RINT4 27.515 CARACTÈRES JOURNAL, PARTIE 4: RÉSUMÉ Les festivals, au fond, c'est toujours un peu la même chose : on arrive à peu près reposé, et on en ressort lessivé. Au matin du premier jour, on se sent frais et on prend de bonnes résolutions. Cette fois-ci, on mangera sainement et à un rythme raisonnable, on se couchera à l'heure et on fera à temps ce qu'on a à faire – dans mon cas, écrire. Au matin du deuxième jour, on regrette la trop longue soirée de la veille, et on abandonne les bonnes résolutions. Au matin du troisième jour, déjà épuisé, on rêve de passer la journée au lit et on ne veut qu'une chose : que ça s'arrête. Et au matin du quatrième jour, épuisé mais heureux d'être là, on craint la fin. Finalement, on ne veut pas que ça s'arrête. Participer à un festival, c'est bien sûr assister aux représentations. C'est découvrir de nouvelles pièces, de nouveaux metteurs en scène. Mais c'est bien plus que ca. Participer à un festival, c'est rencontrer de nouvelles personnes, découvrir un lieu inconnu, courir de droite à gauche, manger à la va-vite avant de retourner au théâtre. C'est, quand on y travaille, enchaîner des journées bien trop longues, épuisé, mais trouver dommage d'aller se coucher le soir après avoir accompli ses tâches. C'est se lever à l'aube, parce qu'il y a tant de choses à préparer avant l'arrivée des festivaliers. C'est partager des boîtes de gâteaux, tout ce qu'on a à manger, parce qu'il ne reste pas de temps pour aller déjeuner, le journal doit être imprimé bientôt. C'est ne plus avoir de dentifrice et ne pas trouver le temps d'aller en acheter, parce que le centre commercial de l'autre côté de la rue est si loin, parce qu'on n'a pas une minute à perdre pour une tâche aussi ingrate. C'est perdre toute notion du temps, oublier que c'est dimanche, et FESTIVALPROGRAMM 7.6. 12.00 15.30 → 17.00 → 17.00 → 18.30 → 20.00 → ab 21.00 16.30 18.15 18.30 19.00 21.05 PODIUM DER REGISSEURE POURQUOI EVE DIE TROERINNEN IBSEN: GESPENSTER PARALLEL CHAMPS D’APPEL PARTY OUTER SPACE INSEL MALSAAL HfG STUDIO KLEINES HAUS OUTER SPACE PARTIES 21h 21h30 WARM-UP: DJ OOOHHH KAosPlanet mainly 50s & 60s 70er in moderner Form / Rockmusik mit deutschen Texten 23h30 0h30 THE BLACK RAVENS DJ MEGA UTZ UTZ / KOSTÜMPARTY Bluesrock 90’s Electro, Rave, Techno 8 10. FESTIVAL PREMIÈRES PRINT4 se retrouver seul devant la boulangerie fermée. C'est, pour quelques jours, vivre hors de la vie normale, hors du temps, même un peu hors de la réalité. C'est une ambiance, une expérience, un moment que l'on n'oubliera pas. Et après, il y a ces moments vides. Quand on doit écrire à un rythme aussi intense, on finit par être bloqué : cette semaine, j'ai passé de longues heures à fixer mon écran d'un regard vide. Je crois que c'est normal quand on est journaliste. Et dans ce cas, il n'y a qu'une chose qui reste : la procrastination. Étrangement, lors de festivals, j'apprends toujours beaucoup de choses qui n'ont absolument rien à voir avec ce que je suis venue faire là. C'est toujours au moment où, ayant encore à écrire trois articles avant le lendemain matin, et ayant calculé que dans le meilleur des cas, on disposera d'environ quatre heures de sommeil, les priorités changent subitement. Une fois le dentifrice - dont l'acquisition est tout à coup redevenue urgente - acheté, la chambre d'hôtel rangée, la monnaie comptée et triée, on se retrouve à faire de la recherche sur internet, c'est-à-dire visiter tous les sites qui n'ont rien à voir avec les articles que l'on doit écrire. Le plus absurde : j'ai appris l'existence des donaldistes, ces gens qui étudient le plus sérieusement du monde la famille de Donald Duck. On finira par écrire ses articles au dernier moment - comme maintenant. Print 2015, dernière édition : il est temps d'imprimer. © Roland Vaczi J'ai fait le calcul : depuis le début du festival, j'ai rédigé 10 articles, pour un total de 27.515 caractères, espaces compris, sans compter tout ce que j'ai effacé immédiatement après l'avoir écrit. J'ai corrigé un nombre incalculable de coquilles, traduit un texte, et en ai édité 9 supplémentaires. Mon dossier de mails consacré à PREMIÈRES contient exactement 233 messages. À la fin du festival, j'aurai vu 5 représentations. J'ai passé 10 minutes à compter le nombres d'articles et de caractères que j'ai écrits. Je n'ai composé que deux tweets sur mon compte, dont un sur le festival. J'ai traversé une cinquantaine de fois la route qui sépare le théâtre de notre salle de rédaction. J'ai pris 5 douches, ce qui est loin d'être suffisant par cette chaleur. Je n'ai passé que deux heures en tout aux fêtes du festival, j'y ai bu un cocktail, et aussi un Coca-Cola pour rester éveillée, même si je n'aime pas ca. J'ai rencontré deux vieilles connaissances que je ne m'attendais pas à voir là. J'ai également rencontré trois autres connaissances à la conférence de hackers qui avait lieu dans un bâtiment où se trouvait l'une des salles de PREMIÈRES, ainsi qu'un immense insecterobot vert et clignotant que je n'avais jamais vu avant, mais que je n'oublierai pas de sitôt. J'ai acheté 8 tablettes de chocolat, dont je n'ai mangé que la moitié d'une. Je ne préfère pas compter le nombre d'heures que j'ai pu passer au lit, c'est trop peu. 4. – 7.6.15 KARLSRUHE PARALLEL Marie Gutbub IMPRESSUM PRINT: Kritischer Journalismus – authentisch dokumentarisch performativ HERAUSGEBER BADISCHES STAATSTHEATER KARLSRUHE GENERALINTENDANT Peter Spuhler SCHAUSPIELDIREKTOR Jan Linders REDAKTION Camille Chanel, Judith Engel, Marie Gutbub, Maxi Zahn LEITUNG Jürgen Berger (v.i.S.d.P.) GESTALTUNG Danica Schlosser ASSISTENZ Johannes Wiesel FOTOGRAF Alexandre Schlub VERTRIEB Sarah Mall, Roya Hauck, Laura Maghetiu, Stella Lehmann, Maria Moritz, Maren Pfeiffer, Maria Varlamova, Angéline Deborde, Diana Matthess, Aline Villeneuve, Geoffrey Becker, Gabriel Meier VORBEREITUNG Haivu Doan, Valerie Dörner, Eric Nikodym, Catharina Waschke facebook.com/FestivalPremieres twitter.com/FestPremieres LES TOILETTES DES HOMMES « JE SUIS BOB, VOUS POUVEZ M’APPELER ALICE » : PARALLEL S’ATTAQUE AUX CLICHÉS DU GENRE Elles arrivent en regardant timidement le public. Sans se présenter, Lucia Ma˘rneanu et kata bodoki-halmen entament un échauffement chorégraphié. Très vite, l’une ouvre un ordinateur. Une musique rythmée et répétitive accompagnée d’une voix encourageante leur lance des « you can do it ». Concentrées, elles reproduisent les mouvements qui leurs sont montrés sur leur écran. Leurs gestes sont maladroits, mais on comprend bien vite le propos. C’est la dictature du corps mince qui parle : sois mince et tu seras belle. Après quelques minutes de sport, la voix qui répétait jusqu’alors des « sexy arm » fait place à du dubstep qui emplit l’espace d'une vague d’énergie. Les deux jeunes femmes vont chercher leurs cordes à sauter et leurs haltères, font des pompes. Elles qui étaient si maladroites lors du premier exercice se dépassent physiquement lors d'une session de sport qu’elles parviennent à rendre esthétique. La thèse est posée : Lucia Ma˘rneanu et kata bodoki-halmen veulent dépasser les limites corporelles définies par la société, déconstruire les stéréotypes. Déconstruisant un cliché qui devrait l’être depuis longtemps, elles veulent montrer que les femmes sont aussi fortes que les hommes. « hommes » est bravé. Des deux côtés du mur, les actrices s’emparent d’espaces dans lesquels la bienséance leur interdit de s’introduire. De façon à peu près symétrique, elles examinent et jouent avec un ballon de foot, sport de garçons par excellence. S’emparant des clichés masculins comme par exemple la chaussette dans le caleçon, elles donnent à voir au spectateur l’absurdité des stéréotypes, de ces règles établies et respectées par la société. Au milieu de la scène, un mur carrelé sépare l’espace en deux. De chaque côté, un urinoir, objet sacralisé par Marcel Duchamp. Dans PARALLEL, au contraire, les toilettes des hommes sont désacralisées. Le signe d’interdiction tacite qu’est la pancarte Pourquoi ce malaise dans les toilettes « des garçons » ? Pourquoi le foot ne serait-il pas un sport féminin ? Elles en viennent ensuite à l’examen du corps : poitrine nue, la première observe ses muscles, ses seins qu’elle tâte comme une extension non voulue de son corps, La société et les coutumes attribuent à l’identité corporelle, définie par des attributs spécifiques biologiquement déterminés, une orientation sexuelle. Si ce précepte est socialement construit, si le bafouer conduit à Enfin, elles se présentent par les mots. Fabien Dickinson, originaire du Maryland, barbe collée au menton, liste des clichés sociaux, plaisantant au passage sur les lesbiennes : les femmes doivent bien cuisiner, savoir Camille Chanel © Alexandre Schlub Des deux côtés du mur, les deux jeunes femmes se métamorphosent progressivement dans l’ombre puis dans la lumière, dans une succession de splendides tableaux. Elles finissent par se croiser une unique fois, dérogeant ainsi aux règles du parallélisme qui régissent la pièce, dans le sas des toilettes. faire le ménage, s’occuper de leurs enfants et exercent des métiers féminins. Bob, que l’on peut également appeler Alice, joue avec le genre par son apparence : favoris dessinés au crayon, combinaison en latex, talons hauts et chaussette dans le string. Il/elle énonce des clichés lesbiens tels que la dichotomie camionneuse/féminine, la comparaison entre les huitres et les vagins, dénonçant une tendance à la typologie, à la normalisation, supposant ainsi que tout ce qui ne s’y conforme pas est déviant. Critique de la reproduction, au sein même des groupes qui rejettent la norme, des schémas sociaux normatifs qu’ils condamnent, PARALLEL montre les contradictions de ceux qui pensent s’être libérés des clichés. C’est intelligent. INTEAM – VOL. 4 MARIE Und deine Meinung, Maxi? MAXI Ich glaube schon, dass ich ein gewisses Ideal habe. Denn den Effekt, den du erzielen willst, musst du ja mit deinem Text und allem, was dazu gehört erreichen, also Stil, Ästhetik undsoweiter. MARIE Einverstanden. Stil und Ästhetik sind schon wichtig. Der Schritt zum perfekten Text ist aber groß. JUDITH Ziemlich groß, ja. Ich bin bisher jedesmal furchtbar auf die Fresse geflogen, wenn ich mich an den perfekten großen Schritt, beziehungsweise den großen Schritt zum perfekten Text, gewagt habe. MAXI Ja das stimmt. Ich finde interessant, was Judith sagt: Text als Fuhrpark der Gedanken. Ich glaube, mein Ideal hängt sehr mit einer gewissen Bewegung zusammen, die man im Text erkennen kann. Ein für und wieder, das eine Offenheit erlaubt. JUDITH Ich meinte eigentlich FUNpark, aber 2 PRINT4 10. FESTIVAL PREMIÈRES nach kurzer Überlegung wollte ich auch Fuhrpark schreiben, oder hätte eigentlich schreiben wollen. Für mich ist Schreiben wie Autofahren auf einer Landkarte. Ich denke manchmal, dass ich wie ein Routenplaner für LeserInnen bin. Ich fahre eine Route oder verschiedene, dann zeichne ich die im Text nach und kann dann Ratschläge geben, wo man gedanklich besser nicht abbiegt oder warum sich ein Umweg lohnt. Letztendlich gäbe es aber tausende dieser Routen, ich kann immer nur ein kleines Angebot machen. MARIE Vielleicht bin ich zu perfektionistisch. Ich kann nicht davon ausgehen, dass ein Text, der schnell geschrieben werden muss, perfekt sein kann. Gut, ja, das muss schon sein. Aber perfekte Texte sind mir im Journalismus zu idealistisch. MAXI Das ist ein schönes Paradoxon, dass du einerseits zu perfektionistisch bist, andererseits die Perfektion ablehnst. MARIE Ich lehne sie nicht ab. Ich glaube aber, dass sie unter manche Bedingungen nicht er- reichbar ist. Das ist ein Aspekt des Journalismus, mit dem ich Schwierigkeiten habe. Irgendwie bin ich immer ein bisschen frustriert. CAMILLE Klingt bestimmt leichtsinnig, aber ein schöner Text muss zum Weinen bringen. Was ist eigentlich Perfektion? Muss ein Text nicht einfach gefallen? MAXI Was meinst du mit weinen, Camille? Meinst du es wörtlich? CAMILLE Ich bin sehr sensibel. Wenn ich weinen möchte, dann heißt es, dass etwas mir besonders gefällt. Es ist „lagom“: Ein schwedisches Wort, das „weder zu gut noch zu schlecht, einfach perfekt für uns“ bedeutet. MARIE Leute, wir haben schon viel zu viel geschrieben. Das ist übrigens noch ein Problem des Journalismus: Immer zu wenig Platz. Es ist irgendwie schon ironisch, so zu unterbrechen. Aus Platz- und Zeitgründen. Ein Journalistenklischee. Camille, Judith, Marie, Maxi chatteten am 31. Mai 2015 ALLE TEXTE AUCH AUF WWW.FESTIVALPREMIERES.EU © Falk von Traubenberg la condamnation, il n’a pourtant rien d’évident. Même si nous en sommes conscients, il n’est jamais mauvais de le rappeler. La force de la pièce est de l’exprimer avec le corps plutôt qu’avec les mots. © Benoit Linder qu’elle tente de masquer. De l’autre côté du mur, la seconde, la tête dans l’urinoir : regarde au fond et je te dirai qui tu es. S’ensuit alors un théâtre de corps en mouvement. La femme à la tête d’urinoir, déesse des temps modernes, symbolise les troubles du genre. Lucia Ma˘rneanu et kata bodoki-halmen dansent, donnant à voir leur incompréhension vis-à-vis d’un corps qui nous est donné, d’un corps que l’on hait parfois. « Quelle est cette maladie diabolique qui me rend incapable d’aimer mon corps ? Quelle est cette maladie diabolique qui me fait avoir honte de mon amour pour quelqu’un ? » OFFENES THEATER RENOUVELER LE THÉÂTRE Stanislas Nordey: Nouveau directeur du Théâtre national de Strasbourg Il compte parmi les grands comédiens du théâtre français : cette saison, on pouvait le voir partout. Cet homme de théâtre au jeu si singulier a été particulièrement actif cette année, et pas seulement sur les planches. À 48 ans et après avoir été co-directeur du Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis et directeur pédagogique du Théâtre National de Bretagne, il est nommé à la direction du Théâtre National de Strasbourg (TNS). Son but est d’y remettre au goût du jour les classiques contemporains en s’associant à des auteurs afin de renouveler le spectre théâtral français. Pour ce faire, il s’entourera d’une équipe artistique de dix comédiens et dix metteurs en scène en respectant la parité homme/femme, particulièrement importante à ses yeux. Le TNS est plus qu’un théâtre : c’est aussi est une école qui offre des formations conscacrées à tous les métiers du spectacle. C’est sans doute en partie pour cette raison que Nordey y a accepté sa position : pouvoir réformer le théâtre là où il prend forme. Sa priorité est de décloisonner le théâtre, trop conservateur. Favorable à la discrimination positive, il veut stimuler la diversité culturelle et sociale sur scène et dans les gradins. Il organise également des ateliers avec des jeunes comédiens talentueux pour les aider à intégrer des grandes écoles. Peter Spuhler: Generalintendant des BADISCHEN STAATSTHEATERS KARLSRUHE Ausgebildet in Regie und Dramaturgie am MaxReinhardt-Seminar in Wien ist er inzwischen ein Mann, der alles kann: Schauspiel, Oper, Ballett, Jugendtheater, Musical. Wo er hinkommt, kommen auch die Zuschauer. Es sieht so aus, als könne sich niemand seinem Theater entziehen. Ganz nebenbei krempelt er die Stadt um und gibt ihr das Bewusstsein für Theater zurück. Einen Schwerpunkt bildet die Kinderund Jugendsparte. Ob sie wollen oder nicht, die szenischen Künste gehören zur Erziehung des zukünftigen Publikums: das Theater als offene Institution. Deswegen können sich seine Häuser relativ erfolgreich gegen Sparpläne der Politik verteidigen. Er vermittelt ein Verständnis von und für Theater. Mit ihm holen sich die Städte Planungssicherheit. Nach Intendanzstationen in Tübingen und Heidelberg bleibt er den Karlsruhern bis mindestens 2021 erhalten. Unter seiner Leitung wird das Haus ab 2018 generalsaniert. Erfahrung mit dem Baugewerbe hat Spuhler bereits beim Neu- und Umbau des Heidelberger Theaters gesammelt. Generell liegt ihm das Ins-LebenRufen und das nachhaltige Planen näher als das Abschaffen. Deswegen wird es mit ihm und PREMIÈRES sicherlich weitergehen. Maxi Zahn Nordey est tout juste arrivé à son poste. Il est donc encore trop tôt pour savoir de quelle façon il envisage la suite de sa collaboration avec PREMIÈRES. On sait en tous cas qu’il place la jeunesse au cœur de son projet artistique. Camille Chanel PRINT4 10. FESTIVAL PREMIÈRES 7 © Alexandre Schlub THÉÂTRE SOUS SURVEILLANCE © Falk von Traubenberg À L'OCCASION DU SECOND ANNIVERSAIRE DES RÉVÉLATIONS D'EDWARD SNOWDEN : OÙ EN EST LA RÉACTION DES ARTISTES À PROPOS DE CE SUJET BRÛLANT ? Bernard Fleury: PREMIÈRES-Mitbegründer und scheidender Direktor des Strasbourger LE MAILLON Das diesjährige PREMIÈRES-Festival ist für ihn nicht nur ein zehnjähriges Jubiläum, es wird gleichzeitig auch das letzte Mal sein, dass er das Festival vom Posten der Festivalleitung aus miterlebt. Bernard Fleury ist seit 2002 Direktor des Theaters Le Maillon in Strasbourg, dieses Jahr geht seine Direktion zu Ende. In einem Interview beschreibt er das Le Maillon als ein „Theater der Form“, das wie ein Gegensatz zum französischen Theater der Literatur funktioniere. Als interdisziplinäres Theater, das sich auch international orientiert, waren Bernard Fleury und das LE MAILLON vor 10 Jahren prädestiniert, PREMIÈRES mit zu begründen. Die guten Verbindungen des Hauses nach Belgien, Italien, Polen und Rußland dürften zur vielseitigen Auswahl von PREMIÈRES beigetragen haben, auch wenn letztendlich Barbara Engelhardt das letzte Wort hat. Das deutsch-französische Festival ist aber nicht das einzige grenzübergreifende Projekt, das Fleury mitbegründete. Er war darüber hinaus für die internationalen Netzwerke IETM und THEOREM verantwortlich, die sich dem kulturellen Austausch in Europa verschrieben haben. Studiert hat Fleury politische Studien, ein Bereich, der auf den ersten Blick wenig mit Theater zu tun hat. Nachdem er drei Jahre als Führungskraft in der Industrie gearbeitet hatte, begann er sich 1976 im Kunstbereich zu engagieren. Seitdem steht seine Arbeit unter dem Motto des internationalen und interdisziplinären Austausches. Auf die Frage, wie die Zukunft des Festivals aussehen sollte, könnte Fleury aufgrund seiner zehnjährigen PREMIÈRES-Erfahrung sicherlich sehr viel sagen. Letztendlich müsste man dazu aber seine/n NachfolgerIn befragen. Wer das sein wird, ist noch nicht bekannt. Judith Engel Souvent, on entend dire en matière d'art comme en général, que les jeunes d'aujourd'hui s'intéressent trop peu aux thèmes de société. On dit également qu'il ne sont pas assez politisés. Lors de PREMIÈRES, on peut constater que ce n'est pas le cas : l'art politique, engagé, est présent. Les questions de société aussi. AVEC ENTHOUSIASME ! Jan Linders: Directeur de la section théâtre du BADISCHES STAATSTHEATER KARLSRUHE Aller d’un point A à un point B avec Jan Linders n’est pas une chose aisée. Saluer des connaissances dans la rue, s’arrêter pour photographier un endroit intéressant en vue d'un spectacle avec Rimini Protokoll, ou acheter la glace qu’il a promise à son stagiaire : il y a toujours quelque chose à faire en chemin. Jan Linders, qui a rejoint le STAATSTHEATER KARLSRUHE en tant que de la section théâtre et adjoint de Peter Spuhler en 2011, est partout, sur tous les fronts. D’un enthousiasme débordant et d’une bonne humeur constante, presque hyperactif, il semble gérer son théâtre jusque dans les moindres détails. Difficile de traverser le bâtiment sans le croiser: il est partout. Cinq minutes à droite, dix minutes à gauche, enchaînant les rendez-vous importants avec les annonces au public, les répétitions avec la coordination de ses équipes, n’hésitant pas à donner un coup de main à ceux qui effectuent les tâches les plus ingrates, il semble infatigable. Sur le plan artistique, Linders, qui a longtemps exercé comme dramaturge, place sa programmation sous le diversité : de Rimini Protokoll à Elfriede Jelinek et de Friedrich Schiller à des biographies de musiciens tels que Jacques Brel ou Bob Dylan, tous les styles ont leur place chez lui. C’est avec la même attitude qu’il aborde PREMIÈRES. Enthousiasmé à l’idée de découvrir et de faire découvrir les jeunes générations de metteurs en scène, c’est avec un grand plaisir qu’il a rejoint depuis trois ans le TNS et LE MAILLON de Strasbourg dans l’organisation du festival. Quant à savoir s’il compte continuer à s’engager pour PREMIÈRES, la question ne se pose même pas. PREMIÈRES, il aime ça, et il n’y renoncera pas! Le problème n'est pas une présence trop faible de thèmes sociaux et politiques dans la scène artistique. Ce qui pose problème, c'est le choix des sujets abordés. Tous les ans, on retrouve à PREMIÈRES comme dans le reste de la scène artistique, les deux mêmes thèmes : l'immigration et le genre. Il n'est pas question de prétendre que ces thèmes ne sont pas importants. Ce sont effectivement des sujets brûlants, actuels, qui méritent l'attention. Mais on peut quelquefois avoir l'impression que nombre d'artistes se fixent sur ces seules questions au détriment d'autres problèmes tout aussi actuels. Lors de la première édition de PREMIÈRES à Karlsruhe, le visage d'Edward Snowden apparaissait pour la première fois dans les médias. Le jeune homme révélait, au travers des documents qu'il avait confiés aux journalistes Laura Poitras et Glenn Greenwald, l'existence des programmes de surveillance mis en place par la NSA. C'était il y a deux ans déjà. « Je ne voulais pas changer la société », dit Snowden après ses révélations. « Je voulais donner à la société une chance de décider si elle voulait se changer elle-même. Tout ce que je voulais, c'était que le public ait son mot à dire à propos de la manière dont il est gouverné. » Alors, où en sommes-nous deux ans après ces révélations ? Avons-nous réagi ? Il y a quelques jours, Snowden lui-même répondait à ces questions dans un article publié dans le New York Times. Oui, concluait-il, des choses ont changé. Oui, la situation s'est améliorée : pas plus tard que la semaine dernière, le Patriot Act a été réformé aux États Unis. Des institutions européennes et les Nations Unies ont pris des mesures contre la surveillance. Des procès ont été gagnés, et des entreprises comme Apple ont changé leur comportement. Marie Gutbub Edward Snowden est optimiste. C'est en effet un bon début, mais c'est loin d'être suffisant. Des gouttes dans l'océan de ce qu'il reste à 6 PRINT4 10. FESTIVAL PREMIÈRES ALLE TEXTE AUCH AUF WWW.FESTIVALPREMIERES.EU © Electronic Frontier Foundation GRENZÜBERGREIFEND faire si nous décidons, en tant que société, de refuser de vivre sous la surveillance révélée par Edward Snowden. Des changements sur le plan juridique ne suffiront pas. Ce qu'il nous faut, ce à quoi nous devons nous atteler, c'est un changement en profondeur de la société et pas seulement des institutions. Ce que nous devons changer, c'est nous-mêmes, notre comportement, nos choix, nos actions. Notre tâche est, comme le voulait Snowden, d'agir en citoyens éclairés. Pour cela, la publication d'articles sur les aspects techniques de la surveillance, la révélation des très laids et incompréhensibles graphiques de la NSA ne suffira pas. Ce qu'il nous faut, c'est des moyens accessibles à tous d'expliquer ces thèmes. Ce qu'il nous faut, c'est une implication de la culture, un questionnement par les artistes, une sensibilisation créative du public à ce sujet obscur. Il faut que la surveillance ne soit plus un sujet pour les spécialistes seulement. Par le cinéma, la musique, et bien sûr le théâtre, nous pouvons changer les choses. Alors que le sujet a été tant médiatisé au cours des deux dernières années, pourquoi constate-t-on si peu d'implication de la part des artistes ? Pourquoi ne trouve-t-on pas plus d'oeuvres théâtrales consacrées à la société de surveillance dans laquelle nous vivons? Certes, le sujet n'est pas totalement ignoré dans le théâtre. Certes, il y a Angela Richter, qui consacrait déjà avant Snowden son travail aux hackers et aux thèmes liés à la surveillance. Certes, on a vu naître quelques – timides – projets sur le sujet. C'est trop peu. La surveillance fait peur. Non seulement en tant que telle, parce que l'on en pressent le danger, mais aussi en tant que thème de discussion, de questionnement. La surveillance est impalpable, inimaginable, irreprésentable. On peut montrer sur scène la violence, l'exclusion, représenter le genre, poser des questions que l'on peut appuyer à des objets, des histoires. Mais comment représenter un mal qui atteint tout le monde sans que l'on n'en percoive les conséquences sur notre vie? Je l'admets : la surveillance est loin d'être le thème le plus simple à aborder en matière d'art. C'est même probablement l'un des sujets les plus compliqués à représenter qui soient. Estce une raison pour abandonner, pour renoncer à contribuer à l'un des grands changements dont la société a besoin en ce début de vingtet-unième siècle? Vous, artistes : relevez le défi. Il est grand temps pour plus de théâtre sur la surveillance. Marie Gutbub PRINT4 10. FESTIVAL PREMIÈRES 3 MARKUS & MARKUS WAGEN SICH MIT „IBSEN:GESPENSTER“ AN DAS THEMA AKTIVE STERBEHILFE DER GEORGISCHE REGISSEUR DATA TAVADZE ARBEITET IN „DIE TROERINNEN“ MIT DER POLITISCHEN DIMENSION DES CHORES Im Programmheft ist ein kleines 16+ abgedruckt. Das Thema von Markus & Markus performativer Inszenierung ist nicht jugendfrei, zumindest nicht in unserer Gesellschaft. Es ist also durchaus nachvollziehbar, dass das Kollektiv sich Henrik Ibsens sezierenden Blick aneignet und dessen GESPENSTER als Schablone verwendet. Auch wenn vom düsteren Familiendrama nur noch der kranke Sohn Osvald übrig bleibt, der von der Mut- Die ältere Frau lebt in Deutschland und hat sich für den Freitod in der Schweiz entschieden. Das Kollektiv begleitete und filmte die letzten drei Wochen ihres Lebens. Markus & Markus re-zelebrieren diese Zeit auf der Bühne in Form eines Mashup-Rituals. Rund um eine Tafel wie beim letzten Abendmahl jagt eine Showeinlage die nächste. In fliederfarbenen Satinhosen und turmhohen Perücken werden Sterbeszenen aus Dramen zitiert. Ein Markus referiert im Sensenmannkostüm per Powerpoint über den Einsatz von Sterbemitteln. Zwischendurch werden Margots Tagebucheinträge brüllend verlesen, während Markus 1 auf Dokumentaraufnahmen Gänseblümchen für sie pflückt und Markus 2 Förderanträge für das Projekt vorträgt - im Hintergrund Projektionen, auf denen Margot scherzend ins Publikum blickt, Sangria als Ostergeschenk zubereiten lässt, Abschiedsbriefe vorliest und beim Spaziergang mit Rollator Hunde füttert. Die beiden Performer sind keine Anfänger des Slapstick. Was aber mit einer animierten Einführung in Margots letztes Lebenslevel zwischen Wohnung und Nettomarkt begann, erzählt zunehmend mehr von der Überforderung des Kollektivs mit dem Projekt. Das verkrampfende Bemühen, „den Tod“ humorvoll anzugehen und Betroffenheit vermeiden zu wollen, stößt bald an Grenzen. Margot, so erfährt man, will nicht mehr auf andere angewiesen sein. Margot ist zermürbt vom Gefühl, nichts mehr leisten zu können. Margot sagt nebenbei: „Wenn ihr öfters kommt, sage ich den Termin ab.“ Man schluckt schwer, weil es plötzlich nicht mehr ums Sterben geht, und man begreift: Margots Tod wird nicht nur eine Befreiung von Schmerzen, sondern auch von Einsamkeit sein. Dieses grundlegende gesellschaftspolitische Problem, unerwartet von Margot freigelegt, mündet auf der Bühne in Gesten, die aus einem Schuldgefühl geboren scheinen. Markus trägt Flieder, weil es Margots Lieblingfarbe war. Ihre Lieblingsmusik wird gespielt, beide Performer tanzen zum Abschluss eine Balletthommage. Im Hintergrund steht eine liebevoll arrangierte Trauergemeinschaft aus Margots Nippes und im Vordergrund die Betroffenheit. Das ist kein Abend über den Umgang mit dem Tod, sondern darüber, wie sehr wir das Altsein gesellschaftlich und gedanklich ausklammern. Wir scheitern nicht erst am Tod, wir scheitern schon, wenn er sich durch Falten und Inkontinenzwindeln leise ankündigt. Judith Engel ADORNO UND DIE GEISTERBAHN DAS PREMIÈRES-SYMPOSIUM LEGT KONSTRUKTIONEN OFFEN Auch am zweiten Tag des Symposiums VOM MANN, DER IN DEN WELTRAUM FLOG geht es um installative Formate. Weil man sie immer häufiger im Theater findet, beschäftigen sich WissenschaftlerInnen, KünstlerInnen und StudentInnen mit Installationen aus der Perspektive der darstellenden Kunst. Denn was unterscheidet eine Installation wie etwa „Situation Rooms“ von Rimini Protokoll (siehe PRINT 3) von einer Geisterbahnfahrt? Juliane Rebentisch, deren Buch „Die Ästhetik der Installation“ 2003 im Suhrkamp Verlag erschienen ist, schlägt in ihrem Beitrag eine Unterscheidung in ästhetische Erfahrung und ästhetisches Erlebnis vor. Ein ästhetisches Erlebnis ist etwas, das wir leicht konsumieren können. Wir werden geführt, im Fühlen angeleitet. Die Geisterbahn eben. Eine ästhetische Erfahrung dagegen ist tiefgreifender. 4 PRINT4 10. FESTIVAL PREMIÈRES Sie beinhaltet den Moment des ästhetischen Erlebnisses, verbindet ihn aber mit der Offenlegung seiner Konstruktion. Das ermöglicht ein Beobachten auf der zweiten Ebene. Man kann sich selbst dabei zusehen, wie man den Plot erlebt und wie er einen ergreift. Der BetrachterIn wird Reflexion ermöglicht und abgefordert. Mit der Unterscheidung von „Ästhetische Erfahrung“ und „Ästhetisches Erlebnis“ greift Rebentisch eine alte Grenzziehung auf: die zwischen U- (Unterhaltung) und E- (ernste) Kultur. Die kritische Theorie der Frankfurter Schule prägte diese Begriffe. Theodor W. Adorno wetterte gegen die Kulturindustrie und die serielle Herstellung von Kultur, wie man sie etwa in Hollywood findet. Rebentischs Perspektive dagegen erlaubt, Produkte der Massenkultur als Kunst wahrzunehmen. Das Offenlegen von Konstruktionen ist auch ein Thema in Melanie Mohrens Präsentation. Als Teil des Kollektivs Herbordt/Mohren arbeitet sie an dem Langzeitprojekt „Die Institution“, aus dem bereits zehn Produktionen hervorgegangen sind. Sie gründeten zum Beispiel eine Institution in einer Wohnung. Vereine wurden eingeladen, Seminare der Universität tagten dort. Es gab aber auch Zuschauer, die das Ganze beobachteten. Sie spähten hinter einer doppelten Wand hervor und sahen die Gründung einer Institution und wie sie „performt“. Wie Melanie Mohren versuchen mehrere Vortragende Institutionskritik zu üben. Nur Benjamin Wihstutz, der am Vortag gesprochen hatte, senkt das Diskursniveau, indem er jovial fragt, ob nicht das Unpolitische heutzutage das eigentlich Politische sei. Maxi Zahn ALLE TEXTE AUCH AUF WWW.FESTIVALPREMIERES.EU Wie kann man über das Trauern sprechen? Das ist die zentrale Frage in Data Tavadzes Inszenierung. Sie wird immer wieder gestellt, gibt es im Heimatland des Regisseurs doch viele offene Wunden. Seit Jahrzehnten kommt es immer wieder zu militärischen Auseinandersetzungen wie zuletzt 2008, als Georgien und Russland im Kaukasus-Konflikt Krieg um die abtrünnigen Gebiete Südossetien und Abchasien führten. Seitdem kontrollieren tausende russische Soldaten die Region. Tavadze nun verknüpft dokumentarische Berichte über das Leid und den Tod aus seinem eigenen Umfeld mit Euripides DIE TROERINNEN. Die antike Stückvorlage ist ein großes Klagelied. Die Frauen Trojas beweinen nach dem Krieg den Tod ihrer Kinder und Männer. Auch nach der Schlacht nimmt das Leid kein Ende. Kinder werden geopfert, die Frauen unter den Griechen aufgeteilt. Der Chor der Frauen ist das grundlegende Thema des Abends. Chorisch gesprochen wird nicht, die fünf Schauspielerinnen erscheinen aber als Einheit, als Kollektiv. Sie tragen Kostüme wie auf einem vergilbten sowjetischen Foto und sie lächeln dem Publikum entgegen. Aber mit diesem Lächeln stimmt etwas nicht, es ist künstlich und einer der ersten Sätze des Abends lautet: „Die Blumen stinken.“ Das Lächeln hält die Trauer zurück, später wird sie aufbrechen. Tavadze reduzierte und klare Bildsprache machen sie zugänglich und intensiv spürbar. Die direkten Blicke der Schauspieler- Innen treffen eindringlich die Blicke der ZuschauerInnen. Im Chor begegnen sie sich mit sanfter Zärtlichkeit. Schockierend tragisch wird es, wenn sie einander sanft in den Tod betten. Auf dem Boden liegend, starren ihre offenen Augen uns weiter an. Wieso sind es nur die Männer, die im Tod zu Helden werden? VORGESTELLT Der Text ist überraschend fiktional, aber die ästhetischen Brüche, etwa die lichte Offenheit der Bühne im Gegensatz zur Düsternis der Trauer, lassen den Zuschauer nicht völlig in der Geschichte versinken. Die Brüche verweisen auf die Realität außerhalb des Theaters. Einar Schleef machte in seinem Essay „Droge Faust Parsifal“ die Auflösung des Chores für einen entscheidenden inhaltlichen Verlust des Theaters verantwortlich. Er meinte, der Zusammenhang zwischen dem Schicksal eines Einzelnen und des Kollektivs sei zerstört worden. „Jede Figur ist auf eigenes Leid zurückgeworfen, auch befreit von Verantwortung füreinander.“ Das Grandiose an diesem Abend ist, dass Data Tavadze diesen Zusammenhang wiederherstellt und dem Theater die verlorene politische Dimension der Trauerarbeit zurückgibt. Maxi Zahn VERSION FRANÇAISE: WWW.FESTIVALPREMIERES.EU © Bobo Mkhitar Markus Schäfer, Markus Wenzel ter Sterbehilfe einfordert. Ibsen ist eine Referenz, eigentlicher Inhalt des Abends ist der Abschied vom Leben eines realen Menschen: Margot. © Alexandre Schlub DIE BLUMEN STINKEN © Jannes Frubel WER FRÜHER STIRBT … NACHTS IST KAI HANNEKEN DJ OOOHHH Er ist die Konstante im PREMIÈRES-Programm. Vier Festivaltage steht er nach den Vorstellungen ein bis zwei Stunden an den Plattentellern und hüllt die Terrasse in Klangteppiche aus „mainly 50s & 60s“. Entgegen der Klischeevorstellung eines DJ-Lebens kriecht DJ OOOHHH nicht erst abends aus dem Bett. Man sieht ihn schon vormittags lässig das Festivalgelände abschreiten und fragt sich, ob dieser Mensch überhaupt schläft. Tut er, wenn auch gerade wenig, denn DJ OOOHHH heißt im echten Leben Kai und arbeitet in der Abteilung Kommunikation & Marketing des STAATSTHEATERS KARLSRUHE. „Dann ist PREMIÈRES eine strapaziöse Doppelbelastung?“, frage ich mitleidig in Hinblick auf sein Arbeitspensum. „So würde ich das nicht formulieren“, grinst Kai. Die Begeisterung, die sich auf seinem Gesicht ausbreitet, wenn er über Musik erzählt, spricht eher für das regenerierende Potential seiner Nachtarbeit. „Da kam ich noch nicht Mal mit dem Fuß an die Pedale des Schlagzeugs, da hat mich Musik schon fasziniert“, erzählt er. Logisch, dass Kai, sobald das Bein lang genug war, in verschiedenen Bands spielte und jetzt jeden ersten Samstag im Monat im IUNO auflegt. Und sollte jemand eine Frage zu ELVIS haben: Bitte an Kai wenden. Er hat fünf Jahre seines Lebens fast ausschließlich ELVIS gehört. Mir, die mit dem Kosmos ELVIS nicht vertraut ist, kommt das etwas langweilig vor. Ich liege schon wieder falsch. Was er an ELVIS schätzt, ist die musikalische Bandbreite dieses Künstlers. Genau das, was ELVIS auszeichnet, ist Kai auch beim Auflegen wichtig. Außer Heavy Metal und Techno geht alles. Die Frage nach seinem DJ-Pseudonym bleibt ihm nicht erspart, aber Kai ist vorbereitet. Er zückt eine CD von LOU REED und zeigt auf die Songtitel. Da steht`s: OOOHHH BABY. Mit drei O und drei H. Judith Engel DIE TROERINNEN PRINT4 10. FESTIVAL PREMIÈRES 5
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