UNIVERSITÉ BLAISE PASCAL Année 2013-2014 U.E. Mathématiques Générales 2 - Licence L1 M.A.S.S., Maths, Info Feuille d’exercices no 4 : Suites définies par récurrence. Remarque : Des exercices sur les suites définies par récurrence peuvent être proposés dans le sujet d’examen. Suite de l’exercice 3 On définit la suite récurrente (xn ) par x0 = 0, xn+1 = √ 2 + xn . (d) En utilisant le théorème des accroissements finis, montrer l’existence d’une constante M telle que |xn+2 − xn+1 | ≤ M |xn+1 − xn | pour tout n ∈ N. En déduire une majoration pour |xn+2 − `|. Solution. 1 Comme pour tout x > 0, |f 0 (x)| = | 2√2+x | < xn+1 | = |f (xn+1 ) − f (xn )| ≤ 1 √ |x 2 2 n+1 1 √ 2 2 = M , on a alors |xn+2 − − xn |. De même du fait que f (`) = ` on trouve que 1 pour n ≥ 1, |xn − `| = |f (xn−1 ) − f (`)| ≤ | 2√ |x − `|. De proche en proche on voit 2 n−1 n 1 que pour tout n ∈ N, |xn − `| ≤ 2√ |x0 − `|. 2 (e) De combien d’itérations a-t-on besoin pour se rapprocher de quatre ordres à la limite ` ? Solution. n 1 √ < 10−4 2 2 1 √ n log10 < −4 2 2 √ −n log10 2 2 < −4 √ n log10 2 2 > 4 n> ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ ⇐⇒ 4 √ ≈ 9. log10 2 2 Exercice 1 : u0 ∈]0, 1[ . un+1 = un − u2n (a). Démontrer par récurrence que, pour tout entier naturel n, on a 0 < un < 1. La suite (un )n∈N est définie de la manière suivante : Solution. On peut montrer cela par récurrence en notant P (n) l’inégalité 0 < un < 1. u0 ∈]0, 1[ par hypothèse, d’où P (0) est vraie. Soit n ∈ N tel que P (n) est vraie. Rappelons que un+1 = un − u2n = un (1 − un ). Nous avons 0 < un < 1 P (n) vraie ⇔ un ∈]0, 1[⇒ ⇒ 0 < un (1 − un ) < 1 ⇒ 0 < un+1 < 1. 0 < 1 − un < 1 Donc P (n + 1) est vraie. P (0) est vraie. De plus pour tout n ∈ N, si P (n) est vraie alors P (n+1) est vraie. Par récurrence, P (n) est vraie pour tout n ∈ N. (b). Démontrer que la suite est strictement décroissante. En déduire que la suite possède une limite. Solution. La suite est strictement décroissante si et seulement si un+1 < un ⇐⇒ un − u2n < un u2n > 0, ⇐⇒ ce qui est vrai parce que nous avons déjà montré que, pour tout n, 0 < un < 1, donc en particulier, pour tout n, un 6= 0. Une suite bornée et monotone possède forcément une limite. (c). Calculer la limite ` de la suite. Solution. Pour calculer la limite ` de la suite, nous réécrivons d’abord la définition par récurrence comme un+1 = f (un ) , f (x) := x − x2 . Donc, si la suite admet une limite, celle-ci doit être un point fixe de la fonction f : un+1 = f (un ) ↓ ↓ ` = f (`) , d’où ` = f (`) ⇐⇒ ` = ` − `2 `2 = 0 ⇐⇒ ⇐⇒ ` = 0. Nous avons prouvé que lim un = 0. n→∞ (d). En utilisant le théorème des accroissements finis, montrer l’existence d’une constante M telle que |un+2 − un+1 | ≤ M |un+1 − un | pour tout n ∈ N. En déduire une majoration pour |un+2 − `|. Solution. La fonction f est continue sur [0, 1] et dérivable sur ]0, 1[. De plus on peut prouver que, pour tout x ∈ [0, 1], |f 0 (x)| ≤ 1 =: M . Donc, d’après l’inégalité des accroissements finis, pour tout (x, y) ∈ [0, 1] × [0, 1], on a |f (x) − f (y)| ≤ M |x − y|. Si on prend y = un et x = un+1 (et M = 1), on peut réécrire cela |un+2 − un+1 | ≤ |un+1 − un |. Si on prend y = `, on obtient |f (x) − f (`)| ≤ M |x − `|, c’est-à-dire |f (x) − `| ≤ M |x − `|. En choisissant x = u0 , par récurrence on peut montrer que |un − `| ≤ M n |u0 − `|. Comme dans ce cas M = 1, cela revient à |un − `| ≤ |u0 − `|. (e). Si on voulait savoir combien d’itérations sont nécessaires pour se rapprocher quatre ordres à la limite `, cette majoration serait-elle utile ? Solution. Non, car M ≥ 1. A priori, selon la majoration, un peut être aussi loin de la limite que un . Exercice 4 : On considère deux suites réelles (un )n∈N et (vn )n∈N vérifiant : 0 ≤ v0 ≤ u0 , ∀n ∈ N, un+1 = un + vn 2 et vn+1 = √ un vn . (a). Montrer que ∀n ∈ N, 0 ≤ vn ≤ un . Solution. On peut montrer cela par récurrence. Initialisation. 0 ≤ v0 ≤ u0 par hypothèse. Hérédité. Supposons 0 ≤ vn ≤ un . Nous avons √ √ un + vn 0 ≤ vn+1 ≤ un+1 ⇐⇒ 0 ≤ un vn ≤ ⇐⇒ 0 ≤ 2 un vn ≤ un + vn 2 2 2 ⇐⇒ 0 ≤ 4un vn ≤ un + vn + 2un vn ⇐⇒ −4un vn ≤ 0 ≤ u2n + vn2 − 2un vn ⇐⇒ −4un vn ≤ 0 ≤ (un − vn )2 , ce qui est vrai. (b). Etudier la monotonie des suites (un )n∈N et (vn )n∈N . Solution. un + vn vn − un Pour n ∈ N, on a : un+1 − un = − un = ≤ 0. 2 2 D’où la suite (un )n∈N est décroissante : La suite (vn ) est croissante : vn+1 ≥ vn ⇐⇒ √ un vn ≥ vn ⇐⇒ un vn ≥ vn2 . Si vn = 0 l’inégalité est vraie ; sinon, vn > 0, dans ce cas un vn ≥ vn2 ⇐⇒ un ≥ vn , ce qui est vrai. (c). En déduire que les suites (un )n∈N et (vn )n∈N convergent vers la même limite. Solution. Les deux suites sont monotones et bornées, car 0 ≤ vn ≤ un ≤ u0 , donc elles convergent. Appelons `u = limn→∞ un et `v = limn→∞ vn . Si on prend la lois de récurrence pour (vn ) on obtient : vn+1 = ↓ `v = un +vn 2 ↓ `u +`v 2 , ce qui est équivalent à `v = `u . Ceci est consistant avec ce que la lois de récurrence pour (un ) dit : √ un+1 = un vn ↓ √ ↓ `u = `u `v , √ √ si `u 6= 0 on obtient `u = `v , soit `u = `v .
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