UA3 Jeux Problème 3 Les duopoles Dans les jeux précédents (morpion, chifoumi) il était question de jeux non coopératifs à somme nulle. Il s'agit maintenant de s'intéresser aux jeux dont la somme n'est pas nulle. C'est à dire où 2 joueurs, par exemple (mais possiblement davantage), peuvent être dans les situations suivantes : gagnant-perdant, perdant-gagnant, perdant-perdant ou enfin gagnant-gagnant. UA3 Jeux Dans ces jeux, maximiser son gain ne revient pas à minimiser celui de son adversaire. Un exemple typique est le duopole de Cournot (voir cours / toile). Laisser faire un bénéfice à l'entreprise adverse permet d'augmenter son propre bénéfice (faire mieux que si l'entreprise adverse était ruinée : incapable de faire quelque bénéfice que ce soit). Il s'agit de traiter au moins un duopole, par exemple Cournot (mais on pourra s'intéresser éventuellement aux duopoles de Bertrand ou Stackelberg, …). On pourra réutiliser le logiciel écrit en Matlab accessible à : http://evrard.perso.enseeiht.fr/Enseignement/2IN/GRO/UAs/UA3_jeux/du opole.zip qui inclut déjà certaines stratégies. UA3 Jeux 1) Dans les conditions du monopole de Cournot, définir plusieurs stratégies dont une (pas vraiment très sophistiquée) pourrait être de décider au hasard la quantité d'objets produits. 2) Comparer cette stratégie avec une autre qui tiendrait compte des stratégies passées des deux entreprises. 3) Tenter de trouver des stratégies toujours meilleures. 4) Montrer que la stratégie d'une entreprise consistant simplement à faire mieux que l'autre entreprise ne lui permet pas forcément de maximiser son propre bénéfice. 5) Montrer qu'un jeu coopératif entre les deux entreprises, pour un prix unitaire commun, pour des ressources suffisantes à produire n'importe quelle quantité d'objets, pour des coûts de revient de production unitaires identiques, permet de faire des bénéfices plus importants. UA3 Jeux Exemple d'équilibre optimal non coopératif Concurrence en quantité Le duopole de Cournot 2 producteurs E et F produisent un même bien en quantité x pour E et y pour F (x et y sont dans ℝ ou dans ℕ). Les coûts de production sont des fonctions affines croissantes de la production : cE(x) = δ + γ.x cF(y) = δ + γ.y Le prix unitaire de ce bien est une fonction affine décroissante de la production totale z = x + y p(z) = α − β.z UA3 Jeux Dans le cadre de ce duopole on pourra s'attacher à préciser les choses sur les points suivants : 1. Modéliser ce jeu sous forme « stratégique » : définir les stratégies et les pertes résultantes (une perte négative est un gain) 2. Rechercher la solution « optimale » du « jeu coopératif » (cf. Définitions) (il faut ici définir ce qu'on entend par « optimal ») 3. Vous êtes le producteur-joueur E et vous jouez « avec » F. Vous cherchez « naturellement » à maximiser votre bénéfice (ce qui n'est pas la même chose que d'essayer de ruiner F) . La durée du jeu est de P (entier positif ou infini) : vous faites donc P « parties ». Quelle stratégie allez-vous adopter ? UA3 Jeux Définitions Étant donné un jeu donné sous forme stratégique par exemple,il existe deux façons différentes d'y jouer selon que les joueurs adoptent un état d'esprit coopératif ou non coopératif. 1 . Jeu coopératif Dans cette façon de jouer, les joueurs décident de chercher ensemble le « bien commun ». S'ils arrivent à le trouver, ils signent chacun un contrat les obligeant à l'atteindre en appliquant les stratégies appropriées. 2.Jeu non coopératif Dans cette façon de jouer, c'est du chacun pour soi : les joueurs sont libres du choix de leurs stratégies, ils ne sont pas liés par un contrat. (cela ne veut cependant pas dire qu'ils ne chercheront pas quand même à coopérer si tel est leur intérêt) UA3 Jeux Le duopole de Bertrand Dans l'analyse de Bertrand, la variable stratégique n'est pas la production mais le prix (à l'inverse de l'approche de Cournot). Les hypothèses sont cependant identiques à celles de Cournot, à savoir que le produit est homogène, que les firmes ont la capacité de répondre à toute demande et que le coût de production est identique pour les deux firmes. Le duopole de Stackelberg La concurrence de Stackelberg est un modèle de duopole. L'analyse conjecturale prévoit non seulement que chaque firme sait que sa situation dépend de celle de l'autre, mais aussi que l'entreprise concurrente adopte un raisonnement identique. UA3 Jeux Tout d'abord, le duopole de Stackelberg est asymétrique, c’est-àdire que les 2 firmes concurrentes n'ont pas la même puissance. On parle alors de firme pilote (ou "leader") et de firme satellite. 4 situations sont possibles. La firme 1 est pilote et la firme 2 est satellite; la firme 2 est pilote et la firme 1 est satellite; les firmes 1 et 2 se croient satellites; les firmes 1 et 2 se croient pilotes. Si la firme 1 est pilote, et si elle veut maximiser son profit, elle devra tenir compte du comportement de la firme 2 en intégrant la fonction de réaction de celle-ci à sa propre fonction de profit. UA3 Jeux Si les deux firmes croient que l'autre est satellite, il y a déséquilibre. La production globale est alors sous-évaluée. Si les deux firmes pensent être satellites, il y a aussi déséquilibre (la production globale est beaucoup plus forte que celle évaluée par chaque firme). Cela peut entraîner une baisse des prix et in fine, des profits. Pour plus de détails sur ces duopoles, chercher dans les documents accessibles sur la toile. Autres documents que ceux sur Moodle ou sur le site GRO http://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_du_minimax_de_von_Neumann http://fr.wikipedia.org/wiki/Duopole http://fr.wikipedia.org/wiki/Cartel_(économie)
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