9 x 57 mm Mauser et 9 x 57 mm r

9 x 57 mm Mauser
et 9 x 57 mm r
Cette cartouche, née à la fin du XIXe siècle de la premère mouture de la 8 x 57 mm réglementaire
allemande, reste redoutable au bois, et principalement en battue.
Notre carabine a été fabriquée dans les années 1920 chez Simson à Suhl. Au tir, nous avons constaté
que sa précision intrinsèque était absolument remarquable malgré quelques piqûres profondes présentes à l’intérieur du canon.
On a récemment vu arriver pas mal de carabines allemandes construites sur des systèmes Mauser 98
chambrées pour la 9 x 57 mm sur le marché de l’occasion français.
Il faut tout de même savoir que cette cartouche aujourd’hui reléguée parmi les antiquités a beaucoup été
utilisée dans les anciens territoires allemands d’Afrique et qu’elle a longtemps été l’une des auxiliaires
favorites de beaucoup de pratiquants allemands et autrichiens de l’affût et de la battue, sans parler
de pas mal d’Ardennais répartis de part et d’autre de la frontière franco-belge. Il n’y a aucune raison
objective de s’abstenir de tirer antilopes, chevreuils, sangliers, daims et cerfs au-dessous de 200 m avec
cette cartouche.
Une version à bourrelet a été fabriquée, également par DWM, qu’on rencontre parfois dans certaines
armes basculantes (des drillings pour l’essentiel). Là, la cartouche est un petit peu plus difficile à trouver
"toute cousue" : les stocks sont en voie d’extinction ! En revanche, il est très facile de reformer des étuis
de 8 x 57 mm JRS pour la remettre en œuvre.
Pour le chasseur, pour peu qu’il soit foncièrement traditionaliste dans ses goûts
armuriers, relativement près de ses sous, sensible au recul ou doué d’un minimum d’imagination,
la cartouche de 9 x 57 mm Mauser – comme sa sœurette à bourrelet la 9 x 57 mm R – représente un
choix tout à fait honorable. Il ne trouvera pas facilement aujourd’hui des cartouches toutes faites, et,
s’il en trouve, elles ne seront le plus souvent équipées que de balles demi-blindées tout à fait ordinaires.
En outre, elles lui coûteront nettement plus cher que s’il décidait de se mettre au rechargement.
Certes, l’offre en balles "modernes" de 9,09 mm de diamètre est loin d’être pauvre, mais ces balles sont
un peu trop larges pour notre 9 mm, souvent rayée pour des projectiles qui ne dépassent pas 9,04 mm
de diamètre, tout comme la 9 x 56 mm Mannlicher-Schönauer. Il faudra faire quelques essais –
les tolérances d’alésage et de rayure pouvaient varier sérieusement – et se limiter à des balles capables
de fonctionner correctement du point de vue de la balistique terminale (ce qui n’exclut absolument pas
certaines balles homogènes modernes) aux vitesses modérées qu’engendre cette survivante.
Pour le rechargeur, dans les pays où les étuis modernes de 7 x 57 mm ou de 8 x 57 mm
IS ne sont pas classés dans la catégorie des "matériels de guerre", le reformage est un jeu d’enfant :
il suffit d’ouvrir le collet de la douille en une passe de recalibreur et de l’équerrer au raccourcisseur.
Ailleurs, on pourra utiliser les étuis de 6,5 x 57 mm, en douceur et avec force tout de même, ou reformer
n’importe quelle douille de la famille de la 8 x 57 mm IS ou de la .30-06 en quelques passes successives
dans le recalibreur, suivies d’une recoupe et d’un formage final au tir.