Lemme de Hopf et principe du maximum fort

Méthode de Schaüder
Soit Ω, un ouvert de RN .
1
Espace de Sobolev W −1,p (Ω)
Soit 1 < p < +∞, et p′ , l’exposant conjugué de p défini par l’identité :
1
1
+ ′ = 1.
p p
Définition. [Bre11, Paragraphe 1.1] Soit E, un espace vectoriel normé. L’espace dual E ∗
de E est l’ensemble des formes linéaires continues sur E. Il s’agit d’un espace de Banach
pour la norme :
{
}
∀φ ∈ E ∗ , ∥φ∥E ∗ = sup |φ(x)|, x ∈ E t.q. ∥x∥E ≤ 1 .
′
Définition. L’espace de Sobolev W −1,p (Ω) est l’espace dual de l’espace W01,p (Ω). Il s’agit
d’un espace de Banach pour la norme :
{
}
′
∀φ ∈ W −1,p (Ω), ∥φ∥W −1,p (Ω) = sup |φ(f )|, f ∈ W01,p (Ω) t.q. ∥f ∥W 1,p′ (Ω) ≤ 1 .
Théorème. [Bre11, Proposition 9.20, Paragraphe 9.4] Soit φ ∈ W −1,p (Ω). Il existe des
fonctions (φj )0≤j≤N de Lp (Ω) telles que :
∀f ∈
′
W01,p (Ω),
∫
φ(f ) =
φ0 f +
Ω
N ∫
∑
j=1
φj ∂j f,
Ω
et, de plus,
∥φ∥W −1,p (Ω) = max ∥φj ∥Lp (Ω) .
0≤j≤N
La preuve repose sur les résultats suivants :
Théorème (Théorème de Hahn-Banach). [Bre11, Corollaire 1.2, Paragraphe 1.1] Soit
E, un espace vectoriel normé, et F , un sous-espace de E. Si ϕ est une forme linéaire
continue sur F , alors, il existe une forme linéaire Φ définie et continue sur E telle que :
∀x ∈ F,
Φ(x) = ϕ(x),
et, de plus,
∥Φ∥E ∗ ≤ ∥ϕ∥F ∗ .
Théorème (Théorème de représentation de Riesz). [Bre11, Théorème 4.11, Paragraphe
′
4.3] L’espace dual de Lp (Ω) est isomorphe à l’espace Lp (Ω), i.e., pour chaque forme
′
linéaire φ ∈ Lp (Ω)∗ , il existe une unique fonction f ∈ Lp (Ω) telle que :
∫
p
∀g ∈ L (Ω), φ(g) =
f g,
Ω
et, de plus,
∥φ∥Lp (Ω)∗ = ∥f ∥Lp′ (Ω) .
1
2
Méthode de Schaüder
On suppose que l’ouvert Ω est borné et de classe C 2 , et l’on se donne un opérateur
différentiel du second ordre L de la forme :
L(u) = −
N ∑
N
∑
)
(
∂j ai,j ∂i u ,
i=1 j=1
où les fonctions ai,j appartiennent à l’espace L∞ (Ω).
Définition. L’opérateur différentiel du second ordre L est (uniformément) elliptique si et
seulement s’il existe un nombre strictement positif A tel que :
∀ξ ∈ R ,
N
∀x ∈ Ω,
N ∑
N
∑
ai,j (x) ξi ξj ≥ A|ξ|2RN .
i=1 j=1
Théorème. [Bét13, Théorème IV.1, Paragraphe B.IV] Soit 1 < p < N et 1 < q ≤ p∗ , où
p∗ désigne le nombre défini par l’identité :
1
1
1
= − .
∗
p
p N
Il existe un nombre strictement positif ε tel que, si les fonctions ai,j satisfont l’hypothèse :
∀1 ≤ i, j ≤ N,
∥ai,j − δi,j ∥L∞ (Ω) ≤ ε,
alors, pour toute fonction f ∈ Lp (Ω), il existe une unique solution faible u ∈ W01,q (Ω) de
l’équation :
{
L(u) = f dans Ω,
u = 0 sur ∂Ω.
De plus, il existe un nombre positif C, qui ne dépend que p, q et Ω, tel que :
∥u∥W 1,q (Ω) ≤ C∥f ∥Lp (Ω) .
La preuve repose sur les résultats suivants :
Théorème. [GT01, Théorème 9.15 et Lemme 9.17, Paragraphe 9.6] Soit 1 < p < +∞.
L’opérateur −∆ est un isomorphisme de l’espace W 2,p (Ω)∩W01,p (Ω) sur l’espace Lp (Ω). En
particulier, il existe un nombre positif C tel que, pour toute fonction f ∈ Lp (Ω), l’unique
solution u ∈ W 2,p (Ω) ∩ W01,p (Ω) de l’équation :
{
−∆u = f p.p. dans Ω,
u = 0 p.p. sur ∂Ω,
satisfait l’inégalité :
∥u∥W 2,p (Ω) ≤ C∥f ∥Lp (Ω) .
2
Corollaire. [Bét13, Théorème III.1, Paragraphe B.III] Soit 1 < p < +∞. L’opérateur
−∆ est un isomorphisme de l’espace W01,p (Ω) sur l’espace W −1,p (Ω). En particulier, il
existe un nombre positif C tel que, pour toute fonction f ∈ W −1,p (Ω), l’unique solution
u ∈ W01,p (Ω) de l’équation :
{
−∆u = f p.p. dans Ω,
u = 0 p.p. sur ∂Ω,
satisfait l’inégalité :
∥u∥W 1,p (Ω) ≤ C∥f ∥W −1,p (Ω) .
Théorème. [Eva10, Théorème 3, Paragraphe 5.6.1] Soit 1 < p < N et 1 < q ≤ p∗ , où p∗
désigne le nombre défini par l’identité :
1
1
1
=
−
.
p∗
p N
Il existe une constante positive C telle que :
∀f ∈ W01,p (Ω),
∥f ∥Lq (Ω) ≤ C∥f ∥W 1,p (Ω) .
Lemme. [Bét13, Lemme IV.1, Paragraphe B.IV] Soit E, un espace de Banach. Si une
application linéaire continue T de E dans E satisfait la condition :
{
}
∥T ∥ := sup ∥T (x)∥E , x ∈ E t.q. ∥x∥E ≤ 1 < 1,
alors, l’opérateur IE − T est un isomorphisme continu de E dans E d’inverse donné par
la formule :
+∞
(
)−1 ∑
IE − T
=
T n.
n=0
Références
[Bét13] F. Béthuel. Équations elliptiques. Laboratoire Jacques-Louis Lions. Université
Pierre et Marie Curie, Paris, 2013. Cours du Master 2 "Analyse numérique et
équations aux dérivées partielles".
[Bre11] H. Brezis. Functional analysis, Sobolev spaces and partial differential equations.
Universitext. Springer, New York, 2011.
[Eva10] L.C. Evans. Partial differential equations, volume 19 of Graduate Studies in
Mathematics. American Mathematical Society, Providence, Second edition, 2010.
[GT01] D. Gilbarg and N.S. Trudinger. Elliptic partial differential of second order. Classics in Mathematics. Springer-Verlag, Berlin, 2001.
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