Phénol. Acétone. α-Méthylstyrène par Jean-Marc MATHIEU Ingénieur Développement procédés Rhodia Intermédiaires 1. 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 Synthèse du phénol par la voie « cumène » .................................... Principe du procédé..................................................................................... Conditions opératoires................................................................................ Protection de l’environnement ................................................................... Sécurité......................................................................................................... Capacités en service .................................................................................... J 6 490 - 2 — 2 — 3 — 4 — 4 — 4 2. 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 Fiche produit phénol ............................................................................... Propriétés physico-chimiques .................................................................... Précautions d’emploi................................................................................... Stockage et manipulation ........................................................................... Principales utilisations ................................................................................ Données économiques................................................................................ — — — — — — 4 4 5 6 6 6 3. 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 Fiche produit acétone ............................................................................. Propriétés physico-chimiques .................................................................... Précautions d’emploi................................................................................... Stockage et manipulation ........................................................................... Principales utilisations ................................................................................ Données économiques................................................................................ — — — — — — 6 6 6 7 7 7 4. 4.1 4.2 4.3 4.4 Fiche produit α-méthylstyrène ............................................................. Propriétés physico-chimiques .................................................................... Précautions d’emploi................................................................................... Stockage et manipulation ........................................................................... Principales utilisations et données économiques..................................... — — — — — 7 7 7 7 8 Références bibliographiques ......................................................................... — 8 e phénol est un liquide incolore qui sert à la fabrication de nombreux réactifs de l’industrie chimique (pharmacie, agrochimie, résines, nylon, explosifs...). Il a été isolé en 1834, à partir de résidus de houille. Par la suite, la production de phénol se développa, d’abord principalement pour ses applications militaires (acide picrique), puis en tant qu’intermédiaire de synthèse pour les fabrications de résines (formophénoliques, bisphénol) et de nylon. Le phénol fut alors produit synthétiquement, durant la Première Guerre mondiale, par sulfonation du benzène. Différentes voies furent explorées ensuite : oxydation catalytique du toluène (procédé Dow), hydrolyse du chlorobenzène (Dow, Bayer, Raschig...). Mais la voie d’accès prédominante qui se dégagea rapidement fut le procédé « au cumène », dans les années 1950 (BP Chemicals, Hercules). Cette voie de synthèse, largement répandue chez tous les producteurs de phénol, permet de coproduire de l’acétone (dans un ratio d’environ 0,6 t/t de phénol) et une faible partie d’α-méthylstyrène (figure A). L Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 6 490 − 1 PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE ____________________________________________________________________________________________________ CH3 OH C O C CH3 Phénol CH2 CH3 α-Méthylstyrène Acétone Figure A – Formules semi-développées Le phénol fait partie de cette chimie dite « cyclique » où les volumes et les prix sont conditionnés par les fortes variations des prix des matières premières pétrolières et les mises en service de nouvelles unités à très grosse capacité de production. L’acétone coproduit fatalement peut également être, à certaines périodes, un handicap. Il est à noter que, dans cette optique, une installation, basée sur un nouveau procédé (Solutia Inc), devrait bientôt voir le jour, permettant de produire, exclusivement et en une seule étape, du phénol par oxydation du benzène par l’oxyde nitreux. 1. Synthèse du phénol par la voie « cumène » 1.1.2 Oxydation du cumène Le cumène est ensuite peroxydé, par l’oxygène de l’air, en hydroperoxyde de cumène (HPOC), suivant la réaction : CH3 CH3 1.1 Principe du procédé C6H5 CH + O2 C 6H 5 C CH3 Le procédé met en œuvre les trois réactions exothermiques suivantes : — alkylation du benzène par le propylène en cumène [1] ; — oxydation du cumène en hydroperoxyde de cumène ; — scission de l’hydroperoxyde de cumène en phénol et acétone. O OH CH3 Cette réaction est réalisée en phase liquide, généralement en présence d’agent alcalin, afin de stabiliser les produits de la réaction (soude diluée, carbonate...). 1.1.3 Scission de l’HPOC La scission est obtenue en présence d’acide sulfurique concentré : 1.1.1 Alkylation du benzène CH3 C6H5 La réaction : CH3 C6H6 + CH3 CH CH2 C6H5 CH CH3 est généralement effectuée en phase liquide (exemple : procédé UOP). Elle est réalisée en présence de catalyseurs acides (chlorure d’aluminium, acide phosphorique sur silice ou, plus récemment, zéolithes acides). Cette réaction est moyennement sélective et génère une part non négligeable de diisopropylbenzène. Ce dernier peut être valorisé séparément ou retransformé par « transalkylation » en cumène, dans des conditions opératoires proches de celles de la réaction principale et en présence de benzène. J 6 490 − 2 C O OH H+ CH3 C6H5OH + O C CH3 CH3 Il y a également coproduction de sous-produits valorisables tels que : CH3 C CH3 CH2 α - méthylstyrène C O acétophénone Dans certaines unités, l’α-méthylstyrène excédentaire est retransformé en cumène par hydrogénation. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés ___________________________________________________________________________________________________ PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE Propane Nonènes Cumène (vers figure 2) 14 Vide 250 S Benzène R D1 D2 D3 7 Diisopropylbenzène D5 34 D4 0,2 25 Produits lourds 190 Propylène pression (en bars) température (en °C) D1 à D5 colonnes de distillation R réacteur adiabatique S séparateur Figure 1 – Synthèse du cumène par le procédé UOP 1.2 Conditions opératoires 1.2.1 Fabrication du cumène ■ Synthèse du cumène par le procédé UOP (figure 1) La réaction du benzène et du propylène a lieu à 34 bar dans un réacteur adiabatique (R) sur un catalyseur à l’acide phosphorique sur silice. La température d’entrée est de 190 ˚C, la température de sortie de 250 ˚C. En même temps que le cumène se forment des sous-produits tels que polyisopropylbenzènes, nonènes et hexènes qui sont séparés dans un ensemble de distillation (colonnes D1 à D5) et valorisés séparément (le diisopropylbenzène comme solvant : les nonènes pour la synthèse d’acides aliphatiques). En revanche, le propane n’étant qu’une impureté du propylène, ce corps ainsi que les produits lourds sont incinérés. ■ Autres procédés Des procédés voisins existent depuis les années 1990 et utilisent des zéolithes acides (Mobil-Raytheon, UOP...). L’alkylation se fait alors sous une vingtaine de bars et à environ 120-180 ˚C, dans un réacteur à lit fixe. La transformation du diisopropylbenzène en cumène se fait dans un second réacteur du même type, par transalkylation avec du benzène. 1.2.2 Oxydation du cumène en HPOC L’oxydation du cumène par de l’air en HPOC est réalisée en solution dans une cascade de réacteurs (figure 2) : (R1, R2, R3) à 5 bar et 100 ˚C environ. On injecte un stabilisant (NaOH à 15 %). Après lavage des effluents par de l’eau (L), distillation (D1) et entraînement à la vapeur (D2), la solution d’HPOC est concentrée aux environs de 80 %. Des techniques d’oxydation plus « douces », fonctionnant à pression atmosphérique et à plus basse température, existent également depuis peu (UOP...). Elles permettent d’obtenir une chimie plus sélective, mais ont l’inconvénient de nécessiter de gros volumes réactionnels. 1.2.3 Scission de l’HPOC et purification du phénol La scission est réalisée vers 55 ˚C, en présence d’acide sulfurique concentré (70 à 90 %), et d’eau jouant le rôle de modérateur de la réaction. Initialement la réaction était effectuée dans des réacteurs agités munis de gros échangeurs de refroidissement (la réaction est excessivement exothermique) ; de nouveaux aménagements ont récemment été apportés (UOP, Kellog...). Par utilisation de plusieurs réacteurs en série, de géométries adaptées, et grâce à des conditions opératoires différentes sur chacun d’eux (température, temps de séjour, réacteur agité/piston), la sélectivité de la réaction a pu être fortement améliorée. En sortie de l’étape réactionnelle, une neutralisation est indispensable, afin de pouvoir distiller le mélange. On utilise généralement du phénate de soude ou de la soude à cet usage. Différents agencements de train de distillation sont possibles. On peut par exemple (figure 3) : — séparer par distillation l’acétone (le produit le plus léger), ainsi que l’eau et les hydrocarbures légers (cumène résiduaire, αméthylstyrène) dans les colonnes D1 à D4 ; — séparer les goudrons (acétophénone, produits lourds) du phénol dans la colonne D5 ; — séparer certains hydrocarbures « moyens » du phénol dans la colonne D6. À ce stade, la qualité du phénol ne répond généralement pas aux exigences des clients les plus contraignants. Certaines impuretés ne sont en effet pas séparables du phénol par simple distillation. À la purification alcaline citée figure 3 en C1 succèdent depuis peu de nouvelles techniques. La plus répandue est la purification du phénol sur résines acides : on utilise alors un lit fixe qui peut prendre place entre les colonnes D6 et D7. Les résines permettent de condenser les impuretés en molécules plus lourdes, qui sont alors séparables sur la colonne de rectification finale D7 (cette colonne a le même rôle dans le cas de la purification alcaline). Une technique alternative consiste à utiliser une distillation extractive, à l’aide d’un tiers solvant (brevet Rhodia). Des colonnes de distillation annexes permettent généralement de traiter les goudrons et les hydrocarbures résiduels afin d’extraire et de purifier l’acétophénone et l’α-méthylstyrène. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 6 490 − 3 PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE ____________________________________________________________________________________________________ Vers atmosphère 105 Cumène (cf. figure 1) Eau Adsorption sur charbon actif ou oxydation catalytique 5 R1 R2 R3 L Air NaOH à 15 % Y Vide D1 D2 Vapeur d'eau pression (en bars) température (en °C) D1 D2 E L R1 à R3 Y HPOC + H2O (vers figure 3) colonne de distillation (préconcentration) colonne d'entraînement à la vapeur (concentration) économiseur préconcentrateur colonne de lavage réacteurs collecte d'effluents pour traitement ultérieur Figure 2 – Oxydation du cumène et concentration de l’HPOC 1.2.4 Matériaux La distillation du cumène se fait dans des appareils en acier au carbone, la synthèse et la distillation du phénol dans des appareils en acier inoxydable. — caractère écotoxique du phénol (installation de traitement des effluents, nombreux appareils de mesure en ligne de la teneur en phénol dans les effluents...) ; — caractère instable de l’HPOC, qui se décompose violemment en présence d’acidité ou en cas d’élévation de température, cette décomposition étant autocatalytique. La réaction de scission est ainsi une phase très délicate qui nécessite une grosse capacité de refroidissement et de nombreuses mesures de sécurité afin d’empêcher toute décomposition non maîtrisée. 1.3 Protection de l’environnement 1.5 Capacités en service Les effluents aqueux phénolés étant très nocifs pour l’environnement, on utilise généralement plusieurs techniques d’épuration : — extraction liquide/liquide du phénol résiduaire, grâce à des solvants tels que l’acétophénone ou le cumène ; — épuration sur des lits de charbon actif ; — épuration en station biologique (certaines bactéries pouvant être adaptées au phénol). Toutes les installations de capacité notable fonctionnent suivant le procédé au cumène. Les producteurs se sont généralement concentrés sur la fabrication de phénol et laissent le soin aux grandes sociétés pétrochimiques de fabriquer le cumène nécessaire. En Europe, Rhodia, Ertisa, Enichem, Boréalis, Caproleuna échappent à cette règle. Les effluents gazeux issus de l’oxydation, contenant essentiellement du cumène, sont généralement traités sur charbon actif après condensation. Une solution alternative consiste à oxyder catalytiquement ces COV (carbone organique volatil). 2. Fiche produit phénol La synthèse du cumène se fait, suivant la nature du catalyseur, dans des appareils en acier au carbone ou en acier revêtu (PTFE, résines...). 2.1 Propriétés physico-chimiques 1.4 Sécurité La maîtrise du procédé repose sur la prise en compte des éléments particuliers suivants : — caractère particulièrement inflammable du propylène, du propane (impureté majoritaire du propylène) et de l’acétone (d’où inertage à l’azote, réseau de torche de brûlage...) ; — caractère toxique du benzène (toxicité chronique) et du phénol (toxicité aiguë) d’où utilisation de pompes sans garniture... J 6 490 − 4 Masse moléculaire : 94,11. Concentration commerciale > 99,8 % en masse. Température de fusion : 40,8 ˚C. Température d’ébullition : 181,7 ˚C. Masse volumique à 20 ˚C : 1,072 g/cm3. Viscosité à 45 ˚C : 4,0 mPa · s. Indice de réfraction à 45 ˚C : 1,540 2. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés ___________________________________________________________________________________________________ PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE H 2O Acétone Phénate de sodium M R L 55 D2 D3 D4 Cumène S1 H2SO4 à 70 % HPOC + H2O (vers figure 2) Traitement des hydrocarbures Y D1 Vapeur d'eau Vide Y - Méthylstyrène Y Effluents gazeux Vide S2 Phénol D7 Y D6 C1 D5 C2 Acétophénone Air NaOH à 15 % Goudrons Traitement des produits lourds Produits lourds pression (en bars) C1 ou C2 colonnes de purification température (en °C) D1 à D7 L M R S1 et S2 Y selon procédé : C1 = purification alcaline ou C2 = purification sur résines colonnes de distillation colonne de lavage mélangeur réacteur de scission décanteurs collecte d'effluents pour traitement ultérieur Figure 3 – Scission de l’HPOC et purification du phénol Aspect : masse cristalline ou aiguilles enchevêtrées, à forte odeur caractéristique. 2.2 Précautions d’emploi Solubilité : faible dans l’eau (8 % en masse) avec démixtion : — phase organique : eau dans phénol ; — phase aqueuse : phénol dans eau. Le phénol est soluble dans les solvants organiques et les hydroxydes alcalins. 2.2.1 Toxicité et écotoxicité Le phénol peut provoquer de graves brûlures ; il existe des cas d’intoxications mortelles (passage du produits à travers la peau). Les vapeurs sont également toxiques. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 6 490 − 5 PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE ____________________________________________________________________________________________________ • En cas de projection oculaire, procéder à un lavage abondant à l’eau. • En cas d’ingestion, faire vomir et boire beaucoup d’eau. Hospitaliser d’urgence. • En cas d’épandage, procéder au ramassage, au pompage ou à l’absorption sur des matériaux combustibles. La valeur limite de concentration admissible des vapeurs dans l’air (8 h/j) a été fixée pour la France à 5 ppm (partie par million = 10−6 en volume), soit 19 mg/m3. Le phénol est un produit facilement biodégradable. Toutefois il présente une écotoxicité relativement importante (CE daphnie – 24 h : 29 mg/L). Nota : CE – 24 h : concentration efficace qui, dans les conditions standards, inhibe la locomotion de 50 % des individus d’une population de jeunes daphnies en 24 h. 2.5 Données économiques Le lecteur se reportera aux pages [J 6 690] dans ce même volume. 3. Fiche produit acétone 3.1 Propriétés physico-chimiques Masse moléculaire : 58,08. 2.2.2 Risques d’incendie et d’explosion Le phénol est modérément inflammable et combustible. Tous les agents d’extinction sont utilisables. Concentration commerciale > 99 % en masse. Température de fusion : − 99,6 ˚C. Température d’ébullition : 56,2 ˚C. Masse volumique à 20 ˚C : 0,789 8 g/cm3. Points d’éclair : — 79 ˚C en coupelle fermée ; — 85 ˚C en coupelle ouverte. Température d’auto-ignition : 715 ˚C. Limites d’explosivité dans l’air : 1,5 à 9 % en volume. Aspect : liquide incolore, d’odeur caractéristique suave. Solubilité : l’acétone est miscible à l’eau et à la plupart des solvants organiques. Température critique : 235 ˚C. Pression critique : 47 bar. 2.3 Stockage et manipulation ■ Le stockage sera effectué, dans un local bien aéré, dans des récipients et des conduits bien étiquetés, en acier inoxydable (cuivre et fer déconseillés). Des précautions particulières de manipulation seront prises : — port de gants, lunettes, vêtements étanches, cagoule, masque à gaz ; — postes d’eau à proximité ; — ventilation des locaux, aspiration des vapeurs ; — interdiction de fumer. ■ Le phénol présente des réactions violentes avec les mélanges de nitrobenzènes et d’AlCl3, il explose au contact de H2SO5 et H2S2O8. En présence d’acide nitrique concentré, il se forme de l’acide picrique explosif. Densité de vapeur : 2,00. 3.2 Précautions d’emploi 3.2.1 Toxicité Les vapeurs ont un effet irritant sur les voies respiratoires : le liquide est un irritant des muqueuses oculaires et provoque des dermites. • En cas de projection sur la peau : procéder à un lavage abondant à l’eau savonneuse. • En cas de projection oculaire : procéder à un lavage abondant à l’eau. • En cas d’ingestion : faire vomir. • En cas d’épandage : pomper ou diluer par de grandes quantités d’eau. Éloigner tout point chaud ou d’ignition (les solutions aqueuses sont susceptibles de brûler). 2.4 Principales utilisations Le phénol est un intermédiaire de synthèse : — des résines phénoliques [5] ; — du bisphénol A (ou diphénylolpropane [3] ; — du β-caprolactame (pour le polyamide 6) et de l’acide adipique (pour le polyamide 6-6) [6] ; — de produits pharmaceutiques (aspirine, paracétamol) et de parfums (salicylates) ; — de l’hydroquinone et de la pyrocatéchine ; — des nitrophénols et aminophénols ; — des produits phytosanitaires (chlorophénols...). J 6 490 − 6 La valeur limite de concentration admissible des vapeurs dans l’air, sur 8 h d’exposition par jour (VME), est fixée en France à 750 ppm, soit 1 800 mg/m3. 3.2.2 Risques d’incendie et d’explosion L’acétone est un liquide très inflammable. Points d’éclair : — 18 ˚C en coupelle fermée ; — 9 ˚C en coupelle ouverte. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés ___________________________________________________________________________________________________ PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE Les vapeurs d’acétone peuvent former des mélanges explosifs avec l’air dans les limites de 2,15 à 13 % en volume. En cas d’incendie, les moyens d’extinction préconisés sont les poudres chimiques, les mousses, les produits halogénés, le dioxyde de carbone. L’eau est peu efficace car les solutions diluées restent combustibles. Température d’auto-ignition : 538 ˚C. 4. Fiche produit α-méthylstyrène 4.1 Propriétés physico-chimiques Masse moléculaire : 118,2. Concentration commerciale : 99 % en masse. Température de solidification : − 23,2 ˚C. 3.3 Stockage et manipulation Température d’ébullition : 165,4 ˚C. Masse volumique à 25 ˚C : 0,906 2 g/cm3. Le stockage sera effectué dans un local bien aéré et frais. Au cours des manipulations d’acétone, on recommande le port de gants et de lunettes et une aspiration des vapeurs à leur source d’émission. L’acétone forme, par action de H2O2 , des peroxydes instables au choc et peut réagir violemment avec les oxydants et avec le chloroforme en présence d’hydroxydes alcalins. Il conviendra de conserver l’acétone loin de toute source d’ignition ou de chaleur et à l’abri des produits oxydants. À température ambiante, l’α-méthylstyrène est un liquide incolore à forte odeur aromatique. Solubilité : peu soluble dans l’eau, soluble dans les solvants organiques. 4.2 Précautions d’emploi 4.2.1 Toxicité 3.4 Principales utilisations C’est un irritant des voies respiratoires et des muqueuses oculaires. Citons l’utilisation d’acétone comme : — solvant industriel ; — intermédiaire de synthèse : • du méthacrylate de méthyle (MAM) [2] ; • du bisphénol A [3] ; • de la méthylisobutylcétone : CH3 CH CH2 C O CH3 • du diacétone-alcool : (CH3)2C CH2 OH • de l’oxyde de mésityle : CH3 • du méthylisobutylcarbinol : CH3 CH3 • En cas de projection sur la peau, faire un lavage abondant à l’eau savonneuse. • En cas de projection oculaire, procéder à un lavage à l’eau. • En cas d’ingestion : faire vomir. • En cas d’épandage, pomper et incinérer ou absorber sur des matériaux inertes. Faire un lavage abondant à l’eau et une décantation avant rejet à l’égout. C CH3 La valeur limite de concentration admissible des vapeurs dans l’air, sur 8 h/j (VME), est fixée en France à 50 ppm, soit 240 mg/m3. C(CH3)2 4.2.2 Risques d’incendie et d’explosion O CO CH CH3 CH CH2 CH CH3 OH Remarque : des procédés sans acétone pour la fabrication du MAM existent déjà et se développent rapidement. 3.5 Données économiques Le lecteur se reportera aux pages [J 6 690] dans ce même volume. L’α-méthylstyrène est un produit inflammable (point éclair 54 ˚C en coupe fermée). Les moyens d’extinction préconisés sont le CO2, les poudres et les mousses chimiques. 4.3 Stockage et manipulation Le stockage sera effectué en local bien ventilé, dans des récipients bouchés, de préférence sous gaz inerte. Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés J 6 490 − 7 PHÉNOL. ACÉTONE. A-MÉTHYLSTYRÈNE ____________________________________________________________________________________________________ Il convient d’éloigner l’α-méthylstyrène des produits peroxydiques (risques de polymérisation). On prendra des précautions particulières de manipulation : port de gants, de lunettes, coiffe, masque à gaz. L’α-méthylstyrène réagit violemment avec les oxydants. Dans certaines conditions, il peut polymériser avec fort dégagement de chaleur. L’α-méthylstyrène est souvent vendu avec des traces d’inhibiteur de polymérisation ajouté lors de la purification de ce dernier. 4.4 Principales utilisations et données économiques C’est un comonomère pour la fabrication de résines styréniques spéciales (cf. articles Styrène dans cette rubrique [4] et dans le traité Plastiques et Composites [7]). Pour les données économiques, le lecteur se reportera aux pages [J 6 690] dans ce même volume. Références bibliographiques Dans les Techniques de l’Ingénieur Traité Génie des procédés [3] LEFEBVRE (G.) et RAIMBAULT (C.). – Bisphénol A ou diphénylolpropane (DPP). [J 6 165] (1998). [1] SENGEL (J.-L.). – Alkylation des composés aromatiques. [J 5 690] (1996). [4] SENGEL (J.-L.). – Ethylbenzène. Styrène. [J 6 315] (1993). [2] OUSS (O.). – Méthacrylate de méthyle. [J 6 400] (1994). J 6 490 − 8 Traité Plastiques et Composites [5] [6] [7] CHEVALIER (M.). – Phénoplastes ou phénolsformols PF. [A 3 435] (1991). GUERIN (B.). – Polyamides PA. [A 3 360] (1994). SAPIN (D.) et DASNOY-SUMELL (J.). – Terpolymères ABS. [A 3 345] (1996). Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite. © Techniques de l’Ingénieur, traité Génie des procédés
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