#13 Le chiffre YAOUNDÉ, CAMEROUN En direct d’une mission Cameroun : la formation au plus près du terrain et des besoins Difficile d’avoir pour ambition de réformer un système judiciaire, quel qu’il soit, sans procéder à un état des lieux précis avant de lancer des actions. Emmanuel Raffin, notaire honoraire et expert international, a mis précisément en œuvre cette stratégie au Cameroun. Cet Etat, qui compte 20 millions d’habitants, bénéficie du programme d’aide à la justice (PAJ) financé par l’Union européenne. La France a ainsi été retenue pour le volet notariat de cette opération d’envergure. Charge à Emmanuel Raffin de valider et d’améliorer le programme de modules existants et de concevoir des nouveaux modules de formation qui répondent le plus précisément possible aux besoins locaux. « Il ne s’agit pas tant de mettre en place une formation académique, que de répondre de manière pragmatique aux attentes des professionnels camerounais », précise l’expert international. Il a d’ores et déjà validé sept modules différents de stage et a proposé le programme de trois nouveaux. Sa démarche passe systématiquement par une écoute attentive des professionnels et une visite des études, « ce qui a permis de mieux comprendre les besoins immédiats et ceux à long terme, que ce soit pour la formation initiale des notaires et des clercs que pour la formation continue ». Pour y répondre, chaque module, d’une durée moyenne de 5 jours, comporte systématiquement la présence d’un expert international accompagné de trois formateurs locaux. La programmation des sessions tient également compte des centres d’intérêt des professionnels camerounais. « La responsabilité notariale et l’éthique ainsi que le management et l’organisation des études sont les sujets les plus demandés. Il est vrai que les études utilisent encore beaucoup de papier et sont confrontées d’une part à une lenteur administrative excessive quant aux retours des actes formalisés et, par voie de conséquence, à de réels problèmes de gestion et de clôture des dossiers, de classement et d’archivage ». Cette écoute au plus près des besoins locaux et l’adaptation des formations dispensées permettent ainsi d’optimiser, sur le terrain, l’utilisation des financements européens. Au Malawi, seulement 16% des enfants de moins de 18 ans détiennent un certificat de naissance. Depuis 2012, le pays a instauré un processus d’enregistrement obligatoire des nouveaux nés. Tour du monde Afrique En novembre 2013, au siège de l’Agence Française de Développement (AFD), des experts du droit et de la finance, des représentants d’institutions et des membres des diasporas africaines ont réfléchi aux opportunités et aux stratégies d’investissement dans les villages de leurs pays. Un mois plus tard, le 18 décembre, ils ont rendez-vous au Conseil supérieur du notariat afin de restituer le fruit de leurs travaux. Parmi les nombreux intervenants, Abdoulaye Harissou, notaire au Cameroun et auteur du livre « La terre, un droit humain », détaille la notion de la sécurisation des investissements et de l’accès au foncier, évoquant la solution du Titre Sécurisé Simplifié (TSS). Inde A l’horizon 2030, l’Inde pourrait devenir la 3ème puissance économique mondiale. Les flux mondiaux y convergent déjà, mais cet Etat n’est pas encore structuré pour assurer aux investisseurs étrangers la pleine sécurité juridique. Après avoir effectué une « mission exploratoire », à la demande des Etats du Gujarat et de Tamil Le billet 1 000 000 de km parcourus pour la promotion du droit continental ! Ses trois années de mandat à la tête de l’Union Internationale du Notariat (UINL) se Jean-Paul Decorps sont caractérisées par Président de l’Union Internationale du Notariat 128 déplacements (UINL) et plus de 1 000 000 de kilomètres parcourus. Ce fut l’occasion de rencontrer huit Présidents de la République, douze Premiers ministres et une cinquantaine de ministres de la Justice. Cette itinérance quasipermanente a répondu à la volonté de promouvoir le droit continental aux quatre coins de la planète, en rencontrant directement les décideurs politiques. Des discussions avec chacun d’entre eux ont permis de rappeler que la sécurité juridique est un facteur de développement, mais aussi de régulation, face à un phénomène insuffisamment encadré : la mondialisation des échanges et la perte de souveraineté des Etats. La diffusion de ce message passe également par un travail de conviction auprès des grandes organisations internationales, que ce soient la FAO, le FMI ou encore la Banque mondiale, souvent trop sensibles au discours des promoteurs du droit anglo-saxon. L’objectif n’est d’ailleurs pas de s’enfermer dans une confrontation stérile entre les deux systèmes, mais plutôt d’établir des bases de discussion afin de présenter aux adeptes de la common law tous les avantages de certains outils du droit continental. Un chantier encore à ses débuts et dans lequel pourra s’inscrire avec brio le nouveau président de l’UINL, Daniel-Sedar Senghor. Jacques Fourvel, conseiller du Président du groupe Casino pour la sécurité juridique Paroles de... « L’un des premiers critères pour un investisseur international est l’opposabilité des droits ». En charge de la sécurité juridique et de la prévention au sein du groupe Casino, Jacques Fourvel suit les implantations de cette enseigne de la grande distribution dans le monde entier. Dans chacun des Etats où l’entreprise a choisi d’investir, il étudie avec attention l’environnement juridique. « L’un des premiers critères pour un investisseur international est l’opposabilité des droits. A partir du moment où on choisit d’investir sur un territoire, il doit être possible, ensuite, d’en jouir en bon père de famille ». La sécurité d’un investissement passe également par une certaine stabilité de l’appareil législatif et réglementaire. En clair, il s’agit d’éviter des changements intempestifs de normes qui pourraient par exemple conduire à la nationalisation des biens ou des entreprises dans lesquels des investisseurs internationaux ont pris des participations. Entrent ensuite en considération des données économiques et fiscales telles que l’existence d’une clientèle pour les produits proposés à la vente ainsi que la politique choisie vis-à-vis des importations. « Le niveau des droits de douane est un élément déterminant, car il peut enlever tout intérêt économique à la distribution de certaines marchandises non produites localement ». Enfin, les porteurs de projets à l’international demeurent toujours très attentifs au régime de détention des biens immobiliers comme des entreprises. Le Vietnam, depuis son entrée dans l’OMC en 2007, accepte qu’un investisseur international détienne 100% d’une entreprise locale. Voir la vidéo Nadu, une délégation de notaires français, conduite par Jean-Paul Decorps, Président de l’Union Internationale du Notariat (UINL), s’est rendue en Inde en décembre dernier. Objectif : jeter les bases d’une coopération avec le Ministère de la Justice et le notariat indien, intégrant un programme de formation des notaires et une réflexion sur la réforme de la loi notariale. Au même moment, dans les Consulats de France, les notaires Sylviane Plantelin et Olivier Goussard ont rencontré la communauté française de Bombay et New Delhi. Ces « Rencontres notariales » ont permis d’aborder les sujets qui préoccupent les français expatriés dans ce pays : droit de la famille et du patrimoine, nouvelles lois pour les régimes matrimoniaux... sans oublier les situations particulières francoindiennes. Roumanie Le 7ème colloque franco-roumain s’est tenu à Bucarest les 5 et 6 décembre derniers. Ce rendez-vous, désormais très attendu par les notaires des deux pays, permet d’aborder des thèmes juridiques liés à des questions d’actualité. Au programme de ces rencontres : le sujet des régimes matrimoniaux qui intéresse particulièrement les notaires roumains, désormais habilités à rédiger un contrat de mariage (depuis 2011), a été traité par Fabrice Laevens, notaire à Tourcoing. L’expérience du notariat français dans la maîtrise des outils numériques intéresse les roumains. Marie-Florence ZampieroBouquemont, notaire à Eu, a présenté aux participants l’ensemble des outils informatiques mis à la disposition des notaires (comptabilité, dispositif d’aide à la décision, acte authentique sur support électronique, télé@cte, plateforme d’échanges sécurisée avec l’administration fiscale, etc.). Thierry Vachon, notaire à Meudon et en charge de la coopération avec le notariat roumain au Conseil supérieur du Les experts Vu de là-bas Résider à l’étranger et percevoir des revenus locatifs de source française Un ménage résidant hors de France peut être amené à percevoir des revenus issus d’un bien immobilier situé dans l’hexagone. Lorsqu’il s’agit d’un appartement non meublé ou d’un local commercial, il est alors nécessaire de déclarer ces revenus à l’administration fiscale française qui les taxera comme des revenus fonciers. Dans un second temps, il convient de vérifier les dispositions de la convention fiscale bilatérale avec le pays de résidence. En effet, ces accords passés entre deux pays sur les questions relatives aux prélèvements obligatoires permettent d’éviter une double imposition. Pour des locaux meublés, peu importe que le propriétaire ait opté pour le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) ou en meublé non professionnel (LMNP). Dans ces deux cas de figure, les revenus restent imposables dans l’Etat où le bien est situé. En effet, ces bénéfices industriels et commerciaux (BIC) sont considérés comme des revenus de biens immobiliers dans le contexte d’une convention établie entre la France et un autre pays. Pour éviter d’avoir à payer également des impôts sur ces gains dans le pays de résidence, le ménage pourra bénéficier d’un crédit d’impôt selon des modalités prévues par la convention fiscale bilatérale. Quelle que soit la nature du bien immobilier, les revenus peuvent être déclarés auprès du service des impôts de l’ancienne résidence du propriétaire parti à l’étranger ou au service des impôts des particuliers non-résidents. Pour plus de précisions, veuillez consulter le Guide juridique des Français de l’étranger en ligne > l’actualité des actions de formation Le notariat participe aux grands défis du Cambodge Les Objectifs du Millénaire pour le Développement, définis par l’ONU pour sortir le Cambodge de la catégorie des « Pays les Moins Avancés » (PMA), sont ambitieux. Ce royaume, très faiblement industrialisé, cherche à diversifier sa production, notamment pour réduire sa dépendance alimentaire. Mais il souhaite avant tout attirer des investisseurs étrangers qui participeront à son développement économique. Depuis 2007, le notariat français se mobilise pour aider le Cambodge à avancer vers un État de droit. Les notaires des deux pays travaillent ensemble sur des projets de lois liés au statut et au rôle du notaire dans le pays. L’accord signé entre l’Académie Royale des Professions Judiciaires et le Conseil supérieur du notariat (CSN) concerne la formation des futurs notaires cambodgiens. Il prévoit de nombreux modules dans différentes spécialités du droit, mais aussi l’accueil de stagiaires cambodgiens dans des études notariales françaises, la participation aux Universités du Notariat en France... Le séminaire de formation du 18 et 19 décembre dernier s’est tenu à l’Ecole notariale de Phnom Penh ; il était animé par Jean Déléage, délégué du CSN pour le Vietnam. La veille, 120 étudiants francophones ont pu assister à une conférence sur le notariat et la vente d’immeubles au sein de l’Université Royale de Droit et des Sciences économiques de la capitale. notariat, animait quant à lui la dernière table ronde consacrée à l’assurance responsabilité du notaire et aux mécanismes de protection du consommateur. France Le 3 décembre dernier, Abdou Diouf, ancien Président du Sénégal et actuel secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a reçu le Prix Reubell. La cérémonie s’est déroulée au Conseil supérieur du notariat, en présence de Madame Hélène ConwayMouret, Ministre déléguée chargée des Français de l’étranger. Depuis les années 2000, l’Institut International d’Histoire du Notariat (IIHN) décerne le Prix Reubell à un notaire ou à un homme politique très impliqué dans la vie de son pays. Dans son intervention à la tribune, Monsieur Abdou Diouf a ainsi déclaré : «... chaque fois, j’ai trouvé dans le notariat un allié fidèle, fort d’une tradition millénaire, mais sachant concilier respect de cette tradition et changements rendus indispensables par l’évolution du contexte politique, économique et social ». USA « Générer des solutions juridiques innovantes aux défis du développement », telle est la devise du Forum Mondial sur le Droit, la Justice et le développement (GFLJD) dont la 3ème édition se tenait du 18 au 22 novembre à Washington. Initiée par la viceprésidente de la Banque mondiale, Anne-Marie Leroy, cette rencontre réunit chaque année près de 1000 personnes issus de 60 Etats : juristes, praticiens, universitaires... dialoguent et travaillent ensemble pour une meilleure intégration des considérations juridiques dans le processus de développement des pays. Le notariat français, membre de ce forum, était représenté par Lionel Galliez, délégué du CSN auprès des organisations internationales. Il est intervenu dans le cadre d’une table ronde pour présenter les travaux du Focus notariat français sur la copropriété. Défendre le droit à être reconnu Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), 80 pays en développement ne possèdent pas encore de système opérationnel d’enregistrement des actes d’état civil. Ce déficit d’enregistrement de l’état civil se retrouve dans de nombreux pays d’Afrique et d’Asie du Sud-Est privant les enfants de tous droits. L’absence d’identité les rend vulnérables dans la société. Michèle Barzach, présidente UNICEF-France, et Jean Tarrade, président du Conseil supérieur du notariat, ont signé le 15 novembre dernier un accord de partenariat pour mettre en œuvre des synergies d’action en faveur des droits des enfants. Consciente des enjeux, l’Association du notariat francophone (ANF) est co-rédactrice, avec l’Association francophone des autorités de protection des données personnelles et le Réseau des compétences électorales francophones (RECEF), du Guide pratique de l’état civil publié sous l’égide de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Enfin, la publication d’un ouvrage aux éditions Albin Michel rédigé par Abdoulaye Harissou, secrétaire général de l’Association du notariat francophone, et par Laurent Dejoie, président de l’Association du notariat francophone, intitulé « 50 millions d’enfants fantômes », permettra d’appuyer efficacement ce travail de sensibilisation. Vidéothèque Découvrez les films : Mongolie : la diplomatie économique en action Serbie : la coopération juridique, passeport pour l’Union européenne Russie : exporter des outils juridiques Jumelages : partager les expériences de terrain Mexico : mobilisation sur la sécurité foncière Naples : rapprocher les rives de la méditerranée Sensibiliser et convaincre l’Europe Portraits d’expatriés Organisations internationales La Serbie A l’affiche Vietnam : Une coopération fertile A mi-chemin de la célébration de l’année France-Vietnam, il était grand temps de dresser un premier bilan de 20 ans de coopération entre les notariats français et vietnamien. Découvrez, à travers les principaux artisans de ce partenariat, les acquis mutuels de deux décennies d’échanges aussi riches que fructueux. Directrice de la rédaction : Christine Mertens Conformément à la loi Informatique et Libertés du 06/01/1978, vous disposez d’un droit d’accès, de rectification et d’opposition aux informations vous concernant qui peut s’exercer par courrier à l’adresse suivante : Conseil supérieur du notariat - 60 bd de la Tour Maubourg - 75007 Paris Ou au Correspondant Informatique et Libertés (CIL) désigné par le CSN : ADSN - 95 avenue des Logissons - 13107 Venelles La Francophonie Le Vietnam Madagascar Le Tchad Haïti Titre Sécurisé Simplifié
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