Confiance pour l’avenir de l’élevage en Normandie Cette année fut chargée avec la mise en place d'une carte de services unifiée sur l'ensemble de Littoral Normand, d'un système de facturation unique, de l'harmonisation de nos pratiques de management et enfin de la finalisation de notre fusion. Aujourd'hui fort de plus de 5 200 adhérents, 308 000 vaches contrôlées, 30 000 vaches allaitantes, Littoral Normand est un organisme qui a des projets nouveaux pour ses adhérents et offrira de nouveaux services, notamment dans le domaine de la prévention santé, le parage et également en spécialisant le conseil sur des aspects techniques particuliers, "les grands troupeaux" et les éleveurs équipés de robots. De même, en partenariat avec une jeune entreprise BIOPIC, nous continuons notre projet de développement d'une technologie de puces novatrices sur la prédiction des vêlages, des chaleurs et de la santé des animaux. Cependant dans une conjoncture agricole de plus en plus volatile, avec des perspectives de production laitière supplémentaire, nous devons rester flexibles et mobiles pour que la Normandie reste une terre d'élevage d'excellence sur l’ensemble de son territoire. Nous croyons au développement d'une "Milk Valley" dans l'Ouest de la France dans lequel les éleveurs de Littoral Normand, représentant 10 % de la production laitière française, auront un rôle majeur notamment par la qualité et la renommée de leur production. spécialiste des marchés des matières premières agricoles, nous a montré que l’élevage laitier subit une « véritable révolution culturelle », passant d’un marché encadré à un marché libre et ouvert. Ce passage de « la stabilité à l’instabilité » signifie que « demain sera différent » avec la fin des quotas en 2015. Cet expert nous a déclaré qu’une des pistes pour pallier à cette instabilité est la mise en place de contrats entre les acteurs de la filière impliquant transparence et confiance entre eux. Littoral Normand continuera d’accompagner les éleveurs dans cette période de mutations. Nous avions choisi le thème de notre Assemblée Générale sur ce challenge : « Normandie Terre d'Elevage, Hier, Aujourd'hui… et Demain ? ». A la table ronde qui réunissait économistes, coopération et secteur bancaire, Philippe CHALMIN, Thierry HULMER Président de Littoral Normand SOMMAIRE • Nouvel accord ADIEU MICHEL Michel LEPOURRY nous a quittés le 18 Juin dernier. Président de Manche Conseil Elevage de 1981 à 1999, Président de l'EDE de la Manche de 1976 à 2001, Président de l'ARSOE de 1976 à 1998, il fut un ardent défenseur de l'élevage. Photo E. Charon GERMES CELLULES 2014 • UNE MARGE SUR COÛT ALIMENTAIRE DE 290 €/1 000 L : résultat similaire à celui de 2011-2012 en raison d’un prix du lait élevé en 2013-2014 • RÉSULTATS DE REPRODUCTION : des performances intimement liées au niveau laitier • Profitez de l’été pour nettoyer et désinfecter les bâtiments • La chicorée se pâture aussi ! Homme de conviction, éternel bavard, Michel a toujours défendu les projets collectifs. Michel LEPOURRY Président d'Honneur de Manche Conseil Elevage Je retiendrai 2 faits majeurs qui perdurent : la création de la base de sélection en 1981 en Basse-Normandie et l'aide du Conseil Général de la Manche aux jeunes agriculteurs. Sa passion était la politique, l'aménagement et le développement de sa commune SAINTENY dont il fut Maire pendant 20 ans. Merci Michel pour ton humanisme, ton altruisme. Hervé TESNIERE Directeur Général Adjoint Juillet 2014 n° 40 QUALITE DU LAIT NOUVEL ACCORD GERMES CELLULES 2014 Article 3/3 Pour clore les explications du nouveau dispositif mis en place sur la gestion des plans cellules, voici les conditions de reprise suite à un arrêt indéterminé. Les éleveurs doivent être proactifs avec un envoi de courrier dans lequel ils précisent : • Avoir contrôlé la machine à traire si le précédent contrôle datait de plus d’un an ; • Justifier que les visites CBPE sont bien validées dans les délais ou justifier d’une visite initiale en vue de l’engagement dans la CBPE ; • Analyse d’un échantillon prélevé dans le tank < 400 000 cellules/ml et 100 000 germes/ml. Dans tous les cas l’agent agréé vérifiera que le volume de lait présent dans le tank est en cohérence avec l’effectif du troupeau ; • Dans le cas d’une situation de Hors Normes cellules, le producteur doit s’engager à réaliser des analyses mensuelles individuelles « vache/ vache ». Certaines situations particulières peuvent donner lieu à une dérogation à la suspension de collecte, dont voici la liste : • Accident, maladie temporaire, décès d’un producteur ou d’un membre de sa famille ou d’un salarié de l’exploitation ; • Sinistre sur l’exploitation ayant entraîné des dommages sur les conditions de logement des animaux et/ou de stockage des aliments (incendie, inondation, tempête neige…) ; • Evolutions importantes des conditions de production (nouveau bâtiment, changement d’associé, réparation importante ou changement de la machine à traire, renouvellement d’une partie du troupeau) ; • Engagement écrit à une cessation de la production laitière dans les 9 mois (sous réserve à minima, du respect des normes du critère germes) ; • Effets de l’environnement de l’exploitation non déterminés par les pratiques du producteur (sous réserve de transmission d’éléments justificatifs). N’hésitez pas à en parler à votre conseiller qui vous aidera à analyser votre situation. Stéphanie BAUDAIS Référent Chef Produit Qualité du lait TECHNICO-ECONOMIQUE UNE MARGE SUR COÛT ALIMENTAIRE DE 290 €/1 000 LITRES : Résultat similaire à celui de 2011-2012 en raison d’un prix du lait élevé en 2013-2014 Une augmentation de la marge au fil des années Evolution de la marge sur coût alimentaire (Source Littoral Normand) La marge sur coût alimentaire est de 290 €/1 000 L produits pour la campagne laitière 2013-2014. Elle évolue positivement par rapport à la campagne précédente et ne fait que retrouver le niveau de 2011-2012. Certes le prix du lait payé a été élevé sur la dernière campagne mais, en parallèle, le coût alimentaire s’est maintenu à un niveau important. Le lait produit par exploitation a augmenté de 43 000 litres en moyenne soit +10%. Les concentrés et minéraux : 70% du coût alimentaire L’alimentation moyenne d’un troupeau Littoral Normand est constituée pour une part d’ensilage de maïs à 4,8 T MS/vache/an, de 1,4 T MS de pâturage et de 0,800 T d’autres fourrages (conserve d’herbe, légumineuses, méteil…). Le concentré et les minéraux représentent 1,6 T MB/vache/an. Le coût alimentaire avec une moyenne à 94 €/1 000 L est composé par les concentrés et minéraux à 66 €/1 000 L et par les fourrages à 28 €/1 000 L. Des marges de progrès demeurent sur le coût alimentaire L’écart de marge sur coût alimentaire est encore important entre le groupe de tête (25% meilleurs) et le groupe de queue. Il est de 45 €/1 000 L soit 21 000 € pour un volume moyen de 470 000 litres. Entre ces 2 groupes, le prix du lait est le même et cet écart s’explique à la faveur du groupe de tête par un ensemble de points : - Plus de pâturage utilisé (1/3 de plus en quantité par vache). - Moins de maïs utilisé avec des rendements supérieurs (+ 2 T de MS/Ha) et un prix par hectare moindre (- 60 €/Ha). - Moins de concentrés utilisés (- 650 kg/VL/an) et un prix d’achat moins élevé (-24 €/Tonne). Pourtant le niveau de production par vache est proche (8 000 L produits/ VL /an pour le groupe de tête contre 8 200 pour l’autre groupe) et un chargement par hectare plus élevé (1,78 UGB/Ha contre 1,58). La marge sur coût alimentaire reste un des critères de suivi important pour votre exploitation laitière. Il doit figurer dans votre tableau de bord mensuel car des marges de progrès sont encore possibles. Fabien BREGEAULT Référent Chef Produit Technico-Economique REPRODUCTION RÉSULTATS DE REPRODUCTION : des performances intimement liées au niveau laitier Graphique 1 : Résultats de reproduction des troupeaux (Source Littoral Normand) selon les races Campagne 2013-2014 Graphique 2 : Résultats de reproduction des troupeaux de race Normande selon le niveau de production - Campagne 2013-2014 (Source Littoral Normand) Le nombre d’éleveurs au sein de Littoral Normand permet aujourd’hui d’extraire vos données de reproduction et d’en proposer des bilans synthétiques d’une grande fiabilité pouvant servir de références. Les résultats, issus de 2 432 élevages (toutes races confondues) pratiquant l’IA exclusivement, sont calculés sur la campagne laitière 2013-2014. En comparant les résultats de reproduction entre systèmes (alimentation ou robot), nous constatons qu’il n’existe pas d’influence significative sur les critères habituels (taux de réussite, IVV…). En revanche, des différences entre races subsistent. En effet un écart de 8 % sur le taux de réussite en 1ère I.A existe entre Normandes et Prim’Holsteins, toujours au profit de la race Normande (Graphique 1). Le niveau de production semble avoir un impact très marqué et linéaire sur les performances de reproduction, le taux de réussite en 1ère I.A pour les élevages à moins de 6 000 kg variant de plus de 50 % à environ 40 % pour les élevages à plus de 8 000 kg. En isolant l’effet du niveau de production par race, en race Normande le taux de réussite moyen passe sous la barre des 50 % au-delà de 6 000 kg de lait /vache/an. Le nombre de vaches à 3 IA ou plus se dégrade de façon continue, passant de moins de 5 % pour les moins productifs à 27% pour les plus productifs (Graphique 2). Les mêmes tendances s’observent en race Prim’Holstein avec cependant des résultats reproduction visiblement peu maîtrisés dans les élevages à faible niveau de production (Graphique 3). A même niveau de production laitière, les résultats de reproduction en Prim’Holstein sont inférieurs de 3 à 4% de taux de réussite en 1ère IA. Le déficit énergétique en début de lacta- Graphique 3 : Résultats de reproduction des troupeaux de race Prim’Holstein (Source Littoral Normand) selon le niveau de production - Campagne 2013-2014 tion reste la principale cause de dégradation des résultats reproduction quand le niveau de production augmente. Ce constat illustre que plus on est performant, plus la maîtrise des fondamentaux est incontournable. Le tarissement reste la période clé pour commencer une lactation dans de bonnes conditions et éviter ainsi ce déficit énergétique qui perturbe l’expression des chaleurs. La sélection génétique est également un levier intéressant qui va aider à l’amélioration des résultats sur le long terme. Rappelons que 1 point d’index fertilité en plus, c’est 7 % de taux de réussite à la 1ère IA gagné. Il existe aujourd’hui des outils de détection des chaleurs qui ne remplaceront pas l’œil de l’éleveur mais qui sont une aide précieuse quand les charges de travail s’alourdissent. Pascal BISSON Conseiller Relais Alimentation PREVENTION SANTE Profitez de l’été pour nettoyer et désinfecter les bâtiments Le nettoyage complet et la désinfection des bâtiments (laitières, génisses et veaux) sont recommandés au moins 1 fois/an. Du fait du chargement généralement faible en animaux, l’été constitue la période la plus intéressante : à la rentrée à l’étable votre troupeau redémarrera dans un logement sain. L’assainissement du bâtiment doit être réalisé en plusieurs étapes : - Sortie des animaux : les vaches et les génisses sont généralement mises à l’herbe. Si des veaux sont présents leur trouver un logement alternatif (igloos extérieurs, stabulation d’appoint…). - Curage du bâtiment et évacuation de tous les matériels inutiles (les désinfectants sont inactivés par la présence de matière organique). - Détrempage : mouiller l’ensemble des surfaces à l’aide d’un simple jet d’eau afin de ramollir les matières desséchées afin de faciliter leur décapage. - Décapage : réalisé avec un jet d’eau haute pression (30-40 bar). Il peut être intéressant de finir de décaper mécaniquement les surfaces. - Désinfection : pulvérisation à basse pression en fines gouttes à raison d’1L/5m² d’une solution désinfectante prévue pour des locaux d’élevage (bactéricide, virucide, fongicide, ookysticide). - Vide sanitaire : dans l’idéal le bâtiment devrait être laissé vide d’animaux pendant 4 semaines d’affilée. La désinfection concerne toutes les aires de couchage, les murs jusqu’à une hauteur de 3m et tout le tubulaire (cornadis, barrières…). Elle peut être avantageusement complétée par la mise en place de dispositifs de lutte contre les nuisibles, rats et insectes. Benoit DELALLEAU Vétérinaire Conseil FOURRAGES La chicorée se pâture aussi ! La chicorée est une espèce connue pour sa résistance à la sécheresse et au froid. Plante sur pivot avec une racine de 1 mètre, pérenne de 5-7ans, les premiers essais montrent qu’elle est lactogène et bien ingestible (+1 kg de MS pour 1 kg de lait à l’INRA de Rennes). Sa production est généralement maximale quand celle des graminées décroît. Elle tolère une acidité importante (elle supporte un pH minimal du solde 4,3). Elle s’implante principalement au sein de prairies multi-espèces, en semis ou sur-semis à l’automne ou au printemps, aussi bien en mélanges composés type mélange suisse que RGA/TB. Le semis peut être réalisé avec une herse étrille équipée d’un semoir voire à la volée. Le semis en ligne est AGENDA • Concours d’arrondissement 20 août : Cherbourg 26 août : Avranches (St-Hilaire du Harcouët) 27 août : Valognes 31 août : Coutances (Quettreville sur Sienne) 06 sept : Saint-Lô (Percy) Vendredi 22 août 2014 • VENTE de l'élevage DEME à Le Tourneur (14) 4ème cheptel français pour le TP 100 femelles à vendre, ISU vaches : 121 Renseignements : Normandie Génisses Jean-Louis LEMOINE (06 80 93 26 56) Dimanche 31 août • Festival de la Terre à Quettreville sur Sienne (50) Dimanche 31 août • Fête de l’Agriculture à Notre-Dame de Livaye (14) déconseillé car la graine est très petite. La dose de semis généralement utilisée est de 2 kg/ha. Selon les stades et la saison, la MAT varie de 15 à 25 %. Plus orientée vers le pâturage que la fauche, elle se désagrège facilement, il convient donc d’éviter le piétinement par les VL en offrant la quantité nécessaire pour 1 jour de pâturage puis d’avancer le fil. Elle a un cycle de 21 jours pour un stade de pâturage idéal à 6 feuilles. En été, la prairie a un cycle supérieur à 30 jours. Pour optimiser le pâturage en été, il convient de se baser en priorité sur le développement de la chicorée pour décider d’y mettre les vaches ! Le risque d’attendre trop longtemps est que la chicorée monte en tige et soit moins bien pâturée. Pascal ROUGIER Conseiller Relais Fourrages TÉMOIGNAGE Les vaches du GAEC GUILBERT transforment la chicorée en litres de lait ! Le Gaec Guilbert (Karl et Arnaud), élevage laitier biologique à Tracy-Bocage (14), produit 700 000 litres de lait, en ayant une ration mélangée avec séchoir et 99% d’autonomie alimentaire. Karl, comment vous est venue l’idée d’installer de la chicorée ? C’est une suggestion qui est venue dans le cadre du programme Reine Mathilde et on en a vu beaucoup en Angleterre lors d’un voyage d’étude. Aujourd’hui, 5 fermes du Calvados ont semé de la chicorée et ont fait des suivis de valeurs alimentaires essentiellement. Quelle est la place de la chicorée dans votre parcours VL ? Aujourd’hui, on a semé une parcelle de 6 ha dans le parcours des VL (22 ha). Notre première tentative fut un sursemis, qui n’a pas marché, comme les sursemis en général ! Par contre, le semis réalisé il y a 2 ans nous offre une magnifique parcelle. Comment l’exploitez-vous ? Cette prairie est exclusivement destinée à la pâture des VL. On fauche les refus 1 fois par an. En termes de rythme d’exploitation on tourne comme avant, toutes les 4 semaines. Ça fait vite des tiges que les vaches laissent après avoir consommé les feuilles. Quelle fut la réaction des vaches ? Elles commencent par manger les graminées avant d’attaquer la chicorée et elles font 1 litre de plus quand elles sont dans cette parcelle ! J’ai remarqué aussi que les bouses étaient moins fermes quand elles sont dans la chicorée. Bien que les 2 derniers étés n’aient pas été très secs, la chicorée continue de pousser alors que le mélange suisse de la prairie présente une croissance ralentie. A terme, j’envisage de mettre de la chicorée sur l’ensemble des parcelles pâturées par les VL. Olivier LERAY Référent Chef Produit Fourrages Infos Elevage - N° 40 - Juillet 2014 - Mensuel Directeur de la publication : Hervé TESNIERE Adresse : 14 rue Alexandre Fleming Responsable de la rédaction : Catherine de SOUZA 14204 HEROUVILLE ST CLAIR CEDEX Photos : Littoral Normand Conseil Elevage Mel. : [email protected] Nombre d’exemplaires : 5 500 Création et impression : Nii - Colombelles 02 31 70 88 10 35887 - 06/2014 Imprimé sur papier recyclé
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