Troubles du métabolisme des glucides I- Introduction : - Le glycogène représente une réserve intracellulaire essentielle Les hydrates de carbones entrent dans la composition des secrétions muqueuses et de ces substances intercellulaires que sont les polysaccharides Une des perturbations majeures du métabolisme des glucides avec hyperglycémie est le diabète sucré II- Troubles du métabolisme du glycogène : - - Le glycogène est particulièrement abondant dans les cellules hépatiques, les fibres musculaires striées, les fibres myocardiques. Mais il existe aussi dans un grand nombre de tissus et d’organes tels que l’endomètre progestatif, le rein, le système nerveux, les tissus embryonnaires et néonataux Sa mise en évidence est aisée. En microscopie optique on le colore en brun par l’iode ioduré, en rouge vif par le carmin de Best, et en rouge violet très intense par le PAS ; toutes colorations qui deviennent négatives lorsque les préparations histologiques sont traitées par l’amylase salivaire. En microscopie électronique les colorations par le plomb montrent le glycogène sous la forme de grains en rosettes, eux même constitués de particules plus petites de 30 nm. A- Glycogénoses primitives : - - Elles relèvent de déficiences enzymatiques innées entrainant un excès de glycogène dans les cellules Il en existe plusieurs variétés, selon le type d’enzyme impliquée et selon que cette carence enzymatique empêche la dégradation du glycogène ou provoque des anomalies de sa synthèse. A-1- Données morphologiques générales : Microscopie : Aspects microscopiques communs à toutes les glycogénoses Dépôts de glycogène dans le cytoplasme fondamental des cellules ou dans leurs lysosomes Cellules généralement hypertrophiées. En microscopie électronique, les grains de glycogène sont de même dimension que dans les tissus normaux, à l’exception de certaines glycogénoses cérébrales où ils se montrent plus volumineux Macroscopie : Les organes atteints demeurent normaux, sauf en cas de forte infiltration où leur taille est augmentée et leur tranche de section jaunâtre. A-2- variétés de glycogénoses primitives : 1- La glycogénose de type 1 ou maladie de von Gierke : Enzyme dont la déficience a été prouvée : glucose-6-phosphatase Synonyme : glycogénose hépatorénale, maladie de von Gierke ou de van Creveld Se traduit dès les premiers mois de la vie par une grosse hépatomégalie et une hypertrophie rénale L’hypoglycémie est de règle et le test à l’insuline ne fait que l’aggraver L’évolution se fait lentement vers la mort, en plusieurs années, si l’on évite les accidents d’hypoglycémie. Le glycogène est stocké dans les hépatocytes et dans les cellules de Kupffer. 2- La glycogénose de type 2 ou maladie de Pompe : Enzyme dont la déficience a été prouvée : alpha-1-4-glucosidase lysosomiale (maltase acide) Synonyme : glycogénose généralisée : maladie de Pompe. Débute dès la naissance et s’accompagne de dénutrition. Elle se traduit par une cardiomégalie impressionnante Elle ne comporte pas d’hypoglycémie Elle évolue vers la mort en moins d’un an dans un tableau d’insuffisance cardiaque Le glycogène est décelé dans la plupart des tissus et des cellules y compris dans les neurones, mais il siège électivement dans le myocarde et les muscles striés squelettiques. 3- La glycogénose de type 3 ou maladie de Forbes : Enzyme dont la déficience a été prouvée : amylo-1-6-glucosidase (enzyme débranchante) Synonyme : glycogénose hépatocardiomusculaire, maladie de Forbes ou de Cori. Intéresse simultanément le foie, le myocarde et les muscles striés. Contrairement aux deux variétés précédentes de glycogénose dans lesquelles la structure du glycogène est normale, le type 3 se caractérise par un glycogène anormal, manquant de chaines courtes. 4- La glycogénose de type 4 ou maladie d’Andersen : - Enzyme dont la déficience a été prouvée : amylo-1-4-1-6-transglucosidase (enzyme branchante) - Synonyme : glycogénose hépatique, amylopectinose ou maladie d’Andersen. - Atteint le foie avec prédilection - Elle est voisine du type 3, mais son glycogène anormal possède des ramifications moléculaires inhabituellement longues. B- Surcharges et infiltrations glycogéniques secondaires : Lésions pluritissulaires : - Compliquent les hyperglycémies prolongées : injections intraveineuses de soluté glucosé hypertonique, diabète Intéressent avec prédilection les hépatocytes, l’épithélium des segments contournés du tube urinifère et de plus, chez le diabétique, le myocarde, les cellules bêta des ilots de Langerhans, et plusieurs autres viscères. Lésions localisées : - Dans l’endomètre durant la phase lutéinique Ischémies myocardiques : accumulation du glycogène. III- Troubles du métabolisme des mucopolysaccharides (MPS) Mucopolysaccharides ou glycosaminoglycanes sont des polysaccharides contenant des acides aminés. Maintes colorations facilitent l’étude des lésions comportant une anomalie métabolique des mucopolysaccharides : PAS pour les MPS neutres, bleu Alcian pour les MPS acides, marquage par du soufre radioactif pour les MPS sulfatés … La localisation des MPS est ubiquitaire. On les identifie dans un grand nombre de tissus et organes : les sécrétions muqueuses (glandes salivaires, lacrymales, digestives, bronchiques, etc.…) ; les récepteurs antigéniques ; les espaces intercellulaires. Le mucus épithélial Il se rencontre au niveau des glandes ou du revêtement muqueux. Il intervient dans la protection à la fois d'une manière mécanique et du fait de propriétés antiinfectieuses. Les mucines sont constituées par des protéoglycanes, des GAG, des protéines plasmatiques et des électrolytes. On peut les colorer par le PAS, le bleu Alcian. Elles sont métachromatiques pour certains de leurs constituants. On peut observer du mucus en excès dans l'inflammation dite catarrhale, dans le bouchon intra bronchique de la crise d'asthme, dans la dilatation des bronches, etc. Certaines cellules tumorales peuvent secréter du mucus en excès, comme certaines tumeurs coliques (adénocarcinome muco-sécrétant). A- La mucoviscidose : Cette maladie s'appelle également la maladie fibrokystique. Maladie autosomique récessive constamment mortelle, elle fait l'objet actuellement d'un diagnostic anténatal et d'essais de thérapie génique. La physiopathologie de la maladie s'explique, en partie, par une anomalie de la sécrétion du mucus qui est anormalement épais. C'est ce mucus qui explique la modification au niveau de : grêle : iléus méconial du nouveau-né avec, éventuellement, péritonite méconiale ; iléus stercoral de l'enfant et de l'adolescent. muqueuse rectale d'où possibilité de biopsies. pancréas : le mucus trop épais provoque une stase avec dilatation et formation de kystes à partir des canaux excréteurs. S'en suit une inflammation qui se chronicise d'où fibrose. On prend donc le nom de maladie fibrokystique. Progressivement, la dilatation va s'accompagner d'une atrophie pariétale en particulier, d'une atrophie des cellules des acini. Les îlots de Langerhans seront assez longtemps conservés et le diabète ne sera que plus tardif. Par contre, il existe assez précocement une insuffisance pancréatique exocrine, d'où une stéatorrhée et secondairement, des troubles de croissance par carence en vitamines liposolubles. glandes salivaires : par un même mécanisme, on aboutit à un aspect fibrokystique ; la glande salivaire a un intérêt pratique du fait de la possibilité de biopsie de muqueuse labiale. voies biliaires : là encore, on a une sécrétion trop épaisse, d'où cholestase et secondairement fibrose, c'est-à-dire cirrhose. voies respiratoires : c'est l'atteinte la plus menaçante : bronchectasie avec surinfection constante, évolution d'une insuffisance respiratoire et éventualité d'une transplantation. En dehors de l'anomalie du mucus, on observe une élimination excessive de sodium et de chlore dans différentes glandes. B- Mucopolysaccharidoses Il s'agit de maladies héréditaires, autosomiques et récessives qui résultent d'un déficit de l'une ou l'autre des enzymes lysosomiales nécessaires à la dégradation des GAG dans les cellules. On sait que cette dégradation débute dans le milieu extracellulaire sous l'action de protéase et d'endoglycosidases dont la hyaluronidase. L'endoglycosidase fragmente en plusieurs morceaux les GAG et il en résulte des oligosaccharides dans le milieu extracellulaire. Ceux-ci font l'objet d'une endocytose avec fusion lysosomiale et dégradation intracellulaire par des exoglycosidases (ainsi nommées car elles attaquent l'oligosaccharide par ses extrémités). Les mucopolysacharidoses résultent, ainsi, d'un déficit de la dégradation intracellulaire. Ces maladies sont rares mais la tare est portée par un individu sur cent environ. Chacune des mucopolysacharidoses correspond à des enzymes lysosomiales. En réalité, les déficits enzymatiques sont plus nombreux que le type de GAG accumulés. En effet, plusieurs enzymes lysosomiales concourent à la dégradation du même GAG. La mucopolysaccharidose de type I a été décrite par Hurler, maladie de gravité variable s'accompagnant de dysmorphie faciale (facies en gargouille appelé gargoilisme), dysmorphie osseuse, ainsi qu'un déficit de croissance. Retenir surtout que ces mucopolysaccharidoses touchent très souvent le foie et l'encéphale. On observe, sur des fibroblastes en culture, le déficit enzymatique tandis qu'à l'histologie, on observe volontiers des lysosomes géants à contenu anormal. Il existe d'autres mucopolysaccharidoses : mucosulfadidoses et mucolipidoses (pseudoHurler). IV- Le diabète sucré : 1- Définition générale : désordre chronique du métabolisme du glucose avec hyperglycémie et glycosurie par carence absolue ou relative en insuline Diabète sucré primitif : la carence en insuline est due : - Lésion des ilots de Langerhans due à une inflammation auto-immune (type I). Dysfonction de la production d’insuline par les cellules bêta des ilots de Langerhans (type II). Diabète sucré secondaire : la carence en insuline est due : - Lésion des ilots de Langerhans due à une affection pancréatique tel que : pancréatite, hémochromatose, fibrose kystique du pancréas Surproduction des antagonistes de l’insuline comme la cortisone ou l’hormone somatotrope (STH) 2- Pathogénie des formes primaires de diabète sucré : Diabète sucré de type I : Synonymes : diabète sucré juvénile, diabète insulinodépendant. Insulinite auto-immune lymphocytaire combinée à une susceptibilité génétique (HLA-DR4 et/ou DR3) conduit à la formation de lymphocytes T auto-immun et d’anticorps anti cellules béta des ilots de Langerhans Diabète sucré de type II : Synonymes : diabète de l’adulte, diabète non insulinodépendant Type II a est sans obésité, type II b est associé à une obésité. Les cellules béta et alpha des ilots de Langerhans ne sont pas endommagées Il existe une résistance périphérique à l’action de l’insuline. 3- Les complications du diabète sucré : Macro angiopathie diabétique : - L’atteinte des artères coronaires (athérosclérose) peut aboutir à l’infarctus du myocarde L’atteinte des artères cérébrales (athérosclérose) peut aboutir à l’infarctus cérébral L’atteinte de l’artère poplitée peut aboutir à la gangrène. Micro angiopathie diabétique - L’hyperglycémie prolongée conduit à la glycosylation des protéines, altérant la structure et la perméabilité de la membrane basale des petits vaisseaux Complications : rétinopathie diabétique, glomérulosclérose diabétique. Cataracte diabétique Neuropathie diabétique Susceptibilité aux infections Embryopathie diabétique : bébés géants, maladie des membranes hyalines Tous droits réservés. Ce fichier peut être diffusé librement à condition que ce soit gratuitement et qu’il n’y soit apporté aucune modification. Auteur : Numérisation: Walid Haddouche ,Amine Meghaizerou, Zino Belaib le 11 février 2014
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