PROGRAMME AVRIL 2015 ARDENTES NOS VOIX Art et contrepouvoirs Oui, qu’elles peuvent être ardentes les voix des romanciers, poètes, peintres, chanteurs et musiciens, comédiens, metteurs en scène, artistes et créateurs de tout support et de tout genre, lorsqu’il s’agit de défendre par le beau les libertés humaines, lorsqu’il faut rappeler, en amoureux du bon, la nécessaire dignité de l’Homme. L’artiste en lutte, l’artiste en résistance, l’artiste en tolérance, l’artiste en coexistence : c’est bien lui que nous honorons dans ce mois d’avril, pour une création en Humanité, allumant ses contrepouvoirs face à la violence, à l’oppression des minorités, à l’injustice et à l’absurdité. Oui, Frankétienne, «« ardentes nos voix nos corps fougueux dans un incendie de cris jusqu’à brûler tous les tabous ». Plus d’informations sur le web : www.institutfrancaishaiti.org Facebook : Institut français en Haïti Twitter : IF Haïti t Déba PROJECTION-DÉBAT MERCREDI 1ER AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Nou Pou Nou Avec l’Association Colibri Initié en mars 2013 par l’Association Colibri en collaboration avec le Nouvelliste, le projet Nou Pou Nou a pour objectif de récolter et diffuser des projets exemplaires initiés par des haïtiens. 4 journalistes (écrit, photo, radio, télévision) ont ainsi parcouru le pays pour rassembler 52 histoires positives : des habitants qui reboisent leur village, une communauté qui nettoie régulièrement les rues, un réseau de coopératives agricoles… autant d’exemples à découvrir et autour desquels débattre ! De juillet 2013 à août 2014 les histoires étaient publiées chaque week-end dans Le Nouvelliste, et faisaient l’objet d’une émission sur Radio Magik 9 les lundi matin. Elles sont également projetées en plein air dans tous les départements d’Haïti à l’occasion d’une Caravane Médiatique. Elles sont enfin diffusées un mois sur deux à l’Institut français et à la FOKAL. Venez découvrir ces initiatives locales positives et débattre après la projection avec les instigateurs de ces projets ! a m é n i C CINÉ MARDI MARDI 7 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE La traversée des mondes de Frankétienne d’Arnold Antonin En présence de Frankétienne Documentaire / 2015 / Haïti / 86’ / Créole – Français Les zombies et les guédés sont les éléments les plus importants et les plus déroutants de l’imaginaire haïtien et spécifiquement de celui de Frankétienne. Ce film est un voyage à travers les mondes de Frankétienne, le plus grand créateur guédé de ce pays. Il nous entraîne dans les arcanes de sa création poétique, littéraire, dramaturgique et plastique. Frankétienne y apparaît en poète de haut vol, en musicien, en comédien, en imprécateur, en chasseur du Nobel et en metteur en scène de sa propre mort. Avec les éclairages de Marie-Andrée Etienne, Stéphane Etienne, Lyonel Trouillot, Dany Laferrière, Rodney St-Eloi, Kettly Mars, Jean-Claude Fignolé, Marie-Alice Théart, Mireille Jérôme, Paula Péan, Ricardo Lefèvre, Chantal Volcy Céant. On ne présente plus Arnold Antonin, cinéaste de renom qui se livre dans ce documentaire à une synthèse de l’insaisissable Frankétienne. Car comment le résumer, comment comprendre ses mondes ? C’est dans un vaste exercice de style qu’Arnold Antonin donne à voir la ou plutôt les vies de son ami et complice à travers les témoignages des proches et les interviews dudit personnage. On rit, on se frotte, on percute Frankétienne qui reste indémodable et imperturbable dans son statut de grand homme nobélisable. Plus qu’un documentaire, ce film est une fenêtre qui inspire l’irrévérence et la libre pensée, autour d’un personnage hors du commun et grâce à la caméra captivante et malicieuse d’Arnold Antonin. e c n e r e é i f s n é o PCo CONFÉRENCE - VENTE SIGNATURE MERCREDI 8 AVRIL - IFH - 6H PM - ENTRÉE LIBRE Femmes et dramaturgie contemporaine francophone Avec Dominick Parenteau-Lebeuf (Canada), Carole Thibaut (France), Céline Delbecq (Belgique), Dieuvela Etienne (Haïti) Dans le cadre des Helène de l’atelier Toto B Mercredi 8 avril, l’Institut français a l’honneur d’accueillir trois dramaturges contemporaines venues d’horizons variés, pour partager leur démarche, présenter leurs œuvres et nous parler de leur travail en tant qu’auteures dramatiques. Alors que les discriminations dans le domaine artistique ne sont plus un secret pour personne, ce temps d’échange est l’occasion de ré-ouvrir le débat sur la position des femmes dans le milieu du théâtre, les difficultés qu’elles rencontrent et leur manière de les contourner, afin de rebattre les cartes pour société plus juste. Comédienne de formation, Céline Delbecq est également dramaturge et metteure en scène. Artiste engagée et militante, elle participe en 2008 aux Rencontres de Théâtre Jeunes Publics de Huy et fonde en 2009, la Compagnie de la Bête Noire. Elle participe aux Transatlantiques à Ottawa et aux Francophonies en Limousin en 2011. Actuellement, elle écrit Eclipse Totale, texte qui sera mis en scène en janvier 2014 au Manège (Mons). Auteure, metteuse en scène, comédienne, directrice artistique de la Cie Sambre, Carole Thibaut se passionne par toutes les formes d’écritures (scéniques, numériques, textuelles, orales..) et alterne les créations pour de grands plateaux, des solos, des performances ou encore une installation numérique immersive. Artiste engagée, elle travaille en lien étroit avec des publics de toutes origines et milite pour l’égalité des femmes et des hommes dans les milieux de l’art et de la culture. Dominick Parenteau-Lebeuf est dramaturge et scénariste, diplômée en écriture dramatique de l’École nationale de théâtre du Canada (1994) et récipiendaire du Prix Victor Martyn Lynch Staunton du Conseil des arts du Canada pour l’ensemble de ses réalisations (2010). Auteure d’une vingtaine de pièces, elle co-scénarise actuellement son premier long-métrage de fiction. n o i t i s o p Ex EXPOSITION DE PEINTURES JEUDI 9 AVRIL - IFH - 6H PM - ENTRÉE LIBRE Porteur de mots d’Habdaphaï (France, Martinique) En présence de l’artiste Dans le cadre du 7ème Forum Transculturel d’Art Contemporain, organisé par la fondation Africamerica et consacré pour cette édition au thème Création et contrepouvoirs, l’Institut français en Haïti accueille l’exposition de l’artiste plasticien martiniquais Habdaphaï, Porteurs de mots. « Les alizés soufflent sur les bras multiples du porteur de mots. Il est l’arbre de vie, dansant, habité par le verbe, racontant des histoires fantastiques ancrées dans la parole des conteurs de la nuit. Il est le message et le messager. Et cric et crac ! Se déplaçant d’abord dans l’espace rond du conte caribéen, dialoguant avec l’esprit de la mort, rassemblant ‘’la cour’’ dans un vivre ensemble avant de l’entraîner ailleurs. Le cercle franchi, il est parole vive. Son espace mouvant est écoute et lien de transmission. Les mots sont formes et couleurs, ils rejoignent l’interrogation de l’artiste et son langage d’être multiculturel marchant dans sa vie sans oublier l’insolence indispensable de la marge. Quelle jouissance d’être sans ce poids de l’enracinement, en ayant la solidité, la luxuriance et les fruits d’un ‘’arbre pays’’. En route, en mouvement, le porteur de mots pénètre les choses et les mondes cachés. Chaman, il initie, régénère, il est un centre. Ainsi le thème de l’exposition nourri de culture caribéenne rejoint la culture extrême-orientale : nouvelle naissance et sortie du cosmos ». Antoine Hauban Plasticien martiniquais né à Fort-de-France en 1960, ancien danseur, Habdaphaï se consacre à la peinture depuis le début des années 80. Tour à tour peintre, commissaire, directeur artistique et créateur d’événements, l’artiste a été à l’origine de trois galeries (Art Neuf à Fort-de-France, le Cho’rum et Odis7 au Marin) et de trois manifestations artistiques internationales dans l’île ces dix dernières années (le Festival des Sens au Marin, le Marché d’Art Contemporain du Marin, et la Pool Art Fair Martinique à Fort-de-France avec Frères indépendants de la Guadeloupe). Peintre, performeur, sculpteur, photographe et vidéaste, l’artiste est diplômé en Art Performance par l’Université de Besançon. t r e c n Co CONCERT DE MUSIQUE CLASSIQUE JEUDI 9 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Ensemble franco-haïtien de clarinettes Récital de clarinettes Avec Jérôme Salier, clarinettiste de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg (France), et des musiciens de l’Ecole de Musique Sainte-Trinité de Port-au-Prince (Kerline / Esther / Bernier / Michée / Dieunie) A l’occasion de la venue de Jérôme Salier en Haïti, clarinettiste de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, l’Institut français et l’Ecole de Musique Sainte-Trinité proposent de mieux vous faire connaître la clarinette autour des variations qu’offre cet instrument. Tango argentin, morceaux de jazz, musique classique… ce concert sera l’occasion d’éclairer en beauté toutes les facettes de la clarinette ! ion t i s o Exp CONCERT DE MUSIQUE CLASSIQUE DIMANCHE 12 AVRIL - KARIBÉ CONVENTION CENTER – 5h30 pm 1000 HTG ADULTES / 500 HTG ENFANTS Concertino op. 26 pour clarinette et orchestre de Carl Maria von Weber Avec l’Orchestre Philharmonique Sainte-Trinité de Port-au-Prince, Valérie Brutus (soprano lyrique) et Jérôme Salier, clarinettiste de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg (France) A l’occasion de la venue de Jérôme Salier en Haïti, clarinettiste de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, l’Ecole de Musique Sainte-Trinité propose le merveilleux Concertino op. 26 pour clarinette et orchestre de Carl Maria von Weber, compositeur romantique allemand (1786-1826). Jérôme Salier a commencé l’apprentissage de la clarinette à l’âge de neuf ans avant d’intégrer, deux ans plus tard, le Conservatoire de Strasbourg où il obtient deux Médailles d’or à l’unanimité (en clarinette et en musique de chambre). Il poursuit ensuite son cursus au Conservatoire national supérieur de musique de Lyon (en 2000) dans les classes de Jacques Di Donato et Robert Bianciotto. En 2002, il entre à l’Orchestre de la Musique de l’air de Paris. Il passe ensuite deux années en “intérim”, au sein tout d’abord de l’Orchestre royal philharmonique des Flandres d’Anvers (2004), puis de l’Orchestre national des Pays de la Loire (2005), avant de réussir le concours de l’OPS, en 2006. Ce passionné de musique de chambre est également très intéressé par le répertoire contemporain et participe régulièrement au Festival Musica entre 1998 et 2000, où il joue dans nombre de pièces de Georges Aperghis ou de Pascal Dusapin et interprète, en 2000, au sein de l’Ensemble du Conservatoire de Strasbourg, Skiaï du Strasbourgeois Christophe Bertrand avec le compositeur au piano, le flûtiste Olivier Class, la violoniste Laura Rajanen et le violoncelliste Godefroy Vujisic. En 2011, Jérôme Salier contribue à la fondation de Prises de becs (avec ses collègues Stéphanie Corre et Alain Acabo), un trio de clarinettes destiné à faire connaître l’instrument au jeune public qui participe à l’action éducative de l’OPS. a m é n i C CINÉ MARDI MARDI 14 MARS - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Ariane Mnouchkine, l’aventure du Théâtre du Soleil de Catherine Vilpoux Documentaire / 2009 / France / 75’ / Français De la Cartoucherie de Vincennes à New York en passant par l’Afghanistan et Taïwan, ce documentaire décrit la vie au quotidien et en tournées de la troupe du Théâtre du Soleil et de son ardente directrice. Une biographie théâtrale, intime et ... collective ! A travers de nombreux documents inédits sur la naissance du Théâtre du Soleil en 1964, des extraits de spectacles, des séances de travail, des étapes de voyage de la troupe à l’étranger, des témoignages d’amis et de collaborateurs, le film retrace le parcours emblématique d’Ariane Mnouchkine. es aspirations, son rêve de théâtre, son amour du cinéma, le lien exceptionnel qu’elle tisse avec le public. Ou le véritable engagement artistique et politique d’une femme d’exception qui depuis plus de quatre décennies, anime et accompagne le travail d’une troupe de théâtre qui entend ainsi ré-enchanter le monde... A sa création, le Théâtre du Soleil s’est distingué par son fonctionnement, dans un esprit communautaire, tout le monde touche le même salaire, la soupe est servie aux spectateurs et Ariane en personne déchire les tickets à l’entrée du théâtre… La troupe s’est aussi affirmée dans le choix de sujets engageant une réflexion profonde sur la condition humaine, et tissant un lien permanent entre le théâtre et la société. Des mises en scènes toujours prodigieuses et des jeux d’acteur très libres s’inspirent de la tradition orientale, notamment du théâtre japonais découvert par Ariane Mnouchkine lors de ses voyages. Le Théâtre du Soleil est vif et poignant, il bouleverse le spectateur à l’image de sa fondatrice engagée, militante politique qui tient encore aujourd’hui les rênes d’une compagnie intemporelle et immortelle. Lien vers Le Théâtre du Soleil : http://www.theatre-du-soleil.fr e c n e r Confé CONFÉRENCE JEUDI 15 AVRIL - IFH - 6H PM - ENTRÉE LIBRE Pratiques culturelles, genres et représentation des femmes dans les arts et la musique Avec Natasha Le Roux (France), Dieuvela Etienne (Haïti) Dans le cadre des Helène, de l’atelier Toto B Très actif en France dans le domaine des arts et de la culture, l’association H/F mène un travail remarquable en faveur de l’égalité entre homme et femme. Le constat est frappant et systématique : en France, la part des femmes plafonne en dessous de 25% parmi les metteurs en scène et chorégraphes programmés dans le théâtre public, parmi les réalisateurs soutenus pour un long-métrage et parmi les lauréats des prix littéraires. Il y a donc urgence à rétablir la parité et l’égalité en matière d’accès aux postes de responsabilité, aux financements et aux outils de travail. C’est un déficit démocratique majeur qui traduit une forme d’immobilisme au sein de l’institution culturelle susceptible de couper celle-ci des mouvements de nos sociétés.Qu’en est-il en Haïti ? Comment mettre en résonnance ces problématiques dans nos quotidiens professionnels et tout particulièrement dans le secteur de la musique ?Les musiciennes Dieuvela Etienne (Haïti) et Natasha Le Roux (France) seront là pour en discuter mercredi 15 avril. Metteure en scène, Dieuvela Etienne est à l’origine de l’espace culturel Atelier Toto B et du groupe musical féminin Rara Fanm, elle évolue dans le monde culturel haïtien depuis 1996 : dessin, mode, théâtre, musique vaudou, contes… Elle se passionne pour le merveilleux, la mythologie, les mystères religieux, les rituels du folklore, les éléments insolites et oniriques de nos cultures. Chanteuse, saxophoniste, auteure et compositrice, Natasha Le Roux crée dans les années 90’ Zarmazones le premier big band acid jazz, hip hop, reggae 100% féminin avec lequel elle a joué en France et dans le monde entier. Après des études de jazz, d’ethnomusicologie et de chant lyrique, elle enseigne le chant et devient cheffe de chœur dans les conservatoires de Seine-Saint-Denis et se consacre parallèlement à la création de spectacles musicaux pour la jeunesse. En temps qu’administratrice de l’association H/F Ile-de-France, elle milite aujourd’hui en faveur de l’égalité et de la parité dans le secteur musical. e t i r s e é c o n PCo THÉÂTRE - CONCERT JEUDI 16 MARS - IFH - ENTRÉE LIBRE Chimen kwaze pou lapè Compagnie Les Rescapés IFH – 4h pm – Entrée libre Vwa Ayiti pou lapè James Germain, Emeline Michel et Beethova Obas IFH – 7h pm – Entrée libre (sur invitation à retirer à l’IFH) Dans le cadre de la campagne de réduction de la violence communautaire, Ann Chwazi Lapè, à l’invitation de la MINUSTAH et en partenariat avec le réseau des Alliances Françaises et de l’UNESCO, deux caravanes sillonneront simultanément Haïti et rassembleront les communautés autour du dialogue et de la création pour la paix : elles commencent leur voyage à l’Institut français en Haïti le jeudi 16 avril. Du 17 avril au 25 mai 2015, Vwa Ayiti Pou Lapè amènera 3 artistes de renom, James Germain, Emeline Michel et Beethova Obas, à la rencontre des jeunes talents de 10 villes d’Haïti, pour animer des ateliers de création musicale et des mini-concerts collectifs placés sous le thème de la paix et de la non-violence. Du 4 Mai au 5 juin 2015, les comédiens de la troupe haïtienne Les Rescapés joueront des pièces de théâtre forum, un exercice interactif ou les spectateurs montent sur scène pour proposer des solutions aux problèmes posés, dans 22 localités d’Haïti. Les pièces ainsi créées parleront de la violence communautaire et électorale, de la violence contre les femmes et de la traite des enfants dans les zones frontalières. Dans le cadre de la mise en œuvre du mandat de la Mission, Ann Chwazi Lapè - Vyolans ap detwi lavi nou est une campagne de communication du Bureau de la Communication et de l’Information Publique et de la Section de la Réduction de la Violence Communautaire de la MINUSTAH, qui encourage la coexistence pacifique entre les personnes, notamment les jeunes des quartiers vulnérables. Concert Vwa Ayiti pou lapè James Germain, Emeline Michel et Beethova Obas Johnson St-Cyr, basse Gliffood Voltaire, guitare Marc Harold Pierre, percussions Paul Sené, piano Emmanuel Jean Baptiste, batterie a m é n i C CINÉ MARDI MARDI 21 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE No Future, la déferlante Punk d’Alain Maneval et Fred Aujas Documentaire / 2014 / France / 52’ / Français – Anglais Londres, 1977. Sur King’s Road, à 25 ans, on passe pour ringard. Sous l’influence de groupes américains comme les Ramones, des gamins de 15-16 ans fardés, les cheveux teints et/ou taillés en crête, y écument les disquaires et les friperies, traînent, provoquent, s’amusent. Dans une Angleterre en pleine dépression économique, ceux qu’on appelle les punks crachent leur dégoût d’un monde sans horizon et vomissent sur les hippies qui squattent l’industrie musicale. Armés d’un ampli, d’une basse ou d’une polycopieuse (pour les amateurs de fanzines), ils prennent leur destin en main. Ils s’intronisent musiciens, et, partout où on les autorise à jouer, sèment la pagaille devant un public déchaîné qui leur crache joyeusement dessus. Sans arrêt des groupes se montent, parfois juste le temps d’un concert. D’autres émergent durablement, comme les Sex Pistols ou les Clash. Parti à Londres en 1977, Alain Maneval, auteur et narrateur de ce film, a vécu fiévreusement les deux années qu’a duré le punk rock, avant que ce mouvement ne succombe aux excès en tout genre, à l’héroïne et à la récupération commerciale. Son expérience sert de fil rouge au documentaire. Des coups d’éclat de Sid Vicious aux tenues outrageuses de Siouxsie, de nombreux rescapés du punk racontent l’esprit, les rencontres et événements marquants de ces années-là : le critique rock Patrick Eudeline, ancien d’Asphalt Jungle, Henry Padovani, ex-Police, Glen Matlock, qui fut bassiste des Sex Pistols, Topper Headon des Clash, la chanteuse Elli Medeiros, ex-Stinky Toy, Kent, etc. Le montage, nerveux, colle à la rage et à l’extravagance déployée sur scène. De nombreuses images d’archives, souvent issues de collections personnelles, émaillent le film. Tournées dans une basse résolution raccord avec l’esthétique d’alors, et peuplées de visages blafards et moqueurs, de silhouettes débraillées, voire dénudées, hurlant et pogotant, ces séquences nous plongent dans l’ambiance débridée de l’époque. a m n é a o n i initém C s o i p C Ex VERNISSAGE EXPOSITION DE PEINTURE MERCREDI 22 MARS - IFH - 6H PM - ENTRÉE LIBRE Les miniatures de Frankétienne « Dans ma carrière de peintre, étendue sur 45 années de travail, la production des miniatures représente une expérience intense, originale et riche : le défi de réduire l’espace sans asphyxier la vie ; le pari d’ouvrir la coquille pour retrouver la lumière de l’œuf et les battements intimes de l’œuvre sans massacrer la vie ». Frankétienne, mars 2015 A partir du 22 avril, l’Institut français expose les miniatures de Frankétienne, un ensemble de 200 peintures énigmatiques, intenses et licérales, à l’image de leur auteur dont la puissance créatrice, généreuse et excessive, ne cesse d’irradier. A cette occasion, nous aurons l’honneur d’accueillir Frankétienne en personne entre 4h pm et 6h pm du lundi au vendredi, pour la vente signature de ses tableaux sur la terrasse de l’IFH. Exposition et rencontres du 22 au 30 avril. a m é a e l n incém C a t c i e C Sp SPECTACLE MUSIQUE & DANSE TRADITIONNELLE HAÏTIENNE JEUDI 23 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Sacrifice Compagnie Grand Lakou Ce jeudi, venez onduler aux rythmes et aux mouvements du Grand Lakou ! Un spectacle qui conjugue la puissance des racines haïtiennes aux expressions les plus contemporaines, mêlant l’intensité du vaudou à la liberté des identités affirmées… Avec une pointe d’audace, d’extravagance et de malice ! Dans les cours de danse du Gran lakou, à Jacmel, tout le monde est le bienvenu. On est ouvert, les gros, les petits, les noirs, les blancs, les handicapés, les trans, les gais, les lesbiennes, etc… On refuse toute forme de discrimination, toute forme de stigmatisation. On vise une vie meilleure, basée sur la valorisation de l’être, explique Yionel Charles, chorégraphe. Les meilleurs danseurs du Gran lakou, formés en compagnie, sont accompagnés de percussionnistes et d’un trompettiste pour ce spectacle qui rend hommage aux rythmes des ancêtres, réincarnés dans les gestes envoutants de jeunes danseurs talentueux. Nos chorégraphies racontent des histoires, elles puisent dans la réalité de la culture haïtienne, dans les trditions du vaudou, de sa danse, de sa nourriture, de sa sève.Aux costumes blancs du Yanvalou se succède la lutte du Nago, danse du combat. La danse Ibo fait sauter les chaines de l’esclavage et signe la libération. S’ensuit la danse rituelle de la cérémonie du Bois caïman, puis le rythme Congo appelle l’amour, la joie, la réconciliation. La séduction fait son entrée dans les courbures et les méandres ondoyants de la danse araignée.Puis soudainement, les rituels s’effacent pour laisser place à une joute provocatrice aux élans de battle hip hop. En un instant, les robes traditionnelles se changent en robes de soirées du samedi soir, comme autant de clin d’œil qui font de ce spectacle un moment de danse résolument moderne, subtilement contemporain. a m é n i C CINÉ MARDI MARDI 28 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Mahaleo de César Paes et Raymond Rajaonarivelo Documentaire / 2005 / Madagascar / 100’ / Malgache - Français En Malgache Mahaleo signifie libre, indépendant et autonome. Les sept musiciens du groupe ont toujours refusé le showbusiness malgré trente ans de succès, et ont choisi de s’engager dans le développement de leur pays. Dama, Dadah, Bekoto, Fafa, Nono, Charles et Raoul, ces précurseurs du blues malgache sont aussi médecin chirurgiens agriculteur, sociologue ou député... Les chansons des Mahaleo ont été le levain du soulèvement de 1972 qui a provoqué la chute du régime néo-colonial à Madagascar. Aujourd’hui, elles continuent de bercer la vie des Malgaches. Plus qu’un documentaire sur un groupe de musique, Mahaleo décrit également le Madagascar d’aujourd’hui tout en poésie et en émotion. A travers les yeux du réalisateur brésilien César Paes (auteur de Saudade do futuro, une vision musicale de São Paulo) et du cinéaste malgache Raymond Rajaonarivelo, le plus grand du pays, le film prend le parti de décrire en chanson l’héritage actuel du groupe à Madagascar, les paroles revendicatives raisonnant encore sur les lèvres des jeunes et des moins jeunes. Le documentaire évoque le désir de liberté, le désir de se battre, de rester souder et proche du peuple : l’esprit d’un groupe engagé soulignant avec grâce le pouvoir des mots et de la musique. Extrait : https://www.youtube.com/watch?v=BYwo3_vq4aw&list=PLf5gCAIBhKCIsGnw-tEywmlCb0WpsY01x n o i t c Proje PROJECTION-DÉBAT MERCREDI 29 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Demain si Dieu veut d’Elsa Dafour Documentaire / 2015 / France / 52’ / Français – Créole Cinq ans après le séisme qui a frappé Haïti, Demain si Dieu veut constitue un témoignage inédit sur la tentative de reconstruction d’un pays et de son peuple. L’immense émotion suscitée par ce cataclysme est aujourd’hui retombée. Pourtant, cinq ans plus tard, ses conséquences perdurent dans le quotidien des haïtiens. Parmi elles, de nombreuses femmes y font toujours face. Vincia, Mirlande, Lucie, Vionette et Samantha vivent à Port-au-Prince. Au lendemain du séisme, elles se sont réunies sur un terrain vague improvisé en camp de fortune, décor désolé de leur quotidien pendant trois longues années. Été 2013, elles ont finalement été prises en compte et relogées dans leur quartier d’origine. Le film, dont les premières images ont été tournées à l’automne 2012, suit l’intimité de ces 5 femmes, victimes, amies, voisines de destin. Elles nous racontent leur vulnérabilité dans le camp, l’abandon, l’attente du relogement, le retour dans leur quartier et malgré tout, leur volonté de se reconstruire. Elsa Dafour est journaliste depuis 2004, elle s’intéresse essentiellement, par l’écrit ou par l’image, aux populations marginalisées par une rupture sociale, culturelle ou naturelle. Elle a commencé à travailler sur Haïti et les conséquences du tremblement de terre au lendemain de celui-ci. Elle signe ici son premier film autour de ces femmes qui voulaient témoigner. « Chaque jour, d’autres venaient me chercher pour que je les filme. Elles m’ont raconté leurs colères, leurs souffrances, leurs espoirs. Etre une femme en Haïti, c’est être considéré comme un citoyen de seconde zone. Le séisme les a projeté dans la rue et aggravé leur condition, devenue dès lors insoutenable ». a m é a e l n incém C a t c i e C Sp SPECTACLE DE THÉÂTRE JEUDI 30 AVRIL - IFH - 7H PM - ENTRÉE LIBRE Dezafi Un texte de Frankétienne mis en scène par Guy Régis Junior Pour couronner ce mois d’avril au souffle contestataire, l’Institut français vous emmène dans les limbes d’un théâtre vertigineux avec l’adaptation sur les planches d’un monument de la littérature caribéenne, joué pour la première fois en Haïti : Dezafi. Car quelle œuvre, mieux que celle de Frankétienne, l’éternel insoumis, pour incarner l’art contre le despotisme ? Et qui, mieux que le talentueux metteur en scène Guy Regis Jr, pour relever le défi de conjuguer ce texte majeur, au présent et au futur ? Ils sont sept sur scène. Plongés dans le noir, que seules quelques lampes de poche viennent percer. Sept qui psalmodient la même phrase, têtes baissées, bras ballants. Une phrase qui devient scansion, respiration, musique du corps. Dans une mise en scène épurée, l’homme de théâtre, directeur du Festival Quatre Chemin, Guy Régis Jr, empoigne le spectateur et l’embarque dans la litanie envoûtante d’une cohorte de zombies. Monumental par son foisonnement poétique et sa portée politique, ce texte fondateur (premier ouvrage écrit en créole) détient la force des textes atemporels, universels et la nécessité impérieuse de dénoncer la tyrannie. Poète, écrivain, dramaturge, peintre, auteur de plus de 50 livres, Frankétienne s’impose, à presque 80 ans, comme un artiste total et génial. Un de ceux qui ont traversé toutes les périodes sombres d’Haïti en faisant le choix de rester face aux dictatures et aux tremblements. Rester pour lutter. Dezafi dénonce la dictature duvaliériste, vilipende l’instrumentalisation des religions (ici le vaudou, pris en otage sous l’ère Duvalier. En cette pièce gronde un vent de révolte que le metteur en scène et les comédiens s’emploient à raviver pour nous maintenir en éveil, pour crier le réveil nécessaire.
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