal : une décote assortie d’un calendrier
de remboursement étalé sur plusieurs années. Mais c’est sans compter les
récalcitrants : 7% des détenteurs d’obligations argentines préfèrent négocier
avec les fonds vautours américains, ces derniers rachetant sans attendre leurs
créances, mais à bas prix.
Comment opèrent les fonds vautours ?
Le plus souvent américains, les fonds vautours ramassent ces titres
«zombies» d’entreprises ou d’Etats vendus à la casse par des investisseurs en
pleine déconvenue. Dans le cas argentin, les fonds Elliott Management et
Aurelius mettent la main sur un pactole potentiel de plus de 1,3 milliard de
dollars. Mais refusent le jeu de la restructuration proposé par l’Etat. Leur
spécialité ? La faille juridique. Elliott et Aurelius traînent les pays en
banqueroute devant les tribunaux, dans l’espoir de les forcer à payer 100% de
la valeur faciale de la dette qu’ils détiennent, et qu’ils ont racheté à vil prix.
Elliott se vante d’ailleurs d’avoir fait plier des pays comme le Pérou ou la
Zambie. Dans le cas argentin, l’opération pourrait lui rapporter un rendement
de 1 600%.
Sur quoi repose le litige entre l’Argentine et Elliott ?
Le bras de fer a gagné en intensité le 23 juillet 2012, lorsque le juge de New
York Thomas Griesa, à la suite d’une demande du fonds Elliott, interdit à
l’Argentine d’honorer les échéances de la partie de sa dette déjà restructurée.
A moins que Buenos Aires ne rembourse aussi les fonds Elliott et Aurelius.
Certes, l’Argentine a les moyens de payer les 1,3 milliard de dollars pour ces
deux fonds. Mais si elle le fait, elle prend un risque : que l’ensemble des 7%
de hold out (ceux qui ont refusé la restructuration de la dette) ne se présentent
eux aussi devant les tribunaux pour réclamer leur créance à 100%. Et là, la
facture se monterait à 19,5 milliards de dollars. Pire encore, il n’est pas exclu
que les détenteurs d’obligations déjà restructurées leur emboîtent le pas. Le
montant de l’addition serait alors de 120 milliards de dollars. Bref, retour à la
case départ.
Que peut-il se passer demain soir à New York ?
L’Argentine fait tout pour gagner du temps. Il s’agit pour elle d’obtenir un
délai jusqu’en janvier 2015. Si le tribunal new-yorkais lui accordait, il
permettrait à la clause «Rufo» (Rights upon future offers) d’expirer. Celle-ci,
ajoutée en 2005 et 2010 par Buenos Aires, précise que l’Argentine ne peut en
aucun cas offrir de meilleures conditions financières aux hold out, sauf à
traiter tout le monde sur la base de ces meilleures conditions. Or, mercredi
soir, l’Argentine doit payer les 93% qui ont accepté la restructuration. Mais si
aucun accord n’est trouvé avec le fonds Elliott et Aurelius, elle sera toujours
dans l’interdiction de les payer. A moins de rembourser tout le monde à 100%
… Le pays sera alors effectivement en défaut, car ses réserves de change ne
dépassent pas les 30 milliards de dollars. Et un défaut prononcé par le juge
Griesa aurait pour conséquence de retarder encore le retour de Buenos Aires
sur les marchés financiers. Avec en prime une récession.
Très étrange été
Jacques Attali Paru dans L'Express | Publié dans Géopolitique - 28 juillet 2014
Pendant que des avions disparaissent, explosent ou tombent les uns après les
autres, sur tous les continents, sans aucune explication (on ne sait toujours
rien de la disparition du vol de la Malaysia vers Pékin ; on ne connaît pas
avec certitude l’identité du lanceur d’un missile, sur le sol ukrainien, contre
un autre avion de la même compagnie volant vers Kuala Lumpur, ni de la
raison de la chute de l’avion d’Air Algérie venant de Ouagadougou et allant
vers Alger), pendant que des populations civiles tombent sous les bombes en
l’absence de médias (en Lybie, en Syrie ou en Irak) ou en direct à la
télévision (à Gaza et en Israël), pendant que des Etats se défont (l’Ukraine et
l’Irak) et que d’autres surgissent (le Kurdistan et le Sud Soudan), pendant que
des alliances nouvelles et inattendues se forment (Egypte, Etats-Unis, Arabie
Saoudite, Israël et Iran contre les islamistes sunnites), pendant que des gens
meurent de faim, plus que nombreux que jamais partout dans le monde,
pendant que partout les plus pauvres continuent de payer le prix d’une crise
dont ils ne sont en rien responsables, les marchés financiers continuent de
monter, les riches de dépenser et les hommes politiques de pérorer.
On voit des ministres, venus de tous pays, passer de capitale en capitale, de
plateau de télévision en plateau de télévision, faisant semblant de s’occuper
gravement de problèmes dont la dynamique et la solution leur échappent
totalement.
En Europe, continent particulièrement endormi, où toutes les énergies ont été
focalisées pendant un mois vers les résultats de matchs de football, occasions
d’étranges retours (qui a vraiment lu le slogan qui s’étalait sur le bus de
l’équipe d’Allemagne ? « Une nation, une équipe, un rêve », qui rappelle
scandaleusement celui du 3ème Reich (« un empire, un peuple, un Führer »),
d’autant plus que le slogan devint, après leur victoire : « Maîtres du
monde »…), l’été est maintenant occupé par le feuilleton de la répartition des
portefeuilles dans le gouvernement de l’Europe, la Commission, au pouvoir
d’autant plus dérisoire que, depuis au moins 20 ans, elle n’en a pas fait
l’usage.
En France, toute occupée à célébrer, commémorer, pleurer, les morts d’hier et
d’aujourd’hui, on oublie un peu de s’occuper sérieusement des vivants.
Notre pays risque de regretter bien longtemps son sommeil de l’été 2014.
C’est en effet, au milieu de ce monde tragique, et qui le sera de plus en plus,
le dernier moment, au moins pendant le mandat de l’actuel président, pour
prendre enfin les décisions courageuses que la lâcheté, l’aveuglement, la
procrastination générale interdisent de prendre depuis plus de 20 ans.
C’est en ce beau et terrible mois d’Août 2014 que doivent absolument être
faits les ultimes choix pour le budget 2015, dont l’exécution nous conduira à
l’orée de la prochaine campagne présidentielle.
Chacun sait ce qui est à faire, de la suppression des départements à
l’éradication de toutes les rentes, de la réforme radicale de la formation
professionnelle à celle du logement, de la TVA restauration à l’abattement
des « frais professionnels » des retraités. Il reste un mois, six semaines au
plus, pour prendre et expliquer ces décisions si lâchement négligées, si
honteusement bâclées par les Présidents précédents, et que l’actuel n’a pas
encore prises.
Elles sont d’autant plus urgentes que la situation du pays est dramatique ;
bien plus qu’on veut bien le reconnaître ; bien plus qu’on essaie de le cacher
par mille diversions : la croissance n’est pas là ; le chômage augmente ; les
déficits s’entêtent à ne pas baisser, malgré des efforts d’économie ; la dette
publique ne se réduit pas. Le commerce extérieur ne s’améliore pas ; nos
élites s’en vont ; et celles qui restent baissent les bras. L’extrême droite
s’installe dans les villes et les quartiers.
Le pays tout entier se décompose en une juxtaposition de castes, de
communautés, de corporations, de provinces, de générations, à qui personne
n’explique qu’elles auront, quoiqu’elles fassent, le même destin. A qui
personne n’explique, non plus, le formidable avenir qu’elles peuvent avoir
ensemble, si elles s’en donnent le projet. [Avec la fin du pétrole bon marché,
aucun avenir « formidable » n'est possible.]
Il faut avoir maintenant le courage de penser à l’intérêt du pays et non pas à
sa propre tranquillité, de mettre enfin le pays au courant de la tragédie qu’il
s’apprête à vivre, de lui montrer le chemin, démocratique, vers sa grandeur et
sa sécurité.
Vers un chamboulement asiatique des marchés du pétrole
Raymond Bonnaterre Leblogenergie.com 10 février 2
Le Japon, à la suite de la destruction de la centrale électronucléaire de Daiichi
par le tsunami de Fukushima, avait procédé à l’arrêt de la quasi totalité de ses
réacteurs nucléaires. En 2013, 1% seulement de l’énergie électrique produite
au Japon était d’origine électronucléaire, alors que 15% de cette énergie était
produite à partir de la combustion massive de pétrole brut. Ce pays malmené
par la nature, en raison de sa situation géographique, envisage de remettre en
production dès 2014 un certain nombre de ses réacteurs atomiques, ce qui
devrait porter, à consommation électrique globalement inchangée (891 TWh),
la part du nucléaire vers les 10% et réduire par trois les générations par
combustion de pétrole (FIG.I) représentant une baisse de consommation
annuelle de 59 millions de barils.
FIG.I Japon: énergies primaires participant à la production d’électricité.
Avec la reprise des productions électronucléaires programmées pour
2014, la consommation de pétrole brut devrait être divisée par trois pour
cette application.( Yanagisawa, Dec.2013)
2014 devrait être une année de réduction de la consommation de pétrole pour
le Japon mais aussi une année d’accroissement des consommations de pétrole
chinoises dans le cadre d’une tendance de fond multi décennale.
C’est ainsi que BP dans son « BP Energy Outlook 2035 » met en évidence le
balancement des importations nettes de pétrole qui vont baisser aux ÉtatsUnis avec la croissance interne des productions de condensats de gaz de
schistes et l’exportation des produits raffinés et qui vont s’accroitre en Chine
avec l’augmentation des consommations de carburants dans les transports. La
Chine a importé net en 2013 dans les 5,9 millions de barils/jour de produits
pétroliers, contre 5,5 millions en 2012. Ce déséquilibre énergétique chinois,
avec la croissance des transports individuels, devrait se poursuivre et
s’amplifier dans les années à venir.
.
Formidable mutation du monde, tirée vers les rives du Pacifique, et dont
l’histoire va en accélérant.
Remarque: il est à la mode en ce début de 2014 de justifier la baisse
observée des prix des matières premières en raison d’une moindre croissance
du PIB chinois, signal de la fin d’un super-cycle des prix des commodities
annoncé en 2012 par le Crédit Suisse. Mais parler globalement de
« commodities » en englobant les consommations d’acier, d’aluminium, de
charbon, de pétrole manque parfois de nuances.
La faible proportion, de l’ordre de 10%, (FIG.III) des consommations
chinoises de pétrole en 2010 par rapport aux consommations mondiales, en
net retard par rapport à celles d’acier, de cuivre, de génération de courant et à
coup-sûr d’aluminium(non représentées ici) montre le retard des
consommations de pétrole dans le cycle économique d’une nation en
développement. Les consommations de pétrole abondantes arrivent après la
construction du réseau routier et montent en puissance avec la constitution
lente d’un parc automobile et la croissance du pouvoir d’achat de la
population. C’est pour cela qu’il faut pronostiquer une croissance continue
des consommations de pétrole chinoises, même si celles d’acier, de cuivre ou
d’aluminium régressent un peu.
FIG.III Les consommations chinoises de pétrole en 2010 rapportées aux
consommations mondiales étaient en retard par rapport à celles d’acier ou de
cuivre (Crédit Suisse, 2012)
Crise en Ukraine: risques "accrus" pour les
banques françaises en Russie
Le 29/07 LesEchos.fr
Des banques étrangères et notamment françaises font face à des "risques
accrus de défaut" de paiement en Russie en raison de l'escalade de la crise en
Ukraine, a prévenu mardi le Fonds monétaire international.
"Alors que la qualité des crédits russes et ukrainiens se dégrade, les banques
exposées aux créances (dans ces pays) feront face à des risques accrus de
défaut", assure le FMI dans un rapport sur les retombées internationales des
politiques économiques.
Freinées par l'impact de la crise ukrainienne et les sanctions occidentales
contre Moscou, des entreprises russes pourraient voir leurs sources de
financement et de revenus se tarir, au risque d'être dans l'incapacité de
rembourser leurs dettes.
Selon le Fonds, les banques autrichiennes détiennent le plus grand nombre de
créances russes "relativement à leur volume d'actifs" et sont, en conséquence,
les "plus exposées" à ce risque.
Mais "les banques françaises, italiennes et suédoises ont également des
expositions relativement importantes (aux créances russes) par rapport à
d'autres économies avancées", ajoute le Fonds sans citer de nom
d'établissements concernés.
Le conflit séparatiste dans l'est de l'Ukraine pourrait, plus généralement,
avoir des conséquences plus larges en cas "d'intensification" des sanctions
contre Moscou, réaffirme le Fonds qui a déjà abaissé la semaine dernière ses
prévisions de croissance mondiale en pointant les "aléas géopolitiques".
Dans ce nouveau rapport, le FMI note plus précisément les "risques
importants" liés à de brutales perturbations de l'acheminement du gaz russe
en Europe.
"La Russie comble environ un tiers des besoin de l'Europe en gaz et la moitié
(des ces acheminements, ndlr) transite par l'Ukraine", selon le Fonds.
Environ 40% du gaz consommé en Allemagne provient ainsi de Russie, dont
près des trois-quarts sont acheminés via l'Ukraine, selon le FMI. La
dépendance est moins forte pour la France où moins de 20% du gaz
consommé dans le pays vient de Russie, note le Fonds.
Le FMI note certes que la crise ukrainienne n'a pas encore eu d'effet sur le
prix du gaz mais souligne que l'impact sur le cours de certains métaux se fait
déjà sentir.
La Russie produit environ 40% du palladium et entre 12 à 14% du nickel sur
le globe, deux métaux "cruciaux pour l'industrie" et dont les cours ont
augmenté d'environ 10% depuis la fin avril, note le FMI.
En savoir plus sur http://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/afp-00610057-crise-enukraine-risques-accrus-pour-les-banques-francaises-en-russie-1028711.php?R9LL77kefFRQmxAB.99
Un pas vers la fin de l’hégémonie du dollar ?
par Laurent
Pinsolle (son site) mercredi 30 juillet 2014, Agoravox
C’est un événement passé un peu inaperçu, mais qui représente pourtant
potentiellement une avancée majeure dans la remise en cause de la
suprématie monétaire étasunienne : la Chine, l’Inde, le Brésil et la Russie ont
monté une banque concurrente du FMI dotée de 100 milliards de dollars.
Une remise en cause de l’impérialisme étasunien
« Le dollar, c’est notre monnaie mais c’est votre problème » : c’est par cette
phrase que le secrétaire d’Etat au Trésor de Richard Nixon, John Connally
aurait accueilli une délégation européenne inquiète des fluctuations du dollar
depuis que l’administration étasunienne avait décidé de le laisser flotter. Il
faut dire que, comme le rapporte Michel Aglietta dans la Tribune, le statut du
billet vert est ambigu : à la fois monnaie d’un pays mais aussi principale
monnaie des échanges internationaux, capitaux comme biens. Keynes avait
promu une autre organisation (avec le bancor) au sortir de la guerre, mais
Washington n’était guère partageur et avait préféré capitaliser sur sa
domination du moment pour pousser à la mise en place d’un système
monétaire à son avantage.
La réforme du Système Monétaire International est un serpent de mer depuis
les évènements du début des années 1970. L’euro a logiquement échoué dans
sa remise en cause du dollar comme la monnaie des échanges internationaux.
Les Etats-Unis bloquent toute réforme du FMI qui remettrait en cause leur
suprématie (donnant de facto un droit de regard à Washington sur tout plan
du FMI). Mais l’absence de prise en compte du poids grandissant des pays
émergents (les BRICS cumulent 10% des droits de vote pour 24% du PIB) a
fini par les pousser à créer cette Nouvelle Banque de Développement, dotée
de 100 milliards de dollars, basée en Chine et présidée par un Indien, une
décision qui pourrait préfigurer un nouvel ordre monétaire.
Vers un nouvel ordre monétaire
Il faut dire que le comportement des Etats-Unis a de quoi donner envie de
casser l’organisation actuelle. Washington accumule depuis des décennies des
déficits commerciaux massifs, qui sont sans conséquences étant donné que
les Etats-Unis impriment la monnaie de réserve internationale. Et malgré son
statut, Washington cale sa politique en fonction de ses seuls intérêts sans
jamais prendre en compte les possibles retombés sur le reste de la planète.
Pire, comme l’a démontré l’affaire BNP-Paribas, le dollar est un moyen pour
faire de la « lex etasuniena » une loi qui déborde de ses frontières et s’impose
à quiconque utilise cette monnaie au statut hybride. Mais cette affaire a peutêtre joué un rôle dans la mise en place de cette banque.
En effet, elle a montré qu’il vaut mieux chercher à utiliser le moins possible
la monnaie étasunienne pour éviter son impérialisme législatif, qui ne
manque pas la moindre occasion pour imposer sa loi partout dans le monde
(voir le cas de PSA en Iran). Il est malheureux que les pays européens
n’appuient pas l’initiative des BRICS. Car, à partir du moment où les EtatsUnis veulent garder un pouvoir démesuré sur le FMI et prennent les
avantages d’avoir la monnaie de réserve mondiale sans les inconvénients, il y
a urgence à faire émerger un nouveau Système Monétaire International, qui
pourrait s’inspirer des propositions de Keynes du sortir de la guerre. Si les
pays européens s’alliaient avec les BRICS sur ce sujet, le dollar serait remis à
sa place.
Face à des pays européens trop serviles à l’égard des Etats-Unis, il n’est pas
surprenant que ce soient les pays dits émergents qui remettent véritablement
en cause la suprématie du dollar. Il faut espérer que l’affaire BNP Paribas
pousse les européens à se joindre à eux.
Quelques vérités sur les agences de « notation »
par Singe conscient
mardi 29 juillet 2014 Agoravox
Une paire de guillemets n'a jamais aussi bien accompagné le terme
« notation » que quand il est précédé par « agence de ». En discutant avec
une personne peu portée sur la finance, je me suis aperçu que quelques
vérités devaient être annoncées – sans ton évangéliste – au sujet de ces
institutions distributrices de bons et mauvais points. Ces vérités permettent
d'avoir un dessin plus précis que la vieille croûte dégueulasse que peignent
les médias, entre autres.
Voici rapidement dressées devant vous ces vérités, afin que vous puissiez lire
cet article sur vos wc, dans le tram ou pendant une réunion ;
1° Aucun lien causal a priori entre l'attribution d'une note et l'évolution
du taux d'intérêt d'une dette souveraine d'un État
Un lien causal s'explique comme suit ; votre poing a traversé l'écran de votre
ordinateur en entendant le discours guerrier de Kiev du philosophe à la
chemise ouverte quand il fait chaud et à l'écharpe bien nouée (pas assez
dirons certaines personnes…) quand il fait froid (1). La cause c'est bien
l'apparition de BHL qui vous a coûté 200 € en matos informatique. Mais dans
le cas qui nous intéresse, ce n'est pas parce que Standard and Poor's (une
agence stazunienne on reviendra là-dessus plus loin) annonce une baisse de la
note qu'elle attribue à un pays concernant sa dette, que celle-ci doit voir ses
taux d'intérêts augmenter. Pourtant on constaterait presque un lien. C'est
parce que les agences de « notation » sont des spécialistes dans le domaine de
la finance, qu'elles font un très bon travail d'analyse, tout à fait remarquable !
À tel point que les marchés se sentent obligés de coller avec les perspectives
d'avenir. Car oui, les agences de « notation » ne font qu'émettre un avis ; un
avis de pro certes, mais un avis qui pourrait tout aussi bien être formulé par
un ivrogne si vous lui payiez sa dose d'éthanol quotidienne.
2° Mode de rémunération inquiétant
La comparaison avec cet homme dépendant d'une substance nocive à excès
qui dit ce qu'on lui demande parce qu'on l'a payé tient parfaitement la route
en ce qui concerne les agences de « notation ». Ces dernières sont en effet
payées par ceux (entreprise par ex) qui souhaitent être évalués. Autre
comparaison sous forme de question ; comment imaginez-vous être évalué
par un professeur en lui payant directement son chèque de fin de mois ? Une
différence toutefois, dans le cas par exemple de la France, celle-ci ne paye
pas pour être évaluée. Par contre une banque payera l'agence pour faire noter
un produit financier qu'elle met en vente.
3° Rôle des agences de « notation » durant la crise des Subprimes
On peut dès lors rebondir largement – à en faire péter les ressorts du lit de
grand-maman sur lequel vous vous trouvez (sûrement pas en fait) – sur la
phrase précédente. Les banques états-uniennes durant la crise des Subprimes
(2) ont fait noter leurs produits financiers (appelés CDO) par les agences de
« notation ». Ces produits, tirés de l'esprit de ce que la race humain a de plus
honnête à proposer, à savoir les banquiers, les agences de « notation » ont
naturellement attribué des « AAA » (soit 20/20) à ces produits, mêmes s'ils
avaient l'haleine d'un vieux cabot. Prenons parmi d'autres un très gros
problème ainsi crée ; les fonds de pension sont dans l'obligation d'investir
dans des produits financiers absolument sûrs – normal ils jouent avec les
économies de pépé et mémé – et comme ceux-ci étaient moisis, à l'éclatement
de la bulle immobilière en 2007-2008, ce fut la mouscaille.
4° Importance de ces agences pour les USA ?
On y vient on y vient. Les principales agences de « notation » - étrangement
je me dis que ça n'étonnera personne – sont états-uniennes. Elles répondent
aux noms sucrés de Standard & Poors', Moody's et Fitch et ont directement
pris part au développement de la bulle immobilière qui a tant ruiné dans le
monde. Elles ont donc, dit de manière toute simple, pris part au
développement du marché financier états-unien – et des bénéfices pécuniaires
qui vont avec. Faisons ensuite, aussi vite que la préparation d'un repas microonde, une autre analyse sur l'importance de ces agences pour les USA.
J'imagine le poids qu'elles peuvent avoir en se transformant en arme
financière servant à menacer ou tenter de sanctionner un pays qui gêne nos
amis les ricains. L'exemple de la « notation » de la dette russe pourrait nous
éclairer sur ce point : S&P = BBB ; Fitch = BBB (notons toutefois cette
indulgence) ; Moody's = Baa1. On voit là que deux des trois agences ont
abaissé leurs « visions » de l'avenir de la dette russe depuis les sanctions
annoncées par le gouvernement du pays le plus amical du monde. Pas
totalement concluant donc. En revanche, qu'en est t-il de la dette USA passée
sous le fine esprit analyste de ces trois agences ? Fitch = AAA ; S&P = AA+ ;
Moody's = AAA (j'ai rien trouvé de clairement explicite mais il semblerait
que ça soit AAA également). Sachant que la dette des États-Unis est
astronomique et au dessus de 100 % du pib, c'est une belle rigolade quand
même surtout en comparaison avec la dette de la Russie.
Mini-conclusion
Les agences de « notation », à mon sens, sont une aberration dans leur mode
de fonctionnement actuel. Il semble toutefois être une excellente idée de
surveiller et de noter les produits des banquiers qui ne travaillent pour qu'eux,
mais elles devraient être ABSOLUMENT indépendantes, tant financièrement
qu'idéologiquement. Et là je fais référence à la prégnance des États-Unis dont
on sait quels sont les moteurs de pensée économico-politique. Vous
comprendrez de ce fait facilement la colère que peut susciter du côté des
inventeurs la création d'une agence de notation sino-russe (3).
Notes :
1 = http://www.youtube.com/watch?v=OzevSdRglSo
2 = Je vous conseille avec la conviction d'un chat qui met toute sa force dans son miaulement à la vue
de son bol de croquette, de regarder le film Inside job, que vous connaissez la crise des Subprimes ou
pas. C'est un film qui donne de bonnes pistes pour creuser le sujet.
3 = http://www.lesechos.fr/finance-marches/marches-financiers/0203545205622-la-russie-et-la-chinesassocient-afin-de-creer-une-agence-de-notation-commune-1010872.php
Nota bene : vous noterez bien la légende de la photo ; une notation « AhAhAh ».
Indice de misère : un palmarès de l’appauvrissement
dans le monde
Par Steve H. Hanke. Publié le 29 juillet 2014 Un article du Cato Institute. Contre-points
L’indice de misère, qui s’intéresse à la bonne santé de l’économie et du
marché de l’emploi, se veut une mesure de l’appauvrissement d’un pays.
Le palmarès mondial de la misère nous apprend que le Venezuela est en
tête, malgré la manipulation des chiffres officiels de l’inflation.
La Grande Récession n’en finit plus. Du coup, les politiciens de tous pays
s’interrogent, généralement à huis clos : « À quel point notre population
s’enfonce-t-elle dans la misère ? » Les professionnels de l’opinion ont tous
un avis sur la question ; il en existe une mesure simple, l’indice de misère
(misery index en anglais).
Mesurer le désespoir
Feu Arthur Okun, un économiste de renom qui présida le Comité des
Conseillers économiques du Président Johnson, a inventé le premier indice de
misère pour les États-Unis. L’indice d’Okun est égal à la somme du taux
d’inflation et du taux de chômage.
Le professeur Robert Barro, de l’Université Harvard, a modifié l’indice de
misère pour y inclure le taux de rendement des emprunts publics et le
manque à gagner entre le taux de croissance actuel et le taux de croissance
tendanciel du PIB. À l’aide de cet indice, Barro mesura l’évolution de la
misère au cours d’un mandat présidentiel.
Avec cet indicateur, pour un pays qui connaît une hausse de la misère
provoquée par les politiques en place, on peut penser que celle-ci devrait être
confirmée par l’étude des sondages. Autrement dit, on peut supposer que les
citoyens sont conscients de la misère environnante et qu’ils accordent ou non
leur confiance en conséquence.
La richesse fait-elle le bonheur ?
Le graphique de l’indice de misère parle de lui-même. Contrairement à ce
qu’en dit la doctrine de gauche, les années Reagan « du marché libre » étaient
de très bonnes années. De même que les années Clinton marquées par le
conservatisme fiscal – lorsque le Président Clinton déclarait dans son
Discours sur l’état de l’Union de janvier 1996 que « l’ère de l’État obèse (big
governement) est révolue ».
L’indice de misère met un coup d’arrêt aux critiques actuelles contre le
marché libre et l’austérité budgétaire – une critique qui ressemble désormais
à une religion à laquelle on adhère sans réflexion préalable. En effet, il oblige
à confronter ses idées avec la réalité.
Mais l’indice de misère est-il une mesure fiable du désespoir ? La vérité saute
aux yeux lorsqu’on fait le lien entre indice de misère et cote de confiance du
président. Lorsque l’économie se porte mal pendant le mandat d’un président,
il y a une forte probabilité que sa cote de confiance soit au plus bas, et vice
versa (le coefficient de corrélation est de -0,54). Si l’on se penche sur
l’évolution de l’indice de misère aux États-Unis et des sondages d’opinion
sur les présidents américains (il suffit de comparer les deux graphes), la
corrélation est évidente.
La plupart des gens accordent de l’importance à leur qualité de vie. Ils
préfèrent des taux d’inflation plus bas, des taux de chômage plus bas, des
taux d’emprunts plus bas, et un PIB par habitant plus élevé. En combinant les
sondages d’opinion et l’indice de misère, les présidents peuvent être classés
selon une même référence standard.
Le Venezuela, un pays où il ne fait pas bon vivre
Ce type d’analyse ne se limite pas aux États-Unis. L’indice de misère est une
notion qui peut être appliquée à tous les pays où les données nécessaires sont
connues. Un tel indice a été calculé en vue de comparer 89 pays, selon la
formule suivante : taux d’inflation + taux d’intérêt + taux de chômage – taux
de croissance annuelle du PIB par habitant.
Selon ce classement, le Venezuela a le déshonneur d’occuper la première
place, avec un indice de misère de 79,4. Mais cette valeur sous-estime le
niveau d’appauvrissement au 31 décembre 2013 en utilisant le taux
d’inflation annuel officiel de 56,2%. Pour ma part, j’estime le taux d’inflation
annuel du Venezuela fin 2013 à 278%, c’est-à-dire un taux quasiment cinq
fois supérieur à celui utilisé pour le calcul de l’indice de misère vénézuélien.
Si l’on utilise le taux d’inflation annuel de 278% pour calculer cet indice, il
bondit de 79,4 à 301, ce qui indique que le Venezuela est en bien pire état que
le suggèrent les données officielles.
Pourquoi un tel écart entre le taux d’inflation officiel et mon estimation ? Le
Venezuela impose un système complexe de contrôle des prix par l’État. En
conséquence, si l’on s’intéresse aux prix des denrées rentrant dans le calcul
de l’indice des prix, nombre d’entre eux seront fixés par l’État et non par le
marché, et le taux d’inflation de ce panier de consommation sera donc
artificiellement tiré vers le bas. Selon le discours officiel, c’est ce qui
s’appelle « contenir » l’inflation.
Inflation, pénuries et marché noir
Mais le mensonge ne s’arrête pas là. En effet, en conséquence du contrôle
contraignant des prix, nombreux sont les biens composant le panier d’indice
des prix qui sont introuvables. Voyons ce que Milton Friedman nous apprend
sur les pénuries dues au contrôle des prix : « Nous, les économistes, ne
savons pas grand chose. Mais nous savons bien comment créer une pénurie.
Par exemple, si vous souhaitez créer une pénurie de tomates, faites voter une
loi qui interdit aux commerçants de vendre des tomates à plus de deux cents
la livre. Vous aurez instantanément une pénurie de tomates. De même pour le
pétrole ou le gaz. »
Le graphe ci-dessous appuie les propos de Friedman : au Venezuela, 28% des
produits de base ne sont pas disponibles.
Dans le cas où le contrôle de prix et les pénuries sont la règle, comment
mesurer le taux « réel » d’inflation, l’inflation « libre » ?
Le contrôle des prix fait émerger des marchés noirs, dans lesquels on retrouve
de nombreux biens et services concernés par ce contrôle. Par exemple, la
Pologne sous l’occupation allemande de la Seconde Guerre Mondiale était le
théâtre d’une forte régulation des prix, et un terrain propice au
développement des marchés noirs. Tout s’échangeait sur ces marchés, depuis
les produits alimentaires de base et biens industriels jusqu’aux produits du
commerce international. Il existait même une bourse illégale. Les marchés
noirs opéraient à une échelle impressionnante : 80% de la nourriture
s’acquérait de façon illégale.
Un taux de misère cinq fois sous-estimé
Dans un cas comme celui du Venezuela, une manière d’estimer le taux réel
d’inflation « libre » serait de rechercher les prix des marchés libres – en y
incluant les marchés noirs – pour tous les biens composant le panier officiel.
Mais un tel procédé est très délicat à mettre en œuvre, si ce n’est quasi
impossible. C’est pourquoi aucun pays n’a jamais accompli un tel travail,
herculéen.
J’ai donc développé un procédé différent pour estimer le taux réel d’inflation
libre dans une économie souffrant d’une forte inflation et de contrôles des
prix. Il est difficile de déterminer le prix sur le marché libre (c’est-à-dire
illégal) de tous les biens composant le panier officiel ; en revanche il est
généralement aisé d’étudier le taux de change sur le marché noir. Puisque le
prix de la monnaie est le plus important de tous en économie, l’évolution du
taux de change sur le marché noir peut être utilisé comme mesure du taux
réel d’inflation.
En utilisant le plus important des prix du marché noir vénézuélien, le taux de
change entre dollars américains et bolivars, nous pouvons estimer
précisément le taux d’inflation libre annuel au Venezuela (cf. graphe cidessous). À la fin de l’année 2013, ce taux réel d’inflation était cinq fois
supérieur au taux officiel. Et l’indice de misère associé était donc de 301 au
lieu de 79,4.
Rien d’étonnant, donc, à ce que la popularité du Président Maduro dégringole
de 16 points depuis son entrée en fonction en avril 2013. Et comme si cela ne
suffisait pas, la violence politique dans les rues a fait 39 victimes depuis
février 2014.