´ INTEGRALES OSCILLANTES ´ MATHEMATIQUES – MASTER 2 SOUSSE Exercice 1. Le but de cet exercice est d’obtenir en dimension 1 une version pr´ecis´ee des estimations fournies par le principe de la phase stationnaire. Th´ eor` eme 1. Soit k un entier sup´erieur ou ´egal `a 1, alors pour tout a, b ∈ R avec a < b, et toute fonction ϕ de classe C ∞ sur [a, b] ⊂ R telle que |ϕ(k) (x)| ≥ 1 sur [a, b] et ϕ0 est monotone sur [a, b] si k = 1, alors l’estimation suivante est vraie Z b 1 iλϕ(x) e dx ≤ ck λ− k , λ ≥ 1 a k−1 avec ck = 5 × 2 − 2. (1) Commen¸cons par le cas k = 1, supposons donc que |ϕ0 (x)| ≥ 1 pour tout a ≤ x ≤ b et que ϕ0 est une fonction monotone sur [a, b]. (a) Justifier l’in´egalit´e suivante : Z b 00 ϕ (x) dx = 1 − 1 ≤ 1. ϕ0 (b) ϕ0 (a) ϕ0 (x)2 a (b) En faisant une int´egration par parties avec les fonctions ϕ0 eiλϕ et 1/ϕ0 , en d´eduire le cas k = 1. (2) On veut prouver le th´eor`eme par r´ecurrence ; on suppose que l’estimation est vraie dans le cas o` u |ϕ(k) | ≥ 1 (et ϕ0 est monotone sur [a, b] si k = 1). Soit ψ une fonction classe C ∞ sur [a, b] telle que |ψ (k+1) (x)| ≥ 1 sur [a, b]. (a) Montrer que ψ (k+1) (x) ≥ 1 pour tout x ∈ [a, b] ou bien que ψ (k+1) (x) ≤ −1 pour tout x ∈ [a, b]. Montrer qu’il suffit de consid´erer le premier cas. (b) On suppose `a pr´esent que ψ (k+1) (x) ≥ 1 pour tout x ∈ [a, b] et que ψ (k) (c) = 0 pour a < c < b. Montrer que ψ (k) ne s’annule pas sur [a, c[ et sur ]c, b]. (c) Montrer que |ψ (k) (x)| ≥ δ si |x − c| ≥ δ (´ecrire une formule de Taylor int´egrale). (d) En d´eduire l’estimation Z c−δ Z iλψ(x) + e dx a b e c+δ 1 iλψ(x) 1 dx ≤ 2ck (δλ)− k . 2 (e) En d´eduire l’estimation Z b 1 iλψ(x) e dx ≤ 2ck (δλ)− k + 2δ a puis que l’hypoth`ese de r´ecurrence est vraie au rang k + 1 pour les phases ψ dont la d´eriv´ee k-i`eme s’annule `a l’int´erieur de ]a, b[ (choisir 1 δ = λ− k+1 ). (f) On suppose `a pr´esent que ψ (k+1) (x) ≥ 1 et que ψ (k) ne s’annule pas a` l’int´erieur de ]a, b[. Montrer que |ψ (k) (x)| ≥ δ – si x ≥ a + δ dans le cas o` u ψ (k) ≥ 0 – si x ≤ b − δ dans le cas o` u ψ (k) ≤ 0 (´ecrire une formule de Taylor int´egrale). (g) En d´eduire que l’hypoth`ese de r´ecurrence est vraie au rang k +1 pour les phases ψ dont la d´eriv´ee k-i`eme ne s’annule pas `a l’int´erieur de ]a, b[. (3) D´eduire du th´eor`eme d´emontr´e l’estimation suivante Z b Z b iλϕ(x) − k1 0 e ψ(x) dx ≤ ck λ |ψ(b)| + |ψ (x)| dx a a lorsque ϕ v´erifie les hypoth`eses du th´eor`eme et ψ est une fonction de classe CR1 sur [a, b] (faire une int´egration par parties et borner la primitive x F (x) = a eiλϕ(t) dt). Exercice 2. Dans cet exercice, on s’int´eresse a` la transform´ee de Fourier de la mesure surfacique d’une hypersurface S (par exemple l’hypersph`ere). Pour simplifier, on suppose que l’hypersurface est le graphe xn+1 = f (x) d’une fonction f : U → R de classe C ∞ d´efinie sur un ouvert U de Rn et on s’int´eresse a` l’int´egrale Z I(ξ) = e−ix·ξ−iξn+1 f (x) a(x) dx, ξ = (ξ1 , . . . , ξn , ξn+1 ) ∈ Rn+1 Rn C0∞ (U ) o` u a ∈ est une fonction de classe C ∞ a` support compact dans U . On suppose ξ 6= 0, et on pose ξ = λθ avec |θ| = 1 et λ > 0. ´ (1) Ecrire I(ξ) en fonction de λ et θ. Que peut-on dire du comportement de I(λθ) en fonction de λ lorsque θn+1 = 0 ? (2) On suppose θn+1 6= 0, quelle ´equation v´erifient les points critiques de la phase x 7→ x·θ+θn+1 f (x) ? Montrer que cela signifie que θ est une normale unitaire au graphe xn+1 = f (x) de f . (3) On suppose maintenant que U = B(x0 , ε) est une boule centr´ee en x0 et de rayon ε et de plus que le d´eterminant det f 00 (x0 ) de la hessienne 2 f 00 (x0 ) = (∂jk f (x0 ))1≤j,k≤n de f est non-nul. Montrer que pour ε assez petit, et pour certaines valeurs de θ il existe un unique point critique que l’on notera xc . 3 (4) Donner l’asymptotique de I(λθ) en fonction de λ sous les conditions de la question pr´ec´edente. Exercice 3. Le but de cet exercice est de donner des estimations sur la solution de l’´equation de Schr¨odinger ( i∂t u + ∆x u = f (t, x) t > 0, x ∈ Rn , u(0, x) = 0 o` u f ∈ S(Rn ) est une fonction de la classe de Schwartz. (1) Montrer que l’on peut calculer la transform´ee de Fourier de u en la variable x par Z t uˆ(t, ξ) = 2 e−i(t−s)|ξ| fˆ(s, ξ) ds. 0 On note alors v(t, s, x) = (2π) −n Z 2 ei(t−s)|ξ| eihx−y,ξi fˆ(s, ξ). (2) En d´eduire l’expression Z Z t |x−y|2 i 4(t−s) −n −n/2 |t − s| 2 u(t, x) = (4πi) f (s, y) dy ds. e 0 (3) D´eduire des questions pr´ec´edentes les estimations suivantes n kv(t, s, ·)kL∞ (Rn ) ≤ C1 |t − s|− 2 kf (s, ·)kL1 (Rn ) kv(t, s, ·)kL2 (Rn ) ≤ C2 kf (s, ·)kL2 (Rn ) (4) En utilisant le th´eor`eme d’interpolation de Riesz, en d´eduire l’estimation 1 1 kv(t, s, ·)kLq (Rn ) ≤ C3 |t − s|−n 2 − q kf (s, ·)kLq0 (Rn ) avec q ≥ 2. (5) En utilisant l’in´egalit´e de Hardy-Littlewood-Sobolev, en d´eduire l’in´egalit´e de Strichartz : kukLq (Rn ) ≤ C4 kf kkLq0 (Rn ) avec q = 2(n + 2)/n.
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