.600 Nitro express Dessinée par W. J. Jeffery en 1903, la .600 Nitro Express a été la plus puissante cartouche d’arme rayée au monde jusqu’en 1958, date à laquelle Weatherby a lancé sa .460 Weatherby Magnum. Comme à son habitude, Jeffery ne s’est pas réservé l’exclusivité des ventes d’armes et de munitions, préférant laisser d’autres armuriers exploiter eux aussi son invention moyennant finances. Il n’y a jamais eu de .600 à poudre noire : la cartouche est un plan original et n’est construite à partir d’aucun étui déjà existant. Corollairement, presque personne n’a choisi de reformer l’étui de 76,2 mm de la .600 Nitro Express pour créer une autre cartouche, en dehors de quelques wildcatters dont les noms ne sont pas passés à la postérité pour le moment. La seule cartouche qui emploie un étui de .600 N. E. modifié à avoir connu quelques armes est la .600-.577 REWA. Eley-Kynoch offrait deux chargements, un léger destiné aux carabines signées Wm. Jeffery et un plus lourd. La version "light" utilisait 6,50 g de Cordite pour projeter la balle de 900 grains (58,3 g) de la .600 Nitro Express à un peu plus de 560 m/s. Le chargement lourd (ou normal…) atteignait quasiment 595 m/s. Le chargement le plus puissant, avec 7,8 g de Cordite, développait 625 m/s, ce qui n’est pas rien, devant comme derrière la carabine ! Pas étonnant que cette cartouche ait acquis la réputation d’être la seule à pouvoir arrêter net un éléphant en pleine charge avec un seul et unique tir à la racine de la trompe : la balle très obtuse doit donner vraiment très mal à la tête quand on l’assène au milieu du front. Petite curiosité : il ne doit pas exister beaucoup plus de 150 à 200 carabines dans le monde, et il s’est produit bien plus de 25 000 cartouches depuis les origines. Le diable seul sait ce qu’elles sont devenues, parce qu’elles n’ont pas pu être tirées : il n’y a pas assez d’armes. Les collectionneurs ont dû s’en emparer… Jusqu’en 1958, on n’avait pas plus puissant, tout simplement parce qu’il n’existait rien qui atteigne ce niveau de puissance brute. Il faut bien aussi dire que la .600 Nitro Express tend aujourd’hui à représenter, avant tout autre chose, ce qu’on appelle un status symbol. Il y avait peu de carabines mal finies dans ce calibre, déjà. La plupart des plus âgées sont construites sur des bascules Anson plus ou moins relimées et décorées, dans la mesure où leurs premiers propriétaires les considéraient souvent plus comme des outils de travail que comme des objets de luxe. Depuis, on n’oserait guère plus faire l’emplette d’une telle arme neuve en .600 N. E. qui n’ait ni platines, ni gravures ni bois de luxe. Pour la petite histoire, Heym a fabriqué quelques carabines à verrou (au moins une grosse vingtaine depuis 1990) dans ce calibre inhabituel dans une telle arme, ne serait-ce qu’en raison de la présence du bourrelet. Pour le chasseur, Joule et quantité de mouvement sont là et bien là. Le recul n’a rien de négligeable non plus, et on ne tire bien sûr cette cartouche que dans des carabines largement étoffées. Que cela ne soit pas la cartouche (et a fortiori pas l’arme non plus) de n’importe qui saute aux yeux, à la raison et au porte-monnaie. Tout d’abord, une telle arme ne sert qu’à chasser quelques gibiers, et surtout à les arrêter définitivement, "dans leurs traces". Ensuite, beaucoup d’autres cartouches font ça
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