Bases Province : Air France jugée délinquante PDF - UNSA

Avril 2014
BASES PROVINCE
AIR FRANCE JUGÉE DÉLINQUANTE
Le 14 mars 2014, le Tribunal de Grande Instance de Bobigny a jugé que les
Bases Province sont, depuis 2011, le théâtre de faits non conformes à la Loi.
Air France a clairement été condamnée pour avoir imposé à ses salariés basés
province des conditions de travail et de rémunération arbitraires. Le juge a
enjoint la Compagnie à appliquer, non pas l’Accord actuellement en
vigueur sur les bases parisiennes, mais l’Accord 2008-2013, beaucoup plus
restrictif.
Ce jugement exemplaire montre à quel point Air France est allée trop loin en
s’affranchissant totalement des règles et de l’obligation qu’elle a de trouver un
accord avec les partenaires sociaux quand il s’agit « d’exploiter » ses salariés.
A croire que nos dirigeants se sont imaginés que la Province est une zone
de non-droit ! Serait-ce une conception quelque peu archaïque ou
méprisante de la Province ? Nous pouvons légitimement nous poser la
question au regard de ce que subissent nos collègues PNC basés NCE, MRS
ou TLS. Chantage, intimidation, manipulation, mensonges, tout y passe. Car
c’est bien un double jeu que mène l’Entreprise sur les Bases province. Sur le
terrain, elle passe son temps à remonter les PNC contre les organisations
syndicales, « qui seraient jusqu’au-boutistes et qui refuseraient de négocier
pour sauvegarder les Bases » ; alors que dans un même temps, à Paris, elle
refuse tout net de rouvrir toutes négociations avec ces mêmes syndicats
représentatifs. Les cadres sont utilisés pour distiller des rumeurs et fomenter
des complots. Certains syndicats, qui rêvent de jours meilleurs, se font le
relai de la désinformation pour essayer de gagner quelques adhésions …
Bref, les Bases province sont actuellement dans un désarroi total qui
prospère sur l’état de stress quotidien de nos collègues, incertains quant à
leur avenir.
Air France refuse de se
lier les mains avec un
accord PNC Bases
Province, alors que Luc
Bargeton et Anne Rigail
se déplacent à Marseille
pour dire que la
rémunération n’est plus
un sujet, en OFF,
certains dirigeants ne
cachent pas que
les Bases sont
inexploitables dans
leur forme actuelle.
Double discours,
problème de calage
avec la Direction
Générale ???
C’est dans cette situation alarmante qu’il est plus que
nécessaire de rétablir certaines vérités. Depuis le
jugement de la Cour d’Appel de Paris en octobre
2013 qui a interdit à Air France d’appliquer de façon
unilatérale sa note de Direction du 1er avril 2013,
l’UNSA PNC ne cesse de dire à la Direction que
nous voulons signer un accord. Nous l’affirmons
officiellement : nous sommes et avons toujours été
prêts à signer un accord Bases province et nous
avons accepté de modifier les règles d’utilisation
pour coller à l’exploitation des bases province avec
pour seul postulat non discutable : l’application de la
rémunération parisienne.
D’ailleurs, au regard des pertes pharamineuses accumulées
par les Bases depuis 3 ans (173 millions d’euros de pertes
avec le point à point ORY rien qu’en 2013), cette
exigence représente un coût infime car elle est chiffrée à
moins de 2 millions d’euros. Jusque très récemment la
réponse de l’Entreprise restait pourtant inflexible : c’était
hors de question ! (Cet entêtement était d’autant plus
suspect quand on sait avec quelle légèreté elle avait
décidé de repousser d’un an l’application de la loi sur le
départ à la retraite à 65 ans pour les pilotes. Une
grande partie des pilotes touchés par cette décision et
regroupés dans un collectif de défense, obtiennent leur
réintégration dans l’entreprise et des dommages et
intérêts conséquents. Ce sont là des dizaines de millions
d’euros qui sont en jeu).
La seule explication qui puisse justifier une telle
position c’est qu’Air France dissimule ses véritables
intentions sur l’avenir des Bases province. Elle refuse
de se lier les mains avec un accord PNC qui pourrait
être une entrave dans l’application de ses véritables
projets. Alors que Luc Bargeton et Anne Rigail se
déplacent à Marseille pour dire que la rémunération
n’est plus un sujet, en OFF, certains dirigeants ne
cachent pas que les Bases sont inexploitables dans
leur forme actuelle. Double discours, problème de
calage avec la Direction Générale ??? Pourquoi
désinformer les PNC des Bases province sur le
terrain ? Pourquoi interdire à ceux qui le désirent de
revenir sur Paris ?
L’UNSA PNC a toujours été frileuse sur la mise en place
des Bases avec des conditions de rémunération et des
limitations du temps de travail différentes de celles de
Paris car nous avons craint dès le début que ce soit les
prémices d’un transfert d’activité à des entités, comme
Transavia, qui se développent dans le groupe Air France.
Seule l’UNAC, le partenaire (social) de la Direction, a
jugé bon en 2011 de soutenir ce projet sans exiger le
respect de ces conditions incontournables que nous venons
d’évoquer. Espérons juste que ces Bases ne seront pas un
piège pour les PNC qui ont choisi d’accompagner en toute
bonne foi ce projet de l‘Entreprise. Car si le manque de
transparence de nos dirigeants n’est plus à démontrer, leurs
bonnes intentions restent plus que suspectes !
Nous venons ainsi d’apprendre que les cadres
encouragent la mise en place d’un collectif des PNC Bases
province qui revendiquerait le droit de travailler sur les
Bases avec leurs conditions de travail actuelles. Nous
attirons juste leur attention sur la dangerosité d’une telle
revendication avec une Direction qui n’est plus à une
perfidie près ! Air France vient de faire appel du jugement
qui l’oblige à appliquer l’Accord 2008-2013 et demande
que l’exécution provisoire soit suspendue. Si elle est à
nouveau condamnée, l’application de cet accord
entraînera une remise à niveau substantielle des salaires
des PNC et, comme l’explique parfaitement le SNPNC
dans son tract, des rappels de salaire possibles depuis
août 2011. Ce rattrapage ne pourra se faire que par
une action individuelle auprès des Prud’hommes, or une
participation à un collectif qui revendique des conditions
de travail différentes pourrait se montrer un handicap
redoutable et exploitable par les avocats d’Air France
dans le cas d’une procédure individuelle… Pour être
confrontés au quotidien aux méthodes d’Air France, nous ne
pouvons que conseiller la prudence à nos collègues qui
souhaitent participer à ce collectif car ils ont déjà subi
beaucoup de préjudices pour avoir précédemment
accordé leur confiance.
L’UNSA PNC a choisi de se battre pour que les PNC des
bases ne soient pas les victimes d’une 2ème B-SCALE. Il est
évident que l’ajustement LEGAL de leur masse salariale ne
peut en aucun cas être responsable des pertes globales des
Bases Province. Cet argument est fallacieux et nous
regrettons que la Direction d’Air France essaie de l’utiliser
pour refuser de signer un accord protecteur pour nos
collègues.
LA DIRECTION REFUSE POUR L’INSTANT DE DEVOILER SES VERITABLES PLANS MAIS ELLE
FERAIT BIEN DE REVOIR SES PROCEDES DOUTEUX CAR A L’UNSA PNC NOUS NOUS
BATTONS POUR TOUS LES PNC ET NOUS SOMMES PLUS QUE JAMAIS VIGILANTS QUANT
A L’AVENIR DES BASES PROVINCE.
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