Bureauxvides: leprojetquidivise

IMMOBILIER
LES TENDANCES DU MARCHÉ POUR LES ENTREPRISES
Bureaux transformés
en habitations
dans la rue
de la Synagogue.
Bureaux vides:
le projet qui divise
PHOTOS: LIONEL FLUSIN
Légende légende légende
Le canton de Genève offre
trop de locaux commerciaux alors qu’il souffre
d’une pénurie de logements. Une nouvelle loi tente
de faciliter la conversion des bureaux. Pas si simple.
PAR
CHANTAL
MATHEZ
légende
légende
lég DE SENGER
légende lég légende
légende légende lég
légende lég légende.
W W W. B I L A N .C H
 , on comptait fin septembre
230 000 m2 de bureaux vides et en
construction. Avec un total de surfaces
commerciales de 4 millions de mètres
carrés dans le canton, le taux de vacance
atteint 5% du marché des bureaux, soit
le double du stock disponible à fin 2011.
Les raisons? Une offre qui augmente alors
que la demande baisse.
Même si les professionnels semblent
découvrir le phénomène, ce marché
atone a pourtant été identifié dès la fin
2011. «Voilà déjà trois ans que les arrivées
de nouvelles sociétés nécessitant des
BILAN
63
IMMOBILIER
BUREAUX
certains propriétaires et professionnels de l’immobilier: avec la
grave pénurie de logements, faut-il transformer ces bureaux
vides en habitation? Peut-on donner une seconde vie à ces
surfaces en attente de locataires?
Un projet de loi, déposé par le MCG Ronald Zacharias, vient
tout juste d’être approuvé par le Grand Conseil genevois. Cette
loi entend faciliter la conversion des locaux à usage commercial,
administratif, artisanal ou encore industriel en logements, sans
contrôle des loyers par la LDTR (loi sur les démolitions, transformations et rénovations). L’idée est d’assouplir les contraintes
de construction, de permettre de changer un bien d’affectation à
moindres coûts et de pouvoir aisément revenir du logement au
bureau si le bail devait être résilié par le locataire. «La convertibilité est essentielle pour encourager les propriétaires à faire le
pas», estime le député MCG.
Rue du Diorama, Genève. Au 3e étage, un bureau en cours de reconversion.
surfaces supérieures à 1000 m2 se font de plus en plus rares»,
affirme Patrick Peyrot, responsable des investissements immobiliers à la Régie Naef. Au premier semestre 2014, seules les
surfaces de moins de 500 m2 situées dans l’hypercentre se sont
relouées en moins de six mois. En cause, les incertitudes fiscales, le franc fort, la loi Minder, etc., qui découragent les multinationales à venir s’implanter sous nos latitudes.
Quant aux entreprises déjà implantées sur Genève, une
grande majorité d’entre elles cherchent depuis deux ans à
réduire leurs coûts en obtenant des conditions locatives plus
compétitives: loyers moins chers (voire même gratuité de loyer
de six à dix-huit mois), aménagements offerts ou encore participation aux frais de déménagement. Certaines désertent le
centre pour s’établir dans de nouvelles constructions en périphérie où le prix du mètre carré est jusqu’à 50% plus bas.
De manière globale, les sociétés ont réduit de 40% le besoin
de mètres carrés par employé selon Colliers International Suisse
romande, qui publie chaque semestre l’ILB (indicateur des
loyers de bureaux). Alors que la plupart des Anglo-Saxons
recherchent l’optimisation des postes de travail en pratiquant le
desk sharing, 50% des entreprises qui louent une surface comprise entre 1000 et 3000 m2 envisagent de déménager pour des
locaux moins chers, mieux équipés et mieux placés.
A noter qu’il ne s’agit pas que d’une histoire de coûts mais
également d’une demande plus exigeante. «Les locataires ne
veulent plus de ce parc administratif vieillissant (accès, aménagement, équipements, design, sécurité, IT obsolescents…)»,
commente ILB Colliers. Ces experts en immobilier rappellent
que, au centre-ville, 90% des locaux rendus vacants nécessitent
de lourds travaux de rénovation pour prétendre correspondre
aux standards nationaux et internationaux. Une raison de plus
qui pousse de nombreuses entreprises à quitter Genève pour La
Côte, où la qualité des locaux est souvent bien meilleure.
Tous ces phénomènes ont contribué à l’augmentation des
bureaux vacants, un sujet qui a monopolisé le débat, ces derniers mois, à Genève. Et la question a commencé à tarauder
W W W. B I L A N .C H
Le nœud du problème: la rentabilité
Pourtant, même si le projet est soutenu par une grande majorité
de politiciens ainsi que par certains acteurs du secteur comme
la Chambre genevoise immobilière, les propriétaires ne seraient
pas enclins à convertir leurs espaces en logement. Selon l’expert
immobilier François Micheli, «ils préfèrent pour l’heure attendre une reprise qui offrira de meilleurs rendements, quitte à
louer temporairement moins cher». Quant aux investisseurs
institutionnels, «ils cherchent avant tout une bonne diversification (logement, commercial et mixte) pour sécuriser leurs
placements», indique Patrick Peyrot, de la Régie Naef.
Car n’oublions pas: non seulement convertir un bureau en
appartement coûte très cher et rapporte beaucoup moins
A louer - BAstions
Immeuble de bureaux d’env. 2’300 m2
Bâtiment de caractère
à usage bancaire
Conditions très intéressantes
Entièrement rénové en 2009
Disponibilité à convenir
Pour tout renseignement: Fabio Melcarne + 41 79 338 92 22
49, rue du Rhône - 1204 Genève - Tél. 022 797 17 37
[email protected] / www.melcarne.ch
BILAN
65
IMMOBILIER
BUREAUX
Toutefois, la nouvelle loi adoptée le 19 septembre dernier par le
Grand Conseil changera peut-être la donne. Le fait de pouvoir
revenir en arrière facilement incitera peut-être les propriétaires
à faire le pas de transformer leurs bureaux en appartements.
C’est en tout cas ce qu’espère Ronald Zacharias. Le député
MCG estime que la loi pourrait voir émerger «entre 200 et
300 logements annuellement sur les cinq prochaines années,
dont une dizaine pourrait provenir de son propre parc immobilier». Les logements facilement convertibles, précise-t-il, sont
ceux dans les immeubles mixtes, c’est-à-dire là où se trouvent
déjà des appartements avec des cabinets médicaux ou des
études d’avocat, par exemple. En effet, une grande partie des
surfaces commerciales (comme par exemple les arcades dans
les rues passantes, les espaces industriels, etc.) n’est pas adaptée
à la conversion en habitation. Seuls environ 20% des 230 000 m2
de bureaux vides actuels pourraient potentiellement être transformés en appartements.
Rue du Stand. Les immeubles mixtes sont plus faciles à transformer.
(jusqu’à 50% de loyer en moins), mais c’est surtout l’affectation
«bureau» qui vaut de l’or. En effet, ces surfaces ne supportent
pas les mêmes contraintes étatiques que les logements, soumis
à la LDTR et à la Lex Koller (loi qui limite l’accès à la propriété
immobilière aux personnes ne possédant pas un passeport
helvétique). Dès lors, une fois le bien converti en logement, cela
devient pratiquement impossible de le vendre à un étranger.
Toutes ces complications expliquent en partie le bas taux de
conversion sur Genève. A l’heure actuelle, les bureaux transformés en habitations se comptent sur les doigts de la main.
Des chiffres à relativiser
François Micheli estime, quant à lui, qu’il s’agit d’un micromarché: «Ces transformations vont se faire au cas par cas et resteront exceptionnelles.» Par ailleurs, le taux de vacance de 5%,
même s’il s’agit d’un pic connu pour la dernière fois durant la
crise du milieu des années 1990, est à relativiser. Il reste bien
moins élevé que dans d’autres villes européennes (Paris et
Londres, notamment) qui affichent entre 8 et 12% de bureaux
vides.
Les professionnels de l’immobilier rappellent également la
nécessité de garder une offre de surface commerciale importante pour continuer à attirer de nouvelles sociétés à Genève.
A VENDRE à Epalinges (VD)
Pour investisseurs
Immeubles de haut standing à deux pas de l’aéroport
Bureaux à louer !
International Center Cointrin
World Trade Center II
Locaux commerciaux
2’260 m
2
d’env.
+ annexe, actuellement
loués, au bénéfice d’un bail de longue durée.
Nombreux services à disposition :
Hôtel 5 * avec salles de conférence
Restaurants, kiosque, casino
Fitness, salon de coiffure, centre médical
Bureau de poste, bancomat
Parking
Plate-forme de télécommunication
www.icc-geneve.ch
(vente autorisée aux étrangers)
Prix de vente
CHF 11’500’000.- (par vente d’actions)
Rendement brut: 4.9%
www.wtc-geneva.ch
Dossier et détails sur demande:
[email protected]
imodéco sa agence immobilière
14, av. industrielle - 1227 carouge
tél. +41 22 301 69 29
PRIVERA SA T 022 710 76 43 [email protected]
[email protected]
Experts en biens immobiliers
portable +41 79 935 16 74
www.imodeco.ch