Cerveau et vision La vision: une construction cérébrale Une curieuse anomalie de la vision Le tableau de Mondrian est caractérisé par sa richesse en couleurs: sa vision « active » l’aire V4 tandis qu’une lésion de cette même aire cérébrale se traduit par un déficit de la vision des couleurs du tableau. ( les autres caractéristiques comme la forme ou la disposition spatiale ne sont pas affectées). On peut donc penser que V4 est responsable de la vision des couleurs. Le second tableau suggère le mouvement et active l’aire V5. On peut penser que cette aire permet la vision des mouvements. La mise an évidence d’une autre aire cérébrale très spécialisée L’aire V3 intervient dans la perception des formes. En effet, les patients qui présentent des lésions dans cette zone cérébrale sont incapable de reconnaitre la forme d’un modèle parmi un ensemble de propositions , et se fondent surtout sur la couleur des objets pour les reconnaître. Forme, couleur mouvement; traitement séparé, vision unifié Quand un individu voit une scène, les messages nerveux issus de la rétine arrivent dans la région occipitale du cerveau et activent simultanément plusieurs aires spécialisées. L’aire V3 assure la perception des formes, l’aire V4 celle des couleurs et l’aire V5 celle des mouvements. L’ensemble de ces informations permet de reconnaitre l’ensemble des éléments de la scène, aboutissant ainsi à une perception unique, intégrant les différentes informations parvenant au cortex visuel. A chacun sa vision du monde Illusion d’optique n’est pas une expression adaptée ici. Il s’agit plutôt d’une illusion cérébrale puisque c’est le cerveau qui interprète de façon différente les mêmes informations visuelles pour construire les images des 2 portraits. C’est finalement le cerveau qui donnera à chacun la perception visuelle de l’image observée. Autres exemples: l’image proposée en ouverture de chapitre donne l’illusion d’un mouvement . Alors que les formes sont bien évidemment parfaitement statiques , le cerveau ajoute l’impression de mouvement du fait de la forme en spirale de cet ensemble. Des substances qui perturbent la vision Certaines drogues provoquent d’étranges vision La kétamine modifie la perception visuelle de l’environnement puisque les formes apparaissent distordus. Le LSD a quant a lui un effet hallucinogène : en effet, il génère une perception visuelle « colorées » qui ne correspond pas à une stimulation de la rétine des yeux par la lumière. Ces substances ont une action beaucoup plus profonde sur le fonctionnement cérébral: hallucinations en tous genres (visuelle et auditives), modifications de l’état de conscience troubles psychiques Le rôle des substances chimiques dans la transmission des messages nerveux La transmission du message nerveux au niveau d’une synapse est chimique car la fente synaptique est un espace dans lequel les signaux électriques ne se propagent pas. A ce niveau, c’est la libération d’une substance chimique , le neurotransmetteur, qui permet la transmission du message. Le rôle des substances chimiques dans la transmission des messages nerveux Cette étude suggère que la psilocybine peut se fixer sur les récepteurs à sérotonine du cerveau , puisque ceux-ci sont plus activés en présence de cette drogue.. La mise en évidence d’une perturbation du fonctionnement cérébral La comparaison des modèles moléculaires montre que le LSD possède une similitude de forme tridimensionnelle avec la sérotonine qui est un neurotransmetteur cérébral intervenant notamment dans la perception sensorielle. Le LSD est donc capable de se fixer comme la psilocybine sur les récepteurs synaptiques de la serotonine. On peut penser que la fixation du LSD génère des messages nerveux transmis au cortex visuel, messages qui ne correspondent pas à des stimulations visuelles réelles, ce qui explique les hallucinations visuelles. La sérotonine étant un neurotransmetteur très répandu dans d’autres zones du cerveau, ceci explique les perturbations autres que visuelles. Apprentissage et Plasticité cérébrale Dés la naissance, le système visuel est organisé et operationnel La photographie révèle l’existence de bandes claires qui prouvent que les acides aminés radioactifs ont été transportés depuis la rétine de l’œil droit jusqu’au cortex visuel. Ceci montre bien l’existence d’un circuit neuronal biologiquement actif, depuis la rétine, jusqu’au cortex visuel. On peut noter que la surface du cortex correspondant à chacun des deux yeux est équivalente. L’importance de l’experience visuelle Cette expérience montre qu'après l’ouverture de l’œil occlus, les neurones correspondant à l’œil qui a été privé de stimulation ne sont plus actifs. Ainsi, si l’œil n’exerce pas sa fonction visuelle, les neurones qui lui correspondent perdent définitivement leur fonctionnalité. Il n’en va pas de même chez l’animal adulte. Chez les non-voyants une reconversion des aires de la vision est possible Les aires visuelles du patient non-voyant sont actives lorsqu’il lit du Braille, ce qui n’est pas le cas pour une personne voyante. Cela signifie que les neurones de cette partie occipitale du cerveau ont changé de fonction : au lieu de traiter les messages nerveux venant de la rétine, ils traitent maintenant ceux qui proviennent des récepteurs tactiles des doigts. Une expérience qui révele l’extraordinaire souplesse du cerveau humain Le document 3 montre que les neurones peuvent changer de fonction (être reprogrammé) et le document 4 confirme ce fait puisque les personnes voyantes entraînées à lire le Braille les yeux bandés voient temporairement certains de leurs neurones normalement impliqués dans la vision se mettre à traiter des informations tactiles. Les aires cérébrales n’ont donc pas une spécialisation stricte et définitive, leur fonction dépend des stimulations sensorielles reçues. C’est la plasticité cérébrale
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