Festivalzeitung PRINT4 - Badisches Staatstheater

RINT4
27.515 CARACTÈRES
JOURNAL, PARTIE 4: RÉSUMÉ
Les festivals, au fond, c'est toujours un peu la
même chose : on arrive à peu près reposé, et on
en ressort lessivé. Au matin du premier jour, on
se sent frais et on prend de bonnes résolutions.
Cette fois-ci, on mangera sainement et à un
rythme raisonnable, on se couchera à l'heure
et on fera à temps ce qu'on a à faire – dans
mon cas, écrire. Au matin du deuxième jour, on
regrette la trop longue soirée de la veille, et on
abandonne les bonnes résolutions. Au matin du
troisième jour, déjà épuisé, on rêve de passer
la journée au lit et on ne veut qu'une chose :
que ça s'arrête. Et au matin du quatrième jour,
épuisé mais heureux d'être là, on craint la fin.
Finalement, on ne veut pas que ça s'arrête.
Participer à un festival, c'est bien sûr assister
aux représentations. C'est découvrir de
nouvelles pièces, de nouveaux metteurs en
scène. Mais c'est bien plus que ca. Participer
à un festival, c'est rencontrer de nouvelles
personnes, découvrir un lieu inconnu, courir
de droite à gauche, manger à la va-vite avant
de retourner au théâtre. C'est, quand on y
travaille, enchaîner des journées bien trop
longues, épuisé, mais trouver dommage d'aller
se coucher le soir après avoir accompli ses
tâches. C'est se lever à l'aube, parce qu'il y
a tant de choses à préparer avant l'arrivée
des festivaliers. C'est partager des boîtes de
gâteaux, tout ce qu'on a à manger, parce qu'il
ne reste pas de temps pour aller déjeuner,
le journal doit être imprimé bientôt. C'est ne
plus avoir de dentifrice et ne pas trouver le
temps d'aller en acheter, parce que le centre
commercial de l'autre côté de la rue est si loin,
parce qu'on n'a pas une minute à perdre pour
une tâche aussi ingrate. C'est perdre toute
notion du temps, oublier que c'est dimanche, et
FESTIVALPROGRAMM 7.6.
12.00
15.30 →
17.00 →
17.00 →
18.30 →
20.00 →
ab 21.00
16.30
18.15
18.30
19.00
21.05
PODIUM DER REGISSEURE
POURQUOI EVE
DIE TROERINNEN
IBSEN: GESPENSTER
PARALLEL
CHAMPS D’APPEL
PARTY
OUTER SPACE
INSEL
MALSAAL
HfG
STUDIO
KLEINES HAUS
OUTER SPACE
PARTIES
21h
21h30
WARM-UP: DJ OOOHHH
KAosPlanet
mainly 50s & 60s
70er in moderner Form /
Rockmusik mit deutschen Texten
23h30
0h30
THE BLACK RAVENS
DJ MEGA UTZ UTZ /
KOSTÜMPARTY
Bluesrock
90’s Electro, Rave, Techno
8
10. FESTIVAL PREMIÈRES
PRINT4
se retrouver seul devant la boulangerie fermée.
C'est, pour quelques jours, vivre hors de la vie
normale, hors du temps, même un peu hors de
la réalité. C'est une ambiance, une expérience,
un moment que l'on n'oubliera pas.
Et après, il y a ces moments vides. Quand on
doit écrire à un rythme aussi intense, on finit
par être bloqué : cette semaine, j'ai passé de
longues heures à fixer mon écran d'un regard
vide. Je crois que c'est normal quand on est
journaliste. Et dans ce cas, il n'y a qu'une chose
qui reste : la procrastination.
Étrangement, lors de festivals, j'apprends
toujours beaucoup de choses qui n'ont
absolument rien à voir avec ce que je suis venue
faire là. C'est toujours au moment où, ayant
encore à écrire trois articles avant le lendemain
matin, et ayant calculé que dans le meilleur des
cas, on disposera d'environ quatre heures de
sommeil, les priorités changent subitement. Une
fois le dentifrice - dont l'acquisition est tout à
coup redevenue urgente - acheté, la chambre
d'hôtel rangée, la monnaie comptée et triée, on
se retrouve à faire de la recherche sur internet,
c'est-à-dire visiter tous les sites qui n'ont rien à
voir avec les articles que l'on doit écrire. Le plus
absurde : j'ai appris l'existence des donaldistes,
ces gens qui étudient le plus sérieusement du
monde la famille de Donald Duck. On finira par
écrire ses articles au dernier moment - comme
maintenant. Print 2015, dernière édition : il est
temps d'imprimer.
© Roland Vaczi
J'ai fait le calcul : depuis le début du festival,
j'ai rédigé 10 articles, pour un total de 27.515
caractères, espaces compris, sans compter
tout ce que j'ai effacé immédiatement après
l'avoir écrit. J'ai corrigé un nombre incalculable
de coquilles, traduit un texte, et en ai édité
9 supplémentaires. Mon dossier de mails
consacré à PREMIÈRES contient exactement
233 messages. À la fin du festival, j'aurai vu
5 représentations. J'ai passé 10 minutes à
compter le nombres d'articles et de caractères
que j'ai écrits. Je n'ai composé que deux tweets
sur mon compte, dont un sur le festival. J'ai
traversé une cinquantaine de fois la route qui
sépare le théâtre de notre salle de rédaction.
J'ai pris 5 douches, ce qui est loin d'être
suffisant par cette chaleur. Je n'ai passé que
deux heures en tout aux fêtes du festival, j'y
ai bu un cocktail, et aussi un Coca-Cola pour
rester éveillée, même si je n'aime pas ca. J'ai
rencontré deux vieilles connaissances que je
ne m'attendais pas à voir là. J'ai également
rencontré trois autres connaissances à la
conférence de hackers qui avait lieu dans un
bâtiment où se trouvait l'une des salles de
PREMIÈRES, ainsi qu'un immense insecterobot vert et clignotant que je n'avais jamais
vu avant, mais que je n'oublierai pas de sitôt.
J'ai acheté 8 tablettes de chocolat, dont je n'ai
mangé que la moitié d'une. Je ne préfère pas
compter le nombre d'heures que j'ai pu passer
au lit, c'est trop peu.
4. – 7.6.15 KARLSRUHE
PARALLEL
Marie Gutbub
IMPRESSUM
PRINT: Kritischer Journalismus –
authentisch dokumentarisch performativ
HERAUSGEBER BADISCHES STAATSTHEATER
KARLSRUHE GENERALINTENDANT Peter Spuhler
SCHAUSPIELDIREKTOR Jan Linders REDAKTION
Camille Chanel, Judith Engel, Marie Gutbub,
Maxi Zahn LEITUNG Jürgen Berger (v.i.S.d.P.)
GESTALTUNG Danica Schlosser ASSISTENZ
Johannes Wiesel FOTOGRAF Alexandre Schlub
VERTRIEB Sarah Mall, Roya Hauck, Laura Maghetiu,
Stella Lehmann, Maria Moritz, Maren Pfeiffer, Maria
Varlamova, Angéline Deborde, Diana Matthess, Aline
Villeneuve, Geoffrey Becker, Gabriel Meier VORBEREITUNG Haivu Doan, Valerie Dörner, Eric
Nikodym, Catharina Waschke
facebook.com/FestivalPremieres
twitter.com/FestPremieres
LES TOILETTES DES HOMMES
« JE SUIS BOB, VOUS POUVEZ M’APPELER ALICE » : PARALLEL S’ATTAQUE AUX CLICHÉS DU GENRE
Elles arrivent en regardant timidement le public.
Sans se présenter, Lucia Ma˘rneanu et kata
bodoki-halmen entament un échauffement
chorégraphié. Très vite, l’une ouvre un
ordinateur. Une musique rythmée et répétitive
accompagnée d’une voix encourageante leur
lance des « you can do it ». Concentrées,
elles reproduisent les mouvements qui leurs
sont montrés sur leur écran. Leurs gestes
sont maladroits, mais on comprend bien vite
le propos. C’est la dictature du corps mince qui
parle : sois mince et tu seras belle.
Après quelques minutes de sport, la voix qui
répétait jusqu’alors des « sexy arm » fait
place à du dubstep qui emplit l’espace d'une
vague d’énergie. Les deux jeunes femmes
vont chercher leurs cordes à sauter et leurs
haltères, font des pompes. Elles qui étaient
si maladroites lors du premier exercice se
dépassent physiquement lors d'une session de
sport qu’elles parviennent à rendre esthétique.
La thèse est posée : Lucia Ma˘rneanu et kata
bodoki-halmen veulent dépasser les limites
corporelles définies par la société, déconstruire
les stéréotypes. Déconstruisant un cliché qui
devrait l’être depuis longtemps, elles veulent
montrer que les femmes sont aussi fortes que
les hommes.
« hommes » est bravé. Des deux côtés
du mur, les actrices s’emparent d’espaces
dans lesquels la bienséance leur interdit de
s’introduire. De façon à peu près symétrique,
elles examinent et jouent avec un ballon
de foot, sport de garçons par excellence.
S’emparant des clichés masculins comme
par exemple la chaussette dans le caleçon,
elles donnent à voir au spectateur l’absurdité
des stéréotypes, de ces règles établies et
respectées par la société.
Au milieu de la scène, un mur carrelé sépare
l’espace en deux. De chaque côté, un
urinoir, objet sacralisé par Marcel Duchamp.
Dans PARALLEL, au contraire, les toilettes
des hommes sont désacralisées. Le signe
d’interdiction tacite qu’est la pancarte
Pourquoi ce malaise dans les toilettes « des
garçons » ? Pourquoi le foot ne serait-il pas
un sport féminin ? Elles en viennent ensuite
à l’examen du corps : poitrine nue, la première
observe ses muscles, ses seins qu’elle tâte
comme une extension non voulue de son corps,
La société et les coutumes attribuent à
l’identité corporelle, définie par des attributs
spécifiques biologiquement déterminés,
une orientation sexuelle. Si ce précepte est
socialement construit, si le bafouer conduit à
Enfin, elles se présentent par les mots. Fabien
Dickinson, originaire du Maryland, barbe
collée au menton, liste des clichés sociaux,
plaisantant au passage sur les lesbiennes :
les femmes doivent bien cuisiner, savoir
Camille Chanel
© Alexandre Schlub
Des deux côtés du mur, les deux jeunes
femmes se métamorphosent progressivement
dans l’ombre puis dans la lumière, dans une
succession de splendides tableaux. Elles
finissent par se croiser une unique fois,
dérogeant ainsi aux règles du parallélisme qui
régissent la pièce, dans le sas des toilettes.
faire le ménage, s’occuper de leurs enfants
et exercent des métiers féminins. Bob, que
l’on peut également appeler Alice, joue avec
le genre par son apparence : favoris dessinés
au crayon, combinaison en latex, talons hauts
et chaussette dans le string. Il/elle énonce
des clichés lesbiens tels que la dichotomie
camionneuse/féminine, la comparaison entre
les huitres et les vagins, dénonçant une
tendance à la typologie, à la normalisation,
supposant ainsi que tout ce qui ne s’y conforme
pas est déviant. Critique de la reproduction,
au sein même des groupes qui rejettent
la norme, des schémas sociaux normatifs
qu’ils condamnent, PARALLEL montre les
contradictions de ceux qui pensent s’être
libérés des clichés. C’est intelligent.
INTEAM – VOL. 4
MARIE Und deine Meinung, Maxi?
MAXI Ich glaube schon, dass ich ein gewisses
Ideal habe. Denn den Effekt, den du erzielen
willst, musst du ja mit deinem Text und allem,
was dazu gehört erreichen, also Stil, Ästhetik
undsoweiter.
MARIE Einverstanden. Stil und Ästhetik sind
schon wichtig. Der Schritt zum perfekten Text
ist aber groß.
JUDITH Ziemlich groß, ja. Ich bin bisher jedesmal furchtbar auf die Fresse geflogen, wenn ich
mich an den perfekten großen Schritt, beziehungsweise den großen Schritt zum perfekten
Text, gewagt habe.
MAXI Ja das stimmt. Ich finde interessant, was
Judith sagt: Text als Fuhrpark der Gedanken.
Ich glaube, mein Ideal hängt sehr mit einer gewissen Bewegung zusammen, die man im Text
erkennen kann. Ein für und wieder, das eine
Offenheit erlaubt.
JUDITH Ich meinte eigentlich FUNpark, aber
2
PRINT4
10. FESTIVAL PREMIÈRES
nach kurzer Überlegung wollte ich auch Fuhrpark schreiben, oder hätte eigentlich schreiben
wollen. Für mich ist Schreiben wie Autofahren auf einer Landkarte. Ich denke manchmal,
dass ich wie ein Routenplaner für LeserInnen
bin. Ich fahre eine Route oder verschiedene,
dann zeichne ich die im Text nach und kann
dann Ratschläge geben, wo man gedanklich
besser nicht abbiegt oder warum sich ein Umweg lohnt. Letztendlich gäbe es aber tausende
dieser Routen, ich kann immer nur ein kleines
Angebot machen.
MARIE Vielleicht bin ich zu perfektionistisch.
Ich kann nicht davon ausgehen, dass ein Text,
der schnell geschrieben werden muss, perfekt sein kann. Gut, ja, das muss schon sein.
Aber perfekte Texte sind mir im Journalismus
zu idealistisch.
MAXI Das ist ein schönes Paradoxon, dass du
einerseits zu perfektionistisch bist, andererseits
die Perfektion ablehnst.
MARIE Ich lehne sie nicht ab. Ich glaube aber,
dass sie unter manche Bedingungen nicht er-
reichbar ist. Das ist ein Aspekt des Journalismus, mit dem ich Schwierigkeiten habe.
Irgendwie bin ich immer ein bisschen frustriert.
CAMILLE Klingt bestimmt leichtsinnig, aber
ein schöner Text muss zum Weinen bringen.
Was ist eigentlich Perfektion? Muss ein Text
nicht einfach gefallen?
MAXI Was meinst du mit weinen, Camille?
Meinst du es wörtlich?
CAMILLE Ich bin sehr sensibel. Wenn ich weinen möchte, dann heißt es, dass etwas mir
besonders gefällt. Es ist „lagom“: Ein schwedisches Wort, das „weder zu gut noch zu
schlecht, einfach perfekt für uns“ bedeutet.
MARIE Leute, wir haben schon viel zu viel geschrieben. Das ist übrigens noch ein Problem
des Journalismus: Immer zu wenig Platz. Es
ist irgendwie schon ironisch, so zu unterbrechen. Aus Platz- und Zeitgründen. Ein Journalistenklischee.
Camille, Judith, Marie, Maxi
chatteten am 31. Mai 2015
ALLE TEXTE AUCH AUF WWW.FESTIVALPREMIERES.EU
© Falk von Traubenberg
la condamnation, il n’a pourtant rien d’évident.
Même si nous en sommes conscients, il n’est
jamais mauvais de le rappeler. La force de la
pièce est de l’exprimer avec le corps plutôt
qu’avec les mots.
© Benoit Linder
qu’elle tente de masquer. De l’autre côté du mur,
la seconde, la tête dans l’urinoir : regarde au fond
et je te dirai qui tu es. S’ensuit alors un théâtre
de corps en mouvement. La femme à la tête
d’urinoir, déesse des temps modernes, symbolise
les troubles du genre. Lucia Ma˘rneanu et kata
bodoki-halmen dansent, donnant à voir leur
incompréhension vis-à-vis d’un corps qui nous
est donné, d’un corps que l’on hait parfois.
« Quelle est cette maladie diabolique qui me
rend incapable d’aimer mon corps ? Quelle est
cette maladie diabolique qui me fait avoir honte
de mon amour pour quelqu’un ? »
OFFENES
THEATER
RENOUVELER
LE THÉÂTRE
Stanislas Nordey: Nouveau directeur du
Théâtre national de Strasbourg
Il compte parmi les grands comédiens du
théâtre français : cette saison, on pouvait le
voir partout.
Cet homme de théâtre au jeu si singulier a
été particulièrement actif cette année, et
pas seulement sur les planches. À 48 ans
et après avoir été co-directeur du Théâtre
Gérard Philippe de Saint-Denis et directeur
pédagogique du Théâtre National de Bretagne,
il est nommé à la direction du Théâtre National
de Strasbourg (TNS).
Son but est d’y remettre au goût du jour
les classiques contemporains en s’associant
à des auteurs afin de renouveler le spectre
théâtral français. Pour ce faire, il s’entourera
d’une équipe artistique de dix comédiens et
dix metteurs en scène en respectant la parité
homme/femme, particulièrement importante à
ses yeux. Le TNS est plus qu’un théâtre : c’est
aussi est une école qui offre des formations
conscacrées à tous les métiers du spectacle.
C’est sans doute en partie pour cette raison
que Nordey y a accepté sa position : pouvoir
réformer le théâtre là où il prend forme. Sa
priorité est de décloisonner le théâtre, trop
conservateur. Favorable à la discrimination
positive, il veut stimuler la diversité culturelle
et sociale sur scène et dans les gradins. Il
organise également des ateliers avec des
jeunes comédiens talentueux pour les aider à
intégrer des grandes écoles.
Peter Spuhler: Generalintendant des
BADISCHEN STAATSTHEATERS KARLSRUHE
Ausgebildet in Regie und Dramaturgie am MaxReinhardt-Seminar in Wien ist er inzwischen ein
Mann, der alles kann: Schauspiel, Oper, Ballett, Jugendtheater, Musical. Wo er hinkommt,
kommen auch die Zuschauer. Es sieht so aus,
als könne sich niemand seinem Theater entziehen. Ganz nebenbei krempelt er die Stadt
um und gibt ihr das Bewusstsein für Theater
zurück. Einen Schwerpunkt bildet die Kinderund Jugendsparte. Ob sie wollen oder nicht,
die szenischen Künste gehören zur Erziehung
des zukünftigen Publikums: das Theater als
offene Institution. Deswegen können sich seine
Häuser relativ erfolgreich gegen Sparpläne der
Politik verteidigen. Er vermittelt ein Verständnis
von und für Theater. Mit ihm holen sich die
Städte Planungssicherheit.
Nach Intendanzstationen in Tübingen und Heidelberg bleibt er den Karlsruhern bis mindestens 2021 erhalten. Unter seiner Leitung wird
das Haus ab 2018 generalsaniert. Erfahrung
mit dem Baugewerbe hat Spuhler bereits beim
Neu- und Umbau des Heidelberger Theaters
gesammelt. Generell liegt ihm das Ins-LebenRufen und das nachhaltige Planen näher als
das Abschaffen. Deswegen wird es mit ihm und
PREMIÈRES sicherlich weitergehen.
Maxi Zahn
Nordey est tout juste arrivé à son poste. Il est
donc encore trop tôt pour savoir de quelle
façon il envisage la suite de sa collaboration
avec PREMIÈRES. On sait en tous cas qu’il
place la jeunesse au cœur de son projet
artistique.
Camille Chanel
PRINT4
10. FESTIVAL PREMIÈRES
7
© Alexandre Schlub
THÉÂTRE SOUS SURVEILLANCE
© Falk von Traubenberg
À L'OCCASION DU SECOND ANNIVERSAIRE DES RÉVÉLATIONS D'EDWARD SNOWDEN :
OÙ EN EST LA RÉACTION DES ARTISTES À PROPOS DE CE SUJET BRÛLANT ?
Bernard Fleury: PREMIÈRES-Mitbegründer
und scheidender Direktor des Strasbourger
LE MAILLON
Das diesjährige PREMIÈRES-Festival ist für ihn
nicht nur ein zehnjähriges Jubiläum, es wird
gleichzeitig auch das letzte Mal sein, dass er
das Festival vom Posten der Festivalleitung aus
miterlebt. Bernard Fleury ist seit 2002 Direktor
des Theaters Le Maillon in Strasbourg, dieses
Jahr geht seine Direktion zu Ende. In einem
Interview beschreibt er das Le Maillon als ein
„Theater der Form“, das wie ein Gegensatz
zum französischen Theater der Literatur funktioniere. Als interdisziplinäres Theater, das sich
auch international orientiert, waren Bernard
Fleury und das LE MAILLON vor 10 Jahren
prädestiniert, PREMIÈRES mit zu begründen.
Die guten Verbindungen des Hauses nach
Belgien, Italien, Polen und Rußland dürften zur
vielseitigen Auswahl von PREMIÈRES beigetragen haben, auch wenn letztendlich Barbara
Engelhardt das letzte Wort hat.
Das deutsch-französische Festival ist aber
nicht das einzige grenzübergreifende Projekt,
das Fleury mitbegründete. Er war darüber hinaus für die internationalen Netzwerke IETM
und THEOREM verantwortlich, die sich dem
kulturellen Austausch in Europa verschrieben
haben. Studiert hat Fleury politische Studien,
ein Bereich, der auf den ersten Blick wenig mit
Theater zu tun hat. Nachdem er drei Jahre
als Führungskraft in der Industrie gearbeitet
hatte, begann er sich 1976 im Kunstbereich
zu engagieren. Seitdem steht seine Arbeit
unter dem Motto des internationalen und interdisziplinären Austausches. Auf die Frage,
wie die Zukunft des Festivals aussehen sollte,
könnte Fleury aufgrund seiner zehnjährigen
PREMIÈRES-Erfahrung sicherlich sehr viel
sagen. Letztendlich müsste man dazu aber
seine/n NachfolgerIn befragen. Wer das sein
wird, ist noch nicht bekannt.
Judith Engel
Souvent, on entend dire en matière d'art
comme en général, que les jeunes d'aujourd'hui
s'intéressent trop peu aux thèmes de société.
On dit également qu'il ne sont pas assez
politisés. Lors de PREMIÈRES, on peut
constater que ce n'est pas le cas : l'art
politique, engagé, est présent. Les questions
de société aussi.
AVEC
ENTHOUSIASME !
Jan Linders: Directeur de la section théâtre du
BADISCHES STAATSTHEATER KARLSRUHE
Aller d’un point A à un point B avec Jan
Linders n’est pas une chose aisée. Saluer
des connaissances dans la rue, s’arrêter
pour photographier un endroit intéressant en
vue d'un spectacle avec Rimini Protokoll, ou
acheter la glace qu’il a promise à son stagiaire :
il y a toujours quelque chose à faire en chemin.
Jan Linders, qui a rejoint le STAATSTHEATER
KARLSRUHE en tant que de la section
théâtre et adjoint de Peter Spuhler en 2011, est
partout, sur tous les fronts. D’un enthousiasme
débordant et d’une bonne humeur constante,
presque hyperactif, il semble gérer son théâtre
jusque dans les moindres détails. Difficile de
traverser le bâtiment sans le croiser: il est
partout. Cinq minutes à droite, dix minutes à
gauche, enchaînant les rendez-vous importants
avec les annonces au public, les répétitions
avec la coordination de ses équipes, n’hésitant
pas à donner un coup de main à ceux qui
effectuent les tâches les plus ingrates, il semble
infatigable.
Sur le plan artistique, Linders, qui a longtemps
exercé comme dramaturge, place sa
programmation sous le diversité : de Rimini
Protokoll à Elfriede Jelinek et de Friedrich
Schiller à des biographies de musiciens tels que
Jacques Brel ou Bob Dylan, tous les styles ont
leur place chez lui. C’est avec la même attitude
qu’il aborde PREMIÈRES. Enthousiasmé à l’idée
de découvrir et de faire découvrir les jeunes
générations de metteurs en scène, c’est avec
un grand plaisir qu’il a rejoint depuis trois
ans le TNS et LE MAILLON de Strasbourg
dans l’organisation du festival. Quant à
savoir s’il compte continuer à s’engager pour
PREMIÈRES, la question ne se pose même pas.
PREMIÈRES, il aime ça, et il n’y renoncera pas!
Le problème n'est pas une présence trop
faible de thèmes sociaux et politiques dans la
scène artistique. Ce qui pose problème, c'est
le choix des sujets abordés. Tous les ans, on
retrouve à PREMIÈRES comme dans le reste
de la scène artistique, les deux mêmes thèmes :
l'immigration et le genre.
Il n'est pas question de prétendre que ces
thèmes ne sont pas importants. Ce sont
effectivement des sujets brûlants, actuels, qui
méritent l'attention. Mais on peut quelquefois
avoir l'impression que nombre d'artistes se
fixent sur ces seules questions au détriment
d'autres problèmes tout aussi actuels.
Lors de la première édition de PREMIÈRES
à Karlsruhe, le visage d'Edward Snowden
apparaissait pour la première fois dans les
médias. Le jeune homme révélait, au travers des
documents qu'il avait confiés aux journalistes
Laura Poitras et Glenn Greenwald, l'existence
des programmes de surveillance mis en place
par la NSA. C'était il y a deux ans déjà.
« Je ne voulais pas changer la société », dit
Snowden après ses révélations. « Je voulais
donner à la société une chance de décider si
elle voulait se changer elle-même. Tout ce que
je voulais, c'était que le public ait son mot à dire
à propos de la manière dont il est gouverné. »
Alors, où en sommes-nous deux ans après ces
révélations ? Avons-nous réagi ? Il y a quelques
jours, Snowden lui-même répondait à ces
questions dans un article publié dans le New
York Times. Oui, concluait-il, des choses ont
changé. Oui, la situation s'est améliorée : pas
plus tard que la semaine dernière, le Patriot Act
a été réformé aux États Unis. Des institutions
européennes et les Nations Unies ont pris des
mesures contre la surveillance. Des procès ont
été gagnés, et des entreprises comme Apple
ont changé leur comportement.
Marie Gutbub
Edward Snowden est optimiste. C'est en effet
un bon début, mais c'est loin d'être suffisant.
Des gouttes dans l'océan de ce qu'il reste à
6
PRINT4
10. FESTIVAL PREMIÈRES
ALLE TEXTE AUCH AUF WWW.FESTIVALPREMIERES.EU
© Electronic Frontier Foundation
GRENZÜBERGREIFEND
faire si nous décidons, en tant que société, de
refuser de vivre sous la surveillance révélée
par Edward Snowden.
Des changements sur le plan juridique ne
suffiront pas. Ce qu'il nous faut, ce à quoi nous
devons nous atteler, c'est un changement en
profondeur de la société et pas seulement des
institutions. Ce que nous devons changer, c'est
nous-mêmes, notre comportement, nos choix,
nos actions. Notre tâche est, comme le voulait
Snowden, d'agir en citoyens éclairés.
Pour cela, la publication d'articles sur les aspects
techniques de la surveillance, la révélation des
très laids et incompréhensibles graphiques de
la NSA ne suffira pas. Ce qu'il nous faut, c'est
des moyens accessibles à tous d'expliquer ces
thèmes. Ce qu'il nous faut, c'est une implication
de la culture, un questionnement par les artistes,
une sensibilisation créative du public à ce sujet
obscur. Il faut que la surveillance ne soit plus
un sujet pour les spécialistes seulement. Par le
cinéma, la musique, et bien sûr le théâtre, nous
pouvons changer les choses.
Alors que le sujet a été tant médiatisé au
cours des deux dernières années, pourquoi
constate-t-on si peu d'implication de la part
des artistes ? Pourquoi ne trouve-t-on pas plus
d'oeuvres théâtrales consacrées à la société de
surveillance dans laquelle nous vivons?
Certes, le sujet n'est pas totalement ignoré
dans le théâtre. Certes, il y a Angela Richter,
qui consacrait déjà avant Snowden son travail
aux hackers et aux thèmes liés à la surveillance.
Certes, on a vu naître quelques – timides –
projets sur le sujet. C'est trop peu.
La surveillance fait peur. Non seulement en tant
que telle, parce que l'on en pressent le danger,
mais aussi en tant que thème de discussion,
de questionnement. La surveillance est
impalpable, inimaginable, irreprésentable. On
peut montrer sur scène la violence, l'exclusion,
représenter le genre, poser des questions que
l'on peut appuyer à des objets, des histoires.
Mais comment représenter un mal qui atteint
tout le monde sans que l'on n'en percoive les
conséquences sur notre vie?
Je l'admets : la surveillance est loin d'être le
thème le plus simple à aborder en matière d'art.
C'est même probablement l'un des sujets les
plus compliqués à représenter qui soient. Estce une raison pour abandonner, pour renoncer
à contribuer à l'un des grands changements
dont la société a besoin en ce début de vingtet-unième siècle? Vous, artistes : relevez le
défi. Il est grand temps pour plus de théâtre
sur la surveillance.
Marie Gutbub
PRINT4
10. FESTIVAL PREMIÈRES
3
MARKUS & MARKUS WAGEN SICH MIT „IBSEN:GESPENSTER“ AN DAS THEMA AKTIVE STERBEHILFE
DER GEORGISCHE REGISSEUR DATA TAVADZE ARBEITET IN
„DIE TROERINNEN“ MIT DER POLITISCHEN DIMENSION DES CHORES
Im Programmheft ist ein kleines 16+ abgedruckt.
Das Thema von Markus & Markus performativer Inszenierung ist nicht jugendfrei, zumindest
nicht in unserer Gesellschaft. Es ist also durchaus
nachvollziehbar, dass das Kollektiv sich Henrik
Ibsens sezierenden Blick aneignet und dessen
GESPENSTER als Schablone verwendet. Auch
wenn vom düsteren Familiendrama nur noch der
kranke Sohn Osvald übrig bleibt, der von der Mut-
Die ältere Frau lebt in Deutschland und hat sich
für den Freitod in der Schweiz entschieden.
Das Kollektiv begleitete und filmte die letzten
drei Wochen ihres Lebens. Markus & Markus
re-zelebrieren diese Zeit auf der Bühne in Form
eines Mashup-Rituals. Rund um eine Tafel wie
beim letzten Abendmahl jagt eine Showeinlage
die nächste. In fliederfarbenen Satinhosen und
turmhohen Perücken werden Sterbeszenen aus
Dramen zitiert. Ein Markus referiert im Sensenmannkostüm per Powerpoint über den Einsatz
von Sterbemitteln. Zwischendurch werden
Margots Tagebucheinträge brüllend verlesen,
während Markus 1 auf Dokumentaraufnahmen
Gänseblümchen für sie pflückt und Markus 2
Förderanträge für das Projekt vorträgt - im Hintergrund Projektionen, auf denen Margot scherzend ins Publikum blickt, Sangria als Ostergeschenk zubereiten lässt, Abschiedsbriefe vorliest
und beim Spaziergang mit Rollator Hunde füttert.
Die beiden Performer sind keine Anfänger des
Slapstick. Was aber mit einer animierten Einführung in Margots letztes Lebenslevel zwischen
Wohnung und Nettomarkt begann, erzählt
zunehmend mehr von der Überforderung des
Kollektivs mit dem Projekt. Das verkrampfende
Bemühen, „den Tod“ humorvoll anzugehen und
Betroffenheit vermeiden zu wollen, stößt bald
an Grenzen. Margot, so erfährt man, will nicht
mehr auf andere angewiesen sein. Margot ist
zermürbt vom Gefühl, nichts mehr leisten zu
können. Margot sagt nebenbei: „Wenn ihr öfters
kommt, sage ich den Termin ab.“ Man schluckt
schwer, weil es plötzlich nicht mehr ums Sterben
geht, und man begreift: Margots Tod wird nicht
nur eine Befreiung von Schmerzen, sondern
auch von Einsamkeit sein.
Dieses grundlegende gesellschaftspolitische
Problem, unerwartet von Margot freigelegt,
mündet auf der Bühne in Gesten, die aus einem
Schuldgefühl geboren scheinen. Markus trägt
Flieder, weil es Margots Lieblingfarbe war. Ihre
Lieblingsmusik wird gespielt, beide Performer
tanzen zum Abschluss eine Balletthommage.
Im Hintergrund steht eine liebevoll arrangierte
Trauergemeinschaft aus Margots Nippes und
im Vordergrund die Betroffenheit. Das ist kein
Abend über den Umgang mit dem Tod, sondern
darüber, wie sehr wir das Altsein gesellschaftlich und gedanklich ausklammern. Wir scheitern
nicht erst am Tod, wir scheitern schon, wenn
er sich durch Falten und Inkontinenzwindeln
leise ankündigt.
Judith Engel
ADORNO UND DIE GEISTERBAHN
DAS PREMIÈRES-SYMPOSIUM LEGT KONSTRUKTIONEN OFFEN
Auch am zweiten Tag des Symposiums VOM
MANN, DER IN DEN WELTRAUM FLOG geht
es um installative Formate. Weil man sie immer häufiger im Theater findet, beschäftigen
sich WissenschaftlerInnen, KünstlerInnen
und StudentInnen mit Installationen aus der
Perspektive der darstellenden Kunst. Denn
was unterscheidet eine Installation wie etwa
„Situation Rooms“ von Rimini Protokoll (siehe
PRINT 3) von einer Geisterbahnfahrt?
Juliane Rebentisch, deren Buch „Die Ästhetik
der Installation“ 2003 im Suhrkamp Verlag
erschienen ist, schlägt in ihrem Beitrag eine
Unterscheidung in ästhetische Erfahrung und
ästhetisches Erlebnis vor. Ein ästhetisches
Erlebnis ist etwas, das wir leicht konsumieren können. Wir werden geführt, im Fühlen
angeleitet. Die Geisterbahn eben. Eine ästhetische Erfahrung dagegen ist tiefgreifender.
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10. FESTIVAL PREMIÈRES
Sie beinhaltet den Moment des ästhetischen
Erlebnisses, verbindet ihn aber mit der Offenlegung seiner Konstruktion. Das ermöglicht ein Beobachten auf der zweiten Ebene.
Man kann sich selbst dabei zusehen, wie man
den Plot erlebt und wie er einen ergreift. Der
BetrachterIn wird Reflexion ermöglicht und
abgefordert.
Mit der Unterscheidung von „Ästhetische Erfahrung“ und „Ästhetisches Erlebnis“ greift
Rebentisch eine alte Grenzziehung auf: die zwischen U- (Unterhaltung) und E- (ernste) Kultur.
Die kritische Theorie der Frankfurter Schule
prägte diese Begriffe. Theodor W. Adorno wetterte gegen die Kulturindustrie und die serielle
Herstellung von Kultur, wie man sie etwa in
Hollywood findet. Rebentischs Perspektive
dagegen erlaubt, Produkte der Massenkultur
als Kunst wahrzunehmen.
Das Offenlegen von Konstruktionen ist auch
ein Thema in Melanie Mohrens Präsentation.
Als Teil des Kollektivs Herbordt/Mohren arbeitet sie an dem Langzeitprojekt „Die Institution“,
aus dem bereits zehn Produktionen hervorgegangen sind. Sie gründeten zum Beispiel eine
Institution in einer Wohnung. Vereine wurden
eingeladen, Seminare der Universität tagten
dort. Es gab aber auch Zuschauer, die das
Ganze beobachteten. Sie spähten hinter einer
doppelten Wand hervor und sahen die Gründung einer Institution und wie sie „performt“.
Wie Melanie Mohren versuchen mehrere Vortragende Institutionskritik zu üben. Nur Benjamin Wihstutz, der am Vortag gesprochen
hatte, senkt das Diskursniveau, indem er jovial
fragt, ob nicht das Unpolitische heutzutage das
eigentlich Politische sei.
Maxi Zahn
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Wie kann man über das Trauern sprechen?
Das ist die zentrale Frage in Data Tavadzes
Inszenierung. Sie wird immer wieder gestellt,
gibt es im Heimatland des Regisseurs doch
viele offene Wunden. Seit Jahrzehnten kommt
es immer wieder zu militärischen Auseinandersetzungen wie zuletzt 2008, als Georgien und Russland im Kaukasus-Konflikt Krieg
um die abtrünnigen Gebiete Südossetien und
Abchasien führten. Seitdem kontrollieren tausende russische Soldaten die Region. Tavadze
nun verknüpft dokumentarische Berichte über
das Leid und den Tod aus seinem eigenen Umfeld mit Euripides DIE TROERINNEN. Die antike
Stückvorlage ist ein großes Klagelied. Die Frauen
Trojas beweinen nach dem Krieg den Tod ihrer
Kinder und Männer. Auch nach der Schlacht
nimmt das Leid kein Ende. Kinder werden geopfert, die Frauen unter den Griechen aufgeteilt.
Der Chor der Frauen ist das grundlegende Thema des Abends. Chorisch gesprochen wird
nicht, die fünf Schauspielerinnen erscheinen
aber als Einheit, als Kollektiv. Sie tragen Kostüme wie auf einem vergilbten sowjetischen
Foto und sie lächeln dem Publikum entgegen.
Aber mit diesem Lächeln stimmt etwas nicht,
es ist künstlich und einer der ersten Sätze des
Abends lautet: „Die Blumen stinken.“ Das Lächeln hält die Trauer zurück, später wird sie
aufbrechen. Tavadze reduzierte und klare Bildsprache machen sie zugänglich und intensiv
spürbar. Die direkten Blicke der Schauspieler-
Innen treffen eindringlich die Blicke der ZuschauerInnen. Im Chor begegnen sie sich mit
sanfter Zärtlichkeit. Schockierend tragisch wird
es, wenn sie einander sanft in den Tod betten.
Auf dem Boden liegend, starren ihre offenen
Augen uns weiter an. Wieso sind es nur die
Männer, die im Tod zu Helden werden?
VORGESTELLT
Der Text ist überraschend fiktional, aber die
ästhetischen Brüche, etwa die lichte Offenheit
der Bühne im Gegensatz zur Düsternis der
Trauer, lassen den Zuschauer nicht völlig in der
Geschichte versinken. Die Brüche verweisen
auf die Realität außerhalb des Theaters. Einar
Schleef machte in seinem Essay „Droge Faust
Parsifal“ die Auflösung des Chores für einen
entscheidenden inhaltlichen Verlust des Theaters verantwortlich. Er meinte, der Zusammenhang zwischen dem Schicksal eines Einzelnen
und des Kollektivs sei zerstört worden. „Jede
Figur ist auf eigenes Leid zurückgeworfen,
auch befreit von Verantwortung füreinander.“
Das Grandiose an diesem Abend ist, dass Data
Tavadze diesen Zusammenhang wiederherstellt und dem Theater die verlorene politische
Dimension der Trauerarbeit zurückgibt.
Maxi Zahn
VERSION FRANÇAISE:
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© Bobo Mkhitar
Markus Schäfer, Markus Wenzel
ter Sterbehilfe einfordert. Ibsen ist eine Referenz,
eigentlicher Inhalt des Abends ist der Abschied
vom Leben eines realen Menschen: Margot.
© Alexandre Schlub
DIE BLUMEN STINKEN
© Jannes Frubel
WER FRÜHER STIRBT …
NACHTS IST KAI HANNEKEN
DJ OOOHHH
Er ist die Konstante im PREMIÈRES-Programm. Vier Festivaltage steht er nach den
Vorstellungen ein bis zwei Stunden an den
Plattentellern und hüllt die Terrasse in Klangteppiche aus „mainly 50s & 60s“. Entgegen
der Klischeevorstellung eines DJ-Lebens
kriecht DJ OOOHHH nicht erst abends aus
dem Bett. Man sieht ihn schon vormittags lässig das Festivalgelände abschreiten und fragt
sich, ob dieser Mensch überhaupt schläft.
Tut er, wenn auch gerade wenig, denn DJ
OOOHHH heißt im echten Leben Kai und arbeitet in der Abteilung Kommunikation & Marketing des STAATSTHEATERS KARLSRUHE.
„Dann ist PREMIÈRES eine strapaziöse Doppelbelastung?“, frage ich mitleidig in Hinblick
auf sein Arbeitspensum. „So würde ich das
nicht formulieren“, grinst Kai. Die Begeisterung, die sich auf seinem Gesicht ausbreitet,
wenn er über Musik erzählt, spricht eher für
das regenerierende Potential seiner Nachtarbeit. „Da kam ich noch nicht Mal mit dem Fuß
an die Pedale des Schlagzeugs, da hat mich
Musik schon fasziniert“, erzählt er. Logisch,
dass Kai, sobald das Bein lang genug war, in
verschiedenen Bands spielte und jetzt jeden
ersten Samstag im Monat im IUNO auflegt.
Und sollte jemand eine Frage zu ELVIS haben:
Bitte an Kai wenden. Er hat fünf Jahre seines
Lebens fast ausschließlich ELVIS gehört.
Mir, die mit dem Kosmos ELVIS nicht vertraut
ist, kommt das etwas langweilig vor. Ich liege
schon wieder falsch. Was er an ELVIS schätzt,
ist die musikalische Bandbreite dieses Künstlers. Genau das, was ELVIS auszeichnet, ist
Kai auch beim Auflegen wichtig. Außer Heavy
Metal und Techno geht alles. Die Frage nach
seinem DJ-Pseudonym bleibt ihm nicht erspart, aber Kai ist vorbereitet. Er zückt eine CD
von LOU REED und zeigt auf die Songtitel. Da
steht`s: OOOHHH BABY. Mit drei O und drei H.
Judith Engel
DIE TROERINNEN
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10. FESTIVAL PREMIÈRES
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