FIV - Cliniques universitaires Saint-Luc

Ton stage en FIV
Route 17 et puis continuer vers 19
L’équipe des infirmières
Contact : 02 764 10 16
02 764 41 02
Horaire
Lundi : 07h00-15h00 (unité 41) en tenue blanche
Mardi : 07h30-15h00 (unité 41) en tenue blanche
Merc : 07h00-15h00 (unité 41) en tenue blanche
Jeudi : 08h30-14h30 (unité FIV, 10éme) en tenue verte
Vendredi : 07h00-15h00 (unité 41) en tenue blanche
Cet horaire peut être variable selon les activités de l’équipe : ex séance
d’info…staff…consultation avec le D. Laurent.
Pour que ce stage puisse être une réussite pour toi et pour nous, il est important que tu
connaisses quelques bases de ce domaine, oh combien particulier !
C’est pourquoi, nous te proposons de lire ce petit fascicule pour que quelques notions, quelques mots
de vocabulaire ne te soient pas inconnus et que tu puisses appréhender notre unité avec plus de
facilité.
Bonne lecture.
1. Présentation du service
Depuis le début des années nonante, l’unité de FIV des Cliniques Saint Luc est composée d’une
équipe pluridisciplinaire qui au fil des années, n’a fait que grandir pour répondre à l’augmentation de
l’activité.
Ce service appartient au département de Gynécologie faisant partie de la filière viscérale.
Depuis 2010, celle-ci comprend :
 8 infirmières (5,2 ETP) 1 AIA (Aide Infirmière Administrative à 0,5 ETP)
 1 aide soignante (0,75 ETP)
 3 gynécologues (dont un andrologue) et un assistant gynécologue
 1 pédopsychiatre et 1 psychologue
 9 biologistes
 3 secrétaires.
Sans ces multiples disciplines, nous ne pourrions aboutir à la prise en charge des couples en traitement
de FIV. Notre équipe suit les couples depuis la stimulation ovarienne jusqu’ à la douzième semaine de
grossesse en passant par le monitoring de la stimulation, la ponction d’ovocytes, le transfert
d’embryon(s), le test de grossesse et l’annonce de son résultat.
Il nous paraît essentiel d’accompagner les couples dans leur désir d’enfant. C’est pourquoi, nous avons
axé notre équipe pluridisciplinaire dans une prise en charge globale, en humanisant un maximum cette
technique tellement médicalisée.
Les couples sont invités à une séance d’information où ils rencontrent l’équipe.
Les infirmières sont à la fois au téléphone, aux prises de sang ainsi qu’aux ponctions d’ovocytes et
transferts, ce qui favorise une connaissance de l’histoire du couple (émotions, questions, confidences,
désespoirs, et… espérance…).
La FIV pratiquée dans notre institution implique plusieurs acteurs et doit les respecter. Il s’agit du
couple, de la famille et de l’enfant à venir.
La FIV à St Luc est pratiquée uniquement dans le cadre d’un projet parental exprimé par le couple
(hétérosexuel).1
2. Cadre légal
Depuis la naissance de Louisa Brown (premier bébé éprouvette née en 1978), les médecins, les
hommes de loi, les éthiciens se sont penchés sur ces nouvelles techniques afin d’établir des «gardes
fous» pour que la science reste au service de l’homme et évite certaines dérives.
Depuis 7 ans, la sécurité sociale intervient dans les frais des traitements de stérilité, et la PMA est régie
par plusieurs arrêtés :

AR du 4 juin 2003 : le coût des analyses de laboratoire (1182 EUR.) par cycle de FIV est pris
en charge par l’assurance maladie sous certaines conditions.
La mise en culture de l’ovule, sa fécondation, la conservation et éventuellement la congélation des
embryons… ne sont plus facturés aux patients. Par contre, les frais de prélèvement et d’implantation,
ainsi que certains médicaments ne sont pas couverts par ce financement.
Les conditions d’accès pour que l’hôpital puisse bénéficier du financement de l’assurance maladie dans
le coût de la FIV sont les suivantes:
o La patiente doit être en ordre de mutuelle.
o La femme pour laquelle le cycle est effectué doit avoir moins de 43 ans.
o Les analyses doivent se faire dans un des 18 centres reconnus. Toutefois, le traitement
peut se dérouler ailleurs pour autant qu’un accord existe entre l’hôpital et l’un de ces
centres (centre B) pour y réaliser toute l’étape de laboratoire.
o 6 tentatives maximum sont financées.
o Le nombre d’embryons implantés est maintenant réglementé en fonction de l’âge de la
femme, du type d’embryon (frais ou congelé) et du rang de la tentative.
1
www.saintluc.be/services/medicaux/gynecologie/fiv 29/01/2010
Tableau n°1 : Limite du nombre d’embryons transférés en fonction de l’âge et du rang de la tentative de FIV.
Age
Essai n°1 ou rang 1
Essai n°2 ou rang 2
Essai n°3 et suivants
≤ 35 ans
Transfert 1 embryon
Transfert 1 à 2 embryon(s) Max. 2 embryons
selon la qualité
>35 et ≤ 39 ans
Max. 2 embryons
>39 et ≤ 42 ans
Pas de limite du nombre Pas de limite du nombre Pas de limite du nombre
d’embryons à transférer
Max. 2 embryons
d’embryons à transférer
Max. 3 embryons
d’embryons à transférer
Les conséquences de cette loi sont une nette augmentation du nombre de cycles et des couples
candidats à la FIV, ainsi qu’une diminution des naissances multiples.
L’influence de la loi de 2003 est une nette diminution de grossesses multiples puisque nous sommes
passés de 30 % à 11,2% de grossesses évolutives.
Histogramme n°1 : nombre de ponctions réalisées par années civiles depuis le remboursement :2
2
Résultats annuels 2008 du service de FIV des Cliniques Saint Luc
Nous constatons une augmentation de plus de 40% du nombre de ponction réalisées dans notre
service depuis le remboursement octroyé par l’INAMI (institut national d’assurance maladie invalidité)
en 2003.

Arrêté ministériel du 14 septembre 2006, stipulant que le traitement médicamenteux
(gonadotrophines) est délivré uniquement par la pharmacie du centre agréé et ce pour un
nombre défini de 2500UI par patiente et par cycle. L’INAMI octroie une enveloppe de 1073
EUR. par patiente et par cycle de FIV.
Le traitement médicamenteux coûte à la patiente 54,9 EUR.

AR du 6 juillet 2007 : loi relative à la PMA et à la destination des embryons surnuméraires et
des gamètes.

AR du 28 septembre 2009, fixant les conditions générales auxquelles les banques de matériel
corporel humain, les structures intermédiaires et les établissements de production doivent
satisfaire pour être agrées.
3. La Fécondation In Vitro
La fertilité naturelle de l’espèce humaine n’est pas de 100%. En moyenne, un couple fertile ayant des
rapports sexuels réguliers a moins d’une chance sur cinq de faire débuter une grossesse dans le mois.
Le degré de fertilité de chaque couple est variable, peut par ailleurs évoluer au cours de leur histoire et
diminue avec l’âge. On parle d’infertilité (= incapacité de procréer) quand après un an de rapports
sexuels réguliers aucune conception n’est obtenue au sein du couple. Un couple sur six est dès lors
amené à consulter pour infertilité.
En pratique, une mise au point peut être proposée au couple après un an de tentatives de conception
infructueuses. Selon l’histoire du couple et le type d’infertilité diagnostiquée, différents traitements de
PMA peuvent être proposés.3 Certains couples peuvent avoir recours à d’autres types de traitements :
monitoring de l’ovulation avec ou sans stimulation ovarienne ou insémination intra utérine.
L’âge moyen des patientes dans notre service de FIV est de 33,4 ans.4
3.1. Rappel du cycle hormonal de la femme
Le cycle se divise en 2 phases : avant et après l ovulation.
Figure n°1 : Le cycle hormonal de la femme5

Avant l’ovulation : L’hypothalamus produit la GnRH (Gonadotropin Releasing Hormon). Celle-ci
stimule l’hypophyse à produire les gonadothrophines (hormones sexuelles) : FSH (Follicul
Stimulating Hormon) et LH (Luteinizing Hormon). La FSH stimule les ovaires. Un follicule est
3
www.chc.be -20/01/2010
4
Résultats 2008 service de FIV Cliniques Saint Luc
5
Brochure d’information FIV ; Cliniques Saint Luc
ainsi recruté et grandi .Celui-ci secrète les œstrogènes (E2 dans la figure 1 ci-dessus).
Pendant cette phase, l’endomètre s’épaissit sous l’influence de cette dernière hormone.

L’ovulation : Lorsque le taux d’Œstradiol est suffisamment élevé, l’hypophyse arrête de secréter
la FSH et lance le pic de LH. Le follicule libère l’ovocyte ; celui-ci est dès lors fécondable.

Après l’ovulation ou phase lutéale: Le follicule se transforme en corps jaune qui va produire la
progestérone. Celle-ci va permettre à l’endomètre de se préparer à l’implantation. S’il y a
grossesse, l’embryon produit de l’hCG (human Chorionic Gonadotrophin), le corps jaune
persiste et produit la progestérone et l’œstradiol suffisant au maintien de la grossesse.
S’il n’y a pas d’implantation, le corps jaune cesse de produire la progestérone et l’œstradiol. Les taux
d’œstrogène et de progestérone chutent. L’endomètre va desquamer et les règles vont débuter.
Par mécanisme de feedback, l’hypophyse va produire la FSH et un nouveau cycle va pouvoir
commencer.
3.2. La FIV avec ou sans micro-injection spermatique
Dans le cadre de notre recherche nous n’aborderons que ce type de traitement.
La FIV permet la rencontre entre les spermatozoïdes et les ovocytes hors du corps lorsque cette
rencontre n’était pas possible ou inefficace in vivo. Elle permet de contourner de nombreux obstacles.
Le déroulement d’une FIV comporte plusieurs étapes:

La stimulation ovarienne : développement de plusieurs follicules sur chaque ovaire afin
d’obtenir une dizaine d’ovocytes

Le déclenchement de l’ovulation lorsque les follicules sont matures

Le recueil et la préparation des gamètes (ovocytes et spermatozoïdes)

La FIV en laboratoire
o rencontre entre les ovocytes et les spermatozoïdes : c’est l’insémination normale
.
6
o Si nécessaire, le biologiste réalise une micro-injection des spermatozoïdes dans les
ovocytes (en anglais IntraCytoplasmic Sperm. Injection ou ICSI). Cette technique est
souvent utilisée lorsque l’infertilité est d’ordre masculine.
7

Le transfert d’un (des) embryon(s) évolutifs(s) dans l’utérus de la patiente et la congélation des
embryons surnuméraires pour un replacement embryonnaire à une date ultérieure. Comme
expliqué plus avant, le nombre d’embryons à transférer est régi par la loi.
Si la patiente n’est pas enceinte dès le premier essai ou si ultérieurement elle désire une autre
grossesse, elle pourra bénéficier d’un transfert d’embryon décongelé. Ce traitement a l’avantage d’être
beaucoup plus léger pour la patiente.
3.3. Indications de la FIV
La FIV est indiquée lors des infertilités relatives à une ou plusieurs causes suivantes:

cause mécanique : absence de trompe de Fallope, …

endométriose
6
Photo personnelle du Docteur Céline Pirard
7
Photo personnelle du Docteur Céline Pirard

cause hormonale : absence d’ovulation

cause andrologique : oligospermie (trop peu de spermatozoïdes), tératospermie (forme
anormale des spermatozoïdes) ou asténospermie (diminution de la mobilité des
spermatozoïdes).

cause idiopathique ou inexpliquée.

pré ménopause : don d’ovocytes
3.4. Parcours de la patiente et de son compagnon
Le couple consulte une première fois pour avis. Après anamnèse complète, le gynécologue prescrit
différents examens et/ou consultations suivant une chronologie standard.
Les examens et consultations suivants constituent la première étape ; ils peuvent se réaliser de façon
individuelle :
Pour la patiente:
Pour son compagnon :
Bilan du « Jour 3 » : consiste à évaluer la réserve
Spermogramme : analyse du sperme dans
ovarienne par échographie endovaginale et prise
certaines conditions d’abstinence et d’obtention,
de sang entre le 2ème et 5ème jour du cycle.
afin de connaître le volume du sperme, sa
Sérologie et virologie: HIV , Hépatites B et C ,
Syphilis, Toxoplasmose.
Dosages thyroïdiens
Bilan« cavitaire » : soit hystérosalpingographie ou
hystéroscopie.
concentration en spermatozoïdes, la mobilité et la
morphologie de ces derniers.
Spermoculture
Sérologie : HIV, Hépatites B et C, Syphilis
Consultation chez l’andrologue : le médecin peut
demander des examens complémentaires : ex :
échographie scrotale, analyse génétique, …
La deuxième étape consiste en une rencontre personnalisée du couple avec un pédopsychiatre ou
psychologue et une invitation à la séance d’information collective:

L’entretien psychologique préliminaire est systématique. C’est l’occasion de réfléchir au
parcours du couple et d’aborder ce nouveau chemin qu’est la fécondation in vitro. Le traitement
est exigeant sur le plan émotionnel, ce n’est pas toujours facile d’en discuter avec son
entourage et encore moins sur le lieu de travail.
Le professeur Luc Roegiers8 cite dans son ouvrage: « La population des couples infertiles est
difficile à situer sur le plan psychopathologique parce que les indicateurs cliniques aussi
essentiels que l’anxiété, la tristesse et les perturbations de l’image du corps sont
malheureusement associés au vécu quotidien de la plupart de ces couples. »
Les entretiens préliminaires proposés aux candidats à la FIV ne répondent pas aux critères
classiques d’une thérapie au sens strict. Ces personnes ne présentent aucune demande
explicite. Certaines d’entre elles souhaitent d’ailleurs se protéger contre tout ce qui peut
ressembler à de l’intrusion ; dans leur situation, c’est plus que compréhensible.9
« C’est pourquoi, l’équipe des psychologues balise leur entretien par trois questions
extrêmement simples et assez larges :
-
La première a trait au passé : quel itinéraire les a menés à la FIV ?
-
La seconde se situe dans la sphère relationnelle du présent : qui ont-ils souhaité mettre au
courant ?
-
La troisième, la plus difficile et la plus importante, envisage le futur : quelles sont les
perspectives de l’un et de l’autre, au-delà de l’immédiateté du programme de FIV ? »10
Nous retiendrons plus particulièrement cette phrase du Professeur Luc Roegiers, qui résume bien
l’éthique de notre service de FIV : « La visée de mes consultations FIV est bien plus préventive que
purement thérapeutique : aider les couples demandeurs à être acteurs lucides, plutôt que
spectateurs anxieux de leur projet procréatif sans perdre de vue celui qui en devrait être
bénéficiaire, l’enfant. »11

La séance d’information collective se déroule tous les mois. Elle dure une heure trente au
minimum. Les couples (une quarantaine) sont invités à rencontrer les différents membres de
l’équipe de FIV (les gynécologues, les psychologues et les infirmières) ainsi que le médecin
chef du département de gynécologie. Après la projection d’un film expliquant les principes de la
8ROEGIERS,
9
L. : « Les cigognes en crise. », (Bruxelles, Ed.de BOECK université), Coll. OXALIS, 1994,p 77
ROEGIERS, L. : « Les cigognes en crise. », (Bruxelles, Ed. de BOECK université), Coll. OXALIS, 1994, p233
10
Op. cit. p 164
11
Op. cit. : p233
FIV, le gynécologue explique la loi relative au remboursement, les complications éventuelles
liées au traitement et les chances de succès.
Les infirmières donnent des informations quant aux types de traitements, expliquent les
différentes étapes, et l’organisation de celles-ci. Les couples peuvent poser des questions
d’ordre général.
Lors de cette réunion, ils reçoivent une brochure d’informations et le DVD du film qu’ils viennent
de visionner.
La troisième étape est la consultation «schéma»
Lors de cette consultation, le gynécologue programme les dates du début du traitement de la patiente,
rappelle les heures d’injections et le déroulement du traitement et lui remet un dossier personnel
Ce dossier comprend :
-
les feuilles de « schéma » et le calendrier,
-
les prescriptions pour certains médicaments à acheter chez le pharmacien,
-
la prescription pour l’infirmière à domicile,
-
les explications pour le conjoint,
-
le formulaire de demande de remboursement pour le médecin conseil,
-
une liste des différents médicaments utilisés pour le traitement et leur mode de conservation,
-
le formulaire de consentement pour le traitement et la cryopréservation des embryons.
Si le couple décide de faire les injections de manière autonome (= sans l’intervention d’une infirmière de
soins à domicile), le gynécologue expliquera la méthode d’injection. Il donnera une brochure explicative
éditée par la firme pharmaceutique et parcourra avec la patiente la méthode d’injection.
3.5. Les différents schémas de traitements
Dans le cycle naturel, nous recrutons un seul ovocyte. Dans la FIV, l’idéal est d’obtenir au moins 10
ovocytes afin d’avoir une chance d’obtenir une grossesse.
Le risque, si on recrute plusieurs follicules, est que le taux d’œstradiol augmente et que l’hypophyse
interprète ce taux comme étant le moment de déclencher le pic de LH. Pour éviter ce mécanisme (le pic
de LH), il faut donc prendre le contrôle de l’hypophyse.
Pendant de longues années, les seules molécules disponibles étaient les Agonistes de la GnRH, dont le
Décapeptyl® ou le Supréfact®. Lorsque ceux-ci sont administrés, ils se fixent aux récepteurs
hypophysaires induisant dans un premier temps un effet stimulant (= flare-up).
Dans un deuxième temps, les récepteurs sont internalisés, et l’agoniste produit un effet bloquant au
niveau de l’hypophyse. C’est cet effet bloquant qui sera utilisé en FIV.
Depuis peu, nous utilisons également un antagoniste de la GnRH = Cétrotide ®ou Orgalutan®.
Principe du traitement de FIV
• GnRH a
•
.GnRH antag
Décapeptyl
. Cétrotide
–
•
•
Supréfact
Zoladex
.Ganirelix
• FSH
LH
(
Pregnyl
•
•
•
•
Ménopur
Purégon
Gonal-F
Fostnon
Pregnyl
Ovidrel
•
12
Bien souvent, le début du traitement peut être différent d’une patiente à l’autre, par contre la stimulation
et le déclenchement de l’ovulation restent identiques.
Chez de nombreuses patientes, une pilule contraceptive est prescrite avant la stimulation ovarienne.
Son rôle est important dans la programmation du cycle.
La patiente débute ce traitement le premier jour des règles, pendant minimum 15 jours.
3.5.1. Schéma long avec agonistes

Mise au repos des ovaires :
Il est nécessaire de mettre l’hypophyse au repos avant de la stimuler, et ce afin d’en prendre le
contrôle pour éviter toute ovulation spontanée faisant échouer le traitement. Le schéma commence
(entre le J21 et J25 du cycle) par une mise au repos de l’hypophyse .La date sera définie par le
gynécologue, en consultation schéma. Les médicaments utilisés sont : soit
o Décapeptyl® 3,75 mg : une injection intramusculaire unique à effet prolongé, à réaliser
un jour précis par une infirmière à domicile ou le médecin traitant. Nous parlons dès
lors d’un schéma long Décapeptyl®
o Supréfact ® : spray nasal : à prendre toutes les huit heures, trois fois par jour sans
interruption. (Ex : 7h - 15h - 23h). Schéma long Supréfact ®.
12
Image personnelle du Docteur Céline Pirard
o Zoladex® : implant placé par un médecin lors par exemple d’un traitement
d’endométriose.
Cette mise au repos de l’hypophyse dure au minimum 18 jours.
Avant de débuter la phase de stimulation, la patiente doit faire une échographie et une prise de sang
afin de s’assurer de l’efficacité de la mise au repos des ovaires. Lors de ce premier contrôle, elle
rencontre une infirmière et un gynécologue avant de commencer ses injections à domicile. Elle peut
poser des questions et l’infirmière peut évaluer son degré de compréhension et/ ou celui de son
conjoint.
Les phases de stimulation et le déclenchement de l’ovulation sont identiques quelque soit le type de
schéma.

Stimulation :
Cette stimulation se fait avec l’administration d’injections quotidiennes de gonadotrophines (heures
proposées par l’équipe : entre 18h30 et 20h30) qui agissent directement sur les ovaires. Ces
injections sont effectuées par voie SC chaque soir. La stimulation dure en moyenne 10 à 12 jours.
Après quelques jours d’injections, la surveillance de la croissance des follicules se fait tous les 2 à 3
jours, par échographie et prises de sang.
Ces contrôles s’effectuent entre 07h et 10h, afin de respecter la vie professionnelle de la patiente.
Les doses sont adaptées en fonction des résultats. Les patientes ont un contact téléphonique avec les
infirmières entre 14h et 16h, afin de qu’on leur communique la suite de leur traitement.
Les médicaments utilisés peuvent être :
o Ménopure® 75 UI : 1 ampoule de poudre+ 1 ampoule de solvant
o GonalF® : stylo pré-rempli ou pen de 300UI -450UI ou 900UI
o Purégon® : stylo avec cartouche de 300UI-600UI-900UI

Déclenchement de l’ovulation
Le déclenchement de l’ovulation se fera en fonction de la maturation des follicules et de la décision de
l’équipe médicale. Elle sera programmée 35 heures avant l’heure de la ponction d’ovocyte(s). C’est un
moment capital du traitement puisque cette injection va induire artificiellement la décharge de LH
nécessaire à l’ovulation. Le médicament utilisé est :
o Pregnyl® 5000 UI : 1 ampoule de poudre+ 1 ampoule de solvant.
Il est souvent demandé de faire une injection de 10.000 UI (= 2 ampoules de poudre + 1 solvant).
Cette injection se fait par voie SC. Elle doit se faire entre 21 heures et 02 heures du matin, l’heure
précise étant décidée par l’équipe en fonction de l’heure prévue pour la ponction (35 heures avant).
3.5.2. Schéma court
Ce type de schéma est proposé aux patientes chez lesquelles on craint une faible réponse ovarienne à
la stimulation. Il permet dans un premier temps de bénéficier du Flare-up produit par l’agoniste de la
GnRH et d’y associer la stimulation par les gonadothrophines sans mise au repos préalable des
ovaires.
Dans ce schéma, la patiente commence ses injections pendant 5 jours avant de voir l’équipe de FIV.
La patiente commence soit par :
o Supréfact ® : spray nasal : à prendre toutes les huit heures, trois fois par jour sans
interruption. (Ex : 7h - 15h - 23h). Nous parlons dès lors d’un schéma court
Supréfact®.
o Décapeptyl® 0,1 mg : injection SC à faire tous les soirs à partir d’une date bien définie
par l’équipe et ce sans interruption. Schéma court Décapeptyl®
 Stimulation : idem
 Déclenchement de l’ovulation : idem
3.5.3. Schéma antagoniste
Ces dernières années, l’introduction de nouveaux médicaments - que nous désignerons par la
dénomination commune d’antagonistes de la GnRH - a permis l’application d’une autre méthode de
traitement. Contrairement aux agonistes de la GnRH qui stimulent l’hypophyse, les antagonistes de la
GnRH inhibent directement l’hypophyse.
Dans ce schéma, la patiente commence ses injections pendant 5 jours avant de voir l’équipe de FIV
 Stimulation
Dès le début du cycle, la patiente démarre les injections de gonadothrophines pour stimuler les
ovaires. La médication utilisée est identique que dans les autres schémas.
Dès que les follicules atteignent une mesure précise (13 à 14 mm) et que le taux de LH augmente,
l’équipe médicale demande à la patiente de débuter les injections d’antagonistes de la GnRH.
Les médicaments utilisés peuvent être :
o Cétrotide® 0,25mg : 1poudre+1 seringue pré remplie de solvant.
o Orgalutan® : seringue pré-remplie.
 Déclenchement de l’ovulation : idem
3.5.4. Traitement pour le compagnon
Quelque soit le type de schéma de la patiente, lorsqu’elle commence les injections de gonadotrophines
le partenaire débute des antibiotiques. Cette antibiothérapie permet de diminuer les contaminations des
milieux de culture des embryons par des germes cutanés, urinaires et fécaux. La veille de la ponction, il
doit boire également 2 litres d’eau afin de nettoyer ses voies urinaires.
Pour optimaliser l’échantillon de sperme, le jour de la ponction, il lui sera demandé d’observer 2 à 3
jours d’abstinence.
3.6. La ponction
Le surlendemain du déclenchement, le couple est attendu dans le service de FIV. La patiente est à jeun
étant donné que la ponction d’ovocytes se fait sous sédation. A l’heure de la ponction, l’infirmière place
une perfusion et conduit la patiente et son compagnon (s’il le désire !) en salle d’opération. La ponction
d’ovocyte(s) ou aspiration folliculaire se fait via une aiguille introduite par voie vaginale et sous contrôle
échographique. La durée de l’intervention est d’environ 30 minutes.
13
Après l’intervention, la patiente retourne dans sa chambre. La surveillance post opératoire est effectuée
par une infirmière de l’équipe. Avant sa sortie, le médecin donne les explications quant au nombre
d’ovocytes recueillis, la qualité du sperme, le type d’insémination décidée par les biologistes, et le jour
prévu pour le transfert des embryons.
13
Brochure d’information FIV des Cliniques Saint Luc
L’infirmière donne quant à elle, les certificats médicaux et les explications pour la suite du traitement. La
patiente doit débuter un traitement d’antibiotique et de progestérone (Utrogestan ® vaginal 200 mg 3x/
jour). Le lendemain, l’infirmière contacte le couple par téléphone pour donner les résultats de la
fertilisation.
14
3.7. Le transfert
Deux à cinq jours plus tard, le couple est attendu pour le transfert d’embryons.
Le médecin donnera les informations quant à la qualité et la quantité d’embryons obtenus en
laboratoire.
15
Cet acte est totalement indolore et ne nécessite pas d’anesthésie. Un cathéter très souple et très fin
contenant le ou les embryons (dans une petite goutte de milieu précédée d’une petite bulle d’air) est
introduit par voie vaginale dans l’utérus de la patiente. L’infirmière remet les certificats médicaux, et
rappelle les précautions à prendre durant les 4 jours suivants ainsi que la date du test de grossesse.
14
Image personnelle du Docteur Céline Pirard
15
Op-cit
3.8. Le test de grossesse et le suivi de la patiente
Quatorze jours après la ponction, le test de grossesse est réalisé par une prise de sang. Ce test
consiste à doser l’hormone de grossesse, l’hCG. Sur le temps de midi, l’infirmière contacte la patiente et
communique le résultat.
Le taux de grossesse est de 36.3 % par transfert.16
Notre travail ne s’arrête pas là. Nous suivons l’évolution de l’hCG par deux prises de sang à deux jours
d’intervalle pour confirmer la bonne évolution du début de grossesse. Si tout va bien, nous suivons la
grossesse durant un mois et demi en pratiquant trois échographies espacées de 15 jours chacune
Quelques neuf mois plus tard, nous récoltons les données relatives à l’accouchement (poids et taille
des bébés,…) ainsi qu’une série de données que nous encodons dans des logiciels statistiques pour
notre information, l’agrément de notre laboratoire et le BELRAP.
16
Résultats 2008 Unité de FIV Cliniques Saint Luc