Tours - Les projets qui verront le jour en 2014

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La Nouvelle République
Mardi 11 février 2014
environnement
Les projets qui verront
le jour en 2014
et aussi…
Recherche :
de Chambord
à l’Inde
Que ce soit dans le domaine de la recherche, de l’énergie, de la réhabilitation
ou de la gestion du patrimoine, l’environnement sera au cœur du débat.
L
es années électorales
ne sont pas forcément
celles où émergent les
projets les plus mirifiques. C’est le cas pour l’environnement comme pour les
autres domaines. Cela ne veut
pas dire que les choses sont gelées. Vont ainsi être réalisés
des projets dont un certain
nombre a déjà été présenté
dans nos colonnes.
Ils concernent les secteurs les
plus variés : la réhabilitation
de l’habitat ancien comme le
recours à de nouvelles sources
d’énergie ; la mise en œuvre de
programmes de recherche universitaire comme des diagnostics énergétiques portant sur
des bâtiments publics.
Près de mille
logements
réhabilités
L’opération la plus conséquente est portée par Val Touraine Habitat. 2014 va en effet
être une année faste en matière
de rénovation énergétique.
« Habituellement, on rénove environ 600 logements par an. En
Les tours de la Rabâterie représentent à elles seules près de la
moitié du programme de réhabilitation de Val Touraine Habitat.
(Photo archives NR)
2013, on était monté à 980 pour
rattraper un retard consécutif
au temps qu’il avait fallu pour
boucler certains dossiers avec
l’Architecte des bâtiments de
France. En 2014, on poursuit sur
le même rythme. Ce seront, au
total, 950 logements qui vont
être rénovés », explique Patrick
Couilleaux, le directeur du service patrimoine.
En matière de rénovation, le
bailleur social travaille sur
deux axes principaux : l’amélioration de la sécurité sur les
••• Soixante bâtiments
passés au crible
A Tour(s)plus, l’année 2014 sera
celle de la mutualisation. L’agglo et le conseil général viennent de signer un contrat de performance énergétique (CPE).
C’est une première en France.
Ce contrat porte sur une soixantaine de bâtiments dont 17 collèges, des groupes scolaires,
l’hôtel d’agglomération, la maison des syndicats de Saint-Avertin. Cela s’inscrit dans le cadre
d’un contrat agglo-Région qui,
désormais, ne se réalise que s’il
comporte un volet énergie d’un
montant supérieur à 15 % de l’investissement global. « On en est
à la phase d’étude. En agissant
sur des masses conséquentes, il
sera plus facile d’avoir une garantie de résultats », assure Ivy
Mouchel, le directeur du service
de l’énergie de Tour(s)plus.
« Cela va surtout concerner l’isolation de ces bâtiments publics.
Les changements de chaudières
ont déjà été réalisés, du moins sur
le périmètre de Tours. Ce CPE est
une opération d’envergure qui induit des opérations portant sur
plusieurs millions d’euros. »
D’une façon plus générale, on
va, dès 2014, s’attacher à « profiter » des opérations d’aménage-
ment urbain pour optimiser les
systèmes énergétiques. « Je
pense au quartier Gustave Eiffel,
au quartier des casernes, au haut
de la rue Nationale. Les casernes,
c’est un éco-quartier ; une opportunité pour mettre en place un réseau de chaleur performant.
L’idée-force, c’est de ne plus raisonner sur des entités administratives restreintes mais sur des
périmètres plus larges, à l’instar
de ce qu’on a mis en place sur le
Sanitas et les Rives-du-Cher
dans le cadre de la mutation
verte. » Techniquement, le recours à la biomasse va s’imposer
lorsqu’on se trouvera dans des
zones de grande densité énergétique. La géothermie est difficile
à « transporter » sur de grandes
distances. On y aura recours à
l’échelle d’un bâtiment ou d’un
îlot. Ivy Mouchel y croit aussi
pour chauffer des piscines,
comme cela se fait déjà à Château-Renault. « Tout est affaire
de choix. En ce qui concerne le
photovoltaïque par exemple, on a
décidé de limiter les équipements
aux besoins spécifiques des bâtiments communautaires plutôt
que de “ déverser ” sur le réseau
l’énergie en surplus. »
installations électriques ; les
économies d’énergie.
« Le programme tient en trois
chiffres : 950 logements réhabilités, 30.000 € de travaux par
logement, dont la moitié consacrée à l’amélioration énergétique, 45 % d’économie en matière de chauffage et d’eau
chaude. »
950 logements sur l’ensemble
du département avec une opération phare qui concerne à
elle seule 433 logements. Il
s’agit de la réhabilitation des
tours de la Rabâterie, à SaintPierre-des-Corps. Une opération de 12,5 M€ hors taxe qui
bénéficie d’un financement de
la communauté d’agglomération, de la Région, de l’État, de
l’Europe.
« Ces bâtiments datent des années 60, on va diviser par trois
la consommation énergétique
qui va être de l’ordre de
77 kWh/m2/hab, ce qui correspond aux normes des bâtiments
basse consommation dans le
domaine de la rénovation. Cela
devrait permettre de faire baisser le montant des loyers après
travaux. »
L’objectif est de changer
l’image de ces tours en travaillant sur les aménagements extérieurs, de doter chaque logement
d’une
véranda
individuelle, de restructurer
les parties communes, d’isoler
par l’extérieur au moyen de
14 cm de laine de roche, de
mettre en place des VMC qui
amélioreront la qualité sanitaire des logements.
Les marchés viennent d’être
passés, les travaux débuteront
en mars et dureront deux ans.
Philippe Samzun
La biomasse gagne la campagne
La papeterie Seyfert sera alimentée par la vapeur produite
par la centrale de cogénération biomasse de Dalkia France.
(Photo archives NR)
L
es centrales biomasse ne
sont plus l’apanage des
seules grandes villes. Après
celle de SKF à Saint-Cyr-surLoire ; celle de Saint-Pierre-desCorps (inaugurée en septembre
dernier) et avant celle de Jouélès-Tours qui pourrait voir le
jour fin 2016, c’est à Nouzilly et à
Descartes qu’on s’apprête à réaliser des centrales de cogénération.
A Nouzilly, les travaux ont
commencé à la mi-octobre.
L’unité de méthanisation installée au centre de recherche de
l’Inra sera opérationnelle en
mai. 12.000 tonnes de déchets
seront valorisées chaque année :
des effluents d’élevage et de
produits agricoles ainsi que des
déchets provenant des collecti-
vités et de l’agro-industrie.
A Descartes, le projet a pour
pivot la papeterie Seyfert. La
centrale réalisée par Dalkia
fournira de la vapeur à cette
usine de papier recyclé et de
l’électricité revendue à RTE.
Consommation prévisionnelle :
220.000 tonnes par an (plaquettes forestières, plaquettes
de scierie, bois issus de l’entretien des espaces verts, broyats
de palettes). On devrait ainsi
économiser 90.000 tonnes de
CO2 par an et créer une soixantaine d’emplois. Sauf veto du
préfet, qui a demandé un complément d’information sur les
risques liés à cet équipement,
les travaux devraient débuter en
avril ou en mai.
En matière environnementale,
les projets ne se limitent pas à
l’isolation de bâtiments ou à
l’installation de panneaux
photovoltaïques. Ils
concernent aussi la mise en
œuvre de programmes de
recherche pilotés parfois par
l’université. Ainsi, en 2014, le
Centre d’études supérieures
de la Renaissance va-t-il
piloter, en lien avec l’Inra
d’Orléans, un programme
intitulé « Patrimoine et
biodiversité ».
Soutenu par la région Centre,
ce programme vise à lier les
patrimoines culturel et
naturel. « L’environnement se
trouve désormais au cœur de
plusieurs unités de recherche.
On ne raisonne plus comme
avant sur des disciplines
traditionnelles clairement
identifiées mais sur des
thématiques, dont
l’environnement qui, à
François-Rabelais, constitue un
des thèmes majeurs », explique
un des responsables du projet.
On devrait plus
particulièrement travailler sur
le thème des vignes et de la
Loire (avec un volet
touristique à la clé) ainsi que
sur le domaine de Chambord
qui présente la particularité
de bien lier le patrimoine bâti
(le château) et naturel (le
parc).
Ces programmes de recherche
liés à l’environnement
concernent aussi l’étranger.
L’université François-Rabelais
vient ainsi de lancer, en début
de mois, un programme de
coopération avec cinq
universités du sud-est de
l’Inde afin d’établir un
diagnostic sur l’état de
contamination le long des
corridors fluviaux qui
traversent la mégalopole de
Chennai.
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