Chambre d’agriculture vendredi 28 mars 2014 - LA MOSELLE AGRICOLE Page 18 Jérôme Noirez, président de l’opération Pi’eau’Nieds Le printemps précoce des cultures N L Depuis septembre 2013, Jérôme Noirez, exploitant à Holacourt, a succédé à Hervé Senser. ouvellement président, que souhaitez-vous de l’opération ? - Jérôme Noirez : «Je souhaite que Pi’eau’Nieds perdure dans le temps et que les agriculteurs s’impliquent plus. Cette opération montre que les pratiques agricoles doivent évoluer vers la protection intégrée. Mais la route est encore longue et toute la profession doit s’impliquer. Il vaut mieux toujours réagir en amont avant d’être contraint réglementairement. - Aujourd’hui, vous développez déjà la protection intégrée dans votre exploitation, pourquoi ? - J. N. : Sur l’exploitation, les coûts de désherbage devenaient de plus en plus importants avec une efficacité moindre. Je me suis rendu compte que nous arrivions au bout d’un système et qu’il fallait en changer si je voulais continuer à produire correctement des céréales sur l’exploitation. - Quelles techniques issues de la protection intégrée utilisezvous ? - J. N. : Tout d’abord, l’observation. C’est le premier levier tant au niveau des adventices que des ravageurs. Après j’essaie de combiner plusieurs techniques à la fois comme le désherbage mécanique, l’introduction de cultures de printemps, le Jérôme Noirez, président de l’opération Pi’eau’Nieds. décalage de la date de semis, le recours à des variétés résistantes aux maladies, les micro-doses, la pulvérisation sur le rang… - Quelles sont les perspectives pour ces techniques sur votre exploitation ? - J. N. : Nous essayons d’améliorer ces techniques chaque année, surtout en ce qui concerne la pulvérisation sur le rang. Mais les années ne se ressemblent pas et nous devons nous adapter sans cesse !». Propos recueillis par Alice Pierson, service agro-environnement Les stades des cultures sont en avance cette année. En avance par rapport à la récolte 2013 particulièrement tardive, mais aussi en avance sur les observations relevées habituellement. a fin d’été et le début d’automne pluvieux ont laissé la place à un hiver doux et sec. Ce n’est peut-être pas ce que l’on a ressenti, mais c’est ce qui a été mesuré à la station météo de Metz. Avec 161 mm entre le 15 novembre et le 15 février, c’est l’hiver le plus sec des cinq dernières années. C’est également le plus doux avec 425°C de cumulés pendant la même période. Conséquence bien visible, les fleurs de colza en secteur très précoce apparaissent dès le 15 mars. En 2013, il avait fallu attendre le 17 avril pour voir du colza en fleur ! Les outils ont du mal à compenser l’absence d’hiver La faible pluviométrie de l’hiver ne permet pas pourtant d’effacer les excès de l’automne. Les zones hydromorphes et les sols battants sont facilement repérables dans le paysage. Manque de densité, plantes en anoxies et préparation du sol très motteux, illustrent les effets néfastes des 300 mm d’eau tombés entre le 1er septembre 2013 et le 15 novembre 2014. Les sols ont la mémoire longue. L’assolement lui aussi a été Télédéclaration PAC Pour vos rendez-vous Pac, contactez dès maintenant Corinne Mangel au 03 87 66 12 44 ou inscrivez-vous directement sur [email protected] Marché de Pâques Samedi 12 avril à Thionville place du marché de 9h à 18h Animations gourmandes Jeudi 17 avril à Metz place de la république de 16h à 21h Un dimanche de fête à la campagne Dimanche 27 avril de 10h à 18h, 35 fermes de Moselle ouvrent leurs portes au public. Plus d’infos sur www.cda-moselle.fr Formation : Comprendre le fonctionnement d’une unité d’injection de biométhane jeudi 10 avril 2014 à Morsbach Au programme : - les voies d’utilisation du biogaz - qu’est ce que l’injection ? - avantages et contraintes Les technologies mises en œuvre : la purification et l’injection - positionnement pour mon exploitation - visite du site de Méthavalor Formation prise en charge par Vivea pour ses ressortissants. Autre public : 100 €. Inscription auprès de Marie-Josée Zimmermann au 03 87 66 12 43 ou mj. [email protected] ou sur www.cda-moselle.fr Clôture des inscriptions le 7/4/2014. Voyage D’etude des systèmes de Polyculture-Elevage en Suisse mercredi 23 et jeudi 24 avril pour les agriculteurs bio et conventionnels Coût : 100 €. Contact : Natacha ORS au 03 87 66 04 41 Comité de rédaction du 28/03/14 : Antoine Henrion, Président de la Chambre d’Agriculture ; Laurence Herfeld, vice-présidente ; Marie Adamy et Estelle Pochat, élues ; C. Tettamanti, Directeur Général ; Y. Bozec, C. Girard, C. Hachet, C. Marconnet, M. Morhain, C. Rettel, A. Touchot, L. Zidar. A la mi-octobre sur le secteur de Pange, les vulpins lèvent en masse dans les colzas. ♦ Le 20 février sur le secteur de Verny, les intercultures de moutarde n’ont pas été détruites par le gel, elles arrivent à floraison. perturbé par ces précipitations hors normes. La surface de blé est tronquée. Les semis prévus après le 10 octobre n’ont pas toujours été réalisés. Récolte des précédents trop tardifs, sols gorgés d’eau, cela faisait autant de bonnes raisons de réaliser des reports sur les semis de printemps. L’orge de printemps et le blé de printemps viennent aussi à la rescousse des zones de parcelles où les levées de céréales d’hiver ont été perturbées par la battance. Les statistiques ne sont pas arrêtées, mais on retrouvera aussi des protéagineux de printemps, du tournesol et du maïs pour combler le manque laissé par les céréales d’hiver. Les outils ont du mal à compenser le travail généralement fait par le climat de l’hiver. Les sols sont secs sur les premiers centimètres et très vite collants par la suite. Cela ne favorise pas les préparations de qualité. Il faut être patient. Pas toujours évident quand on sait que les jours disponibles pour semer dans les bons créneaux ne sont pas extensibles. On note une bonne maîtrise des adventices malgré une forte présence, notamment des vulpins ; les herbicides ont fonctionné correctement. L’humidité des sols, cette fois est un facteur favorisant l’efficacité, surtout des désherbants racinaires. En mars Le mois de mars a été heureusement favorable aux travaux des champs, mais il a fallu être au four et au moulin, vider les fosses et les fumières (qui en avaient bien besoin !), apporter les engrais minéraux, désherber, surveiller les insectes, préparer pour les cultures de printemps et semer pois, féveroles et céréales. Dans les terres saines et pour les semis de céréales d’hiver précoces, les potentiels sont bien installés. Mais avant d’arriver à la récolte, il peut se passer encore beaucoup d’événements… Claude Rettel, responsable du service agro-environnement Contact : 03 87 66 12 44 [email protected] Témoignage Pâturage tournant Eleveur allaitant à Petit Rederching depuis 2010, Vincent Derr poursuit le travail en bio initié depuis 1993. C omment organisez-vous le pâturage sur votre exploitation ? - Vincent Derr : «On pratique un pâturage tournant. 80 % des surfaces en herbe sont clôturées. Ce sont des parcelles de 3 à 6 hectares. Je change les bêtes de parc tous les 10 à 15 jours. L’objectif est de casser le cycle des parasites. Mais ça permet aussi aux animaux d’avoir de l’herbe relativement fraîche. Au printemps on fait un tour rapide des parcelles. Les bêtes sont laissées trois ou quatre jours pour déprimer la parcelle. Elles broutent un peu les pointes, puis le parc est fauché. Ca a un double avantage : les bêtes n’ont pas le temps de raser le parc et en même temps ça ralenti la pousse dans une période de forte croissance. Selon les années, on tourne entre prairies de fauche et prairies pâturées. On fait aussi un peu de fauche tardive pour que de temps en temps la prairie se resème ! - Cette année s’annonce-t-elle particulière ? - V. D. : Chez nous le parcellaire est relativement humide. On ne peut pas toujours sortir le plus tôt possible et ça pousse tard. D’autant qu’on n’apporte pas d’azote. Je fertilise donc mes prairies avec du fumier composté. Généralement les génisses et les bœufs sont sortis dernière semaine d’avril et les vaches suitées le 1er mai. L’an dernier après quelques jours au parc, la sortie définitive s’est faite au 4/6 mais cette année le climat hivernal n’aura pas trop d’incidence sur les prairies. Propos recueillis par Axelle Touchot
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