er - Page 12 .244 remington et 6 mm remington Vous pourriez, et vous auriez raison, appeler la .244 ou la 6 mm Remington "6 x 57 mm". Cette cartouche a d’ailleurs une histoire assez rigolote. Elle est apparue sur le marché en 1955, sous le nom de .244 Remington. A l’évidence, elle constituait une réponse à la .243 Winchester. La 6 mm Remington, créée sur l’étui de la .257 Roberts, qui elle-même descend en ligne droite de la 7 x 57 mm Mauser, offre un épaulement de 26 degrés qui, à lui seul, explique qu’elle s’allonge souvent nettement moins au tir que la .243. Alors que Winchester avait choisi d’entrée de jeu un pas de un tour en 10 pouces pour les rayures des canons de .243 Win., Remington avait arrêté son choix sur un pas de rayure de un tour en 12 pouces (305 mm) : il s’agissait simplement de stabiliser des balles légères, assez courtes, pour conférer au couple arme-munition une allonge suffisante pour le tir des nuisibles. Résultat, les balles d’un poids supérieur à 90 grains/5,83 g arrivaient bien souvent de travers dans la cible ! Contrairement à Winchester, qui avait d’emblée choisi de charger des balles lourdes pensées pour le grand gibier aussi bien que des balles plus légères et fragiles conçues pour le tir des nuisibles, Remington n’offrait au début que des balles de 75 ou 90 grains destinées seulement aux nuisibles. Les quelques chasseurs un peu trop "chauds" qui se sont servi de cette cartouche sur des grands gibiers furent bien entendu déçus, et les rechargeurs frustrés ne parvenaient pas à "faire manger" à la carabine chambrée pour la .244 les balles lourdes et longues, à chemise épaisse, qu’il convenait d’employer sur les cervidés. Téléphone de brousse aidant, la communauté des chasseurs n’acheta bientôt plus de .244 Rem. La cartouche, malgré ses qualités – elle était légèrement supérieure à la .243 Winchester sur le plan balistique – manqua disparaître. En 1963, Remington comprit qu’il fallait se dédire et changea le nom de la .244 Rem., qui devint 6 mm Remington. Avec le nom, on modifia d’abord le pas des rayures, qui passa de 305 mm (12 pouces) à 229 mm (9 pouces), puis les munitions, qu’on équipa de balles de 80, 90 et 100 grains. La 6 mm Remington était devenue ce que la .244 aurait dû être dès sa naissance. Pour le chasseur, en admettant que cette cartouche fort peu répandue en France soit celle qu’il emploie, la 6 mm Remington est une excellente cartouche d’approche pour le chevreuil, la biche, le cerf même et excelle en montagne pour le tir du chamois ou de l’isard. Comme on pouvait s’y attendre et comme la .243 Winchester, ses balles nous permettent des tirs relativement lointains dans les biotopes assez abrités et manquent un peu de densité de section pour bien résister au vent latéral dans les steppes ou les grandes plaines : si on peut réaliser d’assez jolis coups de longueur sur chevreuils et biches, mieux vaut ne pas tenter le grand cerf au-delà de 175 m. Si le canon de la carabine porte l’inscription .244 Remington, notre chasseur ne devra pas utiliser de balles de plus de 90 grains (5,8 g), même s’il recharge. En revanche, il pourra, s’il recharge, utiliser de préférence des balles dessinées et construites pour les cervidés : Nosler Partition, Barnes X et XLC, GPA, Sauvestre FIP, Swift Scirocco etc. lui assureront une bien meilleure balistique terminale et existent
© Copyright 2024 ExpyDoc