.358 Norma Magnum

.358 Norma Magnum
A la fin des années 1950 sont apparues quelques dizaines de cartouches magnum à étuis courts.
L’idée était simplement de permettre d’augmenter la puissance disponible sans pour autant obliger
les armuriers à utiliser des mécanismes à verrou dimensionnés pour les vraies magnums de l’époque,
habituellement construites sur des étuis de .375 H & H ou de .404 Jeffery. En 1959, Norma a mis à la
disposition des armuriers les plans des fraises de chambre et des étuis vides formés pour deux calibres
qui survivent encore soixante ans plus tard, les .308 Norma Mag. et .358 Norma Mag. Plus tard, ces
cartouches furent offertes "toutes cousues" aux chasseurs qui avaient fait construire des armes.
Le démarrage fut difficile. A l’époque, les balles de diamètre .358 disponibles étaient destinées à des
cartouches beaucoup moins rapides (.35 Rem., .35 WCF) et ne résistaient tout simplement pas aux vitesses d’impact de la .358 Norma Mag. Il n’en faut pas plus pour donner une mauvaise réputation à ce
qui reste malgré tout aujourd’hui encore une excellente cartouche de "moyen-gros calibre", puissante
et précise. Comme, en outre, il n’existait pas beaucoup de carabines chambrées d’origine pour cette
munition en dehors des produits de Husqvarna ou de Schültz & Larsen, confidentiels parce que peu et
mal distribués, le marché est resté très étroit.
Pour le chasseur, des balles mieux adaptées existent depuis l’arrivée du .350 Re-
mington Magnum (1965) et de la "domestication" (1987) de la vieille .35 Whelen des années vingt par
Remington. A la même époque, les chasseurs avaient déjà constaté que la construction des balles jouait
un rôle bien plus important qu’on ne le pensait généralement auparavant, et les projectiles de qualité se
diversifiaient rapidement.
Aujourd’hui, le .358 Norma Mag. nous procure approximativement la performance de la 9,3 x 64 mm
Brenneke, ce qui revient à dire qu’il est fort proche à poids de balle identique de la fameuse et indétrônable .375 H & H. – à condition bien entendu de choisir des projectiles adaptés aux gibiers recherchés.
Norma offre un seul chargement, qui monte la solide balle TXP (Swift A-Frame) cloisonnée de 16,20 g
(250 grains) à expansion contrôlée et la propulse à 825 ou 830 m/s. A-Square propose de son côté
sa fameuse Triade dans ce calibre qui conserve nombre d’adeptes en Afrique australe ou méridionale
comme en Alaska, notamment en cas de rencontre avec un grizzli, et jusqu’en Australie où vivent de
fort respectables bantengs (buffles d’eau) parfois assez difficiles à tuer. Sologne charge également ses
excellentes balles homogènes GPA (à fragmentation programmée comme dans leur version blindée) en
.358 Norma Magnum.
Sans doute trop puissante pour les chasses européennes habituelles, la .358 Norma Mag. est une
remarquable cartouche pour la chasse des grandes antilopes, des grands ours d’Alaska, des wapitis et
autres marals, des félins et autres crocodiles. Elle se révèle souvent d’une redoutable précision dans
une arme bien réalisée.
Pour le rechargeur, la .358 Norma Mag. est une cartouche d’une remarquable
souplesse malgré – ou en raison de ! – le très petit nombre de références commerciales disponibles.