Recommandations pour la prévention de la transmission croisée des « Bactéries Hautement Résistantes aux antibiotiques émergentes » (BHRe) actualisation 2013 des recommandations ERG/EPC du HCSP Dr Karine Blanckaert Praticien hospitalier ARLIN Nord Pas de Calais C’est quoi une BHRe ? • Bactérie hautement résistante aux antibiotiques émergente (BHRe) – – – – Commensale du tube digestif Résistante à de nombreux antibiotiques Mécanisme de résistance transférable entre bactéries Emergente selon l’épidémiologie connue, n’ayant diffusé que sur des modes sporadiques ou épidémiques limités – En 2013 : • Entétocoques résistant aux glycopeptides (ERG) • Entérobactéries productrices de carbapénémases (EPC) 2 Ce que ne sont pas les BHRe • Les bactéries saprophytes comme A. baumannii ou P. aeruginosa, quelle que soit leur multi-résistance aux antibiotiques – Bactéries non commensales du tube digestif, peu de risque de diffusion communautaire, diffusion hospitalière dans les services à risque • Les autres bacilles à Gram négatif résistants aux carbapénèmes sans production de carbapénémases • Les bactéries multi résistantes (BMR) aux antibiotiques – Staphylococcus aureus résistant à la méticilline (SARM) et sensible aux glycopeptides – Les entérobactéries produisant des β-lactamases à spectre étendu (EBLSE) • Enterococcus faecalis résistant aux glycopeptides – E. faecalis est rarement impliqué dans les épidémies – Il doit être géré comme une BMR 3 Les Enjeux? ERG en Europe • Données EARS ( bactériémies) 2012 K. Pneumoniae Carba-R en Europe • Données EARS ( bactériémies) 2012 0,5% 28% 60% 6 E. Coli Carbapenems-R en Europe 2,6% 1,5% 7 Données issues du signalement des IN Nombre d’épisodes d’EPC, 2012 – 2014 2011 2012 2013 2014 6 6 17 44 6 6 9 22 Cas EPC 7 15 41 109 Cas clone régionale 0 8 28 48 Nbre de signaleme nts (Esin) Nbre d’établisse ’établisse ments L’analyse par taille présente uniquement les épisodes les plus importants (≥ 15 cas) avec une évolution récente (nouveaux cas < 6 mois) Répartition géographique des EPC signalés Nord Pas de Calais - Picardie CH de Zuydcoote Polyclinique de Grande Synthe CH de Dunkerque CH de St Omer CH de Tourcoing CH de Roubaix Clinique du Bois - Lille GHICL CHRU Lille CH de Bethune CH Arrondissement de Montreuil Fondation Hopale - Berck 20 km Légende SSR Oignies SSR Lallaing SSR Marchiennes CH Henin-Beaumont CH de Lens CH de Somain Clinique Tessier Clinique Lievin CH de Valenciennes CH de Douai ≥ 1 KP oxa 48 Souche Douai Clinique de St Amé CH de Denain CH de Maubeuge ≥ 5 et 49 KP oxa 48 Souche Douai CH de Cambrai CH de Fellerie-Lieissies ≥ 50 cas KP oxa 48 Souche Douai Autre Cas d’EPC non relié Au clone régioanles CH de Péronne CH St Quentin CH de Laon Hôpital Foch - Suresnes CH de Ham Recommandations pour la prévention de la transmission croisée des « Bactéries Hautement Résistantes aux antibiotiques émergentes » (BHRe) Les fiches opérationnelles Conduite à tenir en fonction de la situation 10 Théorie de la fusée…. •Application systématique des précautions standard (PS) •précautions complémentaires (PC) d’hygiène en cas de mise en évidence de BMR ou de pathologie infectieuse contagieuse •précautions spécifiques de type « BHR », en fonction du type de résistance Maitrise de la transmission croisée • Politique de lutte contre la transmission croisée dans les services +++++ – Bon niveau d’observance des PS notamment l’hygiène des mains (consommation de SHA, etc.), – le bon usage des gants, – Qualité de l’entretien de l’environnement ; – Architecture du service, possibilité de chambres individuelles WC individuels, – possibilité de regroupement et de sectorisation ; – Organisation des soins, formation des personnels ; • Stratégie d’information et de communication – • SIH +++ Management des crises – plan local de gestion des épidémies – Recours à une expertise ( EOH) Gestion des excrétas +++ • Bactéries commensales du tube digestif : – 1012 bactéries par gramme de selles – 108 βLSE par gramme de selles excrétées tous les jours par les patients porteurs (Robert et al.) Photos : D. Lepelletier et EOH CH MACON Fiche 8 : prise en charge d’un patient détecté porteur d’une BHRe… SSR, SLD, HAD, EHPAD, domicile… • Transfert en SSR d’un patient identifié porteur de BHRe en court séjour La notion de BHRe ne doit pas être un obstacle au transfert – Modalité de prise en charge : chambre individuel, PCC – Rééducation en chambre, accès au plateau technique possible avec encadrement des procédures ( marche en avant, décontamination des DM, hygiène des mains..) • Prise en charge en SSR d’un patient identifié contact – Dépistage du contact idem MCO • Transfert en EHPAD ou SLD d’un patient porteur de BHRe ou d’un patient contact – Information du médecin-co, recours à l’ARLIN+++ • Le retour à domicile (HAD ou intervenants libéraux) – Information des proches et des aidants +++ A retenir … • favoriser un très haut niveau de respect des recommandations d’hygiène • Application des PCC • Pas de possibilité d’équipe dédiée = dépistage – Organisation du dépistage en lien avec l’EOH et le laboratoire, en fonction de l’activité du SSR • Organisation spécifique des soins : renforcement de l’équipe ( bionetoyage +++) , marche en avant ( passage en fin de programme sur le plateau technique)… Les situations + «complexes » 1. Découverte « fortuite » d’un patient porteur de BHRe en cours d’hospitalisation 2. En cas de diffusion secondaire (épidémie) 20 A retenir … • évaluation des mesures par l’EOH +++ • Aide de l’ARLIN+++ • Epidémie = regroupement géographique des porteurs de BHRe, des contacts + équipe dédiée ( « cohorting » ) en MCO ; en SSR?? • Modulation de l’activité à la situation épidémiologique (arrêt des transferts des cas et des contacts, limitation/arrêt des admissions) en MCO, probablement la même consigne pour le SSR sauf état de sante du patient nécessitant de la MCO…. • recherche pro-active des autres cas porteurs ( liste de « contact » + dépistage) • Renforcement de la maîtrise de l’environnement ( gestion des excréta +++ et environnement proche des patients et dumatériel) Conclusion (1) • Une même situation pourra donc être prise en charge différemment selon le contexte = rôle d’expertise ++ de l’EOH • mais dans tous les cas, la prise en charge doit éviter toute perte de chance pour le patient afin de garantir une qualité et sécurité des soins et une orientation dans la filière de soins adaptée à sa prise en charge. Conclusion (2) • Enjeu de santé publique • Risque : – Ne plus pouvoir traiter efficacement les patients infectés par ces agents infectieux (ére postantibiotique) • Maîtrise de la diffusion : double stratégie – réduction de la prescription des antibiotiques – prévention de la diffusion à partir des patients porteurs.
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