GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissible 19ème Edition - 2008 Capillariose CCDM19: Editorial Board CCDM18: D. Engels Trois types de nématodes de la superfamille Trichuroidea, genre Capillaria, provoquent une maladie chez l’humain. CIM-9 127.5 ; CIM-10 B81.1 Capillariose intestinale, Distomatose intestinale due à Capillariasis Capillariose due à Capillaria hepatica CIM-9 128.8 ; CIM-10 B83.8 Capillariose hépatique Capillariose pulmonaire CIM-9 128.8 ; CIM-10 B 83.8 I. Capillariose due à Capillaria philippinensis CIM-9 127.5 ; CIM-10 B81.1 (Capillariose intestinale, Distomatose intestinale due à Capillariasis) 1. Identification Décrite pour la première fois à Luzon aux Philippines au début des années 1960, la maladie est une entéropathie avec perte massive de protéines et syndrome de malabsorption conduisant par une perte de poids progressive à une émaciation. Les cas mortels sont dus à la présence d’un grand nombre de parasites dans l'intestin grêle associés à des ascites et des transsudats pleuraux. Des taux de létalité de 10% ont été notifiés. Des cas subcliniques se produisent aussi, mais deviennent habituellement symptomatiques au cours du temps. Le diagnostic repose sur l’observation du tableau clinique associé à l’identification de parasites adultes, des larves ou de leurs œufs dans les selles. Les œufs ressemblent à ceux de Trichuris trichuria. Une autopsie du jéjunum indiquerait des nématodes dans la muqueuse. 2. Agent infectieux Capillaria philippinensis. 3. Prévalence La capillariose intestinale est endémique aux Philippines et en Thaïlande ; des cas ont aussi été notifiés en Égypte, au Japon, en République de Corée et à Taïwan (Chine). Des cas isolés ont aussi été notifiés en Colombie, Inde, Indonésie et en Iran. À Luzon (Philippines), plus de 1 800 cas ont été notifiés depuis 1967. Les hommes entre 20 et 45 ans semblent particulièrement à risque. 4. Réservoir Inconnu, peut être les oiseaux aquatiques. On considère les poissons comme des hôtes intermédiaires. CIM-9 127.5 ; CIM-10 B 81.1 CIM-9 128.8 ; CIM-10 B 83.8 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 1/4 Manuel - Contrôle des Maladies Transmissibles Capillariose due à Capillaria philippinensis GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissible 5. Mode de transmission Les patients présentent habituellement un historique de consommation de petits poissons crus ou insuffisamment cuits, consommés entiers. Expérimentalement, les larves infectieuses se développent dans les intestins des poissons d’eau douce qui ingèrent les œufs. Ces poissons sont mangés par des singes, gerbilles de Mongolie (Meriones (Pallasiomys) unguiculatus) et certains oiseaux qui deviennent infestés. Le parasite poursuit son développement dans leur intestin. 6. Période d’incubation Inconnue chez les humains ; lors d’études chez les animaux, environ un mois ou plus. 7. Période de contagion Pas de transmission directe de personne à personne. 8. Prédisposition La prédisposition semble être universelle dans les zones géographiques où le parasite est prévalent. Les taux d’attaque sont souvent élevés. 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives 1) Éviter de consommer cru du poisson ou tout autre animal aquatique dans les zones connues d’endémie. 2) Fournir des installations adéquates pour l’élimination des matières fécales. B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Notifier de la façon la plus pratique, Classe 3 (voir Déclaration). 2) Isolement : Non applicable. 3) Désinfection concomitante : Élimination appropriée des selles. 4) Quarantaine : Non applicable. 5) Vaccination des contacts : Non applicable. 6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Examen des selles Pour tous les membres de la famille et d’autres personnes ayant pu être exposées au poisson cru ou insuffisamment cuit, traitement des personnes infestées. 7) Traitement spécifique : Traitement de choix : mebendazole ou albendazole. C. Mesures épidémiologiques Investigation rapide des cas et contacts, traitement des cas comme indiqué ci-dessus. Éduquer sur la nécessité de faire cuire tous les poissons avant de la manger. D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Aucune. E. Mesures internationales Aucune. CIM-9 127.5 ; CIM-10 B 81.1 CIM-9 128.8 ; CIM-10 B 83.8 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 2/4 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissible II. Capillariose due à Capillaria hepatica CIM-9 128.8 ; CIM-10 B83.8 (Capillariose hépatique) 1. Identification Une helminthiase rare et parfois mortelle chez l’humain, due à la présence de Capillaria hepatica adulte dans le foie. Le tableau clinique est une hépatite aigüe ou subaigüe avec une éosinophilie prononcée ressemblant à larva migrans viscérale. Le nématode peut se répandre dans les poumons et d’autres organes. Le diagnostic s’effectue en démontrant la présence d’œufs ou du parasite dans une biopsie hépatique, ou lors de la nécropsie. 2. Agent infectieux Capillaria hepatica (Hepaticola hepatica). 3. Prévalence Depuis sa découverte comme parasitose humaine en 1924, environ 30 cas ont été notifiés en Afrique, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, en Europe et dans la zone Pacifique. 4. Réservoir Essentiellement des rats (dans certains rapports, jusqu’à 86% sont infestés) et d’autres rongeurs, mais aussi de nombreux mammifères sauvages et domestiques. Les nématodes adultes colonisent le foie et y pondent leurs œufs. 5. Mode de transmission Le nématode adulte produit des œufs qui restent dans le foie jusqu'à la mort de l'hôte animal. Quand le foie infesté est consommé, les œufs sont libérés lors de la digestion, atteignent le sol dans les matières fécales et se développent jusqu’au stade où ils sont infectieux en 2 à 4 semaines. Lorsqu’ils sont ingérés par un hôte adéquat, les œufs embryophores éclosent dans l’intestin, les larves migrent à travers la paroi du tractus intestinal et sont transportés par la veine porte jusqu’au foie où ils se développent et produisent à leur tour des œufs. Une fausse infestation chez l’humain peut être détectée quand des œufs sont trouvés dans les selles après consommation de foie infecté, cru ou cuit ; vu que ces œufs ne sont pas embryophores, l'infestation ne s'établit pas. 6. Période d’incubation De 3 à 4 semaines. 7. Période de contagion Pas de transmission directe de personne à personne. 8. Prédisposition La prédisposition est universelle ; les enfants mal nourris semblent infectés plus fréquemment. 9. Méthodes de contrôle A. Mesures préventives 1) Éviter d'ingérer de la terre, soit directement (géophagie, pica), soit qui contamine de la nourriture, de l’eau ou sur les mains. 2) Protéger les sources d’eau et la nourriture de contaminations par la terre. CIM-9 127.5 ; CIM-10 B 81.1 CIM-9 128.8 ; CIM-10 B 83.8 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 3/4 GLOBE (Global Link for Online Biomedical Expertise) Manuel - Contrôle des Maladies Transmissible B. Contrôle du patient, des contacts et de l'environnement immédiat 1) Notification de cas à l'autorité sanitaire locale : Déclaration officielle habituellement non justifiée, Classe 5 (voir Déclaration). 2) Isolement : Non applicable. 3) Désinfection concomitante : Non applicable. 4) Quarantaine : Non applicable. 5) Vaccination des contacts : Non applicable. 6) Enquête sur les contacts et la source de l'infection : Non applicable. 7) Traitement spécifique : Les vers dans le foie sont tués efficacement par le thiabendazole et l’abendazole. C. Mesures épidémiologiques Non applicable. D. Conséquences pour la gestion de catastrophes Aucune. E. Mesures internationales Aucune. III. Capillariose pulmonaire CIM-9 128.8 ; CIM-10 B 83.8 Une maladie pulmonaire se traduisant par de la fièvre, de la toux et une respiration asthmatique, due à une infestation par Capillaria aerophila (Thominx aerophila), un nématode parasite des chats, chiens et autres mammifères carnivores. La pneumonite peut être grave ; des infestations importantes peuvent conduire au décès. Les nématodes forment des tunnels dans l’épithélium de la trachée, des bronches et des bronchioles ; les œufs fertilisés sont libérés par ulcérations dans les voies aériennes, expectorés, avalés et excrétés dans les matières fécales Dans le sol, la larve se développe dans l’œuf et reste infectieuse pour une année ou plus. L’infestation est surtout présente chez les enfants, par ingestion d’œufs infectieux du sol, ou de nourriture ou d’eau contaminée par du sol contenant les larves. Les œufs peuvent apparaitre dans les crachats en 4 semaines, les symptômes peuvent apparaitre plus tôt ou plus tard. Des cas humains ont été notifiés en Iran, au Maroc et en Russie ; l’infestation animale a été notifiée en Amérique du Nord et du Sud, en Europe, en Asie et en Australie. CIM-9 127.5 ; CIM-10 B 81.1 CIM-9 128.8 ; CIM-10 B 83.8 ©Fondation Mérieux 2010. Tous doits réservés. 4/4
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