tract emploi BEC 0614 - La fnte

Syndicat CGT
des établissements de la
Base de Défense
D’Evreux
Section de Val de Reuil
www.fnte.cgt.fr
Bassin d’Essais des Carènes:
Sans embauche, quel avenir ?
Le vendredi 13 juin dernier, à notre demande, le directeur du Bassin
d’Essais des Carènes (DGA-TH), l’ICA Roland JOANNIC et la SDRH du
site ont accepté de nous rencontrer au sujet de la situation des effectifs et de
la politique emploi de notre établissement.
Depuis les deux ans, nous avons recensé 7 départs de personnels
d’exécution des services techniques (ateliers de fabrication-BE, techniciens
mesures) et administratifs (secrétariat, gestion documentaire, direction
Affaires). Face à cela, seulement, 2 personnels ont été intégrés.
Dans les quatre années à venir, rien que les départs en retraite et les
demandes de mutation visibles à ce jour vont accentuer cruellement ce
déséquilibre.
Sur les remplacements des départs à court terme de personnels de
niveau 1, la direction nous annonce que deux IETA seront remplacés par des
IETA. Pour le recrutement d’un personnel ICT, la direction espère que
l’embauche demandée depuis quelques mois pourra se concrétiser.
Mais c’est pour d’autres domaines que la situation est plus critique.
Dans les moyens d’essais, la compétence acoustique connait un vrai
besoin de renouveler les agents partis ou en partance à moyen terme. Les
mécaniciens opérateurs d’essais voient leur charge augmenter et les départs
visibles avant 2017 vont impacter le bassin B600.
Pour le Tunnel Hydrodynamique et le contexte spécifique de mobilité des agents qu’il rencontre, en plus de la
situation des mécaniciens, comment l’activité planification et l’activité MCO vont-elles pouvoir être mises en œuvre ?
A la Fabrication, la charge est telle sur les personnels que c’est dès maintenant que s’impose le pourvoi en
personnels. Et, là aussi, des départs en retraite sont visibles. Pour le bureau d’études, au regard de la politique actuelle
à la DGA, la direction n’est pas optimiste quant au recrutement d’un personnel TCT.
Les secrétariats connaissent, on l’a constaté à plusieurs reprises, une situation pour le moins tendue en période
de congés. La personne recrutée l’an dernier suite au départ de deux secrétaires a, de plus, en charge l’activité de la
gestionnaire documentaire non remplacée fin 2013. Le partage des tâches et les suppléances atteignent, ici aussi, un
seuil de criticité.
Enfin, à la direction Affaires, c’est toute l’activité d’un personnel accèdant à la retraite cet été qui va être
reversée à un membre du service.
Sur tous ces points, le propos de la direction est en droite ligne avec le discours entendu « plus haut ».
Depuis Bagneux, la DGA met en place les revues métiers et fait l’analyse des déflations d’effectifs. [Jusqu’à
2019, la DGA va perdre près de 1800 agents et prévoit 1000 recrutements]. Très forte difficultés de recrutement des
personnels de niveau 2 et 3. Absence totale d’embauche d’ouvriers d’état. C’est donc Bercy qui fixe les droits
budgétés des recrutements dans telle ou telle catégories de personnels à l’image de la demande de recrutement de 150
ICT pour cette année et dont seulement environ 50 ont été acceptés. Ces ICT devront accomplir 2 CDD de trois ans, la
DGA ayant exprimé son choix de ne pas leur faire bénéficier de ce que prévoit la loi Sauvadet en matière de CDI.
Or, notre établissement dispose d’une très grande charge d’activité pour ces moyens d’essais et donc pour tous
les services qui y sont associés. Les engagements pris sont une garantie d’activité à moyen et long terme au bénéfice
des programmes navals. Et rien n’est finalement faisable si les forces et les savoir-faire en présence ne sont pas à la
hauteur des besoins.
Face à cela, tout en reconnaissant l’utilité technique de la diversification, le directeur explique que c’est
l’activité dans ce domaine qui sera amoindrie si la décroissance des effectifs l’impose. La priorité ira aux essais prévus
au bénéfice des programmes.
Enfin, il explique que notre établissement sera, en fin d’année, en dessous des effectifs autorisés.
A la fin de la rencontre, la délégation CGT* a tenu à aborder le sujet
de l’entretien des espaces verts du site.
Comme nous le savons, le contrat d’entretien a été résilié l’an dernier
en raison de son coût jugé trop onéreux (40.000€ par an selon les chiffres
donnés par l’administration). Depuis le printemps 2013, notre établissement
envisage de faire venir paitre des moutons dans des enclos qui seraient
installés dans les grandes zones herbeuses du site.
Pour la CGT, cette voie n’est pas la bonne.
Au-delà de l’aspect écologique et développement durable qui peuvent
être présents aux esprits, c’est l’aspect gestion de l’argent public qui est le
plus critiquable. La CGT a demandé que le sujet (y compris le détail
financier de cette prestation) soit présenté aux organisations syndicales.
Car, quand on ajoute les montants d’investissement et de
mise en place des enclos, le montant demandé par le « berger »,
le montant du contrat d’entretien des espaces verts des zones ou
n’iront pas les moutons (tonte des petites zones, taille des haies
et arbustes, désherbage….), le total ne sera probablement pas si
éloigné du montant du contrat résilié.
Dans l’Eure, les bergers qui sont sollicités
par certaines communes ou communautés
d’agglomérations ne facturent souvent pas leur
prestation car c’est déjà un gain substantiel pour
eux-mêmes d’accéder à de nouvelles pâtures.
Pour la CGT, c’est la voie de la ré-internalisation de l’activité qu’il faut emprunter. Pour cela, c’est un verrou
moral que doivent faire sauter nos employeurs. Celui de la notion de cœur de métier qui est rejointe par la notion
d’austérité salariale que subissent les agents d’état quand, dans le même temps, l’externalisation des activités coute
aux contribuables des sommes astronomiques.
D’autant plus que l’EPIDE de Val de Reuil, situé à 200 mètres de nos portes, dispense une formation « entretien
des espaces verts » à celles et ceux à qui une seconde chance est donnée.
Pour la CGT, c’est une offre de recrutement par cette voie que cette prestation doit être effectuée.
A la fin de cette rencontre, les propos du directeur ne rassurent en rien les raisons qui ont
motivées notre demande.
La politique emploi menée par la DGA sous la contrainte de Bercy est déclinée
naturellement au Bassin d’Essais des Carènes de Val de Reuil.
La CGT n’accepte pas que les effectifs et les savoir-faire ne soient pas à la hauteur des
enjeux de notre établissement.
Le non remplacement des salariés qui quittent l’établissement imposant le partage de leurs
taches ne peut plus durer.
Il en va de la réussite de nos prestations d’essais et d’expertises au bénéfice des
programmes navals nationaux tout en garantissant le bien-être au travail des agents qui œuvrent
en ce sens.
Lors du Comité Technique de la DGA, prévu la semaine prochaine, la position de la
délégation CGT sera également de dénoncer la politique emploi menée par Bagneux.
Val de Reuil, le 25 juin 2014
*La délégation CGT était composée de Sylvain MENANTEAU et Thierry DELISLE.