SAMEDI 22 FEVRIER 2014 = Pétrole : « Le déclin [de 6.3%] ne mène pas toujours à la chute », dit l’AIE p.1 = Pourquoi l’effondrement du Système monétaire, bancaire et financier actuel est inéluctable mais le moment où il se produira et les mouvements des marchés financiers qu’il provoquera sont impossibles à prévoir p.4 = Le scandale des prix du pétrole p.15 = La crise monétaire : un monstre bien plus redoutable que la déflation p.25 = Economie : l'abus de statistiques est dangereux pour la paix p.27 = Le cauchemar des banques : la panique ou bank run p.29 = Crise : c'est officiel, l’Argentine trichait avec ses statistiques économiques... Comme la Grèce p.31 = L'illusionniste Abe et le rebond magique du Japon... p.32 = Le Mexique va se faire un nom p.35 = Chroniques émergentes : séparer le bon grain de l'ivraie p.38 <> <> <> <> <> <> <> & <> <> <> <> <> <> <> Pétrole : « Le déclin [de 6.3%] ne mène pas toujours à la chute », dit l’AIE 13 novembre 2013, par Matthieu Auzanneau La demande de pétrole devrait continuer à croître, et passer de 87 à 101 millions de barils par jour (Mb/j) d'ici à 2035, selon le rapport annuel de l'Agence internationale de l'énergie publié hier. Répondre à cette demande promet de constituer un défi dont l'énormité se confirme à nouveau, et se précise un peu plus. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) admet que "le déclin de la production des champs existants sera un moteur majeur des investissements dans la production". Pour la première fois, elle consacre un chapitre entier au problème du déclin de la production existante. Sous-titre de ce chapitre : "Le déclin ne mène pas toujours à la chute". A partir de l'analyse de 1600 champs ayant dépassé le pic de production, l'AIE estime leur rythme moyen de déclin à 6.3 % par an. Cela signifie que si l'industrie arrêtait aujourd'hui d'investir dans la recherche et la mise en production de nouvelles ressources, les extractions pétrolières mondiales chuteraient presque de moitié d'ici à 2020 (voir graphique ci-dessous) ! Production pétrolière qui serait observée en l'absence de tout nouvel investissement. AIE, WEO 2013. Ce déclin naturel de la production représente un problème d'une ampleur sans précédent : jamais jusqu'ici l'industrie pétrolière n'a fait face à un tel rythme de chute de la production dans un si grand nombre de champs. Ne serait-ce que pour maintenir la production au niveau atteint en 2012, l'industrie pétrolière devra d'ici à 2020 développer environ 34 Mb/j de capacités supplémentaires, estime l'AIE. Cela représente l'équivalent de trois Arabie Saoudite. Le rythme de déclin annoncé par l'AIE est désormais presque le même que celui mis en avant en 2011 par l'ex-PDG de la Shell, Peter Voser. En somme, "la route est droite, mais la pente raide". L'effet de la "Reine rouge" ? L'AIE confirme incidemment le déclin amorcé par la production de pétrole conventionnel, reconnu pour la première fois dans son rapport 2010. Cette production de pétrole liquide classique, qui fournit les 4/5èmes de l'offre actuelle de carburants liquides, reculera à 65 Mb/j en 2035 contre environ 70 Mb/j aujourd'hui, juge l'AIE. L'Agence internationale, chargée de conseiller les pays riches (et importateurs de brut) membres de l'OCDE, confirme également son diagnostic émit l'an dernier d'un déclin en cours (Mexique, Angola, Grande-Bretagne, Norvège) ou imminent (Russie, Iran, Koweït) de quelques-uns des poids lourds de la production mondiale. Le développement des pétroles non-conventionnels – sables bitumineux, pétrole de schiste, etc. – ainsi que des liquides de gaz naturel (LGN) permettra de combler le fossé grandissant entre la demande pétrolière mondiale et la production de pétrole brut conventionnel, assure l'AIE. Les pétroles non-conventionnels et les LGN sont plus difficiles et plus coûteux à produire. L'AIE souligne en particulier que les puits de pétrole de schiste (ou de rochemère, à plus proprement parler) connaissent des déclins bien plus précoces et prononcés que ceux de pétrole conventionnel. L'agence envisage pour la première fois un pic de la production du pétrole de schiste des Etats-Unis, dont elle fixe la date en 2025. Un pronostic sensiblement plus optimiste que ceux désormais avancés par l'administration Obama (pic en 2020) et par le secrétariat général de l'Opep (pic dès 2017). L'AIE insiste sur le maintien dans l'avenir de coûts de production très élevés. Les dépenses du secteur pétrolier et gazier devraient atteindre un nouveau record en 2013, et dépasser 700 milliards de dollars. Envolée des coût d'investissements dans la production pétrolière et gazière depuis 2000. AIE WEO 2013. La clé de l'avenir de la production mondiale de pétrole semble être là. Un analyste de Douglas-Westwood Associates, l'un des cabinets de conseil les plus prestigieux au sein de l'industrie pétrolière, explique : "La plupart des grands producteurs ont maintenant besoin d'un baril de Brent à 120 ou 130 dollars pour maintenir leurs niveaux actuels de dividendes en même temps que leurs programmes d'investissements." Le groupe français Total a ainsi annoncé en septembre une forte diminution de ses dépenses futures d'investissement de capital, en dépit d'extractions de brut en déclin depuis 2004. La demande de pétrole aux Etats-Unis à tendance à se contracter dès que le cours du baril de Brent est au-dessus de 103 dollars ; elle fait de même en Chine dès que le cours du Brent dépasse 120 dollars, indique le cabinet Douglas-Westwood Associates à l'agence spécialisée Platts. L'industrie pétrolière court donc le risque de se retrouver prise en sandwich entre des coûts de production toujours plus élevés et une demande qui ne pourra suivre. Production pétrolière mondiale et croissance économique mondiale ont évolué jusqu'ici de façon quasi-parallèle, tout comme les cours du brut et ceux des denrées alimentaires. Pourquoi l’effondrement du Système monétaire, bancaire et financier actuel est inéluctable mais le moment où il se produira et les mouvements des marchés financiers qu’il provoquera sont impossibles à prévoir Pierre Leconte , Forum monétaire de Genève, 21 février La plupart des lecteurs de cet article penseront probablement que son intitulé et son contenu plutôt catastrophistes relèvent du délire puisque, apparemment, nous vivons dans “le meilleur des mondes possibles”. Et pourtant, ils se trompent. Étant donné que nous sommes engagés à l’échelle mondiale dans un processus vraisemblablement irréversible de caricature du libéralisme authentique, en réalité vidé de son sens par la collusion entre le centralisme monétaire imposé par quelques banques centrales (qui ne fonctionne pas) et la domination économique exercée par quelques grandes banques privées et entreprises transnationales agissant à leur guise (qui fonctionne trop bien), conduisant au chaos qu’Hayek a décrit dans “La route de la servitude” , beaucoup plus vite que les plus critiques des économistes contestataires (un Marc Faber ou un Nouriel Roubini par exemple) le prévoient… Le libre-échange de plus en plus instable et inéquitable généralisé, c’est-àdire la mondialisation ultra chaotique des économies, parce que résultant de l’ouverture des frontières à tous les flux de marchandises et de populations dans une grande instabilité des taux de change et des coûts de production (alors que si l’on été resté dans l’étalon-or c’eût été supportable), au moment même 1/de la perte de contrôle des Systèmes monétaire, bancaire et des marchés financiers par les États-Nations, au profit de structures supranationales (souvent criminelles comme les mafias ou les mécanismes de corruption politique) obéissant aux intérêts particuliers non coopératifs des principaux groupes de pression politico-économiques et financiers antagonistes qui les dominent, 2/mais aussi de la financiarisation croissante des rapports économiques et sociaux, cassant les équilibres sociologiques, culturels et politiques anciens sans que les politiciens dépassés par le rythme des événements soient capables d’en promouvoir de nouveaux aussi stables ou tout au moins aussi prévisibles, ont provoqué une crise mondiale SYSTÉMIQUE (et non pas conjoncturelle) sans précédent qui loin de se terminer s’étend irrémédiablement en s’aggravant à toutes les régions du monde. Etats et banques centrales ont d’abord crée pour calmer ladite crise tout l’argent possible qui n’existait pas (plans dits de “relance” à partir d’emprunts, Quantitative Easing et LTRO) puis, comme cela ne suffisait pas, ils ont laissé les groupes de pression politico-économiques et financiers précités manipuler l’ensemble des marchés (taux d’intérêts, monnaies, actions, matières premières, métaux précieux, etc.) dans l’espoir qu’ils les stabilisent et/ou de leur permettre d’accumuler des profits qu’ils injecteraient ensuite dans l’économie réelle. Comme cela ne s’est pas produit, puisque l’injection supposée n’a pas eu lieu, et donc que cela ne suffit toujours pas, puisque l’économie réelle continue de se détériorer (en particulier le chômage de masse), la prochaine étape, qui a déjà commencé avec la répression financière, consistera à faire main basse sur les actifs plus qu’écornés que détiennent encore les agents économiques, privés principalement (bail-in). Dans de telles conditions, on peut comprendre le ridicule qu’il y a à prétendre pouvoir prévoir quand l’effondrement inéluctable du Système actuel se produira et quels mouvements de marchés en résulteront. Mais il faut toutefois périodiquement s’y essayer, sans évidemment prétendre que l’on aura nécessairement raison, puisque l’éventail des possibles dans le monde compliqué et ouvert actuel est très large. LA SUPPOSÉE REPRISE ÉCONOMIQUE US N’EST BASÉE QUE SUR LE QUANTITATIVE EASING (L’ ACCROISSEMENT DU BILAN DE LA FED). QU’IL SE RÉDUISE ET ELLE S’ÉCROULERA… LIRE ABSOLUMENT LE LIEN CI-DESSOUS REFLÉTANT (GRAPHIQUES A L’APPUI) LA SITUATION IDENTIQUE A CELLE DES USA DE LA ZONE EURO: http://www.creditwritedowns.com/2014/02/us-commercial-banks-changing-asset-mix.html —————————————— Nous pensons donc, en toute modestie, que la déflation occidentale résultant de l’effondrement SYSTÉMIQUE de l’économie keynésienne globalisée, est l’issue la plus probable du chaos actuel. Et non pas l’inflation ou l’hyper inflation, ainsi que nous l’avions cru il y a quelques années, puisque, à tort, nous avions pensé que l’avalanche de liquidités créées ex nihilo et que les taux d’intérêt zéro voire négatifs permettraient une sortie inflationniste “classique” de la crise alors que, en fait, il n’y a plus aucune transmission des politiques monétaires en direction de l’économie réelle. Ce qui les rend inutiles et contre productives. Raison pour laquelle la Federal Reserve met un terme progressif à son QE (en tentant de faire croire qu’elle sait ce qu’elle fait, alors qu’elle n’en sait rien du tout) et que la Banque du Japon poursuit encore le sien sous la pression du gouvernement nippon, sans du tout qu’il parvienne à faire chuter plus le yen. Il n’y a plus de pilote dans l’avion… La probabilité est donc forte pour qu’il finisse par tomber… Sous la forme d’abord d’un krach des actions. C’est le pari de George Soros et de quelques autres investisseurs richissimes. http://blogs.marketwatch.com/thetell/2014/02/17/soros-doubles-a-bearish-bet-on-the-sp-500-to-the-tune-of-1-3-billion/ http://www.businessinsider.com/soros-13-billion-worth-of-spy-puts-2014-2 A noter que la cessation du QE par la Fed vise parait-il à diminuer son bilan hypertrophié et à rééquilibrer le marché US des actions (qu’il s’agit de faire baisser progressivement alors que EN FINANCE RIEN N’EST JAMAIS PROGRESSIF) au profit du marché des obligations US (qu’il s’agit de faire remonter) puisque lorsque les premières baissent les liquidités s’investissent dans les secondes. Tout en stabilisant le dollar US et en faisant baisser les métaux précieux, Jakobsen le chef économiste de Saxo Bank ayant déclaré le 20 févier 2014: “Tant que le Fed Tapering se poursuivra, l’or baissera…” La plupart des économies sont dans des situations inextricables: http://www.zerohedge.com/contributed/2014-02-16/xis-tinkering-risks-china-hard-landing http://www.bloomberg.com/news/2014-02-17/deflation-threat-unsettles-g-20-roiled-by-emerging-market-losses.html http://www.businessinsider.com/the-uncomfortable-truth-in-chinas-property-market-2013-11 http://www.zerohedge.com/news/2014-02-19/chinese-dominoes-are-about-fall-complete-list-upcoming-trust-defaults http://www.zerohedge.com/news/2014-02-19/china-manufacturing-pmi-misses-tumbles-7-month-low http://www.zerohedge.com/news/2014-02-19/japanese-trade-deficit-explodes-record-no-j-curve-miracle-sight http://www.reuters.com/article/2014/02/20/markets-hongkong-stocks-close-idUSH9N0K202R20140220 http://www.theguardian.com/business/2014/feb/19/imf-european-central-bank-interest-rates-deflation-eurozone http://www.telegraph.co.uk/finance/comment/jeremy-warner/10636290/Eurozone-crisis-is-just-getting-started.html _ http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20140220trib000816381/cette-statistique-allemande-siinquietante-pour-la-zone-euro.html http://www.atlantico.fr/decryptage/signaux-silencieux-qui-ne-trompent-pas-europe-fait-face-catastrophe-deflation955928.html - Déflation signifiant, en effet, qu’à un moment ou à un autre, dans un contexte de ralentissement économique et de trappe à liquidités qui n’irriguent plus l’économie réelle, les cours des actions surévaluées devraient chuter (raison pour laquelle nous leur préférons les obligations d’autant que les taux d’intérêts à moyen et long termes baissent un peu partout) et que les prix des métaux précieux et des matières premières -sauf certains produits alimentaires en état de pénurie- (encore historiquement chers) devraient aussi chuter (ce qui est déjà en cours mais n’est pas -à notre avis- encore allé à son terme, même si des reprises ponctuelles se produisent, dans lesquelles il importe de ne pas se faire piéger tout en tentant de gagner quelque chose au passage). Pas facile… Ainsi, la reprise de l’or et de l’argent-métal depuis janvier 2014 semble être déjà terminée et nous avons matérialisé en début de semaine vers 1.330 et 21,90 les profits sur les positions longues que nous avions prises sur ces deux métaux lors de la cassure de l’or à la hausse aux alentours de 1.280 USD l’once. Les graphiques signalent la probabilité, dans leur prochain mouvement de baisse, de la cassure de leurs plus bas récents de 2013. La plupart des investisseurs (”fétichistes” à propos des métaux précieux) croient qu’ils vont exploser à la hausse. Ils ont probablement tort, parce que les Etats et banques centrales occidentaux feront tout pour s’y opposer en manipulant leurs marchés et que les pays émergents doivent utiliser leurs liquidités à stabiliser leurs économies et leurs monnaies plutôt qu’à thésauriser du métal, la Chine mise à part qui peut certes acheter tout l’or du monde. Important: http://www.bloomberg.com/news/2014-02-18/top-two-gold-forecasters-remain-bearish-after-2014-rally.html ————————– Selon l’excellent analyste Robert McHugh “Gold could top around 1,345ish. From that top Gold could decline toward the 1,050 to 1,100ish area” c’est-àdire qu’il a déjà vraisemblablement atteint plus ou moins son top pour assez longtemps à 1.332 cette semaine (idem pour l’argent-métal): http://www.gold-eagle.com/article/what-deal-gold Le même analyste pronostique aussi le krach des actions US: http://www.gold-eagle.com/article/stocks-plunge-decline-different —————————http://blog.kimblechartingsolutions.com/2014/02/gold-creating-bullish-cup-handle-pattern/ http://www.bloomberg.com/news/2014-02-18/gold-drops-from-three-month-high-as-fed-seen-sticking-with-taper.html - Ce qui ne l’avancera pas à grand chose si les pouvoirs publics et les grandes banques américains et européens continuent de casser son prix et ont décidé de l’exclure durablement du SMI. Les dirigeants chinois, qui sont encore idéologiquement communistes, nourrissant à propos de l’or le même syndrome que Lénine qui déclarait lors de la prise de pouvoir par les Soviets en 1917 en Russie qu’il utiliserait le métal jaune ” à fabriquer des vespasiennes en or à la disposition du peuple dans les plus grandes villes”… sauf que les patrons du PC chinois, apparemment moins “intéressés” au bien être du peuple, le mettent en réserve -dans quelques dépôts ou comptes secrets- pour leurs vieux jours ou plutôt ceux de leurs descendants… En cas où le peuple décidait de les renvoyer, on n’est jamais assez prudent… D’où probablement l’explication des 500 tonnes manquantes dans les actifs de la Banque de Chine dont nous parlions dans notre dernier commentaire. Quant aux USA, si jamais l’hégémonie mondiale du dollar US était menacée, ils pourrait toujours annoncer “urbi et orbi” que l’or n’est qu’une matière première inutile et qu’ils décident donc de vendre tous leurs stocks d’or (les plus importants au monde) ou bien qu’ils reviennent à la convertibilité du dollar US à 35 USD l’once comme lors des accord de Bretton Woods. Et les Chinois ruinés, dont l’or qu’ils possèdent resterait pendant des années au prix de 35 USD l’once, pourraient alors mettre en place le projet de Lénine… Les Chinois sont déjà tombés, tout seuls, dans le “Dollar Trap”, ils sont en train de tomber dans le “Gold Trap”… http://www.bloomberg.com/news/2014-02-17/china-digs-itself-deeper-into-dollar-trap.html^ http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-la-chine-a-trompe-le-monde-entier-mais-son-jeu-ne-durera-pas-.aspx? article=5215193220H11690&redirect=false&contributor=Mish. - Les Japonais ne sont plus en mesure de décider de la valeur de leur yen qui ne dépend que des étrangers… http://www.bloomberg.com/news/2014-02-19/yen-weakness-in-foreigners-hands-leaves-abe-exposed-currencies.html —— L’or et l’argent-métal, ayant atteint leurs résistances, semblent devoir à nouveau repartir à la baisse (pour aller bien en dessous de leurs plus bas de 2013). Il semblerait, finalement, que la faiblesse récente et actuelle du dollar US contre les monnaies européennes et le yen ne doivent pas aller beaucoup plus loin (1,39 sur l’euro/dollar US paraissant un sommet difficilement franchissable), surtout que la guerre civile en Ukraine -au centre de l’Europeest de nature, si elle devenait hors de contrôle et s’étendait à certains de ses voisins, à faire plonger l’euro, également affecté par le référendum suisse. Au lieu de jeter de l’huile sur le feu ukrainien, les dirigeants européens (de la Commission mais aussi Français récents et actuels en particulier), faisant en cela le jeu des Américains qui veulent étendre leur OTAN à toute l’Europe pour contrer la Russie, feraient mieux de négocier avec Moscou un partenariat global incluant l’Europe de l’Est qu’il s’agit de stabiliser. Attention: le risque de guerre en Europe pas seulement à l’Est, civile d’abord puis entre les États-Nations, s’accroit dangereusement… Le général de Gaulle, qui plaidait pour “une Europe des Nations de l’Atlantique à l’Oural” (la seule issue réaliste à la place de l’Europe supranationale construite autour du Super-État unique “impérial” que l’on veut actuellement créer) parce qu’il croyait à la théorie d’Halford MacKinder sur “le pivot géographique de l’histoire” dont l’Ukraine et le Caucase sont des régions clefs, n’aurait jamais laissé cette triste affaire dont peut sortir une guerre mondiale s’envenimer. A noter que le prochain domino à tomber ensuite dans la région c’est la Turquie, que son dictateur Erdogan mène à la guerre civile. http://fr.finance.yahoo.com/actualites/groupe-r%C3%A9flexion-am%C3%A9ricain-premier-plan-153100645.html http://www.atlantico.fr/decryptage/ukraine-est-elle-au-bord-guerre-civile-generalisee-que-ni-europe-ni-russie-neseraient-capables-contenir-987456.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%A9orie_du_Heartland http://www.atlantico.fr/decryptage/pourquoi-referendum-suisse-immigration-restera-peut-etre-comme-coup-envoi-vastemouvement-reaction-integration-toujours-plus-pou-987521.html http://www.moneynews.com/Economy/Jakobsen-Europe-Soviet-totalitarianism/2013/12/20/id/542993 Les rachats de leurs propres actions par les sociétés elles-mêmes dont les liquidités sont encore abondantes et les opérations de High Frequency Trading ont fait remonter le DJIA qui forme une tête-épaules très baissière, d’autant plus qu’elle prend place à la fin d’une longue période de hausse, dont l’objectif se situe vers 14.000. Une incursion en dessous de ce support et ce serait le krach avec retour vers 10.865 (la moyenne mobile monthly à 200 jours). Évidemment, tout ce que les USA comptent de manipulateurs, et quelques “idiots utiles” européens, feront tout pour tenter de l’éviter en achetant les actions US au maximum alors que A LEUR NIVEAU ACTUEL, LA PROBABILITÉ DE HAUSSE SUPPLÉMENTAIRE DES ACTIONS US EST DÉRISOIRE ET LEUR RISQUE DE CHUTE NE FAIT QUE S’ACCROITRE. http://blog.kimblechartingsolutions.com/2014/02/head-shoulders-top-in-the-dow-right-shoulder-in-place-today/ http://www.zerohedge.com/news/2014-01-11/did-goldman-just-kill-music-sp500-nowovervalued-almost-any-measure http://www.marketwatch.com/story/crash-of-2014-like-1929-youll-never-hear-it-coming-201402-19?link=MW_story_popular - http://www.zerohedge.com/contributed/2014-02-18/can-markets-crash http://www.zerohedge.com/news/2014-02-20/here-how-high-frequency-trading-hurts-everyone - Études de fond, à lire: http://www.theaureport.com/pub/na/harry-dent-how-to-prosper-in-the-coming-downturn http://www.theaureport.com/pub/htdocs/expert.html?id=7911 http://harrydent.com/ http://www.zerohedge.com/news/2014-02-15/felix-zulauf-warns-another-deflationary-episodemother-all-bubbles-pops Actions US à la baisse et obligations US à la hausse, il n’y a pas à changer quoi que ce soit, même si cela prend du temps avant de se matérialiser vraiment: Les Clefs pour Comprendre du Vendredi 21 Février 2014: Le scandale des prix du pétrole Par The Wolf le 21/02/2014 • Par Bruno Bertez Une conspiration qui réunit les gouvernements, les pays producteurs et les sociétés productrices empêche le jeu des lois du marché en matière pétrolière. Marc Faber «Le marché des matières premières est pipé. – Le secteur des semences est dominé par Syngenta et Monsanto, celui des matières premières industrielles par Xstrata, Glencore et quelques autres acteurs. Il y a un risque de contrôle sur les prix que procurent des marchés oligopolistiques. – Ces marchés peuvent être manipulés. J’ai été invité à un repas qui réunissait les directeurs de Rio Tinto, BHP Billiton et Glencore, ainsi que les grandes fortunes russes. Ils se connaissent tous très bien et il n’existe aucun problème pour eux de faire augmenter le prix de 20% de telle ou telle matière première. Mais c’est la même chose avec McDonald’s et Burger King aux Etats-Unis, voire du côté des banques sur le niveau des commissions. Je ne suis donc plus convaincu que nous soyons dans un marché libre. Il est clair que les investisseurs ne peuvent avoir accès aux mêmes renseignements en même temps que les patrons des multinationales. Ils sont désavantagés par rapport aux seconds qui contrôlent des marchés devenus pipés. Cela explique pourquoi les investisseurs privés sont de moins en moins actifs sur les marchés actions." Nous avons développé il y a peu l’idée que l’économie n’avait de marché que le nom. Les prix essentiels, les prix clefs, les prix directeurs sont truqués, manipulés, pour refléter, non pas les préférences des producteurs et des consommateurs, mais la volonté des Maîtres. Le problème n’est pas seulement celui de leur volonté, mais celui de leur ignorance crasse et de leurs erreurs. Ils ne cessent de fausser les marchés, de les empêcher de fonctionner et, ensuite, ils en tirent argument, argument donc de leurs bêtises, pour oser critiquer les marchés et dire qu’il faut s’en écarter. Bref, plus ils font d’erreurs, plus il faut leur confier de pouvoirs et abandonner les nôtres! Nous avons vu ce qu’il en était en matière monétaire avec l’argent trop bon marché qui provoque des demandes de crédit excessives et donc surendettement et insolvabilité, nous n’y reviendrons pas pour le moment. Nous voulons attirer l’attention sur un phénomène dont personne ne parle alors qu’il est au centre des délires des écolos et des socialistes. Nos zozos ont réussi à se tromper tellement dans l’analyse des équilibres énergétiques, qu’ils ont monté des usines à gaz, c’est le cas de le dire, sur la production de biocarburants, de panneaux solaires et autres éoliennes, moulins modernes de Don Quichotte qui se trompent de tous les combats, sur le dos des Sancho Panca populaires. Toutes ces énergies sont des gouffres de subventions, de déficits, des gaspillages sans fond, des facteurs de renchérissement du coût de la main d’œuvre, des handicaps qui baissent le pouvoir d’achat, bref ce sont des crimes économiques et sociaux puisqu’ils contribuent à mettre des gens au chômage. Un rapport publié par l’Institut international de développement durable, sis à Genève, met en cause la politique d’énergie verte de l’UE L’Union européenne (UE) devrait revoir sa politique de subventions aux biocarburants et à l’éthanol. Elles ne servent pas à protéger l’environnement et encore moins à créer les milliers d’emplois promis. Voici en substance le contenu d’un rapport par l’Institut international de développement durable (IIDD), sis à Genève. Il affirme que Bruxelles devrait plutôt économiser l’argent des contribuables – entre 9,3 et 10,7 milliards d’euros en 2011 –, dans la mesure où les gains pour le climat ne sont que marginaux. L’institut recommande d’abandonner l’objectif, qui est d’atteindre 20% de renouvelable dans toute la consommation énergétique communautaire en 2020. Selon ce rapport, les subventions à la filière biocarburants et éthanol (aide directe, exemption des droits de douane) représentent 60% du chiffre d’affaires de ce secteur, entre 13 et 16 milliards d’euros en 2011. Dans tous les cas, elles sont largement supérieures aux 6,5 milliards que le secteur privé a investis depuis 2004. 100 fois le prix du carbone L’IIDD donne quelques chiffres. La consommation d’éthanol réduit l’émission de gaz à effet de serre. Mais, pour prévenir l’émission de chaque tonne de gaz, il faut dépenser entre 432 et 493 euros. C’est près de 100 fois plus que le prix du carbone (permis de polluer) au tarif actuel. Les biocarburants (9,4 millions de tonnes en 2011) et l’éthanol (3,7 millions de tonnes) contribuent à peine à la sécurité énergétique de l’UE. Selon les projections, ils ne représenteront que 4 à 5% d’essence pour automobiles en 2020, soit l’équivalent de la production de deux ou trois grandes raffineries d’énergie fossile. Les agriculteurs des matières premières (maïs, céréales, sucre) bénéficient des prix élevés. Mais la filière profite surtout aux fournisseurs étrangers, qui comptent pour plus de 50% des besoins des raffineries européennes. L’IIDD fait remarquer que le nombre d’emplois directs créés par cette filière en Europe ne dépasse pas 3600. Ce chiffre s’élèverait à 122 000 si l’on tient compte de tous les emplois indirects. L’institut estime que l’UE créerait davantage de places de travail si elle consacrait les milliards de subventions à d’autres domaines et surtout en abaissant ses objectifs en matière d’énergie renouvelable. Source Le Temps Avril 2013 Depuis 2005, la demande d’importation de pétrole des Etats-Unis baisse. La baisse s’est accélérée depuis 2010. En sens inverse, la production a fortement accéléré depuis 2007/2008. On importait 9,5 millions de barils par jour, on produisait 5,5 millions de barils, on est maintenant à l’autosuffisance, voire au glut, à la surabondance. Globalement, mondialement, la demande de pétrole est inférieure à l’offre actuelle et on se demande bien ce que l’on peut faire des excédents, les stockages ont des limites, même en Chine! Par ailleurs en 2014, il va falloir absorber les productions de l’Irak, de l’Iran et de la Lybie. Ceci va accroître le glut, global, l’excédent qui est croissant depuis 3 ans. La baisse des prix du pétrole serait une aubaine pour les pays endettés comme la France. Elle permettrait de dégager du pouvoir d’achat réels pour les salariés, de supprimer tous les gaspillages structurels dans les pseudos énergies alternatives, elle permettrait de mettre à la porte des gouvernements tous ces inutiles qui coûtent si chers au nom du malthusianisme énergétique. Gains de pouvoir d’achat, demande interne supplémentaire, croissance accrue, meilleure capacité à honorer les dettes, baisse du déficit extérieur, tout s’enchainerait dans un cercle spontané, sain, vertueux. La hausse des prix du pétrole a été l’une des causes de la crise, leur baisse peut contribuer à en atténuer le poids. Hélas, même si l’écart entre le Brent et le WTI devrait logiquement s’inverser, même si les deux contrats devraient s’effondrer, ne rêvez pas, « ils » s’opposent à la baisse. Ils préfèrent vous tondre et vos exploiter sans débat en maintenant, en acceptant, un prix de l’énergie qui n’a plus aucun rapport avec la loi du marché, avec les équations fondamentales. Pour eux, la loi du marché, c’est bien à la hausse, quand il faut justifier votre appauvrissement, mais c’est dissymétrique, cela ne joue pas à la baisse! Le pétrole devrait chuter en raison de l’excédent d’offre sur la demande, le prix des énergies en France et ailleurs en Europe devrait chuter en raison de la fermeté de l’euro et des devises qui y sont raccrochées, mais non, vous ne subissez la loi du marché que dans un sens! Celui de l’escroquerie. La compétitivité, c’est vous, le problème, ce n’est pas le prix scandaleux de l’énergie, les gaspillages. L’input essentiel des économies, l’énergie, n’a aucune importance, tout le monde le sait! Si la loi du marché se mettait enfin à fonctionner au plan mondial et que cela était transmis en France, et ailleurs en Europe, les prix du pétrole devraient chuter de 25 à 30%. Il n’y a pas de raison que tous les prix des commodities comme le minerai de fer, le cuivre etc. chutent et que, soumis aux mêmes pressions, le prix du pétrole ne baisse pas. Nous espérons que la spéculation va s’y mettre et faire son travail de découverte du prix normal du pétrole en infligeant aux gouvernements une claque retentissante. L’Acte Unique européen prévoit de surveiller et contrôler le jeu de la concurrence. Ce qui est logique dans un espace mondial unifié dont le seul avantage pour les citoyens est de pouvoir profiter de la baisse des prix issue de cette concurrence. Mais si les gouvernements, les cartels, les kleptos, les banques, s’opposent aux baisses de prix, alors le marché unique, le marché global, sont des attrape-nigauds, des baise-couillons. Nous revenons à notre image des gladiateurs dans l’arène: le marché, c’est bon pour faire s’étriper à mort les dominés (libres), pendant que les dominants (oligopolisés), se congratulent et se gobergent sur les gradins. La crise monétaire : un monstre bien plus redoutable que la déflation Par Simone Wapler, Économie Matin, mardi 18 février 2014 • La dette souveraine est un gros risque pour l'économie mondiale, notamment celle des Etats-Unis qui s'établit à 16433 milliards de dollars, soit 103% du PIB. cc/flickr/401(k) 2013 Les pays émergents vont bientôt se fâcher et la Chine va leur en donner les moyens. Les banques centrales, Fed américaine en tête, ont baissé les taux courts et submergé le monde de « liquidités ». Le but était de masquer l’insolvabilité du système financier et de donner suffisamment d’argent frais aux banques commerciales afin qu’elles puissent se refaire une peau. Ces liquidités sont allées là où cela rapporte : les pays émergents dans lesquels l’économie conservait une bonne croissance résiduelle. Mais dès que la Fed a fait savoir (au printemps 2013) qu’elle allait diminuer son débit de création monétaire, les liquidités sont reparties, mettant en difficulté les économies des pays asséchés. Baisse des monnaies des pays émergents face au dollar La fausse monnaie ne fait pas le bonheur économique ni celui des peuples… Pour comprendre ce qui se passe, il faut réaliser que ce qu’on appelle « monnaie » ou « capitaux » ou « réserve de change » n’est en fait que de la dette. Des pays chroniquement exportateurs recyclent leurs devises étrangères dans la dette des pays chroniquement en déficit vers lesquels ils exportent. Certains pays émergents sont pénalisés par l’effondrement de leur monnaie qui renchérit leurs importations, d’autres sont pénalisés par la création monétaire de la Fed qui dévalorise leur « réserves de change » donc leur pouvoir d’achat. La Chine a des dollars plein les pattes (pour 4 000 Mds $ environ de bons du Trésor, plus d’un quart de la dette américaine). Moins de dollars imprimés c’est toujours trop de dollars imprimés mais elle ne peut lâcher le dollar du jour au lendemain et doit s’en débarrasser petit à petit, sans éveiller trop de suspicion qui conduirait à un effondrement brutal. Comme par ailleurs, les Américains importent moins de « made in China », les Chinois ont moins d’intérêt à acheter de la dette américaine. La Chine lâche le dollar en nouant des partenariats commerciaux en direct avec d’autres pays émergents, en achetant du cuivre et de l’or. Récemment Les Echos soulignait que l’appétit pour le cuivre de la Chine s’intensifiait alors que la croissance y ralentissait. Officiellement c’est pour le réseau électrique chinois et c’est probablement vrai, mais partiellement. Surtout, le cuivre finance des transactions en Chine et avec ses partenaires étrangers. Autre exemple récent, le Mexique, un pays producteur de pétrole, a un besoin en infrastructure évalué à 300 Mds $ par an (dont 100 Mds $ pour les télécoms et les transports). Un fonds Chinois s’empresse d’apporter 2,5 Mds $. La Chine s’achète ainsi une petite rente (les utilities c’est de la rente) au Mexique plutôt que les bons du Trésor pourris de Janet Yellen. Voilà comment, petite touche par petite touche, la « dédollarisation » est en marche. Ces accords vont se multiplier et conduire au rejet du billet vert. Ne vous méprenez pas, c’est la fin d’un modèle, celui dans lequel les pays émergents souscrivent les yeux fermés aux dettes de leurs autrefois riches clients. La guerre monétaire ne fait que commencer et elle est plus à craindre que l’ogre de la déflation dont parle Christine Lagarde. Avec la crise monétaire qui arrive, l’illusion des bienfaits des politiques de la planche à billet va se dissiper. Economie : l'abus de statistiques est dangereux pour la paix Par Simone Wapler Économie Matin, mardi 11 février 2014 Chaque année, 1 500 milliards de dollars sont consacrés en moyenne aux dépenses militaires dans le monde. Il ne vous a certainement pas échappé, cher lecteur, que nous étions dans la... panade. Malgré des taux bas et une création monétaire sans précédent historique, l'activité économique rentable ne repart pas. Que voulez-vous, le crédit ne fait pas la richesse et la fausse monnaie non plus. C'est une triste réalité mais elle n'est pas populaire, comme toutes les tristes réalités. Que font les autorités (politiques, administratives) lorsqu'elles sont confrontées à une réalité impopulaire et que ça commence à se voir ? -- "Quand ça devient grave, vous devez mentir."Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe Le mensonge peut prendre des formes plus ou moins raffinée. Une des formes les plus subtiles et modernes du mensonge démocratique est dans les statistiques. "Je ne crois aux statistiques que lorsque je les ai moi-même falsifiées", a déclaré Sir Winston Leonard Spencer Churchill, dont un des titres de gloire posthume fut d'être l'ancêtre de Lady Di. Le PIB, un chiffre à regarder de plus près Les autorités sont donc en train de nous concocter un mensonge sophistiqué en tripatouillant le PIB. Le PIB, ou Produit intérieur brut, est une statistique qui est considérée comme représentative de l'activité économique d'un pays. Lorsque le PIB monte on nous dit qu'il y a de la croissance et donc c'est bien. Lorsqu'il baisse, il y a une "croissance négative" et ça... ce n'est pas bon. Donc il est bon que le PIB grossisse. Le PIB est en réalité une mesure de prospérité très contestable. Il est l'addition de la consommation, de l'investissement et du solde du commerce extérieur ; il est admis que le PIB d'un pays se mesure comme une somme de dépenses : - Dépenses des ménages en biens et services - Investissements privés et publics en biens de production - Dépenses publiques en biens et services Assimiler une augmentation de ces dépenses à une quelconque création de richesse est évidemment critiquable. Tout dépend d'où vient l'argent correspondant à ces dépenses. Ce n'est pas parce que vous avez un gros train de vie que vous êtes riche. Vous avez peut-être braqué quelqu'un ou bien vous vivez à crédit. Confondre PIB et activité économique rentable revient à confondre train de vie et richesse. Par ailleurs, l'économiste Alfred Sauvy ironisait : "épousez votre femme de ménage et vous ferez baisser le PIB". Mais le PIB est un chiffre regardé par les analystes, économistes, commentateurs et agences de notation. Même si la prospérité n'est pas achetable par de la fausse monnaie, on peut toujours faire croire que le PIB grossit et enfumer tous ces gens-là. Trois mensonges en un Le calcul du PIB a donc été remanié. Le premier à dégainer fut le Bureau des statistiques américain... mais rassurez-vous, bientôt suivi de tout le monde et de notre INSEE national. "Le principal changement porte sur le classement en investissement des dépenses de R&D. Traiter en investissement -- et non plus en consommations intermédiaires -- les dépenses de R&D permet par exemple de mieux rendre compte du poids de plus en plus important des actifs tirés de la propriété intellectuelle dans l'économie d'aujourd'hui", indique l'INSEE. Rien de bien méchant là dedans, au contraire, pourrait-on penser à première vue. Sauf que vous apprenez incidemment que les dépenses de matériel militaire deviennent aussi des dépenses d'investissement. En fait nous avons trois mensonges en un : 1- Le PIB gonfle puisque des dépenses intermédiaires autrefois invisibles vont maintenant compter. 2- Des dépenses publiques d'armement deviennent des "investissements". 3- Du coup, le "déficit public" qui se mesure par rapport au PIB va baisser... puisque le PIB augmente. Le plus troublant n'est même pas cela, cependant... Classifier des dépenses militaires en investissements me semble bizarre. Qui dit investissement, dit retour sur investissement. Il faut donc admettre que des chars, des missiles, des sous-marins, des porte-avions, des avions de chasse ou des bombardiers vont nous rapporter quelque chose, vont nous enrichir. Les Etats qui acceptent cette comptabilité ne sont plus dans une logique de défense mais d'attaque. "Les dépenses mondiales d'armement repartent à la hausse", indiquait Le Figaro du mardi 4 février. L'ultime plan de relance des keynésiens, ce serait donc la guerre ? Voilà où nous amènerait ce capitalisme corrompu et ses inepties. Le cauchemar des banques : la panique ou bank run Par Simone Wapler Économie Matin, dimanche 31 mars 2013 En Grèce, les dépôts bancaires ont fondu de 56 %. Ils ont culminé à 250 Mds€ en 2009 pour atteindre 160 Mds€ en 2012. DR Que se passe-t-il lorsqu'un pays commence à être en difficulté ? Les dépôts s'en vont. Ceux des étrangers d'abord, puis ceux des ressortissants. C'est ce qui s'est passé en Irlande, en Grèce, au Portugal, en Espagne et en Italie. Que font les autorités pour contenir l'hémorragie ? Elles limitent les retraits. Les dépôts se retirent des banques, mais vous ne verrez pas de files d'attente de déposants se présentant aux guichets ou aux distributeurs de banques automatiques pour retirer des espèces. Tout au moins pas dans un premier temps. Il s'agit plutôt de virements vers un autre établissement bancaire, à l'étranger, car les déposants craignent la faillite de leur banque. Le cas de la Deutsche Bank au Portugal est édifiant. C'était initialement une banque de droit portugais sous contrôle de la Banque centrale portugaise. Quand les choses ont commencé à aller mal pour le Portugal, la Deutsche Bank a changé de statut pour n'être plus qu'une simple représentation commerciale de la banque allemande de façon à dire aux Portugais déposants : "Nous sommes seulement une vitrine... si la zone euro explose, vous aurez des Deutsche Mark." Cela sert même d'argument commercial. Les premiers retraits sont réalisés par les initiés, les banquiers eux-mêmes. Les grandes banques françaises ont retiré sans pitié leurs dépôts de chez leurs consoeurs latines en difficulté. De la même façon, les banques allemandes avaient rapatrié leur argent des banques irlandaises au début de la crise. Les banques britanniques ont également joué un rôle très important en asséchant littéralement les pays périphériques et en transférant leurs avoirs en euros en Allemagne. En Grèce, les dépôts bancaires ont fondu de 56 %. Ils ont culminé à 250 Mds€ en 2009 pour atteindre 160 Mds€ en 2012. Au Portugal, en Irlande et en Espagne, le déclin est sensible en 2011. Pour ce dernier pays, les dépôts sont passés de 1 800 Mds€ à 1 600 Mds€. Depuis, la situation se détériore moins vite, mais la confiance n'est plus là. Le bank run, la fuite des dépôts, est donc d'abord sournois, il provient des initiés et aucune queue dans la rue ne vous alertera. Mais lorsque les banques victimes d'un bank run tirent les sonnettes d'alarme de leurs autorités, la réaction est rapide : limitation des retraits. Simple déposant, vous serez pris dans la tourmente. En Italie, de telles limitations des retraits bancaires sont déjà en vigueur et des mesures de surveillance renforcée de la frontière avec la Suisse viennent d'être discrètement ordonnées, qui mettent la Guardia di Finanzia en première ligne. Les paiements en espèces sont plafonnés à 1000 € et les commerçants sont dans l'obligation de révéler l'identité de leurs clients au-delà de 3 600 € d'achat. La fausse déclaration fiscale est désormais un crime ! Ce texte est un extrait du dernier ouvrage de Simone Wapler: "Main basse sur votre argent - et ce que vous devez faire pour vous en sortir", publié aux Editions Ixelles. Crise : c'est officiel, l’Argentine trichait avec ses statistiques économiques... Comme la Grèce Par Redac Ecomat Économie Matin mercredi 19 février 2014 L'inflation réelle de l'Argentine serait de l'ordre de 28%, presque deux fois plus que le chiffre officiel du gouvernement. Pour revenir sur les marchés internationaux et, peut-être, redresser la tête de la crise qui la frappe, l’Argentin a décidé de jouer franc jeu. Une décision prise sous la pression du FMI et qui devrait enfin tenir compte de tous les paramètres nécessaires dans le calcul de sa croissance et de son inflation. Car pour l’instant, les données étaient seulement récoltées à Buenos Aires, ce qui les faussait. Un nouvel indice des prix à la consommation La première étape du gouvernement argentin a été de créer un nouvel indice pour le calcul de l’inflation. Cette nouvelle formule devrait rendre compte d’une inflation gigantesque, bien au-delà de celle officiellement annoncée de 11%. L’opposition avait de maintes fois critiqué l’ancien indice. S’il affichait une inflation de 11%, les instituts privés et indépendants estimaient l’inflation des prix à 28%, soit plus de deux fois le chiffre officiel. Avec ce nouvel indice, l’Indice national et urbain des prix à la consommation (IPCNu), dévoilé par le ministre de l’Economie Axel Kicillof et qui prend en compte les campagnes et les villes, en janvier l’inflation aurait été de 3,7% sur un mois. Une inflation au plus haut depuis la crise de 2007 qui a entraîné la faillite du pays. Les prévisions de croissance diminuées et un aveu de mensonge Christina Kirchner, actuellement présidente du pays, tente de rester au pouvoir et éviter une crise jusqu’aux prochaines élections présidentielles qui se profilent en 2015. Raison pour laquelle elle a décidé d’arrêter la falsification des résultats entamée par Nestor Kirchner, ancien président. Une falsification visant surtout à réduire le coût des obligations indexées sur l’inflation. Mais cela entraînera une révision non seulement de l’inflation mais également de sa croissance qui devrait être bien loin des 4,9% estimés officiellement par le gouvernement pour 2013 alors que le déficit du pays atteint les 5% du PIB. L'illusionniste Abe et le rebond magique du Japon... 19/02/2014 | Anthony Benhamou LE CERCLE LES ECHOS L'illusionniste Abe et le rebond magique du Japon. Le titre d'une fable ? Presque. En 2013 en effet, de nombreux observateurs affirmaient que l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe constituait une garantie du retour de la croissance japonaise. Or, si le PIB nippon a bel et bien progressé de 1,6 % en 2013, il pourrait en fait s'agir d'une croissance en trompe-l'œil. L'illusionniste Abe et le rebond magique du Japon. Le titre d'une fable ? Presque. En 2013 en effet, de nombreux observateurs affirmaient que l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe constituait une garantie du retour de la croissance japonaise. Or, si le PIB nippon a bel et bien progressé de 1,6 % en 2013, il pourrait en fait s'agir d'une croissance en trompe-l'œil. Shinzo Abe l'illusionniste Je crois deviner ce que vous vous dites ; "le Japon, ça se trouve à des dizaines de milliers de kilomètres de l'Europe" ; "le PIB de la zone euro recule de 0,4 % en 2013, c'est le réel sujet". Oui, mais l'économie européenne tend à se "nipponiser". Alors pour vous apprivoiser, je m'essaie à l'exercice de la fable. Une petite fable toute simple qui résume à la fois les espérances d'un peuple et l'expérience inédite d'une nouvelle politique économique. L'illusionniste Abe, Tout la haut de son palais, Souhaite relancer la consommation et combattre la récession, Armé de son arc à trois flèches, il désire tuer le dragon de la déflation, Abe de tous serait alors salué, Un réel exploit pour le PIB japonais, Abe l'illusionniste, Abe le fantastique, L'économie optimiste et les marchés opportunistes, En retrouvant le pouvoir en décembre 2012, Shinzo Abe avait en effet pour son pays un objectif clair ; remettre le Japon sur le bon rail économique après une quinzaine d'années de croissance molle. Très vite alors, le nouvel homme fort de l'archipel présenta un plan combinant politique budgétaire de relance, mise en place de réformes structurelles et politique monétaire ultraaccommodante. Pour mener à bien ses ambitions, Shinzo Abe participa en mars 2013 à la nomination de Haruhiko Kuroda au poste de gouverneur de la Banque du Japon (BoJ). Cette dernière devint alors son bras armé. Ensemble, ils fixèrent une cible de doublement de la masse monétaire à travers notamment le rachat massif d'actifs risqués aux banques et le rachat d'obligations publiques. L'objectif consistait alors à sortir progressivement du bourbier de la déflation et d'orchestrer une dépréciation du Yen. Un véritable choc psychologique pour relancer la consommation en interne et booster la compétitivité des firmes nationales à l'export. Dans ce contexte, la publication le 17 février dernier des chiffres de la croissance japonaise pour l'exercice 2013 constituait un nouveau test de crédibilité pour Shinzo Abe, après celui réussi le mois dernier sur les chiffres de l'inflation (les prix hors produits périssables augmentaient en effet de 0,4 %, une première en cinq ans). Et la bonne nouvelle c'est que l'archipel nippon a enchaîné un quatrième trimestre consécutif de croissance, soit une série inédite depuis trois ans. Mieux, le PIB annuel du pays a progressé de 1,6 % par rapport à 2012, là aussi un plus haut en trois ans. Des signaux inquiétants Pourtant, une fois ces bonnes statistiques digérées, il demeure comme un sentiment amer. Souvenez-vous, il y a un an déjà nous étions dubitatifs quant à la reprise miracle du Japon. Nous nous demandions même s'il ne s'agissait pas en fait d'un mirage. Et après un début d'année en fanfare, nos craintes se sont, hélas, progressivement matérialisées. Le miracle japonais du premier semestre, c'est une croissance en rythme annualisé de 4 %. Le retour à la réalité du deuxième semestre, c'est une croissance en rythme annualisé de 1 %. Trimestre après trimestre, l'économie japonaise n'a en fait cessé de ralentir pour finalement présenter un taux de croissance de 0,3 % au dernier trimestre, quand le consensus tablait sur une hausse de 0,7 %. Malgré la dépréciation organisée du Yen, le commerce extérieur japonais a en effet manqué de dynamisme tout au long de l'année. Ce point est fondamental puisque l'objectif de rétablissement de la balance commerciale nippone justifie en grande partie l'action politique du premier ministre. Or, le déficit extérieur record de 11 475 milliards de yens (environ 82 milliards d'euros), révélé il y a maintenant trois semaines, constitue un premier revers pour Shinzo Abe. La sévère contre-performance de la balance commerciale japonaise peut cependant s'expliquer par les implications théoriques de la "Courbe en J". Toute politique de dépréciation de la monnaie engendre toujours dans un premier temps un effet prix supérieur à l'effet volume. Autrement dit, en dépréciant sa devise nationale, un pays doit supporter la hausse du coût des biens et services importés (les commandes étant passées antérieurement) avant de pouvoir bénéficier d'un effet positif via le volume de ses exportations. Dans le cas du Japon, les importations de gaz permettant de faire tourner les centrales thermiques depuis que les réacteurs nucléaires de Fukushima sont à l'arrêt ont clairement participé à détériorer le solde commercial du pays. À en croire les mécanismes de la "Courbe en J", les gains de compétitivité des firmes nippones liés à la dépréciation du Yen devraient toutefois engendrer un rétablissement de la balance commerciale dans les années à venir. Pour autant, une fois encore nous demeurons pessimistes quant à la réalisation d'un tel scénario. Premièrement en effet, pour que l'effet volume l'emporte sur l'effet prix, il est nécessaire qu'un pays dévalue unilatéralement sa monnaie. Or, que ce soit en Chine, aux États-Unis ou bien au RoyaumeUni, les banques centrales ont une fâcheuse tendance au dirty floating. Deuxième argument, l'obtention de l'organisation des Jeux olympiques de 2020 pourrait participer à relancer l'investissement dans les infrastructures dopant par la même occasion les importations. La consommation des ménages menacée ? Mais il y a encore plus inquiétant. Ce qui est actuellement en train de se jouer sur la demande intérieure du pays, et en particulier la consommation des ménages, revêt une importance capitale. La consommation des ménages constitue structurellement plus de 50 % de l'économie nippone. Et s'il est vrai que celle-ci s'est bien tenue tout au long de l'année il convient en fait de mettre en évidence deux phases. Dans un premier temps en effet, l'arrivée au pouvoir de Shinzo Abe a provoqué un véritable enthousiasme au sein de l'archipel. La confiance des entreprises et le moral des ménages se sont graduellement améliorés alors que le pays sortait de trois trimestres consécutifs de croissance négative. Un cercle vertueux s'est peu à peu dessiné, bien aidé il est vrai par une bonne dose d'incitations déversée dans l'économie. Car en effet, très vite les ménages se sont vu signifier que la taxe sur la consommation augmenterait en 2014, passant de 5 % à 8 %. Un tel effet d'annonce a participé à rendre leur consommation robuste, en particulier dans un contexte d'inflation quasi nul. Mais il convient de garder à l'esprit que parmi les objectifs de Shinzo Abe, il y a le retour de l'inflation. Et sur ce terrain, les mesures de l'homme providentiel ont porté leurs fruits, participant ainsi à grignoter du pouvoir d'achat aux ménages lors du second semestre. La consommation s'est donc essoufflée. Le PIB japonais également. Le miracle a tourné au mirage. Si le moral des ménages est sur une tendance baissière (-0,8 point en janvier par rapport à décembre), la consommation devrait toutefois continuer de croître au premier trimestre 2014, à un rythme modéré cependant. Le cercle des incitations fonctionne en effet toujours et ce jusqu'en début avril, date officielle de la hausse de la TVA. Et ensuite ? C'est là que le bât blesse. Car l'étau dans lequel se trouvent actuellement les ménages japonais pourrait se resserrer. Une hausse de la taxe sur la consommation, conjuguée à une inflation ciblée, est en effet de nature à comprimer leur pouvoir d'achat. Les traditionnelles négociations salariales du printemps (le "shunto") qui se sont ouvertes le 5 février dernier apparaissent donc décisives. Une issue positive permettrait en effet à l'économie japonaise d'éviter le scénario noir. Les syndicats demandent donc une hausse significative des rémunérations après des années de stagnation, voire même de baisse. Même Shinzo Abe fait pression sur les patrons pour qu'ils acceptent des hausses de salaire pour soutenir la consommation. Alors que le doute s'installe sur la reprise économique japonaise, la BoJ a décidé hier de prolonger ses programmes de rachats d'actifs alors même qu'ils devaient expirer prochainement. Cette décision a été saluée par les marchés. Mais ce n'est pas suffisant. Car pour que les injections de liquidités soient efficaces, il faut que les anticipations des Japonais soient adéquates. Or à ce stade, seul un accord à la mi-mars sur les négociations salariales est susceptible de modifier leur comportement… pour ensuite donner à la politique monétaire tout son sens. Le Mexique va se faire un nom Cécile Chevré, rédactrice de Défis et Profits 17 février Dans une précédente Quotidienne, nous nous sommes intéressés aux pays émergents, essayant de faire une distinction entre les plus fragiles et ceux disposant encore d'une véritable capacité de croissance. Je m'étais concentrée sur l'Amérique latine. Aujourd'hui, je vous propose un point complet sur un des pays émergents à mon sens les plus attractifs : le Mexique. Loin de moi l'idée de vous brosser un tableau idyllique de la situation sociale de ce pays ; un de mes frères y a vécu pendant plus d'un an et m'a décrit une société qui vit souvent au quotidien avec la violence. Mais ces problèmes, bien réels, ne doivent pas non plus faire oublier les efforts entrepris par le nouveau président Enrique Peña Nieto (élu en décembre 2012). Des efforts aussi bien politiques, sociaux qu'économiques. Le couple Etats-Unis/Mexique Le principal atout du Mexique, nous ne le répéterons jamais assez, ce sont ses liens privilégiés avec les Etats-Unis. Alors oui, la croissance américaine (3,2% au dernier trimestre 2013) n'est pas autonome et est toujours fragile mais elle reste bien supérieure à celle qu'offre l'Europe, la Zone euro ou la France... 78% des exportations mexicaines finissent en territoire américain. Cela vous donne une idée des liens étroits entre les deux pays. Cette relation privilégiée avec le voisin du nord est donc quasiment exclusive, rendant le Mexique vulnérable aux difficultés économiques des Etats-Unis mais imperméable à celles de la Chine. En effet, seuls 4% de ses exportations sont destinées à l'empire du Milieu. Le recul des matières premières qui a frappé de plein fouet des pays comme l'Argentine ou le Brésil a relativement épargné le Mexique. La moitié de ses exportations sont en effet composées de produits manufacturés -- ce qui fait de lui l'oiseau rare de l'Amérique latine. L'affaiblissement (modéré) du peso mexicain a jusqu'ici favorisé cette économie très tournée vers l'exportation. Le Mexique finit même par faire (un peu) peur à la Chine. Alors que les salaires augmentent d'environ 20% par an dans certains secteurs en Chine, le Mexique apparaît aujourd'hui comme une nouvelle terre de délocalisation et de production. Nombre de grands groupes internationaux ont décidé d'y installer leurs usines. C'est le cas par exemple de Pirelli, Danone, Nivea, Colgate mais aussi Eurocopter, Volkswagen, General Motors, Ford, Chrysler-Fiat, Nissan, Honda, Toyota, etc. Le pays est ainsi devenu le quatrièmre producteur mondial de voitures. Pour tous ces groupes, le choix du Mexique est stratégique pour à la fois approvisionner le marché américain et latino-américain... Le poids des réformes Mais les atouts du Mexique ne s'arrêtent pas là. Le président Enrique Peña Nieto s'est lancé dans une série de réformes destinées à améliorer les infrastructures, la fiscalité, les services sociaux (régime de santé universel et assurance chômage ou encore l'éducation). De fait, si ces mesures sont adoptées, elles pourraient encourager encore la consommation et le marché intérieur. Des réformes indispensables alors que 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Mais ce sont surtout les réformes économiques qui ont fait la une de la presse internationale. Des secteurs comme les télécommunications, la production d'énergie et l'exploitation des hydrocarbures sont maintenant ouverts aux investissements étrangers. La libéralisation est en marche. Ainsi, l'exploration et l'exploitation des importantes réserves pétrolières et gazières mexicaines ont connu en décembre dernier une réforme historique. Celle-ci met fin au monopole de la société nationale, Pemex, et encourage les sociétés étrangères à venir dans le pays. Une décision due à des raisons économiques et pragmatiques puisque la production du pays était en chute libre depuis quelques années, faute d'investissement et d'épuisement des ressources traditionnelles. Or le sous-sol mexicain -- tout particulièrement offshore -- recélerait d'importantes réserves en hydrocarbures. Selon l'Agence américaine de l'énergie, celles-ci représenteraient le sixième des réserves mondiales de gaz de schiste et le septième de pétrole de schiste. Parmi les autres réformes votées, une réforme bancaire et financière qui devrait ouvrir l'accès au crédit aux petites et moyennes entreprises Misons sur le potentiel mexicain Le potentiel de croissance n'est donc pas à négliger. Actuellement classé au 14e rang des économies mondiales, le Mexique devrait s'emparer de la cinquième place d'ici 2050 selon Goldman Sachs. Ce qui certes nous laisse le temps de voir venir. Cependant, les réformes entreprises vont, de l'avis de tous, dans le bon sens et soutiendront la croissance mexicaine dans les années à venir. En 2014, le PIB devrait, selon la Banque mondiale, atteindre 3,4% contre 1,4% l'année dernière et même 3,8% en 2015 et 4,2% en 2016. Chroniques émergentes : séparer le bon grain de l'ivraie Cécile Chevré, rédactrice en chef de Défis et Profits Mercredi 12 février 2014 L'actuelle crise des devises que traversent les pays émergents aura peut-être une conséquence positive : celle justement de ne plus parler des "pays émergents" de manière globale, sans faire de différence entre chaque situation particulière. Cela restera sûrement un vœu pieux mais pourtant, pour l'investisseur désireux de profiter de la croissance hors de nos frontières, la compréhension de ces différences et statuts particuliers est indispensable. Au-delà de cette réflexion générale sur les émergents, je voudrais aujourd'hui revenir sur un continent qui a fait beaucoup parler de lui ces derniers jours -et pas forcément en bien : l'Amérique latine. Les deux géants latino-américains vacillent L'Argentine est une des premières victimes de la crise actuelle. Le 23 janvier dernier, le peso s'effondrait de 13% en une seule journée. Les observateurs de courte vue ont pointé du doigt la réduction de la politique accommodante de la Fed mais les causes du marasme argentin sont bien plus profondes que cela. Après sa faillite en 2001, le pays a restructuré près de 90% de sa dette et a été coupé des marchés. Pour se financer, il ne peut donc plus s'endetter mais ne peut compter que sur ses excédents commerciaux et les très importantes taxes imposées aux exportations ainsi que sur sa banque centrale (l'impression monétaire donc). Le pays étant un grand exportateur de matières premières (céréales, soja, biodiesel, viande mais aussi or, argent ou cuivre), cet impossible recours aux marchés obligataires n'a pendant plusieurs années pas pénalisé le pays. L'explosion de la demande en commodities, en particulier par la Chine, a assuré à l'Argentine une croissance tournant autour de 8% depuis 2003 (exception faite de 2009). Le problème, c'est que le pays n'a pas profité de cette période de croissance pour diversifier son économie et tenter de réduire sa dépendance aux exportations. Or depuis plus d'un an, la demande en matières premières faiblit alors que la Chine est confrontée à un ralentissement et une mutation de sa propre économie. Les prix des commodities s'en sont fortement ressentis et l'Argentine a été confrontée à un problème de poids. En 2012, la croissance s'effondre à 1,9%. Et si elle devrait dépasser les 5% en 2013 (seules des estimations ont pour l’instant été publiées), la chute des revenus liés à l'exportation ainsi que le maintien d'importantes taxes imposées aux exportateurs accentuent le mécontentement à la fois économique et social. En outre, l'inflation est devenue un véritable fléau pour l'Argentine. Officiellement de 10%, l'inflation dépasserait dans les faits les 25%. Face à la pression sur sa devise, le pays a dû se résoudre à laisser filer sa monnaie alors que ses réserves de change baissent rapidement. L'inquiétude est telle qu'une rumeur persistante a fait état d'un appel à l'aide au géant voisin, le Brésil. Mais le pays, grand rival économique de l'Argentine, doit lui-même faire face à d'importants problèmes économiques et à la contestation sociale. Inflation (au-dessus des 6%), croissance en berne, creusement du déficit courant et des dépenses sociales... tout ceci laisse entrevoir un affaiblissement des fondamentaux macroéconomiques. Et tout comme l'Argentine, le Brésil a subi les conséquences de la baisse de la demande en matières premières. Brésil et Argentine sont aujourd'hui confrontés aux limites de leur modèle de croissance si bien que la prudence reste de mise si vous aviez l'intention d'investir dans ces pays. L'Alliance Pacifique face à la crise des émergents Passons maintenant à l'Alliance Pacifique. Les pays qui la forment (Mexique, Chili, Colombie et le Pérou) font figure depuis 2 ans de sérieux challengers aux géants que sont le Brésil et l'Argentine. Et il est vrai que leurs atouts sont nombreux. Premier d'entre eux, la mise en place d'une véritable zone commerciale et économique avec, par exemple, la suppression de la plupart des droits de douanes. Ensuite l'Alliance Pacifique est très tournée vers l'Asie-Pacifique qui demeure, malgré tout, une des régions les plus dynamiques du globe. Enfin, les populations et le PIB cumulés des 4 pays de l'Alliance Pacifique sont équivalents à ceux du Brésil. L'Alliance Pacifique a donc suscité beaucoup d'espoirs, d'autant plus que le Mercosur, le marché commun qui regroupe l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay, le Venezuela, est en panne par manque de volonté politique et devant la montée du protectionnisme. Mais la crise des émergents a frappé sans distinction et les pays de l'Alliance Pacifique n'ont pu échapper à la tourmente. La Bourse mexicaine a perdu 7% il y a 15 jours alors que les investisseurs étrangers prenaient leurs jambes à leur cou. Parmi les pays les plus fragiles aujourd'hui : le Chili. Le pays est très dépendant de ses exportations, en particulier de cuivre. Là encore, l'effet chinois joue à plein. Mais contrairement à ce qui s'est passé en Argentine, le gouvernement chilien a su profiter de la hausse de ces dernières années pour constituer une importante réserve de changes. Le Pérou est lui aussi victime de la baisse de la demande asiatique. Sa croissance fléchit et le pays n'a pas d'aussi importantes réserves que le Chili. Mais son principal atout est l'important investissement effectué depuis quelques années dans ses infrastructures. Là encore, passée la crise actuelle, le Pérou pourrait rapidement reprendre du poil de la bête. Reste la Colombie et le Mexique, deux pays qui tirent leur force de leurs liens avec les Etats-Unis. Si la croissance américaine est bien de retour, comme semblent l'indiquer les derniers chiffres du PIB (+3,2% de croissance au quatrième trimestre 2013, au-dessus des attentes), ces deux pays seront les premiers à en profiter. Je vous proposerai donc un point complet consacré au Mexique dans une prochaine Quotidienne.
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