CATE - Station Expérimentale de Vézendoquet - 29250 ST POL DE LEON EXPERIMENTATIONS EN HORTICULTURE ORNEMENTALE RESUME DES EXPERIMENTATIONS 2013 PEPINIERE ORNEMENTALE Fertilisation en pépinière hors-sol Programmes de fertilisation avec fractionnement (CATE2013PE01-1) Pour les 4 espèces étudiées dans cet essai (Viburnum tinus, Azalée japonaise, Rhododendron, Pittosporum), on a pu observer que certains programmes de fertilisation permettaient d’obtenir des résultats en matière de croissance et de qualité finale des végétaux plus intéressants que les autres. De plus, on observe les tendances générales suivantes : - Pour le contexte climatique de l’année et pour les engrais de la gamme Osmocote, une dose totale d’engrais (rempotage + surfaçage) de 6 kg /m3 est apparue dans cet essai comme un bon compromis pour la croissance et la qualité des Viburnum tinus, Azalées japonaises et Rhododendrons. Pour Pittosporum Tom Thumb cultivés sous abri, la dose totale la plus favorable semble plutôt être 5 kg /m3. A l’inverse, pour des espèces non sensibles aux excès de sel, une dose totale de 7 kg /m3 est nécessaire pour atteindre un haut niveau de qualité. - Avec les engrais de la gamme Nutricote, il apparait nécessaire et possible d’augmenter cette dose totale sur l’année d’1 kg supplémentaire /m3 de substrat par rapport à la gamme Osmocote. A l’extérieur, pour des rempotages d’automne, un mélange des engrais Nutricote T140 + T180 est à préconiser pour la fertilisation incorporée dans le substrat au rempotage. Pour des espèces ou variétés très sensibles au excès de sel et cultivées sous abri, le Nutricote T180 peut être utilisé seul pour l’incorporation dans le substrat. - Pour les engrais Osmocote, l’effet de la dose d’engrais apportée au rempotage n’est pas identique pour toutes les espèces. Sur Viburnum tinus, on obtient une meilleure qualité au final avec une dose de 4 kg/m3 plutôt qu’avec 3 kg /m3, notamment parce que la ramification à la base des plantes et la croissance du début du printemps sont supérieures. Sur Azalée, la différence entre les 2 doses a été plus restreinte cette année et il y a moins d’avantage à utiliser une dose de 4 kg /m3 d’Osmocote Exact Standard 12-14 mois au rempotage par rapport à une dose de 3 kg /m3. Sur Rhododendrons, une sensibilité nettement plus forte au Phytophthora cinnamomi a été observée avec la dose de 4 kg /m3 d’Osmocote Exact Standard 12-14 mois par rapport à la dose de 3 kg /m3. - L’Osmocote Exact Hi End ne s’est pas révélé très adapté sur Viburnum, Azalée et Pittosporum alors que cet engrais a donné de bons résultats sur Rhododendrons. Cette différence de comportement provient peut être des conditions de culture. Ainsi, cet engrais est peut-être moins adapté pour les espèces rempotées sous abri même si elles sont sorties à l’extérieur au printemps (sa libération différenciée est plus marquée en conditions extérieures). - Pour les surfaçages, on observe un effet important du type d’engrais et de la dose de surfaçage. Si en règle générale, on a moins de croissance estivale avec un surfaçage à 2 kg /m3 par rapport à un surfaçage à 3 kg /m3, il apparait que la dose à appliquer pour le surfaçage est à définir en fonction de la dose d’engrais incorporée dans le substrat au rempotage de façon à atteindre la dose totale d’engrais choisie pour l’ensemble de l’itinéraire. Dans cet essai, l’association de l’Osmocote Hi End 12-14 m au rempotage avec l’Osmocote Top Dress en surfaçage ne s’est pas montrée très intéressante. Parmi les engrais de surfaçage, l’Osmocote Top Dress et le LD+ de Compo sont des engrais intéressants car ils permettent une croissance soutenue et procure une très belle coloration des végétaux en fin d’essai. Toutefois, le choix de les utiliser et la dose doivent être raisonnés en fonction de l’espèce cultivée, de la fertilisation incorporée dans le substrat au rempotage, des objectifs de qualité et du contexte climatique de l’année. L’utilisation de l’Osmocote Pro 8-9 m en surfaçage s’est révélée être un choix plus judicieux que celui de l’Osmocote Exact Standard 8-9 mois qui a été utilisé en surfaçage dans les essais des années passées car ce dernier manque de réactivité en cas de températures estivales insuffisantes. Limitation du lessivage des éléments fertilisants (CATE2013PE01-2) Dans cet essai réalisé sur Escalonia, on a observé l’évolution du lessivage des nitrates et des autres éléments fertilisants pour différents programmes de fertilisation par des engrais à libération programmée. De 2010 à 2012, dans des essais similaires, on avait observé 3 phases assez nettes au cours de la culture : - une période de faible lessivage des éléments minéraux du début de la culture jusqu’au mois de mars. - une période où le risque de lessivage augmente, de mars jusqu’à mai, lié à l’augmentation de la fréquence des arrosages et aux pluies lorsque les plantes sont sorties alors que les besoins minéraux des plantes restent limités du fait de leur croissance encore peu importante. - après mai, le lessivage se poursuit pour les différents éléments minéraux mais pas pour les nitrates qu’on ne retrouvait plus dans les percolats bien que les irrigations soient importantes et entraînent un fort drainage. Cette année, le lessivage des nitrates s’est poursuivi pendant l’été. 2 raisons expliquent cela : - avec le climat froid du printemps et du début de l’été, la libération des engrais incorporés au rempotage a été plus lente au printemps et s’est décalée dans le temps. - avec l’utilisation d’engrais de surfaçage (Top Dress, Osmocote Pro 8-9m) plus réactifs que les années précédentes (Osmocote Exact Standard 8-9m), on a un effet du surfaçage sur le lessivage. Techniques culturales en pépinière hors-sol - Alternatives au désherbage chimique (CATE2013PE02-1) Les plantes cultivées avec les paillages ont une qualité et une présentation équivalentes aux plantes témoins. L’efficacité des différents paillages testés est quasiment identique dans cet essai où l’enherbement par les adventices a été relativement faible au printemps. Des paillages proposés par Fertil et Aquiland ont également été observés. Ces derniers présentent une bonne efficacité contre les adventices et se tiennent relativement bien. Mais le paillage de Aquiland est trop fibreux pour être posé à la machine. Une démonstration de machine de paillage réalisée en production montre que la mécanisation de cette tâche est opérationnelle bien que le coût de ces machines soit élevé (environ 20 000 €) et ne peut être rentabilisé que pour une taille de pépinière suffisante. Mais l’intérêt du paillage est de permettre la suppression de l’utilisation de produits herbicides pour le désherbage des cultures. Techniques culturales en pépinière hors-sol – Comparaison de substrat sans écorce (CATE2013PE02-2) Dans cet essai, les substrats Falienor avec 40 % d’Ecotech et Star avec 20 % de fibres végétales (chanvre) ont eu un bon comportement. La croissance et la qualité des Myrthes est très bonne. Avec le substrat Falienor, les plantes sont un peu plus végétatives et moins florifères. L’enracinement est bon dans les 2 cas. L’incorporation de Miscanthus broyé dans le substrat avec de la tourbe blonde a donné des résultats beaucoup plus aléatoires cette année que l’année dernière. Sur Myrthes, les plantes présentent une ramification inférieure avec du Miscanthus dans le substrat par rapport à celle du substrat témoin. Le pourcentage de Miscanthus joue un rôle. Les comportements des Azalées japonaises, Viburnum tinus et Ceanothe avec du Miscanthus dans le substrat ont été par contre très mauvais. La croissance des plantes a été très réduite comparativement au témoin. Le problème provient probablement du compostage du Miscanthus broyé qui a entrainé une concurrence pour les éléments fertilisants (produit qui possède un rapport C/N très élevé). Essai de Protection Biologique Intégrée en pépinière ornementale hors-sol sous abri (CATE2013PE03) Cet essai est conduit sur Rosiers en conteneurs. Contre Acariens, dans la modalité en lutte chimique, plusieurs attaques se sont succédées au cours de la saison et 3 traitements acaricides ont été nécessaires (dont 1 sur jeunes plants avant le rempotage). Les résultats des modalités PBI sont par contre très satisfaisants cette année puisqu’aucun traitement n’a été nécessaire en cours de culture et les ravageurs ont été bien contrôlés par les auxiliaires. Pour cela, un traitement acaricide a été réalisé sur les jeunes plants à la livraison et ensuite des apports d’Ambliseïus californicus ont été réalisés tous les 15 jours depuis le début du mois de mai. Le coût des apports d’auxiliaires contre les acariens s’élève à 0,34 € HT/m². Contre les pucerons, la situation a été beaucoup plus délicate à gérer qu’en 2012 où la PBI avait permis de contrôler ce ravageur du printemps jusqu’au début de l’été. Cette année, pour les modalités en PBI, les attaques de pucerons ont débuté dès le début du mois de mai et les apports d’auxiliaires, bien que réguliers et conséquents, n’ont pas permis de venir à bout de la situation. 2 à 3 traitements correctifs ont été nécessaires selon les modalités d’apports des auxiliaires. Les auxiliaires contre les pucerons (Chrysope, Aphidius, Aphidoletes) apportés en conditionnements indépendants n’ont pas été plus efficaces que l’apport sous forme de mini-élevages Ornaprotect (de Koppert). Ce dernier produit a même permis de retarder de quelques semaines les attaques. Par des apports en conditionnement indépendants, le coût de la PBI contre les pucerons a atteint la valeur très élevée de 2,80 € HT/m². Mais dans ce chiffre, les apports réguliers d’Aphidius ervi (en plus d’Aphidius colemani) représentent 60 % de ce coût (1,7 €/m² à lui seul). L’apport des auxiliaires contre les pucerons sous la forme du produit OrnaProtect (mini-élevage de 5 parasitoïdes à apporter tous les 15 jours) associé à des apports de Chrysopes en début de culture puis d’Aphidoletes ensuite a permis de restreindre le coût des apports d’auxiliaires contre les pucerons à 0,76 € HT/m². Essai de Protection Biologique Intégrée en pépinière ornementale d’extérieur (PN) Cette 4ème année d’expérimentation sur la Protection Biologique Intégrée en culture d’arbustes en conteneurs en conditions d’extérieur a donné des résultats différents des années passées. Les conditions météorologiques expliquent en grande partie cette différence. A l’extérieur, les pucerons se sont fortement développés durant le mois de juin sur Photinia et Rhododendron, assez peu sur Viburnum. 2 traitements ont été nécessaires dans la modalité en lutte chimique et une dans celle en PBI pour corriger la situation. Avec les températures faibles de cette période, les auxiliaires naturels ont en fait tardé à se développer et n’ont pas été présents jusqu’au début du mois de juillet. Les années précédentes, les attaques de pucerons à cette période dans la modalité PBI n’avaient pas eu lieu ou avaient été moins marquées (sauf sur Rhododendrons sur lesquels les auxiliaires semblent peu aller). Ensuite, avec des températures plus élevées, de faibles foyers apparaissent ponctuellement mais ont été contrôlés grâce aux auxiliaires présents naturellement, notamment par les Syrphes qui sont bien présentes. L’utilisation de la PBI ne nous permet pas de supprimer les traitements chimiques mais contribue à les diminuer. L’essai montre que, sous abris, il est nécessaire de faire des apports réguliers d’auxiliaires dès le développement des premiers pucerons. Néanmoins, des traitements chimiques de correction restent nécessaires. A l’extérieur, dès que les températures s’élèvent, les foyers de pucerons arrivent à être contrôlés naturellement avec le développement d’auxiliaires issus des abords de la pépinière. Protection des cultures en pépinière ornementale hors-sol - Optimisation de la protection chimique contre Phytophthora cinnamomi (CATE2013PE04-1) La modalité de référence avec du Forum incorporé dans le substrat au rempotage et du Santhal appliqué par pulvérisation en cours de culture (2 fois à 2 l/ha) reste la stratégie la plus efficace. Mais certains fournisseurs ne veulent plus incorporer le Forum dans le substrat. L’utilisation du Santhal en pulvérisation foliaire dès le début de la culture (sans incorporation de Forum au rempotage) avec une application tous les mois ou tous les 2 mois aux doses de 1 L /ha et 2 L /ha est moins efficace que la technique de référence. Si la protection est correcte à la fin du mois d’août, elle finit par décrocher complétement en septembre. Protection des cultures en pépinière ornementale hors-sol - Essai de lutte contre les Otiorhynques en pépinière ornementales hors-sol avec le produit biologique Met52 (CATE2013PE04-2) Pour cet essai, une inoculation artificielle a été réalisée en apportant sur les parcelles, des femelles d’Otiorhynques prêtes à pondre en juin 2013. Toutefois, les premières observations réalisées en novembre 2013 pour mesurer les attaques sur les larves montrent que cette inoculation n’a pas été assez homogène entre les différentes parcelles de l’essai. Il semble toutefois que des applications de Met52 au printemps ou en été sont plus efficaces que des applications d’hiver. Une 2ème observation sur cet essai est prévue prochainement pour observer les larves à un stade plus avancé et plus facile à observer. Protection des cultures en pépinière ornementale hors-sol - Essai de lutte contre les cochenilles farineuses (CATE2013PE04-3) Les essais réalisés contre les cochenilles farineuses des genres Planococcus et Pseudococcus sur Phormium, Agapanthe et Nerium avec un nouvel insecticide systémique ambimobile, le Movento, en vue de son homologation en horticulture ornementale, ont montré une faible efficacité de ce produit contre ce type de cochenilles. Il semblerait que ce produit soit surtout efficace contre les cochenilles à carapace. D’autres produits sont testés. Essai de maîtrise de l’architecture et de la floraison sur différents arbustes ligneux en pépinière hors-sol et élargissement de la gamme Essai d’itinéraires de culture sur Lagerstroemia (CATE2013PE05-1) L’objectif de départ était d’obtenir des plantes en C3L, suffisamment ramifiées, à port équilibré, pas trop hautes et possédant la capacité de fleurir. La culture est réalisée sous abris non chauffés. Les objectifs de floraison fixés au début de cet essai n’ont pas été atteints. Les plantes rempotées en Automne n’ont pas formé de boutons floraux au début de l’été mais seulement à la fin de l’été 2013 et la floraison a débuté en septembre pour se poursuivre en octobre. Cette période reste toutefois intéressante au niveau commercial. Les essais montrent que des rempotages du mois de mai sont trop tardifs et ne permettent pas d’avoir une plante commercialisable la 1ère année. Par contre, des rempotages de septembre ou début novembre semblent convenir. L’essai montre également l’intérêt de rempoter 3 alvéoles par conteneur. On obtient une plante beaucoup plus ramifiée à la base et bien équilibrée. Les variétés Précoce Rose, Petite Pink et Petite Red ont bien passé la période hivernale 2012-2013. Essai d’itinéraires de culture sur Polygala (CATE2013PE05-2) Pour cette espèce, 2 dates de rempotages ont été mises en œuvre, le 28/09/12 pour une floraison de fin de printemps et le 30/04/13 pour une floraison de fin d’été. Une conduite avec plusieurs alvéoles en C5L et C7L est réalisée de façon à obtenir une plante ramifiée sans avoir besoin de les tailler et donc, ne pas retarder la floraison. Plusieurs substrats ont été comparés. Pour les 2 variétés de Polygala testées dans cet essai et pour les 2 dates de rempotage, la présentation des plantes obtenue est globalement très belle à l’exception du C3L pour la variété P. Myrtifolia pour lequel un autre cycle de culture doit être envisagé (soit un cycle plus long avec 2 tailles, soit utiliser un jeune plant plus ramifié). La floraison a été un peu trop tardive pour la 1ère série (pleine floraison fin juin-début juillet) même si quelques fleurs ont été visibles dès le mois d’avril. Les différences entre les substrats ont été relativement faibles. Le substrat Falienor aérateur a été avantagé pour la série rempotée à l’automne (plus drainant - facteur favorable en condition hivernale) alors que le substrat Star TBFT Mod4SF a été avantagé pour le rempotage du printemps (réserve en eau plus élevée – facteur favorable en période estivale). L’optimisation de la gestion des irrigations en fonction des besoins des plantes pour éviter les excès d’eau et des irrigations par aspersions a permis d’éviter les problèmes de cylindrocladiose. Essai d’itinéraires de culture et de variétés pour la production de Nerium oleander (CATE2013PE05-3) Le schéma de culture retenu est celui mis au point en 2011 et 2012. Pour une floraison de printemps, les bases de l’itinéraire reposent sur les éléments suivants : culture sous abri, cycle de 13-14 mois, 3 alvéoles/conteneur avec un rempotage de printemps, pas de taille ni de pincement après le 15/07 pour ne pas perturber la floraison l’année suivante, utilisation de régulateurs en été et au début de l’automne pour limiter la croissance en hauteur. Dans cet essai, 5 variétés choisies pour leur tolérance au froid et pour leur port pas trop développé ont été évaluées. Mais la floraison est intervenue plus tard que prévue (début juillet). Les variétés les plus intéressantes sont Tito Poggi, Belle Hélène, Mont Blanc. Mrs Reading possède la floraison la plus précoce et un port compact et est très florifère mais a un feuillage un peu plus sensible en hiver que les autres variétés (bien que cet aspect se soit rétabli au printemps). Les essais montrent également que la gamme Petite Red, Petite Salmon et Petite Pink est bien adaptée à notre région. Par contre, les plantes sont très exigeantes en fertilisation au moment de la floraison et le surfaçage réalisé au printemps n’a pas été suffisant pour empêcher le jaunissement du feuillage. Démarches agro-environnementales en pépinière ornementale hors-sol Méthode d’évaluation agro-environnementale L’objectif de ce programme est de mieux connaître les performances environnementales du système de production en pépinière ornementale hors-sol (diagnostics) en évaluant la performance globale au niveau environnemental et qualitatif de schémas de production et d’itinéraires techniques. Il s'agit notamment de trouver des indicateurs pertinents. La première étape de ce projet a permis de préciser le fonctionnement du système de production des arbustes en conteneur, élevés en hors-sol sur des aires de culture spécialisées. Une grande diversité d’itinéraires est possible dans ce système. La définition de la performance environnementale par le développement d’un ou plusieurs indicateurs adaptés au système de production et aux objectifs a débuté. Il semble que l’utilisation d’indicateurs composites estimant l’impact environnemental à partir de règles formelles prenant en compte des variables du milieu et des pratiques culturales (par exemple, du type de la méthode indigo) pourrait être adaptée à ce type d’évaluation par rapport à la diversité des itinéraires de culture qu’il est possible de réaliser dans le système de production étudié. Parallèlement, le travail réalisé avec un groupe de pépiniéristes pour réfléchir à la question du désherbage des cultures, ainsi que des abords et des chemins dont la surface est importante dans les pépinières de production, montre qu’il existe des solutions à adopter, non seulement au niveau des parcelles cultivées et des itinéraires, mais aussi au niveau de l’exploitation. Une démarche d’évaluation des risques et d’amélioration des pratiques est proposée. Itinéraires alternatifs en pépinière ornementale hors-sol – Irrigation au goutte à goutte L’utilisation d’un substrat possédant une bonne humectation permet de limiter les problèmes d’enracinement trop localisés fréquemment rencontrés avec l’irrigation au goutte à goutte. Comme le surfaçage est peu efficace en goutte à goutte, on a opté pour l’apport de solution nutritive en complément de l’incorporation d’engrais à libération programmée au rempotage. Ce type de fertilisation procure un avantage très important pour la croissance et la qualité des plantes. Par contre, pour limiter l’impact environnemental de cette pratique, on recherche à limiter le drainage au minimum en diminuant la dose par irrigation. Différentes modalités de pilotage de l’irrigation ont été testées, notamment avec des déclenchements en fonction du rayonnement solaire pour optimiser la fréquence des irrigations. FLEURS COUPEES Elargissement de la gamme en fleurs coupées et systèmes de culture Agapanthe : culture hors-sol en serre non chauffée et choix de variétés (CATE2013FC01-1) Cet essai, visant à déterminer la meilleure période de division des plantes pour débuter la culture, montre que la date de division et la taille des jeunes plants ont des effets très forts sur la production de fleurs en 1ère et 2ème années. Une division des pieds-mères au mois d’août avec des plants relativement gros (> à 6-8 poireaux) semble préférable et permet d’avoir une production de fleurs significative dès l’année suivante de mai à juillet alors qu’une division des pieds-mères au mois de septembre limite le potentiel de rendement en fleurs en 1ère et 2ème années de culture. Une division de mi-septembre ou début octobre, en mettant en place de petits jeunes plants (3-6 poireaux), entraine un rendement en fleurs en 1ère année nul ou très faible. Par contre, la production de la 2ème année est très décalée et intervient dès janvier jusqu’à fin juillet avec un potentiel de rendement élevé (de 15 à 20 fleurs /plante). L’observation de la variété Sophia a été poursuivie et elle a été multipliée. Elle présente une meilleure qualité que Streamline et a un intérêt commercial supérieur : Tige plus longue (60-70 cm) et bien rigide, inflorescence bien fournie en fleurons, belle couleur bleue intense. Mais avec un rendement un peu plus faible. Renoncules en culture hors-sol en serre non chauffée (CATE2013FC01-2) Dans cet essai, 3 variétés de Renoncules de la gamme et 3 variétés d’Anémones ont été observées pour 2 calibres plantés sur 3 systèmes de cultures hors-sol surélevés mis en place pour limiter la pénibilité du travail. Ces systèmes de culture étudiés sont : - culture en pain de fibre de coco. 2 lignes de pain /planche. - culture en conteneur de 3 litres avec 3 lignes de conteneur /planche. - culture en caisse de 60 cm x 40 cm x 20 cm. 2 lignes de caisse /planche. Dans cet essai réalisé sans chauffage, la plantation a été très tardive, le 30/11/12 pour les renoncules et le 05/12/12 pour les anémones. Ces dates n’ont pas permis une installation suffisante des plantes avant la floraison. Le rendement a été insuffisant. La floraison a eu lieu de fin mars à fin mai. L’installation des plantes en conditions plus lumineuses apparait essentielle. Aussi, une plantation de fin août à début septembre est à préconiser. Artichaut ornemental : essai de variétés (CATE2013FC01-3) L’observation de différents génotypes en collection s’est poursuivie. 5 variétés qui présentent des caractéristiques intéressantes sont en cours de multiplication. Avec ces variétés, des améliorations ont notamment été apportées sur la rigidité du pédoncule de façon à accroître la durée de vie en vase mais aussi avec une couleur mauve plus prononcée et qui se maintient mieux dans le temps quand le capitule se développe. Les caractéristiques variétales recherchées sont les suivantes : petits capitules, esthétique originale des capitules, tiges assez longues, peu ramifiées en partie distale, pieds à forte capacité de division avec de nombreux capitules. Fort potentiel de rendement, bonne tenue au mildiou et rusticité, tenue en vase suffisante. Il y a maintenant 3 variétés développées en production (Caten, Ruzen, Glazen). 3 autres variétés ont aussi commencé à être plantées pour débuter leur développement (Meven, Gwenen et Breten). Anigozanthos – Essai d’itinéraires de culture pour une production de fleurs coupées La gamme de variétés Velvet (fournie par les pépinières La Forêt) mise en place sous abri plastique non chauffé et en pleine terre au printemps 2010 avait eu une production de fleurs très faible en 2011. En 2012, la production a été de 5 à 9 fleurs commercialisées /plante (avec 6 plants/m² de planche soit de 30 à 50 fleurs /m²) avec une très grande majorité des tiges possédant une longueur de 60 cm et plus. Le produit est d’un très bon niveau qualitatif. 86 à 99 % des tiges produites sont commercialisées selon les variétés. Le travail est également nettement diminué par rapport à l’ancienne gamme de variétés car il n’y a plus de petites tiges florales courtes et mal commercialisées qu’il était nécessaire d’enlever. La production aurait dû être plus élevée mais la première vague de fleurs a poussé très tôt et les fleurs ont gelé avec le froid du mois de février. La récolte commercialisable a donc débuté à partir de la fin du mois d’avril et s’est arrêtée au début du mois d’août. La remontée florale de fin d’été est faible. Pour cette gamme, 3 couleurs sont présentes dans l’essai : rouge, jaune, vert/rouge. En 2013, le comportement moyen a été assez identique avec les premières fleurs apparues très tôt qui ont été abîmées par le froid de la fin de l’hiver. La production a été de 4 à 11 fleurs commercialisées /plante selon les variétés (avec 6 plants /m² de planche soit de 25 à 67 fleurs /m²) avec une très grande majorité des tiges possédant une longueur de 70 cm – 80 cm et plus. Le produit est d’un très bon niveau qualitatif. 79 à 94 % des tiges produites sont commercialisées selon les variétés. Projet Ecophyto L’objectif de ce programme est de chercher à limiter le plus possible l’utilisation des produits phytosanitaires pour les cultures de fleurs annuelles. La stratégie de protection des cultures mise en œuvre s’appuie sur l’utilisation des techniques alternatives suivantes : - réaliser une rotation de différentes espèces d’annuelles de façon à limiter les problèmes parasitaires, et notamment les problèmes de fatigue de sol, liés à la monoculture. - la PBI par l’apport d’auxiliaires contre les ravageurs. - l’utilisation de champignons antagonistes pour limiter les problèmes telluriques : Antagon, Contans. - l’utilisation de paillages pour limiter le développement des adventices (cosses de sarrazin). Après plusieurs années de culture de Lisianthus sans désinfection, la rotation de culture mise en œuvre à partir de fin 2011 a été la suivante : en 2012, Giroflée d’hiver (de mi-octobre à fin mars) puis Tournesol (de début avril à mi-juillet) puis Célosie (de mi-juillet à octobre) et en 2013, Muflier (de début novembre à avril) puis Célosie (de début mai à Juillet) puis Giroflée (à partir de fin novembre 2013). En 2013, la culture de Chrysanthème unifleurs plantée semaine 27 a dû être plantée dans un autre compartiment de serre car la récolte de la culture précédente de Célosie n’était pas terminée. Du fait du printemps anormalement froid et couvert jusqu’au début du mois de juillet, le développement de la Célosie avec une conduite économe en énergie a été plus lent que prévu. Sur Muflier, la PBI s’est relativement bien passée au démarrage de la culture. Mais on a été confronté à un développement important de pucerons juste au moment de la récolte qui a diminué le pourcentage de fleurs commercialisées. En Célosie, le printemps froid a entrainé un déséquilibre des plantes qui s’est traduit par un pourcentage très élevé d’inflorescences déformées rendant le produit non commercialisable. Par contre, la PBI mise en œuvre contre les Thrips a très bien fonctionnée. La stratégie adoptée a été basée sur un apport de Macrocheles robustulus à la plantation pour lutter contre les nymphes de Thrips au niveau du sol et des apports réguliers d’Ambliseïus cucmeris dans la végétation (6 apports pour chaque culture entre les semaines 20 et 42). Cette stratégie a également donné de bons résultats pour la culture de Chrysanthème. Par contre, cette culture a subi des dégâts de chenilles qui n’ont pu être résolus que par plusieurs applications d’insecticides compatibles avec la PBI. Les IFT mesurés ont été de 3,6 pour la culture de Muflier, de 3 pour celle de Célosie et de 7 pour la culture de Chrysanthème, soit un total de 13,6 pour la rotation au cours de l’année 2013. Parallèlement, les coûts des apports d’auxiliaires pour la PBI ont été de 0,44 €/m² de serre pour la culture de Muflier, de 1,02 €/m² de serre pour celle de Célosie et de 1,02 €/m² de serre pour la culture de Chrysanthème, soit un total 2,48 €/m² de serre pour la rotation au cours de l’année 2013. Economie d’énergie et déshumidification par déshumidificateur thermodynamique Le déshumidificateur thermodynamique a été utilisé pour la culture de Muflier et de Célosie de façon à pouvoir confiner les serres au maximum et limiter les déperditions de chaleur. Un très bon état sanitaire du feuillage a été obtenu sur ces espèces malgré le confinement des serres et des consignes basses pour les températures de chauffage basses. Les besoins en chaleur du Mufflier sont inférieurs à ceux du Lisianthus ou de la Célosie et donc l’intérêt du déshumidificateur est moindre pour cette espèce.
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