Mai 2014 (pdf, 1,69Mo)

IntelliSciences & Tech
Biotics
Brèves scientifiques et technologiques mai 2014
Infotechnos
La plupart des technologies de 2014 sélectionnée
par Technology Review comme de grandes percées
sont basées sur le numérique, que ce soient les
drones agricoles, les micro-imprimantes 3D multimatières, les smartphones sécurisés ou les
programmes collaboratifs mobiles, la réalité virtuelle
immersive, les robots agiles, les smart grids et même
la cartographie du cerveau ou encore les nouvelles
puces neuromorphiques. Il faudrait y ajouter les
exosquelettes, surtout si on arrivait vraiment à les
contrôler par la pensée avec un simple casque
d'Electro-EncéphaloGramme (ce qui est contesté).
Un des domaines que le numérique devrait
le plus bouleverser avec les objets
connectés entre autres, c'est celui de la
santé. Ainsi, des hôpitaux 2.0 utilisent déjà
les Google glass pour un accès rapide aux
dossiers des patients (à partir de QR
codes). On croit savoir aussi que la future
montre connectée d'Apple devrait être dédiée aux applications
médicales. Comme Twitter et Dropbox intègrent l'internet des objets,
il suffira d'un clic pour transférer ces données vers son appareil...
On s'attend sinon à ce que des robots remplacent les vendeurs dans
la grande distribution d'ici 5 ans mais la surprise a été d'appendre
que Toyota remplace des robots par des humains (l'automatisation
ayant l'inconvénient de faire disparaître les employés qualifiés).
Google investit d'ailleurs massivement
dans la robotique mais continue à vouloir
rendre internet accessible partout jusque
dans les endroits les plus reculés de la
planète et, après avoir testé un petit
réseau de 30 ballons stratosphériques
(Project Loon), vient de racheter Titan Aerospace, le constructeur de
drones solaires autonomes, volant à 20 000 mètres, jugés plus fiables.
Loin d'être au point un drone qui se recharge sur les lignes électriques
gagnerait beaucoup aussi en autonomie et rayon d'action.
1
- Une lampe qui enregistre vos conversations et les poste sur twitter
Cette lampe avec un Raspberry-Pi se monte sur n'importe quelle
douille et poste immédiatement sur Twitter les conversations proches.
- Un smartphone qui se déplie en 3 écrans
Relativement basique, ce smartphone est
doté de 3 écrans e-ink séparés, qui peuvent
interagir entre eux.
Il semble trouver une utilité toute particulière
pour les applications de navigation.
- Imprimantes 3D
On a vu que pour Technology Review
les imprimantes multi-matières à
petite échelle, permettant d'imprimer
des tissus biologiques et toute autre
sorte de matériaux composites,
faisaient
partie
des
nouvelles
technologies les plus prometteuses.
Une imprimante 3D couleurs et multi-matériaux à plus
grande échelle offre aussi de nouvelles possibilités. Un
collectif de designers, parmi lesquels Philippe Starck, se
lance dans un projet de site dédié à l'impression 3D de
mobilier personnalisé. Enfin, les imprimantes 3D géantes
s'attaquent à la construction avec notamment une
société chinoise construisant 10 petites maisons par jour
ou plutôt des studios préfabriqués et bon marché à partir
de déchets et surplus industriels.
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Nanotechnos
- Des gravures 3D nanométriques
Reproduction de la couverture d'un magazine sur
une surface de seulement 11 x 14 micromètres.
« La pointe d’une longueur de 500 nanomètres est
attachée à un levier flexible qui scanne de manière
contrôlée la surface du substrat, ici un polymère,
avec la précision du nanomètre. La pointe peut
tailler le matériau à partir de motifs prédéfinis en y
appliquant localement pression et chaleur, opérant
ainsi comme une nano-fraiseuse ».
IBM annonce son intention d'utiliser cette technologie pour mettre au
point des transistors à base de graphène, dès cette année.
- Transformer le fer en terre rare
Lorsque l'atome de fer est placé entre deux atomes
d'azote, il a notamment les propriétés magnétiques
des terres rares utilisées dans les éoliennes.
- Production de masse de graphène avec un mixer
On pourrait fabriquer du graphène avec un mixer et
du savon. Même si cela ne permet pas d'en produire
dans sa cuisine, comme on le prétend un peu vite, la
méthode pourrait servir à sa production de masse.
De leur côté, des chercheurs de Samsung ont mis au
point une autre méthode, plus industrielle, de
production de grandes surfaces de graphène.
- Des nanolasers à base de plasmons
Le premier spaser (surface plasmon amplification by stimulated emission
of radiation) a vu le jour en 2009, utilisant des quanta d’énergie d’ondes
de densité d’électrons libres dans un métal. Il est l’une des découvertes
entraînées par un domaine de recherche très actif et prometteur en ce
début du XXIe siècle : la plasmonique.
On pourrait aussi utiliser les plasmons dans l'informatique quantique.
3
- Un nouveau composant semi-conducteur meilleur que le graphène
Normalement le graphène n'est pas un semiconducteur au contraire de ce nouveau
composant Ni3(HITP)2 qui est aussi mono-couche
(comme le graphène) mais peut en plus s'autoassembler.
Si on applique un champ électrique à 3 couches de graphène,
modifiant leur structure cristalline, le graphène pourrait cependant se
comporter aussi comme un semi-conducteur (mais il y faut pour
l'instant un microscope à effet tunnel).
- Synchroniser les spins magnétiques pour des nano-antennes
Arriver
à
synchroniser
les
spins
magnétiques de dispositifs nanométriques
devrait permettre de construire de
minuscules émetteurs-récepteurs.
Séparer par une fine couche de cuivre des
vortex magnétiques nanométriques les
ferait fonctionner à l'unisson, produisant
ainsi un signal assez puissant pour être
utilisé dans une nouvelle génération de
téléphones portables, entre autres.
- Des nanoparticules qui signalent et réparent rouille et fissures
Ce n'est pas la première fois qu'on parle de nanoparticules
réparant les fissures mais cette fois leur fluorescence
permet de les repérer facilement.
Ces
micro-billes,
détecteurs
intelligents
de
corrosion, ressemblent à une poudre blanchâtre qui
peut être mélangée au revêtement utilisé pour
protéger les pipelines. Elles peuvent révéler la
corrosion avant qu'elle ne soit visible à l'œil nu en
libérant une substance chimique fluorescente qui
bouche les fissures, facilitant ainsi la maintenance.
- Des nanoparticules peuvent endommager l'ADN
Notamment les nanoparticules d'oxyde
de zinc, souvent utilisées dans les
écrans solaires pour bloquer les rayons
ultraviolets, se révèlent endommager
gravement l'ADN. Les nanoparticules
d'argent qu'on trouve dans des jouets,
du dentifrice, des vêtements et d'autres
produits pour ses propriétés antimicrobiennes, produisent également des
dommages substantiels à l'ADN.
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Biotechnos
La méthode d'édition de gènes CRISPR, qui fait partie pour
Technology Review des technologies révolutionnaires de l'année,
ouvrant effectivement à l'homme génétiquement modifié après avoir
été appliquée à des macaques, vient d'être brevetée par le MIT. La
création de primates avec des mutations intentionnelles est déjà
envisagée pour étudier les maladies neurologiques.
- Le métabolisme aurait précédé les cellules et l'ARN
Il y a près de 4 milliards d'années, les
eaux étaient riches en fer, ainsi que
d'autres métaux, et du phosphate.
Toutes
ces
substances
pourraient
faciliter des réactions chimiques comme
celles observées dans les cellules. En
chauffant ces substances entre 50°C et
70°C
(température
des
sources
hydrothermales)
pendant
5h,
on
obtiendrait des processus de glycolyse
et des pentoses phosphates, « réactions qui forment le noyau du
métabolisme des cellules vivantes », y compris l'ATP (énergie) et les
bases de l'ARN ou de l'ADN ainsi que les molécules nécessaires aux
graisses et protéines. En tout, 29 des réactions chimiques du
métabolisme ont été trouvées, apparemment catalysées par le fer et
autres métaux présents dans les premiers sédiments océaniques.
Détecter le ribose 5-phosphate est particulièrement remarquable car
c'est un précurseur de l'ARN, qui catalyse des réactions chimiques et,
plus important encore, peut se répliquer.
- La transmission épigénétique par les ARNm
Le stress conduit à un déséquilibre des microARN dans le sang, le cerveau et le sperme par
lequel ces informations sont transmises.
« Avec le déséquilibre des micro-ARN dans le
sperme, nous avons découvert un support
d'information par lequel des traumatismes
peuvent être hérités ». Et ce sans aucune modification directe de
l'information génétique. De l'ARN issu du sperme de souris traumatisées
injecté à des souris normales produit les mêmes anomalies sur leurs
descendants.
C'est très différent de la transmission des caractères épigénétiques à
l'intérieur du corps qu'on avait vue le mois dernier.
- Le réseau complet du cerveau d'une souris
On a cartographié le câblage du cerveau, ou
« connectome », d'une souris, soit 75 millions
de neurones.
De quoi comprendre les modes de circulation
de l'information dans le cerveau au cours des
différentes activités.
- Une nouvelle protéine sert de switch on/off pour l'optogénétique
5
- Une protéine du sang qui fait rajeunir (des souris)
On savait que remplacer par le sang de jeunes
celui d'organismes vieillissants permettait de
rajeunir mais on croyait que c'était l'accumulation
de cytokines pro-inflammatoires dans le sang qui
était en cause. Il semblerait pourtant que la
simple présence d'une protéine appelée facteur
de croissance de différenciation 11 (GDF11)
suffirait à rajeunir le cerveau et les muscles de
souris âgées. Le volume des vaisseaux sanguins dans le cerveau
aurait ainsi augmenté de 50% et le nombre de cellules souches du
cerveau de 29% alors que les fibres musculaires ont doublé de taille.
- Régénération du thymus d'une souris âgée avec une protéine
- Une protéine responsable du vieillissement ?
Moins probant car testé sur des souris à vieillissement accéléré
génétiquement, une autre protéine PAI-1 (inhibiteur de l'activateur du
plasminogène) aurait un rôle dans la dégénérescence des organes. Un
médicament expérimental (TM5441) diminuant son activité aurait
quadruplé la durée de vie de ces souris, qui ont gardé des organes
sains et fonctionnels. Tout cela renforce du moins l'hypothèse d'un
vieillissement qui n'est pas simple résultat de l'usure du corps.
- La durée de vie limitée par le nombre de cellules souches
L'étude d'une femme morte en 2005 à 115
ans d'un cancer à l'estomac, sans aucune
autre pathologie, montre qu'elle n'avait plus
que 2 cellules souches pour produire ses
globules blancs, ce qui constituerait une
limite naturelle à la durée de vie (sauf à
pallier à ce déficit).
- Des cellules souches à partir de la peau d'un homme de 75 ans
La technique consiste à retirer le noyau d'un
oeuf non fécondé et à le remplacer par le noyau
d'une cellule de la peau. Un choc électrique
ensuite déclenche la division des cellules
jusqu'à ce qu'ils forment un « blastocyste »,
deuxième étape du développement d'un
embryon (après la morula ne comportant que
16 cellules indifférenciées).
La nouveauté serait d'attendre 2h avant le
choc électrique mais ce qui est destiné à la
régénération d'organes pourrait déboucher
sur les premiers clonages humains puisqu'il
suffirait d'implanter le blastocyste dans un
vagin pour obtenir un clone.
Cependant,
le
clonage
thérapeutique
pourrait soigner le diabète, entre autres.
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- Du sang artificiel
A partir de cellules prélevées chez l'homme
puis transformées en cellules souches
induites, des globules rouges fonctionnels
de type O, groupe sanguin universel, ont
été obtenus.
Bien que des recherches similaires aient été menées ailleurs, c’est la
première fois que quelqu’un a fabriqué du sang aux normes de qualité et
de sécurité appropriées pour une transfusion sur un être humain.
- Une injection de cellules souches dans le coeur pour le régénérer
- Traitement de la dégénération maculaire avec des cellules souches
- Un vagin reconstitué à partir de cellules prélevées sur les patientes
Pour parvenir à créer ces organes en
laboratoire, les chercheurs ont prélevé sur
chacune des jeunes filles des cellules à partir
de la vulve qui, elle, était intacte. Après quatre
semaine les chercheurs disposaient de
suffisamment de cellules musculaires et
vaginales pour « fabriquer » le vagin.
Pour cela, ils les ont placées sur un moule
biodégradable ayant la forme d'un vagin.
Après l’opération, elles ont retrouvé un niveau
normal de désir, d’excitation, de satisfaction et
étaient en mesure d’avoir des orgasmes.
- Reconstruction du cartilage d'un nez avec ses cellules cultivées
- La peau artificielle pourrait se substituer aux tests sur les animaux
- Restaurer l'audition de personnes sourdes avec un virus
Il s'agit d'injecter des virus porteurs du gène Atoh1
directement dans la cochlée des volontaires en passant
une aiguille à travers un petit trou fait par laser dans le
tympan. Quand le gène Atoh1 atteint les cellules
concernées, il provoque leur division pour former de
nouvelles cellules ciliées.
- Des implants cochléaires améliorés par la thérapie génique
L'idée est de faire repousser les nerfs auditifs
qui entourent les électrodes de l'implant en
injectant une solution d’ADN dans la cochlée au
moment de l’implantation du dispositif. Lorsque
celui-ci s’active et envoie des impulsions
électriques, l’ADN est alors transporté dans les
cellules autour des électrodes favorisant leur
repousse à l'endroit précis où passe le câble.
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- Une biopile implantable qui marche avec le sucre du sang
La pile, alimentée par le glucose du
sang, a été testée avec succès dans
un
environnement
vivant
et
permettrait
de
produire
une
puissance de 1 watt par centimètre
carré, « ce qui est suffisant pour
alimenter un stimulateur cardiaque
conventionnel ».
- Une aiguille robotisée élimine les caillots sanguins dans le cerveau
Cette aiguille robotisée devrait permettre
de supprimer les caillots sanguins dans le
cerveau lors d'AVC.
Le cerveau est d'abord scanné. À partir de
ces données, l'ordinateur est capable de
tracer le chemin le plus sûr vers le caillot
et de guider l'aiguille à travers la matière
cérébrale sans l'endommager.
- La cicatrisation rapide avec des nanoparticules
Le principe est simple: des nanoparticules contenues dans une solution
étalée sur des surfaces à coller se lient au réseau moléculaire du gel (ou
du tissu), phénomène appelé adsorption, et, dans le même temps, le gel
(ou le tissu) lie les particules entre elles. Ainsi, se forment
d'innombrables connexions entre les deux surfaces. Le processus
d'adhésion, qui ne comporte aucune réaction chimique, ne prend que
quelques secondes. Cette méthode appliquée in vivo a le potentiel de
bouleverser la pratique clinique.
- Du métal liquide pour reconnecter le nerf sciatique
- Un cafard contrôlé par les protéines de nanorobots ADN
Les robots ADN (ou robots origamis car ils
plient ou déplient des séquences d'ADN)
délivrent
les
substances
qu'ils
contiennent quand ils se déplient. Ils
peuvent être programmés pour le faire en
présence d'une molécule cible ou même
de combinaisons précises en utilisant des
opérateurs logiques (and, or, xor) comme
dans la programmation normale. Ici, des
marqueurs fluorescents ont même permis
de suivre le déroulement du programme.
8
Ecotechnos
Pour le GIEC, on ne pourra pas s'en sortir sans de
nouvelles innovations ou le stockage du CO2 (qui
s’intègre à la roche dans du basalte volcanique).
Ils ont même examiné la géoingénierie spatiale :
En 2012, des scientifiques ont suggéré la capture d'un
astéroïde pour le placer au point de Lagrange, à michemin entre la Terre et la Lune, où il pourrait créer un
flux de poussière entourant la Terre.
Dans un document de 2007 Curtis Struck avait proposé que des lasers
pulvérisent des roches de la Lune en poussière. 300 tonnes pourraient
être ainsi répandus dans l'espace pendant 10 ans.
- Bientôt le boom des mini centrales nucléaires ?
En plus du projet soutenu par Bill Gates,
d'autres entreprises espèrent commercialiser
dans 5 ans des « nano-batteries nucléaires »,
notamment des réacteurs à sels fondus
(WAMS) recyclant les combustibles usés des
autres centrales, pouvant tenir dans un
conteneur de bateau et générer 1 mégawatt
de puissance.
- Des centrales nucléaires flottantes pour échapper aux tsunamis
Afin d'éviter un scénario comme Fukushima, les prochaines centrales
nucléaires seront peut-être implantées en pleine mer ?
On parlait déjà en octobre 2009 de centrales (russes) flottantes.
- Les oiseaux de Tchernobyl s'adapteraient aux radiations
D'après cette étude contestée, leur niveau d'anti-oxydants
augmenterait alors que les dommages de l'ADN diminuent.
Il se pourrait cependant que ce soit une variabilité naturelle,
le niveau des radiations étant désormais assez faible. Par
contre, l'absence de l'homme se révèle très positif pour la
faune sauvage.
- Eolien et solaire moitié prix du nucléaire
Il y a certains parcs éoliens qui sont même trop rentables, leur
électricité étant payée trop chère. Selon la Commission de Régulation
de l’Énergie (CSR), les tarifs gagneraient à être différenciés en
fonction des endroits (par appel d'offres).
- ERDF s'engage dans le smart grid
Les réseaux intelligents sont indispensables pour gérer
une multiplicité d'énergies renouvelables intermittentes.
Il y a justement un colloque à Paris organisé par RTE et
ERDF les 11-14 juin.
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- Des molécules qui stockent la chaleur solaire
Ces molécules d'azobenzène changent de
configuration sous l'effet du soleil et la restituent
lorsqu'elles reviennent à leur forme initiale.
Combinées à des nanotubes, leur efficacité est
doublée.
- Produire de l'éthanol avec du CO et de l'eau
Les scientifiques ont créé un catalyseur à
base de cuivre qui est très efficace pour
produire
de
l'éthanol
et
d'autres
composés du carbone à partir de
monoxyde de carbone et de l'eau dans
une simple réaction électro-chimique.
Celle-ci pourrait être obtenue avec des
sources
d'électricité
renouvelables,
comme l'énergie solaire ou éolienne, ce
qui serait une alternative à la production
de biocarburants traditionnels.
- Du kérosène à partir de CO2, d'eau et de soleil
Un projet de recherche financé par l'UE
baptisé SOLAR-JET a permis de produire du
kérosène à partir d'eau et de dioxyde de
carbone (CO2) grâce à un carburéacteur
solaire. Ces résultats laissent espérer que l'on
pourra un jour produire n'importe quel
hydrocarbure liquide à partir de CO2, d'eau et
de soleil. Dans un premier temps, on a utilisé
de la lumière concentrée (simulant le
rayonnement solaire) pour transformer du
dioxyde de carbone et de l'eau en gaz de
synthèse (syngas) dans un réacteur solaire à
haute température contenant des matériaux à
base d'oxyde de métaux. Le syngas (mélange
d'hydrogène et de monoxyde de carbone) a
ensuite été transformé en kérosène par Shell
selon le procédé « Fischer-Tropsch ».
- Produire du kérosène à partir d'eau de mer
Cette fois, la marine américaine a produit du kérosène à
partir d'eau de mer grâce à des catalyseurs capables
d’en extraire l’hydrogène et le carbone puis de les
recombiner. Le processus pourrait aussi fonctionner en
théorie avec de l’air, mais l’eau de mer contient 140 fois
plus de dioxyde de carbone.
Le prix de revient de ce nouveau carburant est aujourd’hui estimé entre
3 et 6 dollars par gallon (3,7 litres). Cela reste donc économiquement
non rentable mais le rendement pourrait en être amélioré.
Le bilan énergétique ne serait pas fameux non plus mais pourrait permettre aux
porte-avions nucléaires de produire du kérosène pour leurs avions. On est loin
de mettre de l'eau de mer dans les moteurs et cela ne devrait aboutir
commercialement que dans une dizaine d'années mais confirme qu'il y a de
nombreuses options pour produire des substituts au pétrole.
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- L'énergie thermique marine
Produite en exploitant la
différence de température
entre les eaux de surface
et les eaux profondes,
l'énergie thermique marine
est particulièrement bien
adaptée à la zone intertropicale où le gradient de
température est le plus
important.
- Des hydroliennes pour protéger nos côtes
Les hydroliennes captent l’énergie des courants de marée. Grâce à un
dispositif astucieux, il est possible d’augmenter considérablement leur
production et de faire baisser le coût du kWh délivré. Ceci tout en
fournissant une solution de protection des littoraux face aux tempêtes
dont les effets sont amplifiés par la montée du niveau marin.
La houle est complètement cassée par le dispositif, ce qui limite la
dégradation des dunes littorales et la submersion de terres cultivées ou
habitées lors de tempêtes. L'intérêt est ainsi à la fois écologique,
économique et social. Notamment lors des fortes tempêtes comme celle
que l’Europe de l’ouest a connu durant l’hiver 2013-2014.
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- Les cités bioniques de Vincent Callebaut
Amener la production agricole dans les cités, produire l'énergie sur
place, rapprocher les résidences des lieux de travail et de commerce...
Ces idées sont dans l'air pour faire vivre dans le futur des milliards de
citadins. Un architecte, Vincent Callebaut, explore ces pistes depuis
plusieurs années. En Asie, ses idées commencent à sortir de terre...
Agora Garden, en construction à Taipei
Ci-dessus, le projet Lilypad, ville flottante, auto-suffisante, pouvant accueillir 50.000
personnes, qui produirait son oxygène et recyclerait ses déchets.
- Des villes flottantes pour échapper aux législations nationales
- Une université flottante consacrée à l’océanographie
La cité des Merriens (projet de Jacques Rougerie, créateur du Sea Orbiter)
serait une université flottante qui n'appartiendrait ni à un groupe privé ni
à un pays. Elle serait internationale et ouverte à tous.
Biotics
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