P.J. 4 : Le rôle des autorités sanitaires

Association
E ntraide aux
M alades de
M yofasciite à
M acrophages
Note complémentaire 4
Quel rôle ont tenu les autorités sanitaires ?
Communiqué de presse du 16.01.2014
Pour une bonne compréhension du dossier, quelques précisions :
Une valence correspond à une maladie (DTP = 3 valences = trivalent).
La vaccination contre Diphtérie, Tétanos et Polio est obligatoire pour tout enfant scolarisé.
DTPolio® = le vaccin DTPolio Mérieux (Diphtérie + Tétanos + Polio), sans aluminium (Sanofi Pasteur)
DTVax® = le vaccin Diphtérie + Tétanos avec aluminium (Sanofi Pasteur)
dTP = Revaxis®, avec aluminium = vaccin diphtérie + Tétanos + Polio, avec un faible dosage en diphtérie (d’où
le petit « d ») (Sanofi Pasteur MSD).
Infanrix® Hexa = vaccin diphtérie + Tétanos + Polio + Coqueluche + Haemophilus influenzae + Hépatite B
(GSK).
Hexyon®= vaccin diphtérie + Tétanos + Polio + Coqueluche + Haemophilus influenzae + Hépatite B (Sanofi
Pasteur MSD), autorisé depuis 2013 (existait auparavant l’Hexavac®, retiré du marché en 2005 pour des
raisons troubles. Des décès ont été suspectés d’être associés à l’Hexavac®).
Déclaration Afssaps – 12 juin 2008
Sanofi Pasteur MSD, en accord avec l’Afssaps, a décidé de suspendre temporairement la
distribution du vaccin DTPolio® et de rappeler les lots du marché par mesure de précaution.
Cette décision fait suite à l’augmentation du nombre de signalements de manifestations
allergiques observées jusqu’à 24 heures suivant la vaccination depuis le début de l’année 2008
par rapport aux années précédentes. (…)
Le vaccin Revaxis® (diphtérie - dose réduite en anatoxine diphtérique, tétanos et poliomyélite)
constitue, durant cette période, une solution alternative dans le cadre de la vaccination de
rappel des enfants de 6 ans qui est préconisé dans le calendrier vaccinal. (…)
Pour les rares situations dans lesquelles DTPolio® était utilisé en primo-vaccination en raison
d'une contre-indication à la vaccination coquelucheuse, Sanofi Pasteur MSD met à disposition,
des prescripteurs sur demande auprès de son Service d'Information Médicale (numéro vert :
0800 57 90 66), les deux vaccins DTVax®, vaccin diphtérique et tétanique adsorbé et
ImovaxPolio®, vaccin poliomyélitique inactivé, qui peuvent être injectés simultanément en 2
sites séparés.
www.myofasciite.fr E3M : Association représentative des usagers – Agrément National du Ministère de la Santé
Contacts :
Didier LAMBERT
Tél : 06 72 41 20 21
[email protected]
1
Observations générales d’E3M :
1. L’augmentation d’effets indésirables n’existe pas.
Nous avons compris en juillet 2013 la manière dont les données censées justifier la suspension du DTPolio®
avaient été falsifiées, comme nous le démontrons dans notre dossier principal.
Mais dès 2011, date à laquelle nous avons eu accès aux documents élaborés notamment par le fabricant,
nous avons montré que ces données n’étaient pas cohérentes. De nombreux chiffres varient d’un document
à l’autre. Par exemple, un document mentionne 29 effets indésirables sur 766 081 doses, un second
document 29 effets indésirables sur 213 224 doses… Autre exemple : les effets indésirables du lot B
5508 passent de 2 à 7 cas d’un document à l’autre. Nous avons alerté alors les autorités sanitaires.
Nous avons aussi manifesté notre étonnement sur le fait que le DTPolio® soit suspendu du fait d’un taux
d’effets indésirables en 2008 de 10,7 (pour 100 000 doses), alors que le Gardasil est maintenu, avec un taux
d’effets indésirables de 38 (pour 100 000 doses), dont 8 graves 1.
Cela se rajoute au fait que :
-
le DTPolio® était utilisé depuis 1961 sans aucune alerte de pharmacovigilance,
le contrôle qualité conduit par le laboratoire n’a identifié aucun problème 2,
Les composants du DTPolio® sont toujours utilisés dans d’autres vaccins, sans qu’aucun problème ne
soit mentionné.
Les autorités sanitaires auraient dû analyser des données si suspectes. Elles n’ont pas réagi.
Les moyens affectés par l’ANSM à la vigilance sanitaire vis-à-vis des vaccins est-elle à la hauteur des enjeux ?
Ou faut-il chercher la raison de l’inaction de l’Agence dans une habitude de cogestion avec l’industrie
pharmaceutique comme cela a déjà été pointé dans l’affaire du Mediator 3?
2. Revaxis® et DTVax®, vaccins avec aluminium, ne peuvent être des « alternatives » sérieuses
Le Revaxis® et le DTVax® ne peuvent être de vraies alternatives, puisqu’il s’agit de vaccins avec aluminium,
alors que le DTPolio Mérieux était sans aluminium.
Jean Marimbert, alors Directeur de l’Afssaps, avait connaissance des alertes sur le rôle de l’aluminium dans
la survenue de la MFM. Il savait qu’une prédisposition génétique pouvait exister, imposant que le principe de
précaution soit appliqué. Il écrivait ainsi au Pr Gherardi en décembre 2010: « Le 13 octobre 2010, vous nous
avez fait part de résultats complémentaires qui s’avèrent être très intéressants sur le plan fondamental.
Ceux-ci montrent en effet qu’une translocation au niveau cérébral de particules injectées au niveau
musculaire, via les macrophages, est possible. Par ailleurs, les résultats relatifs à l’implication d’un
1
Document Afssaps – Suivi national des effets indésirables du vaccin papillomavirus humain Gardasil® - Commission
nationale de pharmacovigilance du 22 novembre 2011
2
Courrier Afssaps à E3M du 19.07.2011
3
« De manière plus globale, l’AFSSAPS, qui est une agence de sécurité sanitaire, se trouve à l’heure actuelle
structurellement et culturellement dans une situation de conflit d’intérêt.(...) par une coopération institutionnelle avec
l’industrie pharmaceutique qui aboutit à une forme de coproduction des expertises et des décisions qui en découlent.(…)
Dans cette affaire comme dans d’autres passées et malheureusement à venir, ce n’est pas l’excès de principe de
précaution qui est en cause mais le manque de principe de précaution. (...)
La chaîne du médicament fonctionne aujourd’hui de manière à ce que le doute bénéficie non aux patients et à la santé
publique mais aux firmes ». (Dr. Aquilino MORELLE - Dr. Anne-Carole BENSADON - M. Etienne MARIE – IGAS - enquête
sur le Mediator - janvier 2011)
2
polymorphisme MCP-1 sont encourageants et permettront peut-être à terme d’identifier une sous-population
à risque chez laquelle la vaccination aluminique devrait être évitée. »
Avec le retrait du DTPolio Mérieux sans aluminium, toute possibilité de se faire vacciner « en sécurité »
disparaissait, pour nous, nos familles, et toute personne ayant cette éventuelle prédisposition génétique.
3. Les nourrissons obligés de recevoir des vaccins non obligatoires (détails dans l’annexe 1 ci-jointe)
Dans ce chapitre, nous faisons abstraction de la question de l’aluminium, pour nous concentrer sur
« l’obligation vaccinale » (Diphtérie, Tétanos et Polio).
Si un médecin veut respecter strictement l’obligation vaccinale, il va utiliser pour les enfants de plus de 6 ans
(et les adultes) le Revaxis® (dTPolio avec aluminium).
Mais pour les enfants de moins de 6 ans, le Revaxis® n’est pas autorisé. L’Agence du médicament parle dans
son communiqué de 2008 de la possibilité « ImovaxPolio® + DTVax® ».
Qu’en est-il dans la réalité ?
Cette alternative n’est pas opérationnelle. Sanofi le reconnait explicitement dans son courrier du 17
décembre 2012 à Frédérik Staikowsky, membre du cabinet de la Ministre de la Santé en charge de la sécurité
sanitaire : « Il faut mentionner que l’utilisation de l’alternative proposée reste marginale puisqu’elle
représente environ 1000 kits par an ». Nous en expliquons les raisons dans la note ci-jointe.
Le médecin va devoir alors injecter un vaccin comportant 5 ou 6 valences (ce sont les seuls vaccins
disponibles pour les nourrissons) et généralement un vaccin hexavalent contre Diphtérie, Tétanos et Polio,
mais aussi contre Hépatite B, Coqueluche, et Haemophilus influenzae (Infanrix® Hexa de GSK ou Hexyon® de
Sanofi Pasteur MSD).
4. Une situation qui correspond à l’attente des autorités sanitaires (détails dans l’annexe 2 ci-jointe)
Les autorités sanitaires s’appuient sur des experts aux nombreux liens d’intérêts avec l’industrie
pharmaceutique.
Ces experts demandent depuis longtemps que la vaccination contre l’hépatite B soit réalisée dès le plus
jeune âge4. Avec peu de succès jusqu’en 2008.
Ces mêmes experts ont aussi fortement insisté (en 2007 et surtout début 2008) sur la nécessité de
développer la vaccination contre la coqueluche.
En mars 2008, le Ministre de la Santé décidait de rembourser le vaccin hexavalent (Infanrix® Hexa) 5.
En juin 2008, Sanofi Pasteur MSD décidait, « en accord avec l’Afssaps », de suspendre le DTPolio Mérieux.
La chronologie des faits est très troublante.
Les nourrissons sont dorénavant vaccinés avec des vaccins comportant plus de valences que ce qui est
obligatoire (notamment contre la coqueluche et l’hépatite B). Ceci correspond aux souhaits des autorités
sanitaires.
4
La vaccination contre l'hépatite B est recommandée chez les nourrissons non pas du fait d'un risque particulier à cet âge, mais
parce que ce serait le meilleur moyen (en injectant le vaccin contre l'Hépatite B en même temps que les vaccins obligatoires)
d'immuniser l'ensemble de la population.
5 Source : InVS - https://pro-secure.mesvaccins.net/textes/rapport_mesure_couverture_vaccinale_France.pdf
3
Avant 2008, 20 à 30 % des nourrissons (à 6 mois) avaient reçu la 1ère dose de vaccin contre l’hépatite B. En
2010 : 80 %6...
Aparté : Dans le domaine commercial, la situation actuelle serait qualifiée de " vente forcée "… ce type de
pratique est-elle acceptable ?
5. Conclusions E3M
La suspension du DTPolio Mérieux entraîne :
 Un abandon de la filière « sans aluminium », malgré les risques reconnus par les autorités
sanitaires,
 L’injection « forcée » de vaccins non-obligatoires.
Dans la mesure où :
 Dès 2008, il était évident que les données censées justifier la hausse d’effets indésirables étaient
suspectes,
 En 2011, E3M a rédigé un rapport qui montrait clairement l’incohérence des données. Ce rapport a
été remis aux autorités sanitaires (Agence, puis Ministère en 2012),
Dans la mesure où :
 cette suspension du DTPolio permet objectivement aux autorités sanitaires d’atteindre leur objectif
de vaccination des nourrissons contre coqueluche et hépatite B,
Alors, il est légitime de s’interroger sur l’absence de réaction des autorités sanitaires :
- Est-ce une « simple acceptation » de la situation induite par la suspension du DTPolio®?
- Les autorités sanitaires sont-elles associées à cette falsification des données ?
6
Voir courbe page 9
4
Annexe 1 : quels vaccins pour les nourrissons, suite à la suspension du DTPolio Mérieux
Si un médecin veut respecter strictement l’obligation vaccinale, il va utiliser pour les enfants de plus de 6 ans
(et les adultes) le Revaxis® (dTPolio avec aluminium).
Mais pour les enfants de moins de 6 ans, le Revaxis® n’étant pas autorisé, que va-t-il faire ?
Il va chercher à s’informer selon les voies habituelles :
7
-
Sur le site du ministère de la santé7, il va regarder le calendrier vaccinal 2013, lequel mentionne que
les nourrissons doivent recevoir le DTPolio. Rien n’indique que la commercialisation du DTPolio® est
suspendue !
-
Il se tourne alors vers le Vidal : il voit que le DTPolio® est en arrêt de commercialisation. Il cherche à
vérifier et va sur le répertoire des médicaments de l’ANSM. Le DTPolio est effectivement « en arrêt
de commercialisation depuis le 12.06.2008 ».
Source: http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Calendrier_vaccinal_detaille_2013_ministere_Affaires_sociales_et_Sante-_pdf.pdf
5
-
Il consulte alors le réseau Infovac, « spécialisé dans l’information sur les vaccins ». A la rubrique
« diphtérie – tétanos - poliomyélite » (datée de 2009), il découvre que « le vaccin DTPolio® est en
rupture de stock depuis plusieurs mois » !! Infovac précise alors que « l’alternative, dans ce cas, est
de pratiquer 2 injections en 2 sites différents avec Imovax Polio® et DTVax® (à commander par votre
pharmacien directement au producteur et disponible en quelques jours) 8 »
Infovac précise ensuite : « Les 3 vaccins s’administrent également chez le nourrisson (…) avec
d’autres vaccins sous forme de combinaisons vaccinales plus larges : Pentavalents (5) : vaccins
Infanrix® Penta, Pentavac ® (D, T, Coq, polio, Haemophilus influenzae) pour le nourrisson.
Hexavalents (6) avec le vaccin hépatite B en plus des 5 vaccins précédents (vaccin Infanrix® Hexa) ».
-
Il consulte alors le Vidal : le DTVax n’est pas mentionné. Il se retourne vers le site de l’ANSM : le
DTVax est en arrêt de commercialisation depuis le 19.06.1999 :
-
Quelle solution lui reste-t-il ? Le vaccin pentavalent ou hexavalent.
La plupart du temps l’hexavalent sera choisi.
8
Lorsque des pharmacies ont voulu commander le DTVax auprès de Sanofi Pasteur MSD, il y a eu souvent des difficultés. Nous avons
2 attestations de pharmaciens : l’une où il leur a été annoncé (en décembre 2008) que le DTVax n’était plus commercialisé, l’autre
(en juin 2012) où il leur a été annoncé une « rupture de stock ».
6
Annexe 2 : Une volonté de vacciner les nourrissons au-delà de l’obligation vaccinale ?
Depuis l’année 2000, et au gré des fusions d’entreprises (Mérieux, devenu Aventis, puis Sanofi), les choix
industriels de « rationalisation » ont entrainé la disparition progressive des « petits vaccins historiques», peu
chers, et sans doute « insuffisamment rentables »9.
Mais un vaccin faisait de la résistance : le DTPolio Mérieux, car il était le seul vaccin à correspondre à
l’obligation vaccinale pour les enfants de moins de 6 ans. Il n’était pas aisé de le retirer du marché….
Quelques tentatives ont eu lieu en 2000 et 200410, sans succès.
En juin 2008, brutalement, une « hausse importante d’effets indésirables » sur le DTPolio Mérieux a été
déclarée par Sanofi, qui en a suspendu la commercialisation, avec l’accord de l’Afssaps.
Nous avons démontré que cette hausse d’effets indésirables n’existait pas, les données ayant été falsifiées
par Sanofi11.
Mais nous n’avons jamais vraiment compris l’inertie des autorités sanitaires…
En effet, depuis 2008, nous disons à l’Agence du Médicament que nous ne croyons pas à cette soi-disant
hausse d’effets indésirables. Et depuis 2011 nous démontrons que les données fournies pour justifier cette
hausse sont incohérentes. Le ministère de la Santé en a été informé. Mais personne n’agit…
Cette inertie est grave, car l’Agence du Médicament sait que des susceptibilités génétiques pourraient être à
l’origine du déclenchement de la myofasciite à macrophages (et d’autres pathologies), induite par
l’aluminium des vaccins, et que cette suspension du DTPolio nous prive, nous et nos familles, du seul vaccin
obligatoire sans aluminium. L’Agence sait que cette absence de DTPolio sans aluminium fait courir un risque
majeur à nos familles. Et l’Agence sait que ce risque peut en outre concerner des milliers de personnes.
Alors, pourquoi les autorités sanitaires n’ont-elles rien fait, pourquoi n’ont-elles pas vérifié les
déclarations de Sanofi Pasteur MSD ?
Il y a bien sûr les liens d’intérêts importants que l’on connait chez la plupart des « experts » qui conseillent le
gouvernement dans sa politique vaccinale.
Mais aujourd’hui, nous apportons un autre regard: au-delà de la disparition des « petits vaccins », il pourrait
s’agir aussi pour l’ensemble des acteurs (fabricants, « experts », autorités sanitaires) de réaliser une
vaccination pour les nourrissons incluant la vaccination contre la coqueluche et l’hépatite B, alors que seule
la vaccination contre diphtérie, tétanos et poliomyélite est obligatoire... En effet, près de 80% des
nourrissons sont maintenant vaccinés contre l’Hépatite B, avec un vaccin qui de plus contient de l’aluminium
(cf. tableau page 8).
Pour certains, il s’agit peut-être d’œuvrer « pour le bien de l’humanité », fut-ce en inoculant subrepticement
à la population des vaccins qu’elle n’a pas choisis. Ce qui pose une question déontologique importante, ainsi
qu’une question de légalité…
Pour d’autres, l’appât du gain est peut-être le plus fort, le vaccin DTPolio Mérieux étant d’un prix modique
comparé aux vaccins « alternatifs » qui ont pris le relai (par exemple, le DTPolio® coûte 6.70 €, le Revaxis®
10.23 €, l’Infanrix® Hexa 40.76 €12. Ce qui génère d’ailleurs des coûts supplémentaires conséquents pour
l’assurance maladie, sachant que près de 1 million de doses de DTPolio® étaient vendues chaque année.
9
Voir notre dossier « Suspension du DTPolio sans aluminium : les preuves d’une falsification des données »
Idem, page 38
11 Idem
12 Prix 2008
10
7
Annexe 3 : une chronologie des faits en 2007, 2008 et 2009 très troublante
1. Le calendrier vaccinal met l’accent sur les vaccins contre coqueluche et hépatite B (2007–2008)
Les autorités sanitaires élaborent chaque année un calendrier vaccinal, qui fixe les objectifs à atteindre, en
se basant sur les recommandations des « experts en vaccination » (qui, nous le rappelons, sont nombreux à
avoir des liens d’intérêts importants avec les fabricants de vaccins).
La vaccination contre la Diphtérie, le Tétanos et la Poliomyélite est obligatoire en France pour les enfants en
collectivités. La vaccination contre la coqueluche et l’hépatite B ne l’est pas.
Les « experts » expriment depuis longtemps leur volonté que la vaccination contre l’hépatite B soit acquise
dès le plus jeune âge (voir annexe 2). Avec peu de succès jusqu’en 2008 (voir la courbe ci-dessous).
Ces mêmes experts ont aussi fortement insisté sur la nécessité de développer la vaccination contre la
coqueluche, en 2007 et surtout début 2008, peu de temps avant que le vaccin DTPolio ne disparaisse (voir
annexe 2). Puis en 2009, ces fortes recommandations ne sont plus mentionnées.
Que s’est-il donc passé en 2008 ?
 Le Ministre de la Santé a décidé de rembourser le vaccin hexavalent (Infanrix® Hexa - mars 2008)13.
Ce vaccin hexavalent protège contre Diphtérie, Tétanos et Polio, mais aussi contre Hépatite B, Coqueluche,
et Haemophilus influenzae.
 Sanofi Pasteur MSD a décidé, « en accord avec l’Afssaps », de suspendre le DTPolio Mérieux (juin
2008)
2. Conséquences
La vaccination repose maintenant principalement sur des vaccins avec aluminium.
Et pour les nourrissons, alors que l’obligation légale ne concerne que 3 valences, les familles sont obligées de
se retourner vers un vaccin avec 5 ou 6 valences14, incitées le plus souvent à « choisir » l’hexavalent.
Le tableau ci-dessous, issu des données de l’InVS (voir détail en annexe 3) illustre bien ce transfert à partir de
2008.
13
Source : InVS - https://pro-secure.mesvaccins.net/textes/rapport_mesure_couverture_vaccinale_France.pdf
14
Car la soi-disant « alternative » représentée, selon l’Agence du Médicament, par le DTVax + Imovax Polio, est un leurre. Voir la
note n°1
8
Nombre de doses de vaccins vendues aux officines entre 2005 et 2009
Le DTPolio® sans aluminium disparait, le Revaxis® (DTPolio avec aluminium, pour les adultes et enfants de
plus de 6 ans) voit ses ventes progresser fortement alors qu’elles étaient en nette diminution.
Les ventes de vaccins pour enfant incluant l’hépatite B augmentent aussi de manière importante,
essentiellement du fait de l’hexavalent, comme le précise l’Institut de Veille Sanitaire 15 :
« Une nette progression était observée à dater de la cohorte d’enfants nés en 2008 suite au remboursement
du vaccin hexavalent en mars 2008, la couverture vaccinale « 1 dose » à 6 mois passant de 61,2 % chez les
enfants nés en 2008 et à 76,5 % chez ceux nés en 2009 », ce que confirment les courbes suivantes :
Couverture vaccinale vaccin hépatite B « 1 dose » cumulée selon l'âge et la cohorte de naissance, France,
2004-2010 (source : Cnam-TS-EGB, InVS)
15
http://www.invs.sante.fr/pmb/invs/%28id%29/PMB_11117
9
Annexe 4 : les calendriers vaccinaux de 2006 à 2009
NB : Certaines parties sont soulignées dans cette annexe, par E3M
Calendrier vaccinal 2006 (juillet 2006)
L’éditorial ne met pas l’accent sur un vaccin particulier.
Source : http://www.invs.sante.fr/beh/2006/29_30/
Calendrier vaccinal 2007 (juillet 2007)
L’éditorial insiste sur le vaccin contre l’hépatite B et commence à mettre l’accent sur la vaccination contre
la coqueluche.
« Les derniers résultats des études épidémiologiques françaises établissent avec force la bonne
tolérance du vaccin contre l’hépatite B chez l’enfant. Cela doit inciter à relancer avec énergie cette
vaccination qui est recommandée pour l’ensemble des nourrissons, des enfants et des
préadolescents.
Le déplacement de la coqueluche chez l’adulte est la cause d’une recrudescence de la coqueluche
néo-natale, avec son risque accru de mortalité. Cette situation pousse à augmenter l’utilisation du
rappel coquelucheux chez les adultes qui sont ou vont être au contact de nouveau-nés non encore
vaccinés. Un vaccin quadrivalent diphtérie-tétanos-poliomyélite (dTP) - coqueluche est disponible
pour les adultes à l’occasion d’un rappel. Il peut, en cas d’indication, être réalisé deux ans après un
vaccin dTP, sans attendre l’intervalle de 10 ans habituel entre deux rappels. Actuellement, une seule
injection de vaccin coquelucheux est recommandée chez un adulte. »
Source : http://www.invs.sante.fr/beh/2007/31_32/beh_31_32_2007.pdf
Calendrier vaccinal 2008 (date : 22 avril 2008)
L’éditorial insiste sur le vaccin contre l’hépatite B, et met un accent très fort sur la vaccination contre la
coqueluche
« il est rappelé (une fois de plus) la nécessité de vacciner contre l’hépatite B les nourrissons, les
enfants et les adolescents qui vont entrer dans la période de risque sans être protégés.
« Cette année, et probablement les prochaines, le calendrier vaccinal paraît en avance afin de faire
coïncider sa publication avec le début de la semaine de la vaccination qui a lieu du 21 au 28 avril
2008. (…)
En fait, l’innovation essentielle concerne la vaccination anticoquelucheuse. Les recommandations
françaises la concernant étaient excellentes, notamment la stratégie dite du cocooning destinée à
protéger les petits nourrissons, les plus à risque de formes graves et non en âge d’être vaccinés, par
l’immunisation de l’entourage. Force est malheureusement de constater que ces recommandations
ne sont pas appliquées. La démarche a été d’identifier les problèmes, d’en rechercher la cause et de
tenter d’y remédier par des recommandations plus facilement applicables.
Alors que la primo-vaccination est bien effectuée, il n’en est pas de même des rappels : seuls un peu
plus de 50 % des adolescents ont reçu 5 doses de vaccin à 11-13 ans, et 40 % de ceux-ci ont reçu le
rappel à 5-6 ans. Ainsi, à 18 ans, 34 % des adolescents seulement sont protégés.
10
La stratégie du cocooning est mal comprise, vécue par les médecins comme difficile à mettre en
oeuvre, et en définitive peu appliquée. Une stratégie complémentaire est apparue nécessaire. De
même, les recommandations concernant les professionnels, qui n’incluaient pas ceux de la petite
enfance, ne sont pas respectées, laissant émerger des bouffées épidémiques de coqueluches
nosocomiales qui ne concernent pas majoritairement les services recevant des enfants. Enfin, la règle
des 10 ans de délai entre l’administration de deux vaccins comportant les valences dT représente un
obstacle significatif à la vaccination des adultes. Ce délai avait été ramené à 2 ans en situation de cas
groupés, alors qu’on dispose désormais de données rassurantes de tolérance, y compris lorsque une
dose de vaccin tétravalent dTcaPolio est administrée 1 mois après un vaccin trivalent dTPolio.
Ainsi, les nouvelles recommandations insistent sur la nécessité de respecter le calendrier concernant
le rappel des 11-13 ans. Les adolescents qui n’ont pas reçu ce rappel peuvent bénéficier d’un
rattrapage à 16-18 ans. De même, ceux vaccinés hors recommandation à 5-6 ans peuvent être
revaccinés lors de ce même rendez-vous vaccinal. L’intérêt de la stratégie du cocooning est rappelé et
celle-ci devrait être facilitée par l’abaissement à 2 ans de l’intervalle entre 2 vaccins contenant les
valences dT. L’allaitement ne contre-indique pas la vaccination de la mère après l’accouchement.
Surtout, en complément de cette stratégie, l’administration d’un vaccin tétravalent dTcaPolio est
proposée aux adultes n’ayant pas reçu de vaccin anticoquelucheux depuis plus de 10 ans. Pour pallier
à la problématique de la rotation des personnels, la recommandation vaccinale est étendue à
l’ensemble des personnels de santé, y compris les étudiants des filières paramédicales et médicales.
Les personnels de la petite enfance sont également concernés. Le délai de 2 ans est ramené à 1 mois
en situation de cas groupés. Concernant les adultes enfin, le nombre de doses de vaccins qu’ils
peuvent recevoir reste limité à une.
L’analyse a également pointé le fait que rien n’avait été fait pour promouvoir la stratégie du
cocooning. La promotion des recommandations vaccinales en France pose un vrai problème sur
lequel il faudra se pencher. »
Source : http://www.invs.sante.fr/beh/2008/16_17/beh_16_17_2008.pdf
Calendrier vaccinal 2009
L’éditorial ne fait plus mention d’une action particulière sur la coqueluche.
Il insiste toujours sur le vaccin contre l’hépatite B, via notamment l’hexavalent maintenant pris en charge par
la sécurité sociale.
« Il existe désormais une volonté affichée de relancer la vaccination contre l’hépatite B et d’améliorer
une couverture vaccinale préoccupante. Après le remboursement du vaccin hexavalent, deux
nouvelles mesures devraient y contribuer : le prolongement (jusqu’à 15 ans révolus) de l’âge du
rattrapage et la possibilité d’utiliser dans ce contexte un schéma vaccinal simplifié à deux doses. »
Source : http://www.invs.sante.fr/beh/2009/16_17/
11
Annexe 5 : doses de vaccins vendues entre 2004 et 201116
16
http://www.invs.sante.fr/pmb/invs/%28id%29/PMB_11117
12