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Industrie de contenus
Master 1 Médias Information
Communication
Guillaume Sire
Institut Français de Presse
Propos liminaires –  Une page web :
http://guillaumesire.wordpress.com/industrie-decontenus-master-1-medias-information-communication/
(Ou bien guillaumesire.wordpress.com > Enseignements)
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Objec@fs du cours Apprendre à manier les concepts théoriques grâce à des exemples concrets. Comprendre les secteurs de la vidéo en ligne, de la musique, du livre et du jeu vidéo.
Examen 1 Question de cours (une seule question obligatoire)
1 Question ouverte (au choix parmi deux questions)
Introduction
Petite histoire des
contenus et des contenants
D’Eumène II à Andy Warhol, d’Andy
Warhol aux blogueurs
1. Contenants ? Contenus ?
Qu’est-ce qu’un contenu ?
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Information = « mise en forme »
Des interprétations, des histoires, des projets qui se rencontrent,
inter-agissent, inter-relient ou au contraire : séparent…
}  L’objet du message rencontre celui qui produit le message
}  Le message rencontre des publics, et circulent parmi eux
}  Certains messages décrivent une réalité (énoncés constatifs),
certains messages créent une réalité (énoncés performatifs)
Intangible, indépendant de la matière (la musique de Mozart
existera même si on brûle toutes la partitions de Mozart)
Des langages, des schémas cognitifs (individuels) et culturels
(sociaux)
Le résultat d’un effort de production manuel ou industriel
Qu’est-ce qu’un contenu ?
Un coût de produc@on Coût fixe important / Coût marginal nul ou presque Des rendements d’échelle Des produits dérivés Pas besoin de le posséder, il suffit d’y accéder (ex : concert, cinéma) Deux possibilités pour celui qui
produit un contenu :
Fixer l’informa@on sur un support qu’il pourra transporter, reproduire et mobiliser le plus rapidement et le plus facilement possible… le mul@plier pour le propager (et le protéger) Deux possibilités pour celui qui
produit un contenu :
Rendre difficile d’accès son contenu, difficile à reproduire, difficile à transmeRre… pour le protéger (des bisons d’argile aux DRM) Qu’est-ce qu’un contenant ?
Un moyen De la ma@ère tangible (qui a un coût) Des normes Des contraintes d’écriture Déjà un message (McLuhan) Qu’est-ce qu’un contenant ?
Un coût de produc@on Coût fixe important / Coût marginal supérieur à zéro Des rendements d’échelle L’industrie des contenus est
aussi celle des contenants
Intégra@on ver@cale Ou interdépendance de celui qui produit le contenu et de celui qui produit le contenant (ex : L’auteur et l’éditeur) L’industrie des contenus et des
contenants est aussi celle du
matériel de production et des
réseaux de communication
L’auteur, l’éditeur, le fabricant de papier, l’imprimeur, les libraires Viennent s’ajouter des activités
connexes, qui dépendent
directement des premières (le
stockage, mais pas seulement)
Ex : Le producteur de bibliothèques, les journalistes liRéraires, les vendeurs de marque-­‐page… les op@ciens ? Une innovation ou un
changement dans un domaine
peut affecter tous les autres
Ex : Les Pergaméniens et les Egyp@ens (volumen vs codex) Une innovation dans un
domaine, même connexe, peut
affecter tous les autres
Ex : Google et le SEO La santé économique et l’outillage
technique de ceux qui produisent le
contenu et le contenant influencent
la nature du contenant et du
contenu, ainsi que l’ampleur de la
production
Et donc la culture !
« Nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos
pensées. »
Friedrich Nietzsche, à propos de sa machine à écrire.
Ce que l’on doit à Gutenberg…
…et à Don Quichotte !
Le financement, la grande
question !
Produire coûte de l’argent
Accéder aux contenus, au savoir, à la
culture, coûte de l’argent…
Deux questions se posent pour l’Etat :
L’Etat doit-il financer la production ?
L’Etat doit-il financer l’accès ?
(Gutenberg est mort pauvre)
2. Industrie de contenus ?
A partir du XIXème :
industrialisation…
On (re)produit du contenu à grande échelle
Les campagnes ont commencé à se vider au profit des
villes
Le train… Les contenus arrivent plus rapidement en
province
Synchronisation (ex : affaire dreyfus)
L’affaire Brancusi (1927)
« C’est un oiseau ! »
L’art peut-il être industriel ?
Reproductible ?
Andy Warhol
La culture industrielle des années 60
La « Factory » : « usine à pop art », l’industrie au rang
de culture
La publicité comme œuvre d’art
L’art hyper reproductible (sérigraphie) : ce n’est plus un
tableau ou une photo qu’on regarde mais l’image d’un
tableau ou d’une photo (le regard d’un regard)
Les Merry Pranksters
L’art technologique des années 60
La technologie pour la paix
Non à l’industrie, oui à la technique et à l’information…
Intelligence collective / Réseau / Gratuité
Industries culturelles
Le terme d’Industries culturelles (IC) a été fondé par les
théoriciens de l’Ecole de Francfort, Adorno et Horkheimer
(1947) face aux menaces appréhendées de l’application des
techniques de reproduction industrielle à la création et à la
diffusion massive des œuvres culturelles. Ce concept
s’inscrit dans le contexte d’émergence de médias de
diffusion massive dans une tentative d’analyse critique de la
standardisation du contenu et de la recherche de l’effet qui
se situent selon eux aux antipodes de l’œuvre d’art. Selon
eux, les méthodes industrielles conduiraient à la mort de
l’œuvre d’art.
Industries culturelles
A partir des années 70, et notamment des travaux de
Patric Flichy (Les industries de l'imaginaire, 1980), la
connotation des IC se sera déplacée, d’abord en utilisant
le pluriel (pluralité des secteurs éco, plutôt qu’un
processus unique) ; puis l’accent catastrophique s’est
atténué, pour faire place à une analyse économique
moins catastrophiste. Industries culturelles
Définition actuelle donnée par l’Unesco :
« Secteur qui s’accorde à conjuguer la créa@on, la produc@on et la commercialisa@on des biens et des services dont la par@cularité réside dans l’intangibilité de leurs contenus à caractère culturel, généralement protégés par les droits d’auteur. La par@cularité des « industries culturelles » réside dans le fait qu’aux œuvres de l’esprit une plus-­‐value de caractère économique y soit ajoutée. » Industries créatives ?
On aRribue au gouvernement travailliste de Tony Blair d’avoir employé pour la 1ère fois le terme industries créa4ves, pour désigner ces nouvelles industries culturelles et établir un secteur officiel d’élabora@on de poli@ques explorant une défini@on plus vaste du domaine et son poten@el pour créer des emplois et s@mule la croissance économique. Même si tout le monde ne s’entend pas sur ce concept, pas toujours défini de façon explicite. Ce concept d’Industries créa4ves se subs@tue à celui d’industries culturelles, et il s’est généralisé en économie créa4ve. Industries culturelles
3. La numérisation
A partir des années 90
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Apparition des ordinateurs, des formats numériques,
d’Internet, du web…
Instantanéité
Gratuité
Les liens hypertextes permettent aux internautes de détricoter
les cadres établis par un seul support médiatique et aux
producteurs de citer leurs sources… Il y a des contenus et des
réseaux de contenus
Un problème néanmoins dans les années 90 : difficultés pour se
repérer
A partir des années 90
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Les 3 couches (schématiques) d’Internet :
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Infrastructures (Terminaux, câbles, routeurs, serveurs)
Logiciels (Systèmes d’exploitation, navigateurs, moteurs de
recherche, réseaux sociaux)
Contenus (vidéos, texte, son, images)
Délinéarisation
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Fin progressive des grilles de programmes
Attention : la synchronisation demeure !
Convergence
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Tous les terminaux deviennent des ordinateurs connectés à
Internet
(Et donc sur Internet, la radio se retrouve en concurrence avec
la presse, la TV, les pure-players…)
Pour la presse, plus de petites
annonces !
Du web 1.0 au web 2.0
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Tout le monde peut produire des contenus
}  La production de contenus amateur : on revient à une
forme d’artisanat (ex : Norman fait des vidéos)
}  Tous les contenus au même endroit qui est partout
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Tout le monde peut reproduire et partager
}  Graveurs
}  P2P
}  Cyberlockers
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D’un web à l’autre, les industries
de contenus connaissent :
Une diminution du coût
d’entrée (des millions de
nouveaux producteurs de
contenus)
Coût de reproduction nul
(et piratage)
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Quant aux producteurs de contenants (Disques durs,
ordinateurs, clefs USB, téléphones) :
1) Economies d’échelle
2) Le coût d’entrée demeure
3) Guerre des standards et des protocoles
4) Quel pouvoir pour les producteurs de contenants sur les
contenus ?
(Apple valide et classe les applications du App Store)
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Pour les activités connexes :
Le réseaux de communication coûte cher à déployer (FAI)
Ce n’est plus de posséder un contenant ou un contenu qui
compte, mais d’avoir accès au contenu !
Donc les consommateurs sont prêts à payer pour l’accès
Internet comme un continuum où certains propos sont plus
publics que d’autres (Cardon)
La volonté d’être vu… Abondance de l’information, rareté de
l’attention
La valeur se déplace vers les carrefours d’audience « Over The
Top Content », qui captent l’attention, concurrencent les
producteurs de contenus sur le marché de la publicité
(coopétition), choisissent, classent, font et défont les rois…
Content is not a king anymore, OTT are !
4. Quelques débats en cours
1. Le problème de la personnalisation
Une culture sur mesure ?
Fin de la sérendipité ?
2. Le problème des OTT
Les OTT doivent-ils aider au financement des
contenus ?
Les OTT doivent-ils aider au financement du réseau ?
Les OTT et l’optimisation fiscale (sandwich irlandais)
3. La neutralité du réseau
Doit-on pouvoir contrôler le flux
d’information ?
4. Que devient la propriété intellectuelle ?
Web is dead ? Long live the Internet !
(Anderson, Wolff, 2010)
Ouverture
La nécessité de comprendre l’industrie des contenus
n’est pas seulement lié à un enjeu d’ordre financier,
mais également d’ordre culturel
Quel rôle de l’économie ?
Quel rôle pour l’économiste ?