O J urnal c ngrès du N°4 - Jeudi 5 juin 2014 JEUDI 5 JUIN 6 séance 08h30 - Journal télévisé 08h40 Débat interactif «Déclinaison de la campagne coût du capital dans nos entreprises» - Boris Plazzi 10h30 - 10h45 Pause 10h45 Présentation du document d’orientation - Boris Plazzi Débat 12h00 Intervention de l’IHS - Claude Ven et Message de Cécile Rol Tanguy Election présidence 7ème séance 12h30 - 14h00 Repas 7ème séance 14h00 Amendements au document d’orientation 15h00 Explication de vote et vote du document d’orientation 15h30 Rapport du CN sur les propositions des candidatures à la direction fédérale - Amar Ladraa suivi d’un débat 16h10 - 16h25 Pause 16h25 Suite du débat Explication de vote et vote pour le CEF et la CFC Publication et projection des résultats du vote du document d’orientation et des résultats du vote CEF/CFC Election présidence 8ème séance 19h30 Soirée fraternelle ème La photo du jour Mon premier congrès Ahmed ABOULMAJD – TRAN Golbey – Vosges Je suis opérateur dans une entreprise qui fabrique des climatiseurs. J’ai découvert la CGT par un ami dans l’entreprise et j’ai adhéré en 2010. Depuis, je suis devenu délégué syndical. C’est la première fois que je viens à un congrès. Et c’est aussi la première fois que mon syndicat y participe. Je remercie les camarades qui m’ont donné mandat pour assister à ce congrès. C’est une belle opportunité. Car nous avons besoin de partager nos expériences. Pendant longtemps, nous sommes restés isolés. Notre entreprise se porte plutôt bien, mais nous sommes rattrapés par l’actualité sociale. Jusqu’à maintenant, notre accord d’entreprise nous protégeait. Mais aujourd’hui, la direction l’attaque. Elle a pour modèle l’industrie automobile, avec l’ambition de mettre en place, par exemple, le lean. Aussi, notre syndicat a besoin d’évoluer face à cette nouvelle stratégie patronale. Assister à ce congrès permet de prendre conscience que nous ne sommes pas isolés et que nous pouvons nous appuyer sur les expériences des autres syndicats pour contrecarrer les projets de la direction. 1 Industrie - table ronde Quand la CGT porte des projets C’est par un film retraçant le travail CGT en Mécanic Vallée qu’était introduit le débat intitulé « travail interfédéral sur l’industrie ». Trois ans d’une expérience impliquant toutes les structures CGT pour porter des projets industriels. Y a-t-il une alternative à la désindustrialisation ? En Mécanic Vallée, un territoire touchant les régions Midi-Pyrénées et Limousin, la CGT a mis sur pieds deux projets majeurs. Le premier est la relance de la construction de la station de transfert d’énergie par pompage (STEP) de Redenat, un type de station permettant la production hydroélectrique et le stockage de l’énergie grâce à des bassins d’eau communicants. Le second est un projet de relance de la construction de draisines pour la SNCF. Deux projets industriels dont la particularité est d’avoir impliqué différentes fédérations syndicales CGT (la FTM CGT, mais aussi la fédération CGT Cheminots, la fédération CGT mines-énergie), ainsi que les structures territoriales. C’est Alain Hébert, responsable CGT en Mécanic Vallée qui animait le débat : «Nous travaillons à donner des perspectives pour l’embauche, la formation et le développement industriel en travaillant les complémentarités syndicales. En fait, nous proposons de travailler CGT». Vincent Labrousse du syndicat Altia La Souterraine retrace la genèse de cette construction. «Des cheminots nous ont dit qu’eux aussi exerçaient des métiers de métallos et qu’ils fabriquaient des draisines à Brive». Au retour d’une manifestation sur l’industrie, un échange avec des militants de l’énergie met en avant l’idée que l’on peut œuvrer ensemble autour d’un autre projet industriel, celui de Redenat. 2 La CGT métallurgie soutient 22 dossiers industriels Laurent Heredia de la FNME CGT estime que le projet Redenat a aujourd’hui de bonnes chances de se réaliser et qu’EDF est mis face à ses contradictions «ils ne sont pas dans une logique d’investissement mais de financiarisation à cout-terme». Et de noter que Redenat n’est pas le seul dossier sur lequel se développent des coopérations interfédérales entre électriciens et métallos : «Avec Alstom, nous devons réfléchir en terme de filière et de maîtrise énergétique dans le cadre d’un pôle public de l’énergie». Thierry Lillier, de la fédération CGT transports ajoute qu’Alstom est aussi un acteur majeur pour la RATP et la SNCF et que des initiatives sont aussi en cours autour de la maintenance ferroviaire et d’une vision globale du service public. Les témoignages de délégués ont fait part des multiples expériences et réflexions issues de différents secteurs. Les expériences de coopérations interfédérales ont eu lieu dans la navale avec les marins et les travailleurs de l’Etat, dans l’imagerie médicale qui est à l’interface de la métallurgie et de la santé, ou encore en Bretagne qui a organisé les premières assises de l’électronique… D’autres se dessinent autour de projet et de territoires tels que ceux évoquées Alain Bigot du Poitou Charente autour de la propulsion électrique. Un représentant de Renault Flins déplore cependant que les projets industriels sont insuffisants pour mettre en échec des plans de compétitivité. Tirant expérience de sa lutte, un délégué de chez Thalès estime, au contraire, qu’on ne doit pas opposer les luttes à la réflexion sur les filières. En tout, 22 projets industriels sont actuellement portés par la FTM CGT. Dernier à s’exprimer lors du débat, Frédéric Sanchez conclut «Le patronat a abandonné la question de l’emploi. Si la CGT ne la porte pas, il n’y aura plus d’industrie en France. Notre démarche est loin d’être dans la désespérance, mais dans l’ouverture de perspectives. La bataille industrielle ne se dissocie pas de celle contre le coût du capital». ICT - table ronde Syndiquer les ICT un enjeu essentiel Les ingénieurs cadres et techniciens sont de plus en plus nombreux parmi les métallos. Relever le défi de leur syndicalisation est incontournable pour la CGT, mais il faut parfois se confronter à des réticences culturelles. Petit à petit le syndicat parvient toutefois à gagner sa place. «La métallurgie compte 50% d’ingénieurs cadres et techniciens» devait souligner Fabrice Fort dans son introduction au débat. Cette mutation s’est particulièrement amplifiée au cours de la dernière décennie où les métallurgistes ont perdu 400 000 emplois, mais où dans le même temps la part les techniciens est passée de 15,5% à 22,5%, soit 80 000 de plus. Les ingénieurs et cadres sont, pour leur part, environ 315 000. Lors des élections, la CGT ne recueille qu’environ 9% dans les deuxième et troisième collèges contre 38% globalement. Cela se reflète aussi en termes de syndiqués. L’UFICT compte 5 800 syndiqués sur les 65 000 de la Fédération, une place qu’il est indispensable de faire croître, et pour cela, peut-être, changer des habitudes. Une culture à conquérir Laure Clément de Telindus (91) rapporte que la création de son syndicat, constitué essentiellement de jeunes femmes d’ingénieurs, a bousculé les idées reçues à l’intérieur de l’entreprise où il a fallu s’imposer, mais aussi au sein de la CGT. «J’étais la seule ICT dans mon Union locale». Eric Robillot d’EADS souligne que la syndicalisation des cadres passe aussi par une démarche qui s’intéresse à leurs préoccupations, notamment la reconnaissance des qualifications et les évolutions de carrière. Philippe Verbeke confirme la nécessité de s’intéresser aux grilles salariales et rapporte aussi la démarche entreprise par le syndicat d’ArcelorMittal pour obtenir un échelon de «technicien expert». Aller à la rencontre des cadres a été une démarche volontariste au début, mais qui porte aujourd’hui ses fruits témoigne Jérémy Brochard de Airbus. Il y a cependant une crainte que l’adhésion CGT soit un frein à la carrière. «Nous devons mettre en place des outils pour protéger contre les discriminations syndicales» estime Eric Robillot. La répression est précisément ce à quoi les cadres s’exposent parfois notamment lorsqu’ils sont engagés. Deux témoignages poignants Molina, jeune élue UFICT CGT dans une petite entreprise dénonce les attaques dont elle est l’objet depuis qu’elle a pris son mandat «la CGT a une image très négative parmi les cadres, et moi je cumule, les critères femme, étrangère…». En effet, les cadres sont souvent mis à l’index lorsqu’ils sont réticents à céder à des injonctions qu’ils ne partagent pas. C’est le cas de José, chef de vente chez Renault Alençon qui raconte son burn-out : «Le 22 avril 2013, j’ai pété les plombs. Mon directeur me disait que j’étais trop compréhensif avec mes subordonnés». Huit mois de dépression plus tard, José se fait aider par la CGT. Il a été élu depuis avec 40% des voix dans son collège. José, comme d’autres estiment en effet que nombre d’ICT souffrent en silence. insiste quant à lui sur ce qu’il qualifie de double nature de l’encadrement. «Les cadres sont parfois amenés à mettre en œuvre des mesures dont certaines sont contraires à leurs propres intérêts». La CGT peut les aider à ne pas rester seuls face à ces contradictions. «A chaque fois que la CGT est disponible nous avons des résultats». Pour affronter la contradiction capital-travail, Stéphane Lovisa, secrétaire général de l’UFICT CGT métallurgie propose de faire signer la nouvelle pétition lancée par l’UFICT pour la revalorisation des minima des ingénieurs et cadres. Salariés mais spécifiques S’ils sont des salariés comme les autres, les débats montrent que les accroches peuvent être différentes pour intéresser les ICT à la syndicalisation. Pour Philippe Verbeke, le fait que le syndicat d’Arcelor ait travaillé les questions stratégiques et de filière ont permis aux cadres d’avoir un autre regard sur la CGT. Fabrice Fort 3 HISTOIRE Pourquoi célébrer le 70e anniversaire de la création du programme du CNR ? A chaque congrès, l’Institut d’Histoire Sociale de la Fédération de la métallurgie prend la parole au congrès pour rappeler une page de notre histoire. Cette année, à l’occasion du 70e anniversaire de la création du programme du Conseil National de la Résistance (CNR), la Fédération souhaite faire partager la place de la CGT dans la Résistance et plus particulièrement dans le CNR. Car cette page de l’histoire est occultée régulièrement par les médias. En effet, la CGT a participé au programme du CNR qui définit, entre autres, les mesures destinées à instaurer, dès la libération du territoire, un ordre social plus juste. Une grande partie de ce programme a été effectivement appliquée après la guerre. Il s’agit des nationalisations, de la Sécurité Sociale et des retraites généralisées, des comités d’entreprises, du vote des femmes, du contrôle des féodalités économiques à la Libération, du droit à la culture pour tous, de la presse écrite délivrée de l’argent et de la corruption, des lois sociales agricoles, ... Ce programme de mars 1944 constitue encore, de nos jours, le socle des conquêtes sociales aujourd’hui en grand danger et méthodiquement démantelées. Transmettre aux jeunes générations ou rappeler à ceux qui ont plus d’expérience notre histoire commune, c’est aussi réaffirmer la nécessité de se battre pour nos conquêtes sociales et en gagner de nouvelles. En ces temps marqués d’une volonté de destruction des conquis sociaux et d’asphyxie de notre système de protection sociale, la CGT réaffirme sa volonté de résister et de se battre aux côtés des salariés actifs, retraités ou privés d’emploi, afin que leur vie soit synonyme de justice, de démocratie et de progrès social. Cécile Rol Tanguy Femme de l’ombre dans la résistance, Cécile Rol Tanguy, dont le parcours est lié à la CGT métallurgie incarne de façon exemplaire la lutte des Parisiennes contre l’occupant pendant la seconde guerre mondiale. Décorée le 20 février dernier, Grand-officier de la légion d’Honneur, elle a fait parvenir un message aux congressistes du 40e congrès de la fédération. RENDEZ-VOUS Négocier l’égalité salariale La loi du 23 mars 2006 impose aux entreprises le rattrapage des écarts de salaires entre hommes et femmes. Pourtant, 500 entreprises ont été mises en demeure, fin 2013, pour n’avoir pas respecté l’égalité professionnelle hommesfemmes et 5 condamnées à des pénalités financières. Pour aider les camarades à négocier dans leur entreprise, le secteur juridique de la Fédération vous propose un débat questions-réponses aujourd’hui à 13h dans le stand fédéral (Hall de l’exposition industrielle). RENCONTRE Wolinski Le mot du maire Jean-Claude Boulard « Au Mans, nous avons su conjuguer l’histoire et la modernité avec l’arrivée de l’industrie automobile. La tenue de votre congrès au Mans, fait aujourd’hui partie de notre histoire. Comme vous, je mesure, en tant que Maire, l’importance d’avoir une industrie dans notre ville et donc de votre bataille pour défendre l’avenir de l’industrie dans notre pays» 4 Dessinateur engagé, le coup de crayon libertin de Wolinski n’a pas pris une ride. Il dessine toujours avec le même génie la société. Il y a trente ans, il s’interrogeait déjà sur l’avenir de la retraite et le chômage des jeunes. Compagnon de route de la CGT, il sera présent aujourd’hui sur le stand de la NVO pour dédicacer son dernier ouvrage.
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