Lyc´ee Michelet MP 2014-2015 Devoir Surveill´e 1 Math´ematiques (4h) *** Exercice 1 1. D’une part, pour tout k, mk est dans B(x; r(x)] puisque kx − mk k ≤ r(x). D’autre part si α < r(x), l’un des mk v´erifie kx − mk k > α et n’appartient pas `a B(x; α)] 2. On a: ∀(x, y), ∀M, ky−M k ≤ kM −xk+kx−yk. Donc si M ∈ B(x; r(x)], alors ky−M k ≤ r(x)+kx−yk: d’o` u B(x; r(x)] ⊂ B(y; r(x) + kx − yk]. Or K ⊂ B(x; r(x)] entraˆıne que B(y; r(x) + kx − yk] contient K donc B(y; r(y)] qui est la plus petite boule ferm´ee de centre y contenant K. En cons´equence : ∀(x, y), r(y) ≤ r(x) + kx − yk. On conclut en permutant les rˆoles jou´es par x et y. 3. ∀k, ∀x, kxk ≤ kx − mk k + kmk k ≤ r(x) + r(0). Ceci montre que lim kxk→+∞ r(x) = +∞. Donc pour kxk assez grand, r(x) > r(0) . . . 4. r est lipschitzienne donc continue sur le compact B(0; R]: elle y est born´ee et atteint ses bornes, en particulier sa borne inf´erieure. Pour tout x ∈ / B(0; R], on a : r(x) > r(0) ≥ inf x∈B(0;R] r(x) = r(ωK ). Ceci ´etant vrai aussi si x ∈ B(0; R], il vient : ∀x ∈ E, r(x) ≥ r(ωK ). 5. Si une boule ferm´ee B(x; α] contient K, K ⊂ B(x; r(x)] ⊂ B(x; α] par d´efinition de r(x). Et α ≥ r(x) ≥ r(ωK ) par d´efinition de ωK . Exercice 2 1. Le point ` a pr´eciser est le suivant : u est continue sur Kn puisqu’il s’agit d’une application lin´eaire d´efinie sur un espace de dimension finie. Le th´eor`eme de caract´ erisation des applications lin´eaires ku(x)k n ; x ∈ K \{0} est une partie major´ee (elle est non montre que cela signifie exactement que kxk kAXk vide) de R+ . Matriciellement (cf. notations du texte) cela se traduit par ; X 6= 0 est une kXk partie major´ee (non vide) de R+ . Ainsi N (A) est bien d´efinie pour toute A ∈ Mn (K). N (A) est le plus petit des majorants donc est un majorant de l’ensemble consid´er´e : ∀X 6= 0, kAXk ≤ N (A) kXk D’o` u ∀X, kAXk ≤ N (A).kXk puisque cette in´egalit´e est vraie pour le vecteur nul. 2. Il s’agit de v´erifier (c’est tr`es classique) les trois propri´et´es que doit v´erifier une norme. Par exemple, v´erifions l’in´egalit´e triangulaire : ∀X, k(A + B)Xk = kAX + BXk ≤ kAXk + kBXk ≤ N (A)kXk + N (B)kXk = (N (A) + N (B))kXk k(A + B)Xk On voit donc que N (A) + N (B) est un majorant de ; X 6= 0 . D’o` u N (A + B) ≤ kXk N (A) + N (B) puisque N (A + B) est le plus petit des majorants de l’ensemble pr´ec´edent. Par ailleurs : ∀X, k(AB)Xk = kA(BX)k ≤ N (A)kBXk ≤ N (A).N (B)kXk Le mˆeme raisonnement que ci-dessus montre que : N (AB) ≤ N (A)N (B). (raisonnement : si ∀X, kAXk ≤ CkXk alors N (A) ≤ C) 3. On souhaite ´etablir l’encadrement : ∀A ∈ Mn (K), N2 (A) ≤ kAk1 ≤ n3/2 .N2 (A) (a) Notons A = [aij ]i,j et y1 , . . . , yn les composantes de Y = AX. On a successivement : ∀i, |yi | = | X X aij xj | ≤ j 1/2 X |aij ||xj | ≤ |aij |2 .kXk2 j kAXk22 = X j |yi |2 ≤ X i |aij |2 .kXk22 i,j Ceci montre que : 1/2 ∀A, N2 (A) ≤ X |aij |2 = kAk2 i,j Enfin l’in´egalit´e : ∀A, kAk2 ≤ kAk1 est imm´ediate `a obtenir par l’identit´e : !2 X 2 |αi | ≤ i X |αi | i L’in´egalit´e (de gauche) obtenue est optimale dans la mesure o` u un cas d’´egalit´e est r´ealis´e pour la matrice E11 de la base canonique. (b) i. Les composantes de Aεk sont a1k , . . . , ank . D’o` u successivement X ∀k, kAεk k22 = |aik |2 ≤ N2 (A)2 kεk k22 = N2 (A)2 i XX k |aik |2 = kAk22 ≤ nN2 (A)2 i kAk2 ≤ √ nN2 (A) ii. ∀A, kAk1 = X X √ |aij | ≤ kAk2 ( 1)1/2 = nkAk2 ≤ n nN2 (A) i,j i,j Exercice 3 Z x 1. Notons : ∀x ∈ [a, b], F (x) = Z f (t).dt. On cherche donc λ ∈ R telle : a b (F (t) + λ).dt = 0. a Z b 1 F (t).dt. D’o` u: b−a a Z x Z b Z s 1 f (t).dt .ds ∀x ∈ [a, b], ∀f ∈ E, u(f )(x) = f (t).dt − b−a a a a On obtient ainsi une unique valeur λ = − Cette expression permet de v´erifier la lin´earit´e de u. Enfin u(f ) ´etant une primitive de f , est de classe C 1 donc continue sur [a, b]. On en d´eduit que u est bien un endomorphisme de E. 2. 1 ∀x ∈ [a, b], · b−a b Z Z a x t = u(f )(x) − Z 1 · b−a Z 1 · b−a Z b (u(f )(x) − u(f )(t)) dt a b u(f )(t).dt = u(f )(x) a b |x − t|dt. En d´eduire l’in´egalit´e: 3. Calculer sup x∈[a,b] f (s).ds dt = a ∀f ∈ E, ku(f )k∞ ≤ b−a · kf k∞ 2 Qu’en d´eduisez-vous pour f ? L’in´egalit´e obtenue ci-dessus est-elle optimale ? (On cherchera une fonction non nulle de E donnant un cas d’´egalit´e dans l’in´egalit´e ci-dessus). • b x b a2 + b2 2 a a x (b − a)2 Une ´etude ´el´ementaire de la fonction obtenue donne le max qui vaut . 2 • Z b Z x Z b Z x 1 1 ∀x ∈ [a, b], u(f )(x) = · f (s).ds dt ≤ · |f (s)|.ds dt b−a a b−a a t t Z b b−a 1 |x − t|dt ≤ ≤ kf k∞ · · · kf k∞ b−a a 2 Z Z |x − t|dt = Z (x − t)dt + (t − x)dt = x2 − (a + b)x + On en d´eduit l’in´egalit´e demand´ee puis la continuit´e de u sur E. • On obtient un cas d’´egalit´e pour f0 constante et ´egale `a 1. On obtient : u(f0 )(x) = x − b−a ku(f0 )k∞ = . 2 a+b et 2 Exercice 4 (Difficile) (E, k k) d´esigne un espace norm´e. 1. R´esultat pr´eliminaire 1 Soit A un ouvert dense dans E et O un ouvert non vide. Si x ∈ O, alors x ∈ E = A et comme O ∈ V(x), il vient : O ∩ A 6= ∅. En cons´equence O intersecte A. R´eciproquement supposons que tout ouvert non vide intersecte A. Soit x ∈ E. Alors, pour tout r > 0, B(x; r[∩A 6= ∅, ce qui montre que tout voisinage de x intersecte A. Tout point x de E ´etant adh´erent a A, on a bien A = E. ` 2. R´esultat pr´eliminaire 2 Soit, pour tout n ∈ N, xn ∈ Fn . La suite (Fn )n ´etant d´ecroissante, xk appartient `a Fn pour tout k ≥ n. Autrement dit: ∀n ∈ N, Sn ⊂ Fn . Cela entraˆıne que les Sn sont born´ees et v´erifient pour tout n: δ(Sn ) ≤ δ(Fn ). Puis par hypoth`ese: lim δ(Sn ) = 0. D’o` u la suite (xn )n est de Cauchy. Puisque n→+∞ E est suppos´e complet, cette suite converge, disons vers a. Pour tout n, la suite (xk )k≥n est une suite convergente vers a d’´el´ements de \ \ Fn qui est ferm´e. On en d´eduit que a appartient ` a Fn pour tout n : a ∈ Fn . Ceci montre que Fn est non vide. n∈N n∈N \ Enfin si l’on suppose que a et a0 appartiennent `a Fn , il vient : ∀n ∈ N, 0 ≤ ka − a0 k ≤ δ(Fn ). Un n∈N \ passage ` a la limite montre qu’alors a = a0 . En conclusion Fn est un singleton. n∈N 3. Pour tout n, E\Fn est un ouvert dense dans E : E\Fn = E\Fn◦ = E. On en d´eduit que : E= \ E\Fn = E\ n∈N 4. (a) [ n∈N Fn = E\( [ Fn )◦ . n∈N i. O ∩Ω0 est un ouvert non vide (puisque Ω0 est dense dans E). Il existe donc une boule ouverte B(a0 ; r0 [ (r0 > 0) contenu dans O ∩ Ω0 . Alors O0 = B(a0 ; r0 /2[ v´erifie : O0 ⊂ B(a0 ; r0 [⊂ O ∩ Ω0 . Supposons O0 , O1 , . . . , On construits avec Oi = B(ai ; ri /2[. Alors On ∩Ωn+1 est un ouvert non vide (puisque Ωn+1 est dense dans E) et il existe une boule ouverte B(an+1 ; rn+1 [ (rn+1 > 0) contenue dans On ∩ Ωn+1 . Alors On+1 = B(an+1 ; rn+1 /2[ v´erifie On+1 ⊂ B(an+1 ; rn+1 [⊂ On ∩ Ωn+1 . On note que B(an+1 ; rn+1 [ ⊂ On = B(an ; rn /2[, ce qui entraˆıne que rn+1 ≤ rn /2. En cons´equence on a bien : lim δ(On ) = 0. n→+∞ ii. (On )n∈N ainsi construite est une suite d´ecroissante de ferm´es born´es non vides dont la suite des \ diam`etres tend vers z´ero : c’est un r´esultat classique concernant les espaces complets que On est un singleton {a}. On a donc : n∈N \ \ {a} = On ⊂ O ∩ ( Ωn ), n∈N n∈N qui montre que O ∩ ( \ Ωn ) est non vide. n∈N iii. Si (Ωn )n∈N est une suite d’ouverts denses dans E, on vient de montrer que tout ouvert non \ \ Ωn est dense dans E. En conclusion E est Ωn . On en d´eduit que vide O intersecte n∈N n∈N de Baire. 5. Il est clair que la r´eunion des Fn est ´egale `a E : tout vecteur de E appartient `a l’un des Fn puisqu’il s’exprime comme combinaison lin´eaire de vecteurs de la base B. Par ailleurs (exo classique fait en classe) les Fn sont tous d’int´erieur vide et sont ferm´es (COURS). Si E ´etait de Baire, l’int´erieur de la r´eunion des Fn , c’est ` a dire l’int´erieur de E, serait vide. Ce qui n’est pas. Donc E n’est pas de Baire. Tout espace complet ´etant de Baire d’apr`es la question pr´ec´edente, E n’est pas complet. K[X] admet pour base (X n ; n ∈ N) qui est d´enombrable : K[X] ne peut ˆetre rendu complet pour aucune norme. 6. • Soit (xn )n une suite r´eelle de Cauchy. Cette suite est donc born´ee. D’apr`es le th´eor`eme de Bolzano-Weierstrass, (xn )n admet une valeur d’adh´erence. Soit a l’une d’entre elles : il existe une suite extraite (xϕ(n) )n convergente vers a. Pour tout n, (xϕ(k) )k≥n est une suite convergente vers a d’´el´ements de Sϕ(n) ⊂ Sn , donc d’´el´ements de Sn qui \ est ferm´e. On en conclut que a ∈ Sn . n∈N Classiquement on sait que pour tout n, δ(Sn ) = δ(Sn ) et de l’hypoth`ese on tire : lim δ(Sn ) = 0. n→+∞ \ Du r´esultat pr´eliminaire 2, on d´eduit que Sn est un singleton. Autrement dit (xn )n admet une n∈N unique valeur d’adh´erence. Etant born´ee d’´el´ements d’un espace de dimension finie, elle converge (COURS). On en conclut que R est complet. • Si R ´etait d´enombrable, R serait r´eunion d´enombrable de singletons. Tout singleton ´etant un ferm´e d’int´erieur vide et R ´etant complet donc de Baire (question 4]), on obtiendrait que R est d’int´erieur vide. Ce qui n’est pas. En conclusion R n’est pas d´enombrable. FIN
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