Association suisse du journalisme scientifique ASJS/SKWJ/SASJ

 Association suisse du journalisme scientifique ASJS/SKWJ/SASJ Rapport du président Période: mai 2013-­‐ mai 2014 Chers collègues, Depuis l'Assemblée générale, en juin 2013, les douze derniers mois ont été richement remplis pour notre Association. Et ce n'est pas terminé, puisqu'un moment phare" de l'ASJS est à venir, avec la Fête de nos 40 ans d'existence. Durant l'années écoulée, votre comité s'est réuni à quatre reprises physiquement, et a tenus d'innombrables échanges par emails. Il a, pour plusieurs projets, été grandement aidé par des membres de l'ASJS. La désormais hebdomadaire newsletter a été envoyée à 44 reprises par votre président. Ce vecteur a montré son utilité pour diffuser aux membres de l'ASJS diverses informations de toute sortes liées au journalisme scientifique; il va être maintenu voire peut-­‐être développé dès cet automne 2014. L'autre outil de communication, notre "Bulletin" a été édité à trois reprises, depuis juin 2013 uniquement de manière numérique et envoyé aux membres par le canal email habituel. Ce changement n'a suscité aucune remarque, ce qui nous permet de conclure, outre le fait qu'il permet d'économiser bien quelques milliers de francs en impression et frais d'envoi, qu'il fut positif. Le bulletin permet de prolonger efficacement les discussions entamées à d'autres occasions, et la participation des membres pour des réactions et points de vue personnels a été excellente, ce qui ne fait qu'enrichir le débat. Merci à tous ceux qui ont pris la plume. Néanmoins, comme vous le savez, l'ASJS dispose désormais d'un fonds pour financer la rédaction d'articles d'approfondissement sur le journalisme scientifique, écrits donc contre rémunération par des membres de l'ASJS. A notre grand regret, ce fond n'a pas été sollicité durant l'année écoulée. Je ne peux donc ici que vous engager à faire de nouvelles propositions d'articles de fond pour le bulletin, et vous adresser le cas échéant au rédacteur en chef [email protected], que je félicite et remercie pour son travail. Diverses manifestations ont jalonné la vie de notre association, avec évidemment deux points forts: 1. Le voyage de presse organisé pour nos collègues européens (membres de EUSJA et de l'Association française des journalistes scientifiques de la presse d'information AJSPI) dans des institutions zurichoises et tessinoises de recherches, mais surtout dans le nouveau tunnel de base du Gothard. Ce périple fut un succès à différents niveaux: quelque 60 candidatures de 15 pays nous sont parvenues, pour seulement 40 places; le programme était de haute valeur; il s'est déroulé sans anicroche, à la grande satisfaction des participants; surtout, le fait de pouvoir participer à un "field test" dans le tunnel a incontestablement montré qu'il faut ce genre d'événement exceptionnel dans une actualité très présente pour intéresser les médias de qualité à ce type de voyage de presse. Notre association y a aussi beaucoup gagné puisque dix de nos membres ont pu participer à la visite du Gothard, et nouer des contacts avec des collègues européens; de plus, financièrement -­‐ et sans que ce fut à l'origine un objectif en soi -­‐ l'organisation de ce voyage, avec l'aide et le soutien de nombreux donateurs, a permis de dégager un petit montant positif au bénéfice de l'ASJS. Une somme qui sera évidemment réinvestie dans l'organisation de manifestations/colloques/visites pour nos membres. Pour plus de détails sur ce voyage et sur les articles de presse de nos collègues européens publiés dans leurs médias respectifs, je vous renvoie à notre site internet et, dans le bulletin, au rapport de Christian Bernhart, qui a organisé la logistique et le contenu du programme de ce voyage. Qu'il en soit ici très chaleureusement remercié. Vu ce succès, en comité, nous avons aussi décider de renouveler de manière occasionnelle ce genre de voyage de presse européen, pour faire connaître notre association, maintenir des contacts avec nos collègues européens, et donner une image aussi détaillée que possible du journalisme scientifique et des recherches scientifiques en Suisse. 2. Voyage de l'ASJS au Brésil. Là aussi, succès total (selon plusieurs participants), puisque le périple dans quatre villes (Sao Paolo, Rio, Manaus, Natal) a donné l'occasion à 18 membres de visiter moult institutions de recherches publiques ou privées, qui entretiennent ou non des liens avec des centres de recherches suisses. Grâce aux soutiens financiers externes, nous avons pu faire baisser le prix de participation à 3000 CHF tous frais compris, et même 750 CHF de moins pour les 5 membres qui ont bénéficié d'une bourse idoine du Fonds national suisse. Un immense merci à Beat Gerber, grand connaisseur du Brésil et la cheville ouvrière de ce voyage, dont vous pouvez lire une description dans le dernier bulletin et dont vous verrez un diaporama d'images lors de la Fête des 40 ans de l'ASJS. Merci aussi à Beate Kittl pour son aide dans l'organisation. Un autre rendez-­‐vous important fut le"Séminaire-­‐Santé", en novembre, dont le programme a été établi par Beate Kittl et Felix Straumann, que je remercie sincèrement. Le thème "Conflits d'intérêt entre les médecins et les sociétés pharmaceutiques" a attiré une cinquantaine de personnes. Le débat qui a clos la journée, avec la présence de Thomas Cueni, secrétaire général d'Interpharma, a montré que malgré moult évolutions positives dans ce domaine, tous les problèmes ne sont pas réglés. Cet événement a été organisé pour la dernière fois en collaboration avec Interpharma. L'an dernier, lors de l'AG 2013, il avait en effet été décidé d'élargir le cercle des soutiens financiers à l'organisation de cet événement; Interpharma a choisi de ne pas en faire partie. L'organe faîtier des pharmas suisses a par contre décidé de mettre sur pied, en collaboration avec l'Académie suisse des sciences médicales ASSM et la Swiss Clinical Trial Organisation SCTO un séminaire similaire destiné aux journalistes scientifiques, en invitant notamment tous ceux de l'ASJS. Ce colloque a malheureusement été agendé le lendemain de notre traditionnel Séminaire-­‐SNF 2014, placé comme chaque année à mi-­‐mai. Cela a causé une certaine confusion dommageable aux deux événements; des mesures seront prises pour éviter cette collusion pour l'année 2015. En effet, seule une petite trentaine de personne étaient présents au Séminaire-­‐FNS, le 21 mai 2014, sur le thème: "Financement de la recherche: follow the money". Une thématique, élaborée par Natalie Bougeard et Pascal Biber -­‐ que je remercie vivement -­‐ qui ne pouvait mieux tomber, après le vote du 9 février 2014 qui a eu des conséquences pour la place scientifique suisse, et juste après la révélation par la WochenZeitung du rôle pourtant minimisé jadis de Nestlé dans la nomination de la chaire éponyme à l'EPFL. Avec notamment la présence d'Eric Merk, responsable du fundraising à l'EPFL, les discussions furent très intéressantes. Et ont à nouveau donné des indices aux participants sur les pistes à suivre pour obtenir une bonne histoire à raconter dans les médias. A chaque fois, lors des ces manifestations, parce que des participants des deux régions linguistiques sont présents, se pose la question de la langue de discussion, respectivement de la nécessité d'une traduction simultanée. L'analyse des besoins est difficile, et le comité a convenu de les évaluer au cas par cas. Une solution possible reste toutefois toujours l'anglais, ce qui incite aussi à inviter des intervenants de pays anglophones -­‐ c'est parfois un plus en terme de qualité des débats. A suivre donc. Comme vous le savez, l'AG 2013 a décidé de définir une nouvelle formule pour l'organisation du Séminaire-­‐santé dès cette année 2014, avec notamment divers sponsors. Sur ce plan, les travaux avancent bien, notamment grâce aux impulsions de Felix Straumann et Kurt Bodenmüller, qui ont rédigé un "booklet" pour la recherche de sponsors. Le comité a d'ores et déjà pu réunir des promesses de soutien à hauteur de 27500 CHF par an pour trois ans de la part de cinq sponsors (Fondation de famille Sandoz, Fondation Louis Jeantet de médecine, vips Vereinigung Pharmafirmen in der Schweiz, Helsana et Krebsliga/SAKK). Cela permet de mettre sur pied un séminaire au format identique à celui que nous avons connu jusqu'ici. Nous avions aussi décidé d'en confier l'organisation logistique à un membre de l'ASJS; le processus de choix est en cours. Au final, mais si l'incertitude a accompagné le lancement de ce nouveau projet, le comité est heureux, peu de temps plus tard, de voir que le réaliser est possible dans le format le plus le plus généreux. Cela nous incite à croire que cette initiative est juste, intéressante et qu'elle saura vous attirer aussi. Dans un mode plus traditionnel, nous avons aussi coorganisé en août 2013 avec ProClim-­‐ et l'IPCC Working Group un workshop "The path to the IPCC Fifth Assessment Report IPCC Climate Change 2013", sur les coulisses de la conception dudit document. Cette matinée d'information a attiré une quarantaine de journalistes, dont une dizaine ne faisaient pas partie de l'ASJS -­‐ l'intérêt pour notre association était de pouvoir les recontacter à la suite de l'événement. Cette participation soutenue a montré l'intérêt de cette rencontre. Toutefois, afin de ne pas s'éloigner trop de sa ligne de conduite en terme d'indépendance, le comité de l'ASJS a décidé de ne réitérer ce genre de manifestation que lorsque son utilité est clairement avérée (comme c'était le cas ici), et pour autant que les investissements en temps nécessaires du côté du comité de l'ASJS soit limités. Dans ses tâches habituelles, le comité a aussi évalué quatre demandes au Fonds de recherches. Il a accordé du subside de 4000 CHF à Florian Fisch et Odette Frey, pour leur projet de livre, sur le "consensus scientifique" pour le premier, et „Vergiftete Ernte - ein
Wissenschaftsthriller" pour la seconde. Il a par contre dû refuser deux projets de
formation en journalisme scientifique que n'entraient pas dans les critères du fonds. Entre autres activités, le comité en entier ou ses membres ont enfin: -­‐ répondu à deux sollicitations demandant pourquoi les sciences humaines et sociales n'étaient pas davantage représentées ou mise au centre d'activité, en arguant que l'ASJS avait pour volonté de ce centrer en priorité sur le journalisme scientifique lié aux sciences naturelles, techniques et médicales; -­‐ clarifié la question de la vente des adresses des membres, et de la permission de communiquer les adresses des nouveaux membres, ceci en modifiant les statuts de l'ASJS; -­‐ entamé une collaboration avec l'AJSPI française, en invitant 6 de ses journalistes au voyage dans le Gothard, et établi des contacts plus étroits en vue de collaboration avec la WPK allemande; -­‐ entamé des réflexions préliminaires pour une refonte du site web et pour établir une présence de l'ASJS sur les réseaux sociaux, un projet que Christophe Ungar est chargé de mener à bien, ce pour quoi je le remercie; -­‐ délégué à Rosmarie Waldner -­‐ merci à elle -­‐ la participation à l'Assemblée générale de l'EUSJA à Vienne, une réunion qui fut houleuse et où fut remise en discussion profonde l'avenir de notre institution faîtière européenne. Comme vous le remarquez, la santé de l'ASJS est excellente, à plusieurs niveaux. Notre trésorerie, minutieusement tenue par Fabio Bergamin -­‐ grand merci à lui aussi -­‐, affiche des comptes au beau fixe. Les annonceurs (manifestations, offres d'emploi, etc.) nous ont contacté largement au-­‐delà de nos prévisions, ce qui démontrent l'intérêt qu'ils portent à l'ASJS comme sérieux et efficace vecteur de diffusion de leurs informations. Le nombre de membres est en légère augmentation. Nos activités ont été de qualité. Y participent à chaque fois des membres différents. Et surtout, les discussions y sont animées et riches, ce qui me réjouit personnellement. L'an dernier, nous avons eue, lors de l'AG, une discussion animée sur les frontières de moins en moins nettes entre le journalisme scientifique indépendant et la communication scientifique. Cette discussion a également lieu au niveau européen, voire mondiale, comme l'ont montré les débats lors de la Conférence mondiale des journalistes scientifiques à Helsinki, fin juin 2013 -­‐ vous en retrouverez une présentation dans notre dernier bulletin de 2013. Evidemment, même si l'on peut encore -­‐ en comparaison internationale -­‐ se réjouir d'avoir en Suisse un journalisme scientifique de qualité, il n'existe aucune assurance que la situation ne se dégrade pas concernant ce domaine encore souvent considéré comme "nice to have". Et du côté des journalistes freelance, les collaborations de journalisme avec les médias sont effectivement moins nombreuses et moins bien rémunérées, tandis que la place de la communication institutionnelle prend de plus en plus de place. L'idée n'est pas de refaire, ici, les débats qui ont émaillés avec beaucoup de richesse de points de vue nos précédents bulletins. Mais, à nouveau, je souhaite que ceux-­‐ci servent aussi, voire surtout, à montrer que maintenir une journalisme scientifique indépendant, critique, et de qualité dans les médias suisses est plus que jamais nécessaire et justifié. Et que même des journalistes ne couvrant pas uniquement la science peuvent tirer profit des activités de l'ASJS et celles, de formation continue et de reportage, qu'elle relaie, ainsi qui du réseau de collègues de scientifiques que notre association entretien. Avec mes collègues du comité, nous nous y engageons, particulièrement en cette année de 40e anniversaire de l'ASJS. Olivier Dessibourg, président de l'ASJS, La Conversion, 3 juin 2014