Le pétrole : de sa formation à son exploitation 1) Formation du pétrole a) Formation et maturation du kérogène 5 Le pétrole est une ressource énergétique fossile. En effet, à la mort des organismes, plus de 99,9% du carbone qu'ils contiennent sont recyclés dans les chaînes alimentaires, mais les 0,1% restant en moyenne quittent ce cycle de régénération et sont incorporés dans les sédiments. Ils y subissent un ensemble de transformations physico-chimiques qui pourront conduire, sous certaines conditions, à la formation de pétrole. 10 La matière organique des êtres vivants est pour l'essentiel constituée de protides, de lipides, de glucides et de lignine, contenue dans les végétaux supérieurs. Cependant, la majeure partie des protides et des glucides est recyclée après la mort des organismes, ce qui conduit à un enrichissement de la matière organique en lipides et en lignine. Cette matière organique s’enfouit dans les sédiments et, sous l’effet de l’augmentation de température, due au gradient géothermique (augmentation de 30°C par kilomètre), et de pression (due à l’enfouissement), la matière organique subit un ensemble de transformations selon trois étapes bien définies : la diagénèse, la catagénèse et la métagénèse. 15 20 25 30 35 La diagénèse peut elle-même se subdiviser en deux étapes : la première est la diagénèse précoce marquée par une forte activité bactérienne à faible profondeur et à basse température (50-60°C). La deuxième étape de la diagenèse se caractérise par la rupture de liaisons faibles et par la formation de méthane, de dioxyde de carbone et d'eau. Cette étape se traduit essentiellement par la décroissance du rapport atomique O/C dans la matière organique. A la fin de cette phase, les biopolymères ont été entièrement transformés en un géopolymère, le kérogène. Le kérogène peut être vu comme une macromolécule constituée de chaînes alkyles plus ou moins ramifiées, de cycles saturés et de cycles aromatiques, enchaînés de manière aléatoire. Cette macromolécule est disséminée dans une roche, appelée roche mère. La catagenèse constitue la phase de conversion du kérogène : l’enfouissement des sédiments et l’augmentation de la température provoquent la rupture de liaisons covalentes au sein du kérogène, ce qui conduit à la production de pétrole (huile et gaz). La température idéale de maturation se situe entre 60°C et 120°C, ce qui correspond respectivement à 1 200 m et 3 000 m de profondeur : il s’agit de la "fenêtre à huile". La pression varie de 30 à 100 voire 150 MPa selon la profondeur et la densité des sédiments. Cette étape est également qualifiée de craquage primaire. La métagenèse est le stade ultime de transformation. Le kérogène acquiert une structure hautement aromatique et ne produit plus que du méthane, de l'azote et du sulfure de dihydrogène. La structure du solide résiduel est alors proche du graphite. Ces transformations débutent lorsque la température atteint 160-180°C, vers 4500-5000 m de profondeur. 1 b) Migration vers les réservoirs 40 45 50 Une partie des composés générés lors de la catagenèse peut être expulsée de la roche mère sous l’effet de la pression croissante des effluents au sein de la roche, vers une roche poreuse et perméable contiguë : il s’agit de la migration primaire. La distance généralement parcourue durant cette étape est faible : de quelques centimètres à quelques mètres. Le pétrole expulsé entreprend ensuite une migration, appelée migration secondaire, durant laquelle la distance parcourue par les hydrocarbures peut atteindre plusieurs centaines de kilomètres. La migration s’achève si le pétrole rencontre une couche imperméable appelée roche couverture. L’accumulation ou le piégeage de pétrole dans la roche réservoir forme alors un gisement pétrolier. Dans le cas contraire, le pétrole peut atteindre la surface où il est biodégradé et "oxydé" en bitume. Lors de la migration secondaire, les vitesses de déplacement du pétrole sont extrêmement faibles de sorte que le régime est laminaire et que la loi de Darcy (1) peut s’appliquer. La loi de Darcy lie le débit volumique du fluide à la perméabilité intrinsèque du milieu poreux et à la différence de pression motrice entre l’entrée et la sortie du milieu de migration. = × × ∆ ∗ (1) Où : 55 60 - Q est le débit volumique en m3/s - K, la perméabilité intrinsèque du milieu en m² - A, la section du milieu étudié en m² - η, viscosité dynamique en Pa.s - L, la longueur du milieu étudié en m - P*, la pression motrice du fluide en Pa : P* = P+ρgz, avec ρ la masse volumique du fluide en kg/m3. La perméabilité intrinsèque est une caractéristique physique du milieu qui représente la facilité qu’a un matériau à permettre le transfert d’un fluide au travers d’un réseau connecté. La loi de Darcy a été empiriquement mise en évidence en 1856 et les perméabilités intrinsèques peuvent 65 être mesurées par l’expérience schématisée sur la figure 1 qui est un perméamètre à charge constante. La couche de milieu poreux, d’épaisseur L, est placée dans la cuve inférieure. Le niveau d’eau dans la cuve haute est maintenu constant par une alimentation et un bac de débordement. L’écoulement du liquide dans le milieu poreux s’effectue du bas vers le haut. Le fluide est évacué par le même principe de débordement qui maintient le niveau d’eau constant 70 au-dessus du milieu poreux. Les niveaux d’eau amont et aval étant constants, la différence de 2 pression ∆P entre le bas et le haut du milieu poreux est aussi constante. L’écoulement dans le milieu poreux est produit par la différence de pression motrice ∆P* entre le bas et le haut : ∆ ∗ =∆ + × − = ∆ − Cette quantité est directement proportionnelle à la différence de hauteur H entre les niveaux 75 d’eau dans les deux tubes piézométriques, reliés respectivement à la base et au sommet du milieu poreux : ∆P*= ρgH Si H = 0, le fluide est en équilibre hydrostatique et le fluide ne coule pas à travers le milieu poreux. Alimentation à débit constant z H Evacuation du trop-plein z2 Débordement débit Q L z1 Milieu poreux Section A Figure 1 : Perméamètre à charge constante 80 La perméabilité intrinsèque de la plupart des roches a été mesurée ; elle s’échelonne de 10-22 à 10-12 m². Dans le cas du pétrole, il n’y a généralement pas qu’une seule phase fluide, mais un mélange de gaz, d’huile et d’eau. Chaque phase ayant une viscosité dynamique différente, les différentes phases progressent à une vitesse différente, entraînant ainsi une variation de 85 composition. 3 La loi de Darcy, intégrée dans des modèles globaux de bassins sédimentaires, participe à la compréhension de l’histoire du gisement, en particulier de son âge et de l’évolution de sa composition. 90 2) Réservoirs pétroliers a) Composition et diversité 95 Il existe une grande diversité dans la composition des pétroles, dont la nature s’échelonne des condensats, pétroles presque transparents de très faibles densités, aux bruts extra-lourds, opaques et plus denses que l’eau, mais il est possible néanmoins de dégager de grandes tendances. De façon générale, un pétrole est constitué de deux familles de composés : les hydrocarbures et les composés dits polaires. 100 Les hydrocarbures se subdivisent en deux classes : les hydrocarbures dits saturés ou aliphatiques comprenant les alcanes linéaires et ramifiés ainsi que les cycloalcanes, et les hydrocarbures aromatiques incluant les composés purement aromatiques et les cycles soufrés, et dans une moindre mesure les cycles azotés (figure 2). Les composés dits polaires sont des macromolécules constituées de structures polycycliques hétéroatomiques (N, S, O) dont les masses molaires peuvent atteindre 10 000 g/mol. 105 D’un point de vue économique, la classe de composés la plus intéressante est constituée des hydrocarbures dits saturés, mais leur proportion est très variable selon l’origine du pétrole et les transformations chimiques subies. Ils peuvent atteindre 80% en masse dans les condensats et seulement 40% dans les huiles dégradées (figure 3). b) Evolution thermique des pétroles dans les réservoirs géologiques : modélisation 110 cinétique Le pétrole, une fois piégé dans sa roche-réservoir, subit un craquage thermique dit secondaire du fait des températures qui règnent dans les réservoirs (jusqu’à 200°C) et des temps de résidence de plusieurs millions d’années. 115 4 120 125 130 135 Figure 2 : Exemples d’hydrocarbures contenus dans les pétroles HC AROMATIQUES 80 20 60 40 HUILES BRUTES NORMALES 140 HUILES LOURDES DEGRADEES A 40 60 contours isofrequence 80 20 80 HC SATURES 145 60 40 20 COMPOSES NSO RESINES +ASPHALTENES Figure 3 : Diagramme ternaire montrant la composition massique globale de 636 huiles 5 Les mécanismes de craquage thermique des hydrocarbures sont des mécanismes radicalaires en chaîne composés d’actes élémentaires dont les principaux types sont : les amorçages, les 150 transferts d’hydrogène, les décompositions par β-scission, les additions et les terminaisons. A chacun de ces actes sont associés un facteur exponentiel et une énergie d’activation, qui sont des paramètres fondamentaux tabulés. A titre d’exemple, la figure 4 présente une partie du mécanisme primaire de craquage du n- pentane. Il s’agit d’un mécanisme partiel car, pour chaque type de processus, toutes les 155 possibilités n’ont pas été envisagées, et c’est un mécanisme primaire car la seule molécule qui réagit est le réactif initial. Amorçage k1 + .. . Transfert d’hydrogène . k2 . + + 160 Décomposition par β-scission . . k3 + Transfert d’hydrogène . . k4 + + 165 Terminaison . . + k5 C10 H 22 Figure 4 : Mécanisme primaire partiel de craquage thermique du n-pentane 170 Le mécanisme étant un mécanisme en chaîne longue, la stœchiométrie de la réaction se résume à : nC5H12 → C2H6 + C3H6 6 Pour un mécanisme aussi simple que celui décrit sur la figure 4, il est possible de déterminer la loi de vitesse par application de l’AEQS (Approximation des Etats Quasi-Stationnaires). En tenant compte du fait que la longueur de chaîne est importante, on obtient la loi de vitesse de 175 disparition du pentane suivante (2) : = × ×[ ! ] # (2) Le craquage thermique est donc d’ordre ½. Ceci est valable tant que la réaction reste primaire, mais très vite des réactions secondaires viennent compliquer le mécanisme. La figure 5 donne l’exemple d’une boucle de propagation secondaire. L’addition est une réaction secondaire car 180 elle fait intervenir comme molécule réactive, non pas le réactif initial, mais un produit des réactions primaires, à savoir un alcène. . Addition . k6 + Transfert d’hydrogène . . + k7 + Figure 5 : Boucle de propagation secondaire dans le cas 185 du craquage thermique du n-pentane Il faut noter que la boucle de propagation secondaire est beaucoup plus rapide que la boucle de propagation primaire, ce qui explique que les alcènes sont absents des pétroles. On conçoit aisément que si on veut écrire un mécanisme, sinon « exhaustif », du moins le plus complet 190 possible, le recours à une programmation informatique est judicieux. Par ailleurs, la recherche 7 de la loi de vitesse « à la main », par application de l’AEQS, n’est plus possible dès que le mécanisme comporte plus d’une dizaine de processus élémentaires. On a alors recours à des méthodes numériques de calcul qui permettent de calculer pas à pas l’évolution des différentes concentrations avec le temps. 195 Ce type d’étude permet, entre autres, de comparer la réactivité des composés dans les conditions des réservoirs géologiques. A titre d’exemple, on peut comparer la réactivité d’un cycloalcane, le méthylcyclohexane, et d’un alkylbenzène à chaîne longue, le décylbenzène. Le mécanisme de craquage du décylbenzène comporte environ 1000 actes élémentaires, et celui du méthylcyclohexane, environ 1200. Ce ne sont pas de mécanismes exhaustifs, seuls les actes 200 élémentaires importants ont été pris en compte. Une comparaison très rapide de la stabilité des composés consiste à tracer à iso-temps de réaction, l’évolution de la conversion en fonction de la température. Au vu de la figure 6, il apparaît clairement que le décylbenzène est plus réactif que le méthylcyclohexane, et donc que la probabilité d’en trouver dans un pétrole est plus faible que la probabilité de trouver le méthylcyclohexane, ce que confirme d’ailleurs les observations de terrain. 1 0.9 0.8 0.7 Conversion X 205 0.6 0.5 decylbenzene methylcyclohexane 0.4 0.3 0.2 0.1 0 300 350 400 450 500 550 Temperature (°C) Figure 6 : Evolution de la conversion à iso-temps de réaction, en fonction de la température 8 Alors que la cinétique de craquage thermique des alcanes est bien connue, celle des autres 210 familles d’hydrocarbures l’est beaucoup moins. Il faut pouvoir s’appuyer sur des données expérimentales de craquage pour construire le mécanisme. Or, les réactions de craquage se déroulant à des températures de l'ordre de 100-200°C durant plusieurs centaines de millions d'années dans le milieu naturel, aucune description phénoménologique à notre échelle n’est permise. Les réactions de craquage sont alors reproduites au laboratoire à des températures 215 supérieures aux températures naturelles, typiquement de 300 à 500°C, par le biais de techniques de pyrolyse ce qui permet d'accélérer les phénomènes. Les pressions naturelles (plusieurs dizaines de MPa), en revanche, sont accessibles expérimentalement. A partir de ces données, le mécanisme radicalaire avec les paramètres cinétiques associés peut être construit. L’ensemble « actes élémentaires/paramètres cinétiques » constitue un modèle cinétique. Les paramètres 220 cinétiques des actes élémentaires peuvent être considérés comme constants sur des intervalles de température de l’ordre de 200°C. Ainsi, un modèle cinétique construit à partir de données expérimentales obtenues au laboratoire peut être simulé aux températures géologiques, ce qui permet de prévoir, par exemple, la composition d’un gisement de même origine qu’un gisement voisin, mais plus profondément enfoui, et ainsi d’évaluer son potentiel économique. 225 Différentes techniques de pyrolyse sont utilisées pour réaliser des pyrolyses à haute pression, la plus adaptée étant celle en milieu confiné. Le réacteur utilisé est une capsule d’or pur de 5 mm de diamètre et environ 5 cm de longueur (figure 7). 230 Figure 7: Réacteurs en or avant remplissage. Une pression externe est appliquée sur le réacteur dans lequel est placé le réactif, dans une 235 gamme allant de 30 à 150 MPa, pressions analogues à celles mesurées dans les bassins sédimentaires. La pression est parfaitement transmise à l’intérieur du réacteur grâce à la malléabilité de l’or et ainsi le confinement de l’hydrocarbure est assuré. Du fait de la pression imposée, le volume mort du réacteur est au départ réduit à son minimum. Par ce type de 9 pyrolyse, la pression des effluents est contrôlée. L’or a également été choisi pour son inertie 240 chimique, sa conductivité thermique élevée et sa faible perméabilité à l'hydrogène. La pyrolyse est réalisée dans des autoclaves supportant de hautes pressions dont la totalité est placée dans un four. Un thermocouple, situé dans l’enceinte même de l’autoclave, est en contact direct avec les capsules. La pression est générée par une pompe hydraulique et transmise à l’autoclave par un mélange eau-huile qui circule dans une ligne hydrostatique connectée à chaque autoclave 245 par un système de vannes. La température est contrôlée par des régulateurs reliés au thermocouple de chaque four (figure 8). La capsule en or est donc un réacteur isotherme et isobare, mais non isochore. MELANGE EAU-HUILE RESERVOIR DE FLUIDE SOUS PRESSION MANOMETRE 250 VANNE DE PRESSION AIR POMPE HYDRAULIQUE EAU+HUILE SOUS PRESSION FOUR AUTOCLAVE CAPSULE EN OR + ECHANTILLON 255 STATION DE CONTROLE ET D'ACQUISITION THERMOCOUPLES REGULATEUR DE TEMPERATURE 260 Figure 8 : Schéma complet du système de pyrolyse. Concernant les techniques analytiques, les produits sont, respectivement, caractérisés et quantifiés par chromatographie en phase gazeuse (GC), couplée à un spectromètre de masse (MS) et à un détecteur à ionisation de flamme (FID). Pour pouvoir construire un modèle cinétique, il est nécessaire de déterminer la composition des produits pour des durées de 265 pyrolyse et des températures variables. 10 3) Exploitation du pétrole a) Récupération du pétrole L’extraction du pétrole d’un réservoir se subdivise en plusieurs phases. La première est dite de 270 « récupération primaire ». La pression dans le réservoir étant de plusieurs dizaines de MPa, au début de la vie du puits, le pétrole atteint spontanément la surface, une fois le puits en place. De cette manière, entre 5 et 40% du pétrole en place peut être récupéré. Au-delà de cette phase, le puits ne produit plus suffisamment, et de ce fait, il est nécessaire de réaugmenter la pression de fond pour continuer l’exploitation. Il s’agit de la « récupération secondaire ». b) Distillation 275 La distillation est une technique séparative de constituants formant un mélange homogène. Lorsque ce mélange est porté à l’état d’équilibre liquide-vapeur, les compositions des deux phases en équilibre sont différentes (sauf cas particuliers tels que l’azéotropie par exemple). La phase vapeur est plus riche en constituant le plus volatil que le mélange homogène initial, à la 280 différence de la phase liquide au sein de laquelle la concentration du constituant le moins volatil a augmenté : les constituants se répartissent donc différemment entre les phases liquide et vapeur. Ce phénomène de partage, induit par la différence de volatilité entre les deux constituants, est donc mis à contribution pour séparer les constituants d'un mélange lors d’une distillation. Dans l’industrie, les opérations de distillation ont lieu dans des colonnes à distiller 285 pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres. Dans le cas du pétrole qui comprend plusieurs milliers de constituants, il n’est pas possible de séparer individuellement ces constituants, même en utilisant une colonne très haute. C’est pourquoi une distillation fractionnée est réalisée et conduit à des coupes pétrolières contenant des mélanges de constituants dont les températures d’ébullition sont comprises dans des 290 intervalles définis : - les constituants les plus légers sont gazeux à température et pression ordinaires (C1-C4), ils sont le plus généralement utilisés comme gaz combustibles (méthane, éthane, propane, butane, ...) et comme matières premières pour la pétrochimie. 295 les coupes C5-C6 (ébullition 20-60°C), éther de pétrole, et C6-C7 (ébullition 60-100°C), naphta léger (mélange d’alcanes), principal constituant des essences, ou white-spirit, sont essentiellement utilisées comme solvants. 11 - la coupe C6-C11 (ébullition 60-200°C), appelée naphta, constitue l’essence, base de la fabrication des carburants, et la matière première soumise au vapocraquage pour la pétrochimie. 300 - la fraction C11-C16 (ébullition 180-280°C), appelée kérosène, est principalement utilisée comme carburant dans les turboréacteurs et les moteurs Diesel et comme combustible (fioul léger) pour le chauffage domestique. - la fraction supérieure à C18 (ébullition 350°C) constitue le résidu atmosphérique et est utilisée comme combustible (fioul lourd) pour le chauffage industriel (centrales 305 thermiques). Soumise à une distillation sous pression réduite, elle fournit des huiles lubrifiantes légères (C18-C25, ébullition 300-400°C) et lourdes (C26-C36, ébullition 400500°C). Les résidus de cette distillation sous vide sont les asphaltes. La colonne est constituée d’une succession de plateaux conçus de sorte à conduire à bien mélanger, sur chaque plateau, les phases liquide et vapeur (figure 9), et, dans le meilleur des 310 cas, atteindre l’équilibre thermodynamique : le liquide stagne sur un plateau perforé, seul le trop-plein se déversant sur le plateau du bas et la vapeur, lors de son ascension est contrainte, du fait de la présence d’un clapet de transiter par le liquide. Dans cette configuration, les transferts entre le liquide et la vapeur sont optimaux. Typiquement, une colonne à distiller le pétrole sous pression atmosphérique comporte de 30 à 50 plateaux. 315 320 Figure 9 : Schéma d’un plateau de colonne à distiller le pétrole. 12 GLOSSAIRE 325 Autoclave : récipient à parois épaisses et à fermeture hermétique conçu pour réaliser sous haute pression des réactions Bassin sédimentaire : lieu de dépôt et d’accumulation des sédiments Bitume : résidu de gisements de pétrole, parvenus à la surface terrestre, dont les hydrocarbures 330 les plus légers se sont évaporés et les hydrocarbures les plus lourds ont été oxydés Chromatographie en phase gazeuse : technique de séparation de molécules contenues dans un mélange, molécules en phase gazeuse ou facilement thermovaporisables Détecteur à ionisation de flamme : détecteur qui, placé à la sortie d’une colonne chromatographique, permet la quantification des molécules carbonées ; le principe en est le 335 suivant : une tension de 100 V environ, est maintenue entre la buse d’une flamme H2/O2 et une électrode entourant cette dernière. Lorsque les molécules traversent la flamme, elles sont ionisées ce qui provoque, entre les électrodes, un courant électrique qui est proportionnel au nombre de molécules traversant la flamme. Glucide : classe de molécules organiques contenant un groupement carbonyle et plusieurs 340 groupements hydroxyles ; il s’agit d’un des principaux intermédiaires biologiques de stockage et de consommation d'énergie Huile : fraction du pétrole qui est liquide aux pression et température ambiantes Lignine : macromolécule qui est un des principaux constituants du bois Lipide : composant fondamental de la matière vivante, constitué d'acides gras éventuellement 345 estérifiés, faisant partie des structures cellulaires et jouant un rôle énergétique Protide : ensemble de la matière organique composée d’acides aminés Sédiment : Dépôt meuble laissé par les eaux, le vent ou la glace Spectromètre de masse : détecteur permettant d’identifier les structures des molécules ; la molécule est ionisée par bombardement électronique et se fragmente selon un mode qui lui est 350 propre ; les fragments sont ensuite déviés par un champ magnétique, séparés selon leur rapport masse sur charge m/z et détectés. 13 CLE DE LECTURE DES DIAGRAMMES DE COMPOSITION TERNAIRE 355 14
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