Discours de Serge DE CARLI Maire de Mont Saint Martin Déplacement Manuel VALLS à Longwy le 10 février 2014 La république est une chance pour tous. En cela, elle offre parfois des moments rares, presque magiques, qui affirment ses valeurs mais aussi sa force au service des citoyens, en particulier de ceux qui veulent lui rendre, un peu, ce qu’elle leur a donné, notamment grâce au levier social émancipateur que représente, encore, de nos jours, l’Education et notre Ecole Laïque. Et bien, les moments que nous partageons ensemble, aujourd’hui, font partie de ceux-là … A travers eux, la République nous adresse deux beaux clins d’œil porteurs d’Avenir et d’Espérance. Le premier, Monsieur le Ministre, c’est votre présence ici, en Lorraine, terre d’accueil et de brassage, à Longwy, dans la tête du canard Meurthe et mosellan, ce territoire riche de la volonté et de l’engagement des hommes et des femmes qui y vivent. Oui, votre présence, ici, est la preuve vivante de l’exception républicaine que chacun, dans ce pays, devrait mesurer pour toujours mieux la préserver et la promouvoir. Né dans cette magnifique Barcelone, ayant acquis la nationalité française par naturalisation en 1982, vous vous exprimez, aujourd’hui, au nom du gouvernement de la France dans le cadre de vos fonctions de Ministre de l’Intérieur. Le maire et conseiller général que je suis devenu, par ailleurs directeur d’école, arrière-petit-fils d’immigrés ayant fui l’Italie fasciste au début du XX, petit-fils de mineur de fer et fils d’ouvrier, vous dit combien je suis sensible et fier de cela, pour notre Pays, pour notre République. Le second clin d’œil, plus pragmatique, mais non moins important, c’est le message que vous êtes venu nous transmettre officiellement, à savoir la décision, prise par l’Etat, de construire un nouvel hôtel de police d’agglomération sur le ban communal de Mont Saint Martin. En ce qui me concerne, j’assimile cette annonce importante, essentielle, à une double reconnaissance de la République, d’abord celle, criante de besoins connus et déjà anciens, au regard des conditions indignes dans lesquelles 1 évoluent dans l’actuel commissariat, fonctionnaires de police comme simples citoyens, ensuite, celle d’un travail sérieux, organisé, opiniâtre, tenace, long de 5 années. Je vous avoue en voir été, modestement, l’instigateur. Rien ne prédisposait Mont Saint Martin à accueillir cet outil de sécurité publique, la vie en a décidé autrement. En effet, dès novembre 2005, lors des émeutes urbaines en France, cette ville aux 3 frontières, classée parmi les 100 villes de plus de 5.000 habitants les plus pauvres, qui émarge, avec 3 autres communes parmi les 594 de Meurthe et Moselle, à la DDU, engagée dans la deuxième opération ANRU du département après Nancy allait connaître, pendant deux ans, des événements tragiques… Feux de poubelles, incendies de voitures, de bâtiments privés, maisons, immeuble, et publics, écoles, salles associatives, bibliothèque, centre socioculturel, l’apothéose ayant été atteint, dans la nuit du 23 au 24 décembre 2007, avec l’attaque à la voiture-bêlier, de l’hôtel de ville suivi de son embrasement au moyen d’un cocktail « Molotov », fait peut-être unique en métropole. Dès lors, loin d’abandonner, avec l’aide de l’Etat, l’équipe municipale s’est emparée de la question de la Sécurité Publique encore plus fortement qu’elle ne le faisait auparavant. Ainsi, encore aujourd’hui, Mont Saint Martin doit être la ville la plus vidéo-protégée du département, avec une centaine de caméras posées sur les bâtiments publics et conséquemment des résultats intéressants. Ensuite, le départ de la gendarmerie de Mont Saint Martin vers Lexy de la Zone Urbaine à la Zone Rurale, a sans aucun doute accéléré la réflexion sur le sujet qui nous réunit. A la fin 2008, je me rendais déjà au ministère de Madame ALIOT-MARIE, accompagné de mon amie Evelyne DIDIER, sénatrice, et d’Edouard JACQUE, alors président de la CCAL. Les années 2009,2010, 2011 et 2012 furent des années de travail, de rencontres, d’échanges, de concertation avec deux préfets, deux sous-préfets, deux commissaires, l’ensemble des syndicats de police, la ville de Briey et son maire, mon ami Guy VATTIER, que vous avez rencontré un peu plus tôt dans la journée pour l’inauguration du commissariat de Briey, et l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux du territoire. 2 La bonne nouvelle que vous officialisez aujourd’hui, Monsieur le Ministre, est parvenue à nos oreilles au cours du mois de mars 2013, quelques mois seulement après m’être rendu, en septembre 2012, auprès de vos services, Place Beauveau, pour plaider le dossier, pratiquement un APS, accompagné et appuyé dans la démarche par Christian ECKERT, que je remercie publiquement. Et puisque j’aborde les remerciements, mes pensées sincères et reconnaissantes vont également à quelques personnes qui ont marqué cette folle aventure, Hugues PARANT ancien préfet de Meurthe et Moselle, Raphaël BARTOLD actuel préfet, Jacky HAUTIER ancien sous-préfet de Briey, Christine BOEHLER ancienne sous-préfète de Briey, Aline NORA-COLLARD, ancienne commissaire de police, Messieurs MACALUZZO du SGAP de Metz, Monsieur RAZUREL le DSP sans oublier l’architecte longovicien qui a obtenu la lourde responsabilité de réaliser cet hôtel de police d’agglomération, Jean-Marc FILIATRE. Si vous avez tous bien suivi, il manque une personne dans l’énumération qui précède… C’est volontaire. Oui, Monsieur le Ministre, le commissaire divisionnaire David BOILEAU est un grand commissaire qui a une haute idée du service public de sécurité qu’il porte aussi avec grande humanité. Il mène, avec ses hommes (et femmes), de nombreuses actions efficaces contre les trafics de drogue, contre les incivilités de tous ordres, en étant toujours au service de nos populations. Il est apprécié de tous et mérite notre respect. Un grand merci à lui ! A ce stade de mes propos, je n’en doute pas, Monsieur le Ministre, vous aurez senti le plaisir, voire le bonheur qui est le mien, sentiment, j’en suis certain, partagé par l’ensemble des présents… Oui, votre venue à Longwy et l’annonce qui la motive, c’est cadeau pour nous tous ! Disant cela, je me tourne plus particulièrement vers Jean-Claude GUILLAUME, président de la CCAL, et Edouard JACQUE, maire de Longwy, pour les remercier d’avoir joué le jeu en priorisant toujours l’intérêt général au service du territoire. Ceci me permet de conclure. Le dossier du nouvel hôtel de police de l’agglomération de Longwy est un dossier lourd de sens, lourd d’engagement, lourd d’avenir, d’abord sur le plan de l’économie et de l’emploi, puis sur celui de la sécurité publique et des conditions de travail, il faudra d’ailleurs veiller à mettre du monde à l’intérieur, je parle bien sûr des fonctionnaires de police… 3 Ce dossier peut aussi être lourd de conséquences politiques pour demain, si on veut bien en tirer expérience. En effet, la démonstration est désormais faite que lorsque des hommes et des femmes, investis par le suffrage universel, savent se rassembler, loin des querelles stériles, au sein de majorités de projets, la réussite est souvent au rendez-vous. C’est une des morales de cette histoire… A méditer… Pour demain…. 4
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