Les vraies affaires de qui?

BULL’INFO
« Plus qu’une revue de presse!... »
de la Coalition solidarité santé
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Édition du 9 mars 2014
Les vraies affaires de qui?...
Chronique
J’ouvre la télé pour écouter les nouvelles. Il y avait trois médecins sur une même estrade
pour lancer une campagne électorale. Trois médecins, c’est pas rien. Là, on va entendre
parler de la santé, ça va être une campagne sur la santé, que je me suis dit dans ma tête.
Je monte le volume et les voici qui parlent … d’économie! Trois médecins sur la même
estrade qui se disent préoccupés d’économie… Peut-être que la semaine prochaine, on
aura droit à trois vendeurs d’autos usagées qui viendront nous parler de santé, qui sait…
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Quand même amusant, vous ne trouvez pas?... Faut dire qu’il y en a des raisons pour que trois docteurs se lancent en
politique en parlant d’économie, plutôt que de santé. Voyons une courte bio de chacun, en commençant par le plus
jeune, politiquement parlant.
Gaétan Barrette : président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec depuis novembre 2006; radiologiste
au salaire moyen de 527 000$ par année, et même plus ; ne voyait pas de problème à l’incorporation des médecins, leur
permettant de payer moins d’impôts; était candidat de la CAQ en 2012; s’est fait offrir le poste de PDG du CHUM mais il
semble que ce n’était pas assez rémunérateur pour qu’il accepte; se dit en total accord avec le programme du PLQ (« Un
vrai libéral : pour le Canada et pour l’emploi! », a dit de lui son chef, Philippe Couillard, en le présentant);
Yves Bolduc : a été ministre de la santé du gouvernement Charest; successeur de Philippe Couillard; le chantre de la
méthode Toyota (aussi connue sous les noms de LEAN, Optimisation des services) : toutes ces méthodes de gestion ont
été empruntées au secteur de production privé industriel, où l’augmentation de la production et du rythme de
production ont causé une détérioration des conditions de travail, une augmentation du stress, des accidents de travail,
des problèmes de santé mentale au travail, et même des suicides du personnel; malgré le fait que la même chose est en
train de se passer dans le secteur public, selon le Dr Bolduc, on peut faire encore mieux (comprendre : on peut encore
augmenter la cadence et la quantité, au détriment de la qualité); son gouvernement a mis sur pied en 2012 le Groupe
d’experts sur le financement par activité (aujourd’hui appelé « financement axé sur les patients »);
Philippe Couillard : celui qui a réalisé en 2004 les fusions d’établissements (CLSC, CHSLD et CH) et fait modifier les lois
pour favoriser la sous-traitance et la privatisation; celui qui a fait la loi 33 permettant que des chirurgies soient
exécutées au privé; il a démissionné, non sans s’être négocié, alors qu’il était encore en poste, une porte de sortie dans
une compagnie faisant des affaires en santé (c’est sûrement la raison pour laquelle il répète qu’il ne veut pas regarder
dans le passé du PLQ, mais dans le présent et vers l’avenir) ; à la même époque, il plaidait publiquement pour plus de
privé en santé; comme chef du PLQ, en lançant sa campagne, cette semaine, il s’est positionné pour l’économie, pour
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l’emploi et « pour un financement axé sur les patients » (sic)… exactement le mode de financement que le ministre
Marceau a dit vouloir imposer au réseau de la santé lors du dépôt de son budget le 20 février dernier. Quand on dit
qu’en santé, depuis plusieurs décennies, PQ ou PLQ, c’est bonnet-blanc, blanc-bonnet!
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Certains diront qu’avec le PQ et le Dr Hébert, c’est moins pire. Je regrette de vous décevoir: avec l’imposition du
financement par activité, qu’ils appellent « axé sur les patients », le processus de sous-traitance et de privatisation va
s’étendre plus largement encore grâce à l’assurance autonomie. L’État paiera, dans la mesure de ses moyens, une
multitude de prestataires (« Il y en aura pour tout le monde », répétait le ministre en commission parlementaire à
l’automne). D’ailleurs, le ministre ne cesse de dire qu’avec ce nouveau fonctionnement, le patient ne sera plus vu
comme une dépense mais plutôt comme un revenu! Et vous qui croyiez que le patient était un malade qu’on devait
soigner!... Tut-tut-tut, que vous n’y connaissez rien! Le patient sera un revenu qu’on va pouvoir « casher »! Et plus il sera
revenu souvent se faire soigner, plus il sera d’un grand revenu pour les prestataires (sans jeu de mots!). Sur-soignera-ton des patients légers qu’on reverra plusieurs fois ($$$) au détriment de cas plus lourds qui ne rapporteront pas
assez?...
Mais je m’en voudrais de passer sous silence ce que le bon Dr Hébert déclarait récemment.
D’abord, à Paul Arcand le 30 janvier dernier, en parlant du système public de SSS : «On a quand même une entreprise de
32 G$ avec plus de 400 succursales dans tout le Québec, c’est une entreprise extrêmement importante, l’une des plus
importante au Québec!... »
Puis, dans l’Estrie, le 24 février dernier : « Le créneau ACCORD SAGE-Innovation, par le concours de sa nouvelle directrice,
Mme Chantal Michel, permettra la création d'entreprises innovantes autour des personnes aînées, c'est-à-dire dans le
secteur de l'économie grise. Il y a toute une filière économique à créer autour des personnes aînées, que ce soit des
produits pharmaceutiques, des services, du transport, du développement immobilier, etc. »
Voyez-vous mieux les raisons pour lesquelles ces docteurs se lancent en politique?... Pour s’assurer que rien ne puisse
empêcher qu’on y fasse de « vraies affaires ».
D’ailleurs, avec l’annonce officielle aujourd’hui de la candidature de Pierre-Karl Péladeau dans St-Jérôme, on ne se
demandera pas longtemps pour les affaires de qui, le PQ et le PLQ, travaillent!
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Un petit clip m’est passé sous le nez il y a quelques jours et me turlupine depuis : « Démocratie : histoire d'un
malentendu »… Des constats historiques qui m’ont questionné drôlement en ces moments de grande démocratie
électorale québécoise…
Je vous laisse l’écouter pendant que je retourne à mes « vraies affaires »!...
Jacques Benoit
Coordonnateur
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À ne pas manquer!
Assemblée publique
12 mars 2014, à 19h00, Centre St-Pierre, 1212 Panet, Montréal
19h à 20h
Panel-conférence
David Levine - Johanne Archambault - André-Pierre Contandriopoulos - René Lachapelle
20h à 21h30
Interventions-échanges avec l’auditoire
Animation
Lorraine Guay
Entrée libre / Web-diffusion en direct : 99media.org/live
ASSEMBLÉE PUBLIQUE SUR LES 10 ANS DES CSSS, 12 MARS 2014, ANIMÉE PAR LORRAINE GUAY. PANÉLISTES INVITÉS:
 DAVID LEVINE, ex PDG de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal;
 JOHANNE ARCHAMBAULT, ex responsable de l'Observatoire québécois sur les réseaux locaux de services;
 ANDRÉ-PIERRE CONTANDRIOPOULOS, professeur et chercheur à l'Université de Montréal;
 RENÉ LACHAPELLE, ex organisateur communautaire du réseau et chercheur associé à l'UQO.
Dans les années soixante, le Québec a décidé de se doter d’un réseau public de santé et de services sociaux. Mais ce
n’est qu’au début des années soixante-dix qu’une vision plus précise s'est dessinée et que s'est déployé le réseau avec
ses différentes institutions et mandats. Ce déploiement du réseau prendra plus de 20 ans…
http://www.cssante.com/node/472
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Élections 2014 :
QUELS ENJEUX POUR 2014 ? - Avec la rentrée parlementaire à Québec, les partis s’affrontent sur beaucoup de sujets et
veulent nous vendre chacun leur vision de la société. Mais ce qui est vraiment en jeu pour nous est peut-être bien
différent de ce qu’ils veulent laisser paraître. Nous vous invitons à profiter de cette occasion de débats et de fébrilité
électorale pour discuter avec vos membres, vos participantes et participants, vos familles et ami-e-s, voisinage et
quartier… http://www.cssante.com/node/468
ÉLECTIONS PROVINCIALES 2014 - Petit guide pour mieux comprendre l'impact de la politique provinciale dans nos vies
http://www.mepacq.qc.ca/wp-content/uploads/2014/03/Guide-provincial-2014.pdf
LE BEAT POLITIQUE – GAÉTAN BARRETTE (« C’est pas parce qu’on rit que c’est drôle! »)…
http://blogues.journaldemontreal.com/humour/rions-un-peu/le-beat-politique-gaetan-barrette-2/
ÉLECTIONS PROVINCIALES AU QUÉBEC : LES ATTENTES SONT GRANDES EN OUTAOUAIS - Tandis que les partis
politiques provinciaux installent leurs affiches et préparent leurs autobus électoraux au Québec, des groupes d'intérêt
de l'Outaouais, eux, préparent leurs listes de demandes… http://ici.radio-canada.ca/regions/ottawa/2014/03/05/002outaouais-elections-2014-attentes.shtml
MAROIS VOYAIT BARRETTE À LA TÊTE DU CHUM - Le candidat libéral et ex-président de la Fédération des médecins
spécialistes du Québec (FMSQ), le Dr Gaétan Barrette, affirme que la première ministre Pauline Marois lui a offert le
poste de directeur général du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM) il y a deux semaines à peine…
http://www.lapresse.ca/actualites/politique/politique-quebecoise/201403/03/01-4744339-marois-voyait-barrette-a-latete-du-chum.php
LE PQ S’ÉCRASE ET ÉCRASE - LÉO-PAUL LAUZON - La vraie nature du Parti québécois. Ceux qui pensent encore vraiment
que le Parti québécois est un parti politique de centre-gauche et même de gauche sont naïfs et ne connaissent pas la
différence réelle entre la gauche et la droite. Elles sont aussi incapables de faire la différence entre socialistes et
néolibéraux ou capitalistes… http://blogues.journaldemontreal.com/lauzon/politique/le-pq-secrase-et-ecrase/
UNE FONCTION PUBLIQUE GELÉE SOUS LA CAQ - La Coalition avenir Québec (CAQ) veut geler le nombre de
fonctionnaires qu'emploie le gouvernement provincial, afin de donner un répit à la classe moyenne en abolissant la taxe
santé et la taxe scolaire… http://www.lapresse.ca/actualites/elections-quebec-2014/201403/06/01-4745119-unefonction-publique-gelee-sous-la-caq.php
Organisation des soins et services :
250 000 $ POUR UNE PREMIÈRE ÉQUIPE DE CONSULTATION INFIRMIÈRE DE PROXIMITÉ - La Fondation de l’Ordre des
infirmières et infirmiers du Québec est heureuse d’annoncer l’octroi de sa toute première subvention Pour mieux
soigner au CSSS du Nord de Lanaudière. Cette subvention, d’une valeur de 250 000 $, servira à financer la mise sur pied
de la première équipe de consultation infirmière de proximité au Québec…
http://www.fondationoiiq.org/fr/nouvelles/250-000-pour-une-premiere-equipe-de-consultation-infirmiere-deproximite
FERMER L’HÔTEL-DIEU EST-IL UNE BONNE IDÉE? - LE POSSIBLE CHANGEMENT DE VOCATION DE L’HÔPITAL
MONTRÉALAIS RÉCEMMENT RÉNOVÉ SOULÈVE DES INQUIÉTUDES - Lorsqu’on déambule dans la fourmilière qu’est
l’Hôtel-Dieu de Montréal, difficile d’imaginer ses corridors animés rendus vides, silencieux. Peuplés peut-être des seuls
fantômes des milliers de patients de soignants passés entre ses mûrs, dont ceux qui ont suivi les Soeurs hospitalières de
Saint-Joseph au milieu du XIXe siècle lorsqu’elles ont quitté le site original de l’hôpital fondé par Jeanne-Mance il y a
près de 375 ans. Déclaré bâtiment excédentaire par Québec dans la foulée de la construction du nouveau CHUM, est-ce
le destin qui guette l’établissement patrimonial, sis sur un terrain de grande valeur au pied du mont Royal ? (Voir à la fin
du Bull’info)
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LE POUVOIR POLITIQUE AUX MÉDECINS? - Depuis 2003, tous les ministres de la Santé du Québec étaient des
médecins - Faut-il être médecin pour prétendre au titre de ministre de la Santé au Québec ? Depuis Philippe Couillard,
en 2003, tous avaient en effet le diplôme. Nous assistons au plus long « règne » des médecins sur le ministère de la
Santé (MSSS) depuis l’avènement de l’assurance maladie publique. (Voir à la fin du Bull’Info)
2 M$ POUR L’AMÉLIORATION DES SERVICES AMBULANCIERS - Des investissements de l’ordre de 2 M$ seront bientôt
consentis pour la relocalisation du centre d’appels 911 liés au service ambulancier et la réalisation d’un centre de
formation pour les techniciens ambulanciers dans un pavillon de l’Institut universitaire en santé mentale de Québec…
http://www.quebechebdo.com/Actualites/2014-03-04/article-3633560/2-M$-pour-l%26rsquo%3Bamelioration-desservices-ambulanciers/1
EN CHSLD, LE SERVICE ALIMENTAIRE SERA GRANDEMENT BONIFIÉ ! - Le Centre de santé et de service sociaux de Lac-StJean amorce un important virage avec un investissement de quelque 2,5 M $ afin de changer radicalement la façon de
produire la nourriture pour les trois CHSLD du territoire, Métabetchouan—Lac-à-la-Croix, Normandie et IsidoreGauthier… http://www.lelacstjean.com/Actualites/2014-03-04/article-3633787/En-CHSLD,-le-service-alimentaire-seragrandement-bonifie-!/1
LES HÔPITAUX MONTRÉALAIS NE SONT PAS À L’ABRI D’UNE PANNE MAJEURE - L’hôpital Pierre-Le Gardeur, à
Terrebonne, a été paralysé mardi en raison d’une panne de tous les services informatiques, une situation de laquelle les
hôpitaux montréalais ne sont pas à l’abri… http://journalmetro.com/actualites/montreal/458050/retour-graduel-a-lanormale-a-lhopital-pierre-le-gardeur/
UNE INITIATIVE POUR FAVORISER L'AUGMENTATION DE MAIN-D'ŒUVRE INFIRMIÈRE - Le réseau de la santé est
confronté à une pénurie de main-d'œuvre depuis plusieurs années et le Centre de santé et des services sociaux (CSSS)
de Maskinongé ne fait pas exception. En ce sens, le CSSS a décidé d'instaurer une offre de formation collégiale accélérée
en milieu de soins à l'ancien hôpital situé sur le boulevard Comtois à Louiseville…
http://www.lechodemaskinonge.com/Actualites/Societe/2014-03-04/article-3631674/Une-initiative-pour-favoriserlaugmentation-de-main-d%26oelig%3Buvre-infirmiere/1
Nouvelle gestion publique :
SANTÉ: LE PROGRAMME D’OPTIMISATION DES LABORATOIRES AVANCE MALGRÉ LES CRAINTES - Le système de santé
coûte cher et, pour diminuer les coûts, Québec a amorcé en 2012 un virage destiné à optimiser les dépenses des
laboratoires médicaux. Des notes internes du ministère de la Santé et des Services sociaux, rédigées en novembre 2013
et obtenues par La Presse canadienne, révèlent que le dossier avance toujours et qu’il chemine dans l’urgence…
http://www.ledevoir.com/societe/sante/401577/sante-le-programme-d-optimisation-des-laboratoires-avance-malgreles-craintes
UN APPEL D'OFFRES EN SANTÉ «VICIÉ» QUI A «MANQUÉ DE TRANSPARENCE» - Un contrat conclu en février par l'un
des plus gros groupes d'achats en santé du Québec fait l'objet d'une poursuite civile en Cour supérieure. L'entreprise
ayant perdu le contrat de 6,9 millions, Pentax Canada, estime que le processus d'appel d'offres a été «vicié» et a
«manqué de transparence», et que le contrat doit être annulé. Le Groupe d'approvisionnement en commun de l'est du
Québec (GACEQ), qui a donné le contrat, estime au contraire que tout a été fait dans les règles de l'art…
http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201403/04/01-4744359-un-appel-doffres-en-sante-vicie-qui-a-manque-detransparence.php
LAVAL: CENTRE JEUNESSE: CONTRATS DOUTEUX? - Le Centre jeunesse de Laval a accordé de nombreux contrats
d'entretien et de rénovation ces dernières années à des entreprises de construction qui ont multiplié les extras…
http://www.journaldemontreal.com/2014/03/04/centre-jeunesse-contrats-douteux
LE PROJET OPTILAB SE RÉALISE EN ABITIBI-TÉMISCAMINGUE - L'Abitibi-Témiscamingue compte profiter de la réalisation
du projet Optilab, qui vise à réduire les coûts des laboratoires médicaux. Depuis 2012, les directions de chacun des CSSS
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de la région travaillent au développement d'une gestion régionale intégrée de leurs laboratoires… http://ici.radiocanada.ca/regions/abitibi/2014/03/03/004-implantation-projet-optilab.shtml
RAPPEL : PROJET OPTILAB: L'INQUIÉTUDE GAGNE LE RÉSEAU DE LA SANTÉ - Le système de santé coûte cher et
pour diminuer les coûts, Québec a amorcé en 2012 un virage destiné à optimiser les dépenses des laboratoires
médicaux. Des économies de 100 millions de dollars sont espérées, mais la précipitation des travaux sème
l'inquiétude dans le réseau de la santé… http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201403/02/01-4743877projet-optilab-linquietude-gagne-le-reseau-de-la-sante.php
Financement à l’acte?...
POLICE | FINANCEMENT: L’ARGENT DES CRIMINELS SERA REDISTRIBUÉ AUX CORPS POLICIERS QUI LES AURONT
ARRÊTÉS - Les corps de police québécois qui parviendront à mettre la main sur le portefeuille des criminels pourront
désormais toucher la moitié de l’argent sale confisqué pour rentabiliser leurs enquêtes. Un «boni de performance»
auquel ils auront droit à la condition de faire équipe avec le fisc… http://www.journaldemontreal.com/2014/02/05/lacarotte-et-le-baton
Coupures, compressions budgétaires :
RESTRICTION DES DÉPENSES ET RÉFORME, UN ALLIAGE PÉRILLEUX? - Pour alléger le fardeau du vieillissement de la
population sur les finances du Québec, le virage vers les soins à domicile, par l’assurance autonomie ou une autre
stratégie, s’impose. Mais attention, avertit l’économiste Jean-Pierre Aubry : sans investissement, les chances de succès
de cette entreprise fondent comme neige au soleil…
http://www.ledevoir.com/societe/sante/401511/assuranceautonomie-restriction-des-depenses-et-reforme-un-alliageperilleux
ASSURANCE AUTONOMIE - L'APTS INDIGNÉE PAR L'INCOHÉRENCE GOUVERNEMENTALE - « Ce n'est tout
simplement pas sérieux », s'insurge Carolle Dubé, présidente de l'Alliance du personnel professionnel et
technique de la santé et des services sociaux (APTS), devant la confirmation par le ministre des Finances que les
110 millions de dollars promis pour 2014-2015 pour lancer le projet d'assurance autonomie devront être pris à
même le 3 % d'augmentation du budget de la santé consenti pour l'année. « Le gouvernement fait preuve d'une
incohérence grave en engageant le réseau de la santé et des services sociaux dans une importante réforme pour
le maintien à domicile des personnes en perte d'autonomie sans budget pour la réaliser. »…
http://www.newswire.ca/fr/story/1314999/assurance-autonomie-l-apts-indignee-par-l-incoherencegouvernementale
ASSURANCE-AUTONOMIE - PAS DE CHANGEMENT SANS FINANCEMENT - La CSN dénonce vigoureusement la
volonté gouvernementale de lancer un virage majeur vers l'assurance-autonomie sans que l'argent nécessaire
ne suive. Les établissements de santé devront en effet se contenter du 3 % d'augmentation prévue dans le
dernier budget pour mettre en place une hausse des services à domicile et n'auront même pas accès au 110 M$
d'argent neuf par an qui avait été promis pour ce virage. Or, cette hausse de 3 % du budget global de la santé ne
suffira même pas à couvrir les hausses de coût prévisible des soins et services en place…
http://www.newswire.ca/fr/story/1315607/-r-e-p-r-i-s-e-assurance-autonomie-pas-de-changement-sansfinancement
LES SYNDICATS DU CSSS-JR CRITIQUENT LE PLAN DE REDRESSEMENT BUDGÉTAIRE - Les employés syndiqués du CSSS
Jardins-Roussillon questionnent d'une même voix les décisions de l'Agence de santé de la Montérégie en ce qui a trait au
problème de sous-financement du CSSS de la région… http://www.coupdoeil.info/Actualites/2014-02-28/article3630241/Les-syndicats-du-CSSS-JR-critiquent-le-plan-de-redressement-budgetaire/1
Financement de la santé :
LE PQ SOUHAITE RAPATRIER LE SECTEUR DE LA SANTÉ ET 210 MILLIONS $ PAR AN D'OTTAWA - Le concept de
gouvernance souverainiste a pris forme, lundi, avec la volonté affichée par le gouvernement Marois de rapatrier
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d'Ottawa les sommes versées au Québec dans le réseau de la santé… http://quebec.huffingtonpost.ca/2014/03/03/pqsouhaite-rapatrier-sante-et-210-millions-ottawa_n_4891831.html
BUDGET DE LA SANTÉ : QUELLE COMPARAISON ENTRE LES PROVINCES ET TERRITOIRES AU CANADA? https://fbcdnsphotos-b-a.akamaihd.net/hphotos-ak-frc3/t1/q71/s720x720/1743489_10152249839492158_30646300_n.jpg
Maladies nosocomiales :
DES VISITES SUSPENDUES À L'HÔPITAL DE PAPINEAU - Les visites aux patients hospitalisés au troisième étage de
l'Hôpital de Papineau sont interdites jusqu'à nouvel ordre… http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/petitenation/201403/04/01-4744564-des-visites-suspendues-a-lhopital-de-papineau.php
Santé mentale :
LE THÉÂTRE DE LA DIFFÉRENCE: PRÉSENTÉE AUX ÉCURIES, AVALE MET EN VEDETTE DES COMÉDIENS HORS NORMES Michael Nimbley est différent. Il rêve d’avoir une maison à la campagne, un emploi, une auto à lui, un barbecue où faire
cuire un steak en été, avant de s’installer pour lire son journal, puis se coucher. Mais parce qu’il est différent, il ne peut
pas y arriver. Du moins, pas pour l’instant. Alors, en attendant, il fait du théâtre, entre autres avec l’école des arts de la
scèneLes Muses, qui tient des ateliers du lundi au jeudi. (voir à la fin du Bull’Info)
TOMBER DE SOMMEIL… TROQUER LES SOMNIFÈRES CONTRE UNE PSYCHOTHÉRAPIE COÛTERAIT MOINS CHER À
L’ÉTAT - Avec les Français, les Québécois sont les plus grands consommateurs de somnifères du monde. Remboursés par
la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), ces médicaments aident nombre d’aînés à recouvrer des heures de
sommeil à peu de frais. Or, selon une étude menée par l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal (IUGM), cette
solution de facilité est non seulement coûteuse pour l’État, mais aussi truffée d’effets indésirables…
http://www.ledevoir.com/societe/sante/401562/tomber-de-sommeil
Hébergement :
CENTRES D'HÉBERGEMENT: PROJET-PILOTE CONTRE LA MALTRAITANCE CHEZ LES AÎNÉS - Afin d'éviter les cas de
maltraitance dans les centres d'hébergement, le gouvernement du Québec annoncera lundi un projet-pilote pour
contrer ce fléau, selon le journal 24h… http://tvanouvelles.ca/lcn/infos/national/archives/2014/03/20140303065447.html
UN DUR CHOIX POUR LES RÉSIDENTS DU MANOIR PLACE DU CENTRE - Les personnes âgées qui résident au Manoir
Place du Centre de Trois-Rivières devront décider d'ici six mois s'ils déménagent ou s'ils acceptent de se priver de
certains services… http://fr-ca.actualites.yahoo.com/un-dur-choix-pour-les-r%C3%A9sidents-du-manoir223506215.html
DES LITS POUR SOINS PALLIATIFS À MONTEBELLO - L'ancien couvent de Montebello ouvrira six lits de soins palliatifs
d'ici l'été prochain afin d'accueillir et d'aider les gens en phase terminale habitant le territoire de Papineau…
http://www.lapresse.ca/le-droit/actualites/sante/201403/04/01-4744458-des-lits-pour-soins-palliatifs-amontebello.php
Financement de la santé :
SANTÉ : 830 M$ EN MANQUE À GAGNER POUR LE QUÉBEC - À quelques jours du déclenchement des élections
provinciales, le gouvernement Marois fait le plein de munitions pour convaincre les Québécois de lui donner un mandat
majoritaire… http://argent.canoe.ca/nouvelles/sante-830-m-en-manque-gagner-pour-le-quebec-3032014
Droit du travail :
DROIT À LA SYNDICALISATION POUR TOUS LES TRAVAILLEURS AGRICOLES DU QUÉBEC - Tous les travailleurs agricoles
du Québec ont désormais le droit de se syndiquer, y compris ceux des fermes de petite taille. Le gouvernement a choisi
de se conformer à un jugement de la Cour supérieure rendu le 11 mars 2013 ayant invalidé une disposition du Code du
travail limitant l'accès à la syndicalisation dans les petites fermes familiales…http://www.lapresse.ca/le7 de 14
soleil/affaires/agro-alimentaire/201403/05/01-4744994-droit-a-la-syndicalisation-pour-tous-les-travailleurs-agricolesdu-quebec.php
Environnement:
LE PATRON D'EXXONMOBIL DIT NON AU GAZ DE SCHISTE... PRÈS DE CHEZ LUI - C'est l'histoire de l'arroseur arrosé.
Celle d'un château d'eau que Rex Tillerson ne veut pas voir aux portes de son ranch, situé à Bartonville, au Texas. Avec
une poignée de ses concitoyens, le citoyen américain s'oppose au projet depuis des mois. L'édifice est destiné, en
particulier, à alimenter en eau les puits d'extraction de gaz de schiste situés à proximité de cette petite ville prospère
proche de Dallas, selon la méthode contestée de la fracturation hydraulique…
http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/26/le-patron-d-exxon-mobil-contre-le-gaz-de-schiste-pres-de-chezlui_4373936_3244.html
Partage de la richesse, fiscalité :
ÉLOGE DE LA GRATUITÉ - La situation budgétaire du Québec en inquiète plus d’un (comme il est possible de le voir ici, ici
et ici). Les Québécois-e-s, au travers leur État et leurs institutions publiques, vivraient bien au-dessus de leurs moyens, et
ce, depuis fort longtemps. En conséquence il faudrait augmenter les tarifs exigés des utilisateurs des services publics.
C’est exactement ce principe qu’a suivi Mme Marois il y a quelques semaines en annonçant une augmentation des tarifs
des services de garde, ceux-ci devant passer de 7$ par jour à 9$... http://blogues.journaldemontreal.com/iris/politiquespubliques/eloge-de-la-gratuite/
BANQUE SCOTIA AUGMENTE SON BÉNÉFICE DE 6,5% - Le bénéfice de la Banque Scotia a augmenté de 6,5% au premier
trimestre à 1,7 G$ grâce à une croissance des prêts au Canada et à sa division de gestion du patrimoine…
http://www.lesaffaires.com/secteurs-d-activite/services-financiers/-banque-scotia-augmente-son-benefice-de65/566855
2013: DEUX CANADIENS SUR TROIS ONT CONTRIBUÉ À LEUR REER - Près des deux tiers des Canadiens interrogés dans
le cadre d’un sondage de la Banque de Montréal ont indiqué avoir contribué à leur régime enregistré d’épargne-retraite
(REER) pour l’année d’imposition 2013… http://goo.gl/bPToCq
UNE FORTUNE ÉVALUÉE À 76 MILLIARDS: BILL GATES REDEVIENT L’HOMME LE PLUS RICHE DU MONDE - L’Américain
Bill Gates, cofondateur de Microsoft, a reconquis son titre d’homme le plus riche du monde, qui n’a jamais compté
autant de milliardaires, révèle le magazine Forbes lundi… http://www.ledevoir.com/economie/actualiteseconomiques/401626/unefortune
HAUSSE DES TARIFS D’HYDRO-QUÉBEC: MOINS QUE 5,8% MAIS TOUJOURS TROP ÉLEVÉE - C’est sans surprise et avec
déception, que la Coalition opposée à la tarification et à la privatisation des services publics, reçoit la décision de la Régie
de l’énergie d’accorder une hausse tarifaire à partir du 1er avril 2014…
http://www.nonauxhausses.org/2014/03/06/hausse-des-tarifs-dhydro-quebec-moins-que-58-mais-toujours-tropelevee/
Les milliardaires du monde en 2014, selon Forbes : une fortune totale de 6,4 milles milliards de dollars…
http://www.forbes.com/billionaires/#tab:overall
Fin d’un PPP :
FIN D'UN PPP HOSPITALIER EN FRANCE - IL EST POSSIBLE DE SE LIBÉRER DES PPP - L'État français a annoncé le rachat du
contrat en PPP du Centre Hospitalier Sud-Francilien (CHSF). Cette annonce démontre maintenant hors de tout doute
qu'il est possible de trouver une voie de sortie aux PPP en santé, même une fois que les contrats ont été accordés. La
Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) demande depuis plusieurs mois au gouvernement du Québec
de réfléchir à une solution pour les CHU en PPP et les CHSLD en PPP… http://www.lelezard.com/communique3037822.html
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Droits (international):
DROITS DES HOMOSEXUELS : LE RECUL - Deux juridictions aussi dissemblables que l’Ouganda et l’Arizona ont fait parler
d’elles au cours de la semaine écoulée. Et ce, pour une même raison : leur intention d’ouvrir une sorte de chasse aux
homosexuels… http://plus.lapresse.ca/screens/46a0-58b8-530b5b00-b3fc-2420ac1c606a%7C_0
LE DÉCLIN DU LIBÉRALISME AMÉRICAIN - Un historien qui voudrait marquer la fin du mouvement syndicaliste aux ÉtatsUnis ferait bien d’examiner les résultats du vote annoncés le jour de la Saint-Valentin à l’usine Volkswagen à
Chattanooga, au Tennessee. Là, par une marge de 712 à 626, les salariés ont rejeté la proposition d’être représentés par
le syndicat United Auto Workers, et cela, malgré le quasi-soutien du patron allemand et les efforts considérables de la
gauche américaine. (Voir à la fin du Bull’info)
Aussi :
 FQPN- Mensssuelle- sexe, santé, solidarité- Mars 2014
LE DÉCLIN DU LIBÉRALISME AMÉRICAIN
Le Devoir, 3 mars 2014 | John R. MacArthur
Un historien qui voudrait marquer la fin du mouvement syndicaliste aux États-Unis ferait bien d’examiner les résultats
du vote annoncés le jour de la Saint-Valentin à l’usine Volkswagen à Chattanooga, au Tennessee. Là, par une marge de
712 à 626, les salariés ont rejeté la proposition d’être représentés par le syndicat United Auto Workers, et cela, malgré
le quasi-soutien du patron allemand et les efforts considérables de la gauche américaine.
On pourrait facilement prétendre, comme le font d’ailleurs beaucoup de bien-pensants de l’aile progressiste du Parti
démocrate, que l’opposition violente des élus républicains du Tennessee a injustement influencé le résultat par ses
menaces de représailles et de catastrophes. En effet, la droite a fait de son mieux pour semer la panique en déclarant
qu’un « oui » découragerait d’autres industries de s’installer dans la région. Pire, treize panneaux d’affichage érigés dans
la ville par un groupe d’extrême droite prédisaient un effondrement de Chattanooga similaire à celui de Detroit, siège du
UAW et des constructeurs d’automobiles jadis en crise.
Mais le vrai déclin souligné par le vote à Chattanooga est la disparition presque totale du libéralisme à l’américaine.
Devant la politique complaisante menée par les démocrates « centristes » des années 1980 envers le grand commerce,
les plus importants secteurs de la démocratie sociale ont abandonné le terrain tactique et idéologique. Restée bouche
bée devant le succès du réactionnaire Ronald Reagan, cette gauche molle, ambitieuse de regagner la Maison-Blanche, a
suivi le président Bill Clinton le long d’un chemin qui l’a conduit dans les bras du vrai pouvoir en Amérique, l’argent
omniprésent de Wall Street et les sociétés multinationales. Derrière ce calcul se trouvait la promotion, en alliance avec
le Parti républicain, du libre-échange, concrétisée par la promulgation de l’ALENA en 1993 et de l’entente sur les
Relations permanentes d’échanges normales avec la Chine en 2000.
Évidemment, les dégâts dans la classe ouvrière furent massifs, car il s’agissait en vérité d’accords d’investissements qui
encourageaient, et qui encouragent encore aujourd’hui, la délocalisation et qui garantissent un accès à une maind’oeuvre bon marché au Mexique et en Chine. En revanche, ce qui comptait chez les Clinton, Bill et Hillary, et par la suite
chez Al Gore, John Kerry et Barack Obama, c’est l’investissement de larges sommes d’argent dans les coffres des
campagnes électorales de leur parti par ces mêmes entreprises, banques, et cabinets d’avocats qui profitent du libreéchange.
Pour la plupart, les syndicats ont accepté ce qui fut un marché de dupes avec Clinton et ses successeurs à la tête du Parti
démocrate. Pendant que les leaders syndicaux pratiquaient un clientélisme politique pour se gagner une position
privilégiée dans la hiérarchie du parti, les rangs des syndicats se vidaient, résultat direct de la mise au chômage des
travailleurs. (En tant que journaliste, je fus témoin de la faible réponse de la fédération américaine des syndicats face à
la détermination de Clinton, en 1993 et en 2000, de gaver les ouvriers américains avec l’idéologie d’un capitalisme sans
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frontières.) Ce n’est pas la gauche bobo qui pleure les victimes de cette politique ; au contraire, les démocrates
bourgeois s’intéressent maintenant beaucoup plus aux droits des homosexuels et des animaux.
Aujourd’hui, à Chattanooga comme un peu partout dans le pays, les syndicats (qui représentent seulement 6,7 % des
employés du secteur privé) sont mal perçus, étant vus comme une simple filiale d’un Parti démocrate vendu depuis
longtemps aux intérêts de la grande finance mondialisée. Effectivement, le UAW n’existerait presque plus sans
l’intervention du gouvernement Obama, en 2009, pour tirer d’affaire General Motors et Chrysler. Paradoxalement, c’est
le Parti républicain qui en profite. Comme l’a claironné George Will, doyen des chroniqueurs conservateurs, « le capital
est mobile. Il va où il est bien accueilli et bien soigné ». D’autant plus quand les deux partis politiques majeurs lui
fournissent le mode de transport.
Récemment, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Harry Reid, a refusé la demande de la Maison-Blanche
d’accélérer les négociations pour un genre de super ALENA, le Partenariat transpacifique. Interrogeons-nous sur ses
raisons. Est-ce parce qu’il a pu être bousculé par les quelques démocrates qui luttent toujours pour défendre les
ouvriers ? Est-ce parce qu’il commence à comprendre qu’une Amérique désindustrialisée, où il ne reste que des usines
gérées par des étrangers, ne peut pas retrouver un équilibre sur le plan social ? Ou est-ce parce qu’il attend la fin des
élections de mi-mandat avant de donner le feu vert, afin de bien remplir les caisses ?
LE THÉÂTRE DE LA DIFFÉRENCE: PRÉSENTÉE AUX ÉCURIES, AVALE MET EN VEDETTE DES
COMÉDIENS HORS NORMES Le Devoir, 3 mars 2014 | Caroline Montpetit
Michael Nimbley est différent. Il rêve d’avoir une maison à la campagne, un emploi, une auto à lui, un barbecue où faire
cuire un steak en été, avant de s’installer pour lire son journal, puis se coucher.
Mais parce qu’il est différent, il ne peut pas y arriver. Du moins, pas pour l’instant. Alors, en attendant, il fait du théâtre,
entre autres avec l’école des arts de la scèneLes Muses, qui tient des ateliers du lundi au jeudi.
Michael souffre de déficience intellectuelle. Il fait partie de la distribution de la pièce AVALe, présentée au Théâtre Les
Écuries à partir du 11 mars. AVALe est une réflexion sur la colère, explique Catherine Bourgeoys la metteure en scène et
fondatrice de la compagnie Joe Jack et John, qui produit cette pièce. La colère, qui commence par une irritation, devient
une frustration, une colère, puis une explosion.
La colère qui finit par prendre des proportions effrayantes à force d’être refoulée, ravalée. D’où le titre.
Pour Michael, cette colère peut venir du fait qu’il n’arrive pas à l’autonomie rêvée. Pour l’instant, à 57 ans, il vit toujours
dans un appartement supervisé avec dix autres personnes. Dans la pièce AVALe, il habite enfin dans une maison à lui.
Catherine Bourgeoys aime la différence. Elle aime créer des oeuvres collectives, auxquelles chaque acteur apporte un
peu de son histoire. « Il faut que le personnage soit proche de l’acteur », dit-elle.
Rêve d’autonomie
La compagnie Joe Jack et John recrute des acteurs de tous les horizons. Mas l’une de ses ruches favorites est l’école des
arts de la scène Les Muses, d’où provient aussi la désormais célèbre Gabrielle Marion-Rivard, héroïne du film Gabrielle.
Gabrielle Marion-Rivard est aussi coporte-parole, avec Vincent-Guillaume Otis, de la semaine de la déficience
intellectuelle.
C’est aux Muses que Catherine Bourgeoys a aussi fait la connaissance d’Anthony Dolbec, qui joue le rôle du tigre dans
AVALe.
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Anthony Dolbec a remplacé au pied levé Daniel O’Mara, qui a participé à la création de son personnage.
Anthony et Michael faisaient partie de la distribution du film Gabrielle, de Louise Archambault. Dans ce film, Gabrielle
rêve elle aussi d’avoir un appartement à elle, où elle pourrait vivre avec son amoureux.
Et l’autonomie, c’est encore l’idéal formulé par Anthony, 28 ans, qui vit chez ses parents. « J’ai une mère qui pense que
je ne serai jamais autonome », dit-il.
Son rêve de pratiquer les arts de la scène, il est par contre en train de le réaliser.
Pour compléter la distribution, Jacqueline van de Geer interprète une actrice qui loge chez Michael, et qui fait des pieds
et des mains pour trouver des contrats dans la publicité.
Cette quête « est épouvantable », dit-elle avec son accent néerlandais.
Diversifier la distribution
Pour incarner la différence, la compagnie Joe Jack et John recrute aussi parmi des artistes d’origine étrangère, dont elle
met en scène la culture ou les accents. Elle veut ainsi « ouvrir à la différence, au monde de l’immigration ».
Car le casting, tel qu’il est pratiqué ici, demeure en général assez conformiste. Récemment, dit-elle, le Quat’sous a
procédé au recrutement d’artistes « de la diversité », soit d’origine afro-américaine ou asiatique.
Mais on part de loin, dit-elle.
« Le casting, en général, c’est quelque chose d’assez conventionnel. […]C’est très blanc, francophone. »
L’idée de Joe Jack et John, c’est donc d’ouvrir la scène à des voix que l’on n’y entend pas souvent.
« Dans Just fake it [le précédent spectacle de la compagnie], il y avait une danseuse qui arrivait de New York et qui
parlait à peine français. C’est un casting qui ouvre à la différence au niveau de l’immigration aussi. »
En Europe, ce type de théâtre est beaucoup mieux implanté, dit Catherine Bourgeoys, citant la compagnie de théâtre
Pippo Delbono, en Italie, ou la compagnie de danse belge C de la B.
À l’occasion de la Semaine de la déficience intellectuelle, le groupe Exeko reprend quant à lui l’événement D’un oeil
différent, qui prend d’assaut l’Écomusée du fier monde, du 5 au 16 mars, sur le thème « La création, une affaire de QI ?
».
Pour la première fois cette année, des activités « hors les murs » en font aussi partie.
On y est invité à participer à des ateliers de danse, de théâtre, de fresques, de conte ou de broderie. La pièce AVALe y
sera présentée en avant-première le 11 mars.
Le film Gabrielle y sera également projeté.
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FERMER L’HÔTEL-DIEU EST-IL UNE BONNE IDÉE?
Le possible changement de vocation de l’hôpital montréalais récemment rénové soulève des inquiétudes
Le Devoir, 5 mars 2014, Amélie Daoust-Boisvert.
Lorsqu’on déambule dans la fourmilière qu’est l’Hôtel-Dieu de Montréal, difficile d’imaginer ses corridors animés rendus
vides, silencieux. Peuplés peut-être des seuls fantômes des milliers de patients de soignants passés entre ses mûrs, dont
ceux qui ont suivi les Soeurs hospitalières de Saint-Joseph au milieu du XIXe siècle lorsqu’elles ont quitté le site original
de l’hôpital fondé par Jeanne-Mance il y a près de 375 ans. Déclaré bâtiment excédentaire par Québec dans la foulée de
la construction du nouveau CHUM, est-ce le destin qui guette l’établissement patrimonial, sis sur un terrain de grande
valeur au pied du mont Royal ?
Des sommes considérables — quelque 50 millions de dollars — ont été investies pour mettre l’hôpital au goût du jour.
Aussi, il est probablement moins vétuste que des établissements plus récents qui attendent toujours des rénovations. À
l’urgence, dans la quinzaine de salles d’opération et dans plusieurs unités de soins, les travaux n’ont pas dix ans.
En novembre, Québec a nommé un groupe d’experts chargé de le conseiller sur l’avenir de l’Hôtel-Dieu, de la partie de
l’hôpital Notre-Dame qui ne figure pas aux plans du futur hôpital de proximité, de l’hôpital Royal Victoria et de l’Hôpital
de Montréal pour enfants. Les recommandations de Marie Lessard, Claude Corbo et Cameron Charlebois sont attendues
ce printemps.
Soins de proximité menacés
La visite des lieux ne laisse pas une impression de vétusté.
Pavillon Le Royer, une femme atteinte de cancer semble trouver quelque sérénité à plonger son regard sur le jardin
enneigé des Soeurs hospitalières de Saint-Joseph, voisines, dont la verrière de la salle d’attente de la Clinique du sein
donne une vue en plongée, avec le mont Royal en arrière-plan.
Dans une unité silencieuse et aseptisée, les soignants tentent de rendre supportable la vie de grands brûlés. Dans les
soins intensifs et l’urgence, réaménagés, les soignants s’affairent, les malades ne manquent pas, mais on n’y est pas à
l’étroit non plus.
Pavillon Marie-Morin. Un corridor vaste et lumineux, larges boiseries d’un autre siècle. Derrière les portes, des salles de
réunion et des bureaux rénovés. Vides : l’administration y a séjourné brièvement avant de déménager dans la nouvelle
tour du centre de recherche, au centre-ville. Seule dans son alcôve, au bout du couloir, une statue de la Vierge fleurie
observe les lieux silencieux. Elle ignore encore tout du débat sur la charte des valeurs.
Formée dans la foulée du couperet qui menace de tomber, la Coalition sauvons l’Hôtel-Dieu s’est organisée. Elle calcule
que l’Hôtel-Dieu aurait intérêt à conserver une urgence, des services de 1re et 2e lignes, des salles d’opération pour les
chirurgies d’un jour et 150 lits d’hospitalisation. Pourquoi pas une unité de gériatrie active, par exemple ? « Avec le
nouveau CHUM, nous allons perdre des lits, des places à l’urgence, des salles d’opération. La population a besoin d’un
hôpital de proximité à cet endroit », juge Jean-Pierre Daubois, conseiller syndical à la Fédération de la santé et des
services sociaux-CSN.
Le Dr Michel Bergeron, porte-parole pour la Coalition, s’inquiète aussi de la disparition d’un hôpital francophone. Selon
lui, les établissements anglophones du CUSM sont moins menacés que ceux, francophones, du CHUM.
Les Hospitalières de Saint-Joseph, qui ont géré l’hôpital pendant plus de trois siècles, n’ont pas rappelé Le Devoir. La
communauté occupe un magnifique terrain adjacent à l’hôpital.
Un enjeu municipal
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La fermeture de l’Hôtel-Dieu est aussi un enjeu pour le boulevard Saint-Laurent, qui profite des achats faits par les
employés et les visiteurs. Sans oublier l’enjeu pour les finances publiques, avec un site dont la vente pourrait rapporter
gros, très gros.
À l’échelle municipale, le maire Denis Coderre dit se soucier de l’avenir du site. « Il faut non seulement protéger le
patrimoine, mais aussi avoir une vision, sauver les bâtiments en leur donnant une vocation », a-t-il répondu à une
question du Comité logement du Plateau-Mont-Royal la semaine dernière. Le comité lui demandait d’interdire la
conversion en condominiums.
Le maire du Plateau, Luc Ferrandez, croit que bien des questions doivent être examinées. « Il y a des préoccupations de
la communauté portugaise qui demande de se servir de l’Hôtel-Dieu comme hôpital de première ligne. Il y a bien sûr
toute la question du logement social, le déménagement ou non des Soeurs hospitalières qui pourrait rendre possible
l’accès aux jardins des Hospitalières, et la transformation du site de l’école de Jeanne-Mance en place publique. C’est un
ensemble de besoins dont nous devons faire l’inventaire », croit-il.
Les Amis de la Montagne ne tiennent pas mordicus à la vocation hospitalière de l’établissement. « On se préoccupe du
maintien du patrimoine et d’un développement qui corresponde aux besoins de la collectivité », explique sa directrice
générale, Sylvie Guilbaut. Comme l’hôpital Royal Victoria, l’Hôtel-Dieu est situé dans une zone désignée Site patrimonial
déclaré du mont Royal.
A priori, la transformation en condos ou la vente à des intérêts privés n’obtiennent pas l’approbation de Mme Guilbault.
« On croit que, dans la mesure où on respecte le caractère patrimonial, on pourrait avoir une mixité de fonctions sur le
site — commercial, public, communautaire. L’idéal serait que le terrain reste de propriété publique », dit-elle. Elle
espère aussi que le verdissement soit au rendez-vous. « Il faut faire vivre ce lieu, pas le barricader. Il est minuit moins
une. »
LE POUVOIR POLITIQUE AUX MÉDECINS?
- Depuis 2003, tous les ministres de la Santé du Québec étaient des médecins Le Devoir, 4 mars 2014 | Amélie Daoust-Boisvert
Faut-il être médecin pour prétendre au titre de ministre de la Santé au Québec ? Depuis Philippe Couillard, en 2003, tous
avaient en effet le diplôme. Nous assistons au plus long « règne » des médecins sur le ministère de la Santé (MSSS)
depuis l’avènement de l’assurance maladie publique.
Le cycle se poursuivra vraisemblablement : l’électeur a le choix entre Réjean Hébert, qui sollicite un autre mandat avec
le Parti québécois, et le tandem Yves Bolduc-Gaétan Barrette du côté du Parti libéral. La Coalition avenir Québec a la Dre
Hélène Daneault, et Québec solidaire peut toujours compter sur le Dr Amir Khadir.
Pourtant, entre 1970 et 2003, seulement 4 des 13 ministres de la Santé étaient médecins. Les Drs Denis Lazure (19761981), Pierre Marc Johnson (1981-1984) et Camille Laurin (1984) se sont succédé. Ensuite, ce n’est qu’en 1994 qu’un
médecin est revenu à ce poste : le Dr Jean Rochon. Lui succéderont trois non-médecins, Pauline Marois, Rémy Trudel et
François Legault.
Un médecin pour tous
« Les problèmes criants du réseau ont été associés au manque d’accessibilité à un médecin, donc c’est comme si la
tendance avait été de répondre en nommant des médecins ministres », observe Lise Denis. Les gens veulent un médecin
? On leur en donne un ! L’ancienne directrice générale de l’AQESSS, aujourd’hui consultante indépendante, remet en
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question ce réflexe. « La réponse aux problèmes du réseau n’est pas que médicale, explique-t-elle. Les médecins ont
parfois de la difficulté avec l’idée de déléguer des actes aux autres professionnels. Pour changer la culture du réseau, ça
prend une vision large. »
Mme Denis observe aussi que tous ces ministres des dix dernières années étaient des hommes. « Dans les instances, les
fédérations, le collège, les endroits où les médecins trempent dans la politique, c’est encore un monde d’hommes », ditelle.
En ces temps où la croissance des dépenses en santé augmente plus vite que l’inflation, nous avons plus que jamais
besoin d’un bon gestionnaire, argue l’économiste Jean-Pierre Aubry. Médecin ou pas, « cette personne doit être capable
de s’entourer d’une bonne équipe. Elle doit avoir une vision à long terme », dit le Fellow associé au CIRANO.
Vision extérieure
Le directeur général de l’Institut sur la gouvernance d’organisations privées et publiques, Michel Nadeau, croit qu’on
pourrait très bien confier le ministère de la Santé à un ingénieur, pourquoi pas ! « L’important, c’est d’avoir des priorités
et du caractère », dit-il. « Parfois, ça prend un point de vue extérieur pour mettre fin au statu quo et trouver des
solutions. Souvent, les médecins arrivent avec une certaine acceptation de la structure en place et n’ont pas
nécessairement la volonté de casser le moule. »
M. Contandriopoulos, chercheur à l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal, fait remarquer
que, s’il n’est pas nécessaire d’être médecin pour être ministre, toute réforme doit obtenir l’assentiment… des
médecins. « Dans les quarante dernières années, aucun projet qui n’avait pas leur approbation n’a pu aller de l’avant,
dit-il. Alors, peut-être que d’avoir un médecin pour négocier les virages, ça facilite les choses… »
Dans son plus récent livre (2012), le ministre de la Santé libéral de 1970 à 1973, Claude Castonguay, qui était d’ailleurs
actuaire, écrivait que la nomination d’un médecin à la tête du MSSS plaçait ce dernier en « conflit d’intérêts » par
rapport aux fédérations médicales et au Collège des médecins, dont les intérêts « ne concordent pas toujours avec
l’intérêt public ». Un médecin qui s’avère un bon gestionnaire ne devrait pas être exclu, selon M. Castonguay, mais il
devrait faire preuve « d’une certaine indépendance dans l’exercice de ses fonctions ».
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