N°311 - CONECT

conect 2014
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Du 07 / 01 /2015
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N°311
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Revue de presse
La CONECT soutient la création d’activité et l’emploi des jeunes diplômés du supérieur
La CONECT et ADER Méditerranée organisent pour la 2ème année en partenariat avec l’ANETI
et l'INAT des séances de présentation des projets professionnels de jeunes diplômés de
l’enseignement supérieur, ayant été formés pendant 22 jours sur le management des TPE, PME
et PMI innovantes, la création d’entreprises et qui seront accompagné par la CONECT dans leur
insertion professionnelle. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet européen DiaMed
porté par six partenaires français, tunisiens, algériens et marocains.
Les jeunes diplômés du supérieur ont ainsi pu renforcer leur employabilité et envisager une
insertion professionnelle plus courte et durable. Leur mise en relation avec le monde de
l’Entreprise à travers le réseau de la CONECT leur permettra de nouer des contacts et d’ouvrir
des opportunités de recrutement ou d’affaires qu’ils n’avaient pas auparavant.
Dans sa première édition, de 2013, cette même formation a permis le recrutement de 53% des
jeunes formés et a permis à 10% d’entre eux à créer leurs propres entreprises. Il est à rappeler
que les principaux moteurs du projet DiaMed sont l’engagement des acteurs institutionnels et
économiques locaux, l’implication des diasporas, la valorisation des jeunes diplômés du
Maghreb, la promotion de l’esprit d’entreprise et la circulation des compétences.
DiaMed s’articule également autour de quatre autres actions majeures : Renforcement de la
professionnalisation des acteurs locaux d’appui à la création d’activité ; Encouragement et
accompagnement des diasporas des pays du Maghreb à entreprendre dans leurs pays d’origine
; Renforcement des capacités des entrepreneurs dans les domaines des technologies vertes ;
Coaching des jeunes entrepreneurs du Maghreb à améliorer leur visibilité et à développer leur
expérience pour structurer un projet à dimension internationale.
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La Banque mondiale dans la tourmente tuniso-tunisienne
La Révolution «inachevée» ravive le débat
Par Jameleddine AOUIDIDI (Economiste)
Force est de constater l’absence d’un débat sérieux, profond et objectif sur la politique
économique de la Tunisie passée et future. Ce débat salutaire a été totalement escamoté
depuis janvier 2011 et notamment au cours des campagnes électorales législatives et présidentielles organisées en 2014.
La publication du rapport de la Banque mondiale sur la Tunisie en avril 2014 intitulé opportunément «La Révolution Inachevée» et la réaction «critique» de M. Afif Chelbi, ancien ministre de l’Industrie et président du Comité d’Orientation Stratégique au Cercle Kheireddine, nous
invitent à raviver et à relancer ce débat important pour l’avenir de notre pays. C’est dans ce
cadre que nous présentons cette réflexion en vue d’enrichir le débat, et d’éclairer l’opinion sur
la nature du modèle de développement économique suivi en Tunisie au cours des quatre dernières décennies.
Pour mieux cerner la portée du dernier rapport de la Banque mondiale, il convient de rappeler
le cadre général dans lequel fonctionne l’économie tunisienne depuis plusieurs décennies.
Le cadre général de la politique économique tunisienne
Dans le prolongement du modèle suivi au début des années soixante-dix qui se basait sur
l’attraction des investissements directs étrangers à travers la délocalisation en misant sur les
bas salaires et les avantages fiscaux substantiels, la politique économique tunisienne est régie
depuis 1986 par trois engagements internationaux importants signés par l’Etat tunisien et qui
sont les suivants:
1/ Le Programme d’Ajustement Structurel (P.A.S.)
Ce programme signé en 1986 par le gouvernement tunisien découle de ce qui est convenu
d’appeler à partir de 1989 «le consensus de Washington» et qui est un ensemble de mesures
standard appliquées aux économies en difficulté face à leur dette par les institutions financières internationales siégeant à Washington (Banque mondiale et Fonds monétaire international) et soutenues par le département du Trésor américain.
Ce programme, controversé et imposé du reste à plusieurs pays en développement, fait suite à
une crise économique et sociale en Tunisie. Cette crise est due à une série d’événements conjoncturels négatifs survenus entre 1982 et 1986 (baisse du prix du pétrole et succession de
saisons de sécheresse) et à des problèmes structurels avec une croissance faible où le PIB est
resté sous la barre des 3%, le déficit du compte courant s’est élevé à 7,8% du PIB et la dette
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extérieure représentait 56% du PIB. Le prix du pétrole ayant baissé entre 1985 et 1986, la Tunisie a connu en 1986 sa première année de croissance négative depuis son indépendance.
A la suite de la signature du P.A.S., le FMI a permis un recours à des fonds étendus pour une
période de trois ans, qui a été étendue plusieurs fois jusqu’en 1992, en contrepartie de
l’application rigoureuse des réformes structurelles convenues ayant pour but principal la privatisation et l’ouverture de l’économie tunisienne. L’un des objectifs du P.A.S. est la cession totale
ou partielle de certains services publics au profit de banques ou de groupes privés.
C’est dans ce cadre qu’un programme de privatisation a été initié en 1987 à travers lequel le
gouvernement a totalement ou partiellement privatisé plus de 217 entreprises publiques ou
semi-publiques, sans compter celles qui ont suivi depuis 2010.
2/ La ratification de l’accord du GATT et l’adhésion à l’Organisation Mondiale du Commerce
(OMC)
Le deuxième engagement signé par le gouvernement tunisien en 1990 est relatif à la ratification de l’accord du GATT qui a été suivi de l’adhésion de la Tunisie à l’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) en 1995. Cette adhésion qui consacre le processus de mondialisation
affecte la Tunisie, comme tant d’autres pays en développement. Elle est conçue par le gouvernement comme un « ordre naturel », auquel il est obligatoire pour le pays de s’adapter sous
peine de forte dégradation de sa situation économique et /ou plutôt sous peine de fortes réactions de la part des instances internationales et des puissances qui les sous-entendent, notamment après le triomphe de l’Occident symbolisé par la chute du mur de Berlin en 1989.
3/ La signature de l’accord de partenariat avec l’Union européenne
Le troisième engagement, qui est une suite conséquente des deux précédents, est relatif à la
signature de l’accord de partenariat avec l’Union européenne en 1995. Son objet principal
porte sur le démantèlement des tarifs douaniers des produits industriels entre la Tunisie et les
pays de l’UE. Cet accord stipule dans son article deux que « les relations entre les parties, de
même que toutes les dispositions du présent accord, se fondent sur le respect des principes
démocratiques et des droits de l’homme qui inspirent leurs politiques internes et internationales et qui constituent un élément essentiel de l’accord». Nonobstant la question importante
du respect des principes démocratiques en Tunisie, cet accord n’a fait l’objet d’aucune étude
nationale d’impact sérieuse et objective pour évaluer ses répercussions économiques et
sociales, notamment au niveau du devenir du tissu industriel local. Ainsi, cet accord a été mis
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en application hâtivement par la Tunisie dès 1996 avant sa ratification par le Parlement. Du
côté européen, sa mise en place a démarré en 1998 après sa ratification par tous les parlements des pays membres à cette époque.
Dans un pays démocratique, un accord semblable aurait dû faire l’objet d’un référendum
national compte tenu de ses conséquences sur l’avenir du pays. En fait, jusqu’à ce jour, cet
accord n’a fait l’objet d’aucune étude officielle a posteriori pour évaluer ses retombées sur
l’économie nationale. Pourtant, en 1994, la Banque mondiale avait prévenu que suite à l’accord
de partenariat en gestation, la Tunisie risquait la perte d’environ 48% de son tissu industriel
national qui ne saura résister à la concurrence des entreprises européennes. En réalité, depuis
1996, notre pays a perdu environ 55% de son tissu industriel local (rapport de la BM et de l’INS
en 2012) avec tout que cela implique comme baisse de la production locale et des exportations, aggravation du déficit commercial structurel et la perte directe d’emplois stables et qualifiés.
C’est dans ce cadre général que s’est déployé le modèle économique tunisien au cours de la
période 1986 à nos jours. Ce modèle, appliqué depuis plus de quatre décennies en Tunisie,
repose sur une stratégie qui cherche à tirer parti des retombées d’un développement extérieur,
principalement européen, à devenir en quelque sorte le sous-traitant de l’Europe selon une
vision en cercles concentriques. Ce modèle pose donc le problème du développement, de la
croissance et de l’emploi presqu’exclusivement en termes d’attractivité des IDE. Ce qui a souvent conduit à une impasse car la politique de développement ne peut pas reposer seulement
sur les investissements directs étrangers, même si ceux-ci sont évidemment utiles. Cette stratégie nous paraît suicidaire, même si elle a procuré quelques gains à court terme, notamment
au niveau des emplois non qualifiés. Elle peut générer une croissance limitée mais elle ne peut
pas générer une dynamique interne de développement.
Pour mesurer les répercussions de cette stratégie sur l’économie nationale, nous allons nous
référer à quatre indicateurs très significatifs :
1/ L’évolution de la valeur ajoutée par secteur d’activité au cours des quinze dernières années
en tant que principal indicateur de la création de la richesse dans le pays.
2/ La structure de la balance commerciale par secteur d’activité sous le «régime général»
onshore pour mieux cerner l’évolution du système productif national et sa capacité à assurer
les équilibres financiers extérieurs du pays. En se basant sur le régime onshore, on exclut donc
les échanges au titre du régime offshore qui faussent la réalité de la balance commerciale du
pays. En effet, ces échanges n’ont qu’un aspect purement indicatif au niveau de la balance
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commerciale. Le seul flux monétaire provenant des activités offshore provient essentiellement
des notes d’honoraires incluses dans les échanges de services.
3/ La dépréciation de notre monnaie nationale et ses répercussions sur l’endettement extérieur, l’investissement intérieur et l’inflation importée.
4/ La répartition des entreprises privées selon la forme juridique et le nombre d’emplois qui
indique la typologie des activités y afférentes.
Source : INS pour les données
Le taux moyen de croissance de la valeur ajoutée (exprimée en millions de dinar constant base
année 2005) sur toute la période par secteur d’activité a évolué comme suit :
Les taux de croissance moyens qui varient de 2,3% pour l’agriculture et la pêche à 3,4% pour les
industries manufacturières et à 1,3% pour les industries extractives (mines et énergie) confirment l’état stagnant de notre économie nationale au cours de cette période. Ces taux, très
faibles et très limités, ne peuvent en aucun cas créer une dynamique de développement
national capable d’engendrer une accumulation de richesses suffisantes pour stimuler les
investissements intérieurs publics et privés permettant de projeter de grands travaux
d’infrastructure, la création d’entreprises dynamiques et compétitives, le développement des
régions intérieures du pays et la création d’emplois stables et qualifiés.
Structure de la valeur ajoutée par secteur d’activité en pourcentage du pib de 2000 à 2013
Source : INS pour les données
Les secteurs d’activités productives, considérés à juste titre comme étant les principaux moteurs de la croissance et du développement, ont tendance à stagner et même à régresser. C’est
le cas notamment de l’agriculture et de la pêche dont le pourcentage est passé de 10,3% en
2000 à 8,3% en 2013, des industries manufacturières de 16,9% à 16,3% et des industries extractives de 11,6% à 10,3% en 2010 et 8,3% en 2013. C’est le cas également de l’activité des services d’hôtellerie et de restauration dont le pourcentage est passé de 5,7% en 2000 à 5,1% en
2010 et 4,2% en 2013. Ce dernier secteur qui participe à hauteur de 5,3% en moyenne de la
valeur ajoutée, soit environ la moitié de ce que représentent l’agriculture et la pêche, alors
même qu’il utilise le double en crédits alloués au cours de cette période (source : rapport 2012
de la BCT).
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Au niveau macroéconomique, les principaux effets engendrés par ce modèle économique se
manifestent par un déficit commercial structurel et de plus en plus lourd, une dépréciation
importante de notre monnaie nationale, un taux de chômage élevé, notamment parmi les
diplômés, faute de créations d’entreprises locales à haute valeur ajoutée, étant entendu que
les entreprises non résidentes se sont confinées dans les activités basées sur l’utilisation des
emplois non qualifiés.
2/ Evolution de la structure de la balance commerciale par secteur d’activité sous le «régime
général»
Le régime général (onshore) exclut les échanges au titre du régime offshore qui ont un aspect
purement indicatif car n’ayant aucun flux monétaire au niveau de la balance commerciale en
dehors des notes d’honoraires incluses dans les services.
Source : INS pour les données chiffrées
Il apparaît ainsi que sous le régime général, tous les secteurs d’activité sont déficitaires au cours
de cette période allant de 2000 à 2013, à l’exception du secteur des mines, phosphate et dérivés. Il convient de souligner que même les secteurs du textile et habillement et des cuirs et
chaussures, traditionnellement florissants et dynamiques, sont devenus déficitaires tout au
long de cette période. Ainsi en 2013 le déficit du secteur du textile et de l’habillement a été de
520,4 millions de dinars et celui des cuirs et chaussures de 94,2 millions de dinars.
Nous assistons donc à une réelle désindustrialisation du pays et un recours systématique aux
importations même pour les produits de consommations courantes. Ainsi le déficit commercial
réel du pays est passé de 7,452 milliards de dinars en 2000, avec un taux de couverture de 44%,
à 12,812 milliards de dinars en 2010 avec un taux de couverture de 42% et à 17,863 milliards
de dinars en 2013 et un taux de couverture qui s’est détérioré pour se situer à 37%. Le déficit
prévu pour fin 2014 sera d’au moins 20 milliards de dinars, soit environ 24% du PIB.
A ce niveau, il convient de remarquer que les échanges entre la Tunisie et les pays de l’Union
européenne enregistrent un déficit réel très important évalué à environ 6 milliards de dinars en
2013, soit environ 34% du déficit total, alors qu’au niveau officiel les responsables à tous les
niveaux présentent notre balance commerciale comme étant équilibrée avec l’Union européenne par le jeu de l’inclusion des échanges relatifs aux sociétés non résidentes provenant de
cette zone, laquelle inclusion n’a aucun fondement réel au niveau des flux financiers, donc au
niveau de notre balance de paiement et de nos réserves en devises. Nous souhaitons que les
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autorités s’abstiennent d’user de ce leurre qui contribue à fausser la réalité de nos données
macroéconomiques.
Cette situation alarmante a poussé M. Mansour Moalla, qu’on ne peut soupçonner de dirigisme, à écrire dans un journal électronique en date du 5 août 2014 ce qui suit :
«Le marché tunisien est envahi par les produits importés d’Europe, de Chine, et d’ailleurs, et si
cela continue, on ne fabriquera plus rien et on se contentera de consommer non tunisien. Tel
menuisier par exemple préférera importer des portes et les vendre au lieu de les fabriquer». Et
il ajoute : «Cette transformation, mettant en concurrence face à face deux partenaires économiques inégalement développés, ceux européens depuis des siècles et celui tunisien depuis
quelques décennies, était donc trop précipitée, 12 ans au lieu d’une génération ou plus. Cette
situation est donc à revoir. En attendant, il y a toujours des clauses de sauvegarde en cas de
crise, et c’est le cas».
Or les gouvernements successifs ont tous rechigné à affronter ce grave problème. Les raisons
de cette démobilisation sont multiples et ont trait aux influences conjointes locales et extérieures dont les intérêts sont importants dans ce statu quo.
Ce déficit important et structurel a induit une dépréciation continue de notre monnaie nationale par rapport aux principales monnaies de nos échanges extérieurs : l’euro et le dollar des EU,
du fait de la demande soutenue sur les réserves en devises pour le paiement des nos importations. Ainsi la parité du dinar par rapport à l’euro est passée de 1,25 en 2000 à 2,99 en 2014.
Cette dépréciation, subie de fait par l’état de notre économie nationale, a eu des conséquences
graves sur le renchérissement de nos dettes libellées principalement en euro et en dollar des
EU en plus du yen japonais, mais également sur le renchérissement du coût des investissements nationaux et sur la spirale d’inflation importée.
Evolution de la parité du dinar par rapport à l’euro de 2000 à 2014
Les données présentées prouvent que le modèle de développement économique suivi par la
Tunisie depuis 1986 à ce jour est un modèle sclérosé. La situation économique du pays démontre l’échec du programme d’ajustement structurel qui a entraîné une désindustrialisation rampante du pays. L’existence et la multiplication du secteur offshore ont entraîné une déstructuration de l’économie nationale. En accordant la possibilité aux sociétés offshores d’écouler 30%
de leur production sur le marché local (ce taux a été augmenté à 50% dans la loi de finances
2015?), les responsables du pays ont provoqué un grave préjudice au tissu industriel local dans
plusieurs secteurs d’activité : tissu et habillement, cuirs et chaussures, bois et ameublement,
pièces de rechange et divers autres produits. Ils ont ouvert la porte au commerce parallèle et
aux fuites fiscales et sociales.
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Conjugué avec l’échec de plusieurs privatisations dont une bonne partie a été détournée en
affaires immobilières spéculatives, le résultat social s’est alourdi terriblement au cours des
quinze dernières années.
Le rapport de la Cnuced paru en 2005 et intitulé «Le développement économique en Afrique :
Repenser le rôle de l’investissement étranger direct» confirme la faillite des programmes
d’ajustements structurels imposés par le FMI. Ce rapport confirme également que ces programmes ont abouti à une désindustrialisation des pays africains, à l’augmentation des importations et à des déficits exorbitants des balances commerciales de tous les pays. Ces mécanismes ont abouti au développement du chômage et à une paupérisation de la population. Ce rapport confirme également qu’avec l’instauration des codes sur mesure des mines et de l’énergie,
environ deux tiers des IDE sont orientés vers ces deux secteurs lucratifs et créateurs de très peu
d’emplois. En général, la Tunisie n’a pas échappé à ce processus en dehors de quelques années
exceptionnelles au cours desquelles le gouvernement a cédé des secteurs stratégiques, notamment des télécommunications et des cimenteries. Ces cessions, entre autres, ont aggravé la
situation de la balance de paiement du pays du fait du transfert des bénéfices générés par ces
secteurs.
En guise d’attraction des IDE, la Tunisie est devenue exportatrice nette de devises.
Sur ce plan, le dernier rapport de la Banque mondiale a osé mettre en cause «le traitement
différencié» pour les sociétés produisant pour le marché local (onshore) et celles qui produisent pour l’exportation (offshore). Ce rapport considère que «ce traitement est à l’origine
des problèmes de développement auxquels le pays fait face aujourd’hui». Il a également
évalué les subventions substantielles accordées aux sociétés offshores à environ un milliard de
dollars par an (environ 1,8 milliard de dinars par an), dont «79% ont bénéficié à des entreprises qui auraient investi même en l’absence de telles incitations.»
Reste que fidèle à ses doctrines et préparant le terrain, les recommandations formulées par le
rapport de la Banque mondiale qui plaident pour plus d’ouverture et plus de libéralisme sont
totalement inappropriées en l’état actuel du pays.
En effet, comment peut-on par exemple réduire le déficit commercial avec plus d’ouverture,
donc plus d’importation.
Quant à la «lecture critique» formulée par M. Afif Chelbi, ancien ministre de l’Industrie, en
dépit de notre respect profond pour sa personne, à notre avis sa réponse s’apparente beaucoup plus à l’expression d’une déception de la part d’anciens distributeurs de satisfecit qu’à une
réplique en profondeur sur un modèle sclérosé, imbu de népotisme et de corruption et qui a
installé notre pays dans la désolation et dans la quasi-faillite. Sa plaidoirie, pour la réhabilitation de la loi 72 au diapason du 21e siècle, est en ce sens très révélatrice de son obstination à
défendre le même modèle. Sa citation du cas d’«Aérolia» en tant que succès en omettant de
dire le succès pour qui et en oubliant de faire le bilan de cette affaire pour nous démontrer le
bénéfice revenant à la Tunisie dans ce succès en dehors des emplois subventionnés.
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Entreprises Quelles subventions pour la relance des activités ?
DEPUIS des années, l’Etat a opté pour l’octroi de subventions —dont le montant diffère d’un
secteur à l’autre— en vue de relancer les activités économiques. Le but étant de dynamiser le
travail dans les entreprises qui connaissent des difficultés, de préserver les postes d’emploi et
de permettre aux unités de production de continuer à produire. Les subventions sont destinées
aussi aux nouveaux secteurs qui ont besoin d’un soutien durant une certaine période afin qu’ils
puissent se développer dans un environnement approprié et favorable. Au fil des années, les
subventions ont connu donc une mutation importante en fonction de l’évolution des différents
secteurs. Les ressources financières utilisées dans le cadre des subventions proviennent essentiellement de la fiscalité mais aussi de la contribution de chaque secteur —à travers les industriels opérationnels— qui est appelé à soutenir les professionnels concernés.
Le Fonds de promotion et de développement de l’industrie et le Fonds de compétitivité touristique, à titre d’exemple, jouent un rôle de premier plan pour deux secteurs qui constituent le
pilier de l’activité économique tunisienne. Evidemment, les aides accordées sont décidées sur
la base d’études minutieuses traitant les entreprises au cas par cas. Un programme de développement de chaque secteur est établi au début de chaque année dans le but d’atteindre des
objectifs bien précis en matière de volume de production, du nombre d’emplois à créer, des
marchandises à exporter à travers les différents marchés extérieurs.
Les nouvelles activités ciblées
Au cours de la prochaine étape, l’économie tunisienne se prépare à relever de nouveaux défis
et doit opter pour des activités à forte valeur ajoutée et employant un nombre important de
main-d’œuvre spécialisée. Parmi les activités déjà annoncées et qui ont commencé à être mises
en œuvre, citons la nanotechnologie, les ressources hydriques, les énergies renouvelables,
l’aéronautique et la mécanotronique, les produits biologiques… Des études ont été élaborées
dans les laboratoires et les centres de recherche tunisiens et ont montré que ces activités peuvent être menées dans des entreprises tunisiennes et sont en mesure de procurer des recettes
en devises grâce aux exportations sur les marchés extérieurs qui sont demandeurs de tels produits.
Mieux encore, le partenariat avec les centres de recherches et les laboratoires internationaux
peut avoir un impact positif sur le développement de ces activités dans notre pays. Des contrats de coopération ont été déjà conclus avec les structures de recherches étrangères réputées
pour aboutir à des résultats fort encourageants. Cependant, des subventions sont nécessaires
pour assurer la relance de ces secteurs qui contribuent à la protection de l’environnement
naturel. Les secteurs saturés ou qui n’ont plus de perspectives de développement peuvent
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Entreprises Quelles subventions pour la relance des activités ?
laisser la place aux nouveaux secteurs pour bénéficier des subventions. Mais certaines activités
classées comme anciennes disposent encore de potentialités de croissance et ont besoin
encore de subventions de soutien. C’est le cas, à titre d’exemple, des secteurs du textilehabillement, du cuir et chaussures, du tourisme, des services, des technologies de
l’information et de la communication… L’Etat est, par conséquent, appelé à continuer à servir
des subventions pour un ensemble de secteurs en étudiant au cas par cas les besoins des entreprises et l’évolution des activités économiques.
Contribution financière étrangère
Plusieurs institutions ou organismes étrangers soucieux de relancer l’économie propre sont disposés à octroyer des dons à la Tunisie pour installer de nouvelles unités de production performantes répondant aux normes et standards internationaux. Des enveloppes financières ont été
déjà octroyées au profit de certaines entreprises suite à un lancement des appels à candidature. D’autres fonds ou lignes de crédit sont destinés à l’Etat qui est chargé de répartir l’argent
entre les entreprises économiques ciblées qui répondent aux exigences. Les nouvelles activités
économiques ne se limitent pas à la Tunisie mais concernent tous les pays du monde soucieux
de fournir aux consommateurs des produits de qualité répondant aux normes de sécurité et de
santé. C’est une action communautaire à laquelle contribuent tous les pays du monde qui ont
signé les conventions internationales relatives à la lutte contre les changements climatiques, à
la préservation de la couche d’ozone, à la lutte contre la désertification et contre les produits
chimiques…
En plus de la technologie propre, la Tunisie est intéressée par l’innovation au niveau de
l’industrie pour lui conférer une valeur ajoutée et faciliter la commercialisation des produits sur
les marchés extérieurs. Des subventions sont ainsi prévues pour que l’industrie passe à un
palier supérieur et puisse concurrencer les produits de pointe fabriqués dans les pays développés. Le secteur des industries électriques et mécaniques a atteint, en quelques années, un
niveau appréciable au niveau de la qualité et de la valeur ajoutée qui lui a permis de se positionner dans plusieurs contributions effectives des entreprises partenaires qui ont conclu des
accords de partenariat avec des entreprises tunisiennes.
Des projets mobilisateurs en vue
Parmi l’ensemble des projets mobilisateurs précités, celui de l’aéronautique est considéré
comme l’un des secteurs les plus performants. La Tunisie a déjà offert une plate-forme aux
entreprises étrangères qui veulent s’installer sur notre territoire —sous forme de zones
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industrielles bien équipées— en bénéficiant de tous les avantages préférentiels y compris la
main-d’œuvre qualifiée à prix compétitifs, des moyens de communication répondant à la
demande. Les projets étrangers à forte valeur ajoutée peuvent être une source de transfert
technologique pour les entreprises tunisiennes. Ces dernières sont capables de travailler en
sous-traitance ou sous les ordres de grandes entreprises internationales. Une nouvelle industrie de composants aéronautiques et automobiles —qui est en train de s’étendre— peut constituer, dans un proche avenir, une solution pour diversifier les activités à condition que le système de subvention soit bien adapté et réhabilité. Les professionnels de chaque secteur sont
tenus de se réunir régulièrement sous l’égide du ministère de tutelle en vue de discuter des
éventuels problèmes auxquels sont confrontées les entreprises avant d’identifier celles qui ont
le plus besoin de soutien et d’aides sous forme de subventions.
Un consensus devrait ainsi être trouvé entre les professionnels —représentés par leurs chambres et fédérations syndicales— et les autorités publiques en vue de fournir les subventions aux
entreprises qui en ont le plus besoin. Sauf exception, les subventions ne sont pas une aide conjoncturelle pour sauver une entreprise de la faillite. Il existe d’autres mécanismes pour résoudre ce genre de problèmes. Les subventions pour l’innovation et la relance de l’industrie et
des services ne doivent pas être confondues avec les autres aides octroyées par l’Etat pour
sauver les entreprises ou leur permettre de dépasser une période de crise. Les entreprises
innovatrices ne sont pas forcément confrontées à des difficultés au niveau de la production et
des exportations. Leur premier souci est d’affûter leur outil de production grâce à une valeur
ajoutée améliorée susceptible de faire face aux autres entreprises concurrentes qui opèrent
dans le même secteur.
Priorité aux entreprises innovantes
Désormais, la priorité est donnée aux entreprises innovatrices qui ont droit à des subventions
conséquentes pour se développer davantage et se repositionner sur le marché international.
C’est, d’ailleurs, le cas pour toutes les entreprises réputées situées dans les différents pays du
monde qui ont choisi les produits de pointe et de haut de gamme. L’intégration des certifications relatives à la qualité, à la sécurité et la santé professionnelle, à la protection de
l’environnement et la responsabilité sociale est devenue, de nos jours, nécessaire pour
présenter des produits de qualité. Certaines entreprises tunisiennes sont obligées d’adapter
leur système de production aux nouvelles exigences en introduisant de nouveaux outils de travail moins énergivores et non polluants. Les méthodes de gestion et leurs outils de travail
doivent, de même, subir des changements en optant pour les énergies renouvelables et
l’efficacité énergétique.
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Au niveau des ressources entreprises, la formation aux nouveaux outils de travail doit figurer
sur l’agenda de l’entreprise. C’est que tous les cadres et les agents sont impliqués dans la nouvelle démarche qualité et innovation de l’entreprise. Un système de management qualité
(SMQ) peut être mis en place dans chaque entreprise intéressée par l’amélioration qualitative
et quantitative des produits. La même démarche peut nécessiter le redéploiement des travailleurs en vue de permettre à chacun d’entre eux d’assumer une tâche précise avec un rendement maximum. La subvention dont bénéficie l’entreprise peut servir pour mener des études
approfondies sur l’amélioration de la valeur ajoutée de l’entreprise, l’acquisition de matériel
léger pour entamer une nouvelle démarche de travail, le recours aux experts ou conseillers en
management d’entreprise…La subvention peut paraître comme insuffisante pour plusieurs
entreprises, mais celle-ci n’est qu’une aide limitée destinée à contribuer à atteindre un objectif
précis, à savoir favoriser l’innovation.
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