ADEME & VOUS - n° 82 - février Repensons les pratiques agricoles

N° 82 - février 2015
Le magazine à destination des entreprises
et des collectivités territoriales
L’opinion des Français
et l’effet de serre / P. 02
04 / Rénovation La Maison du bâtiment montre l’exemple 05 / Tourisme responsable Des hôtels alsaciens certifiés 05 / Déchets
La méthanisation prend un nouveau Cap 06 / Longueur d’avance Tout savoir sur Initiative PME 2015 14 / Tableau de bord
Repensons
les pratiques agricoles /
P. 07
>
02
ADEME & VOUS /
c L’ESSENTIEL /
c LE CONTEXTE /
,
a Chaque année depuis
2000, l’ADEME publie
les résultats de son
enquête nationale sur
les représentations
sociales de l’effet de serre.
c LES ENJEUX /
,
Cette enquête dresse un état des lieux
de la connaissance qu’ont les Français
du phénomène d’effet de serre, de ses causes
ainsi que des mesures destinées à le réduire.
Elle permet d’appréhender les points de blocage.
,
a L’enquête de 2014
révèle que le réchauffement
climatique est redevenu
la première préoccupation
des Français en matière
environnementale.
L’opinion des Français
et l’effet de serre
Décryptage
Quel est le principal enseignement
de l’enquête de 2014 ?
Solange Martin : Compte tenu de la conjoncture économique, l’environnement n’est pas
considéré comme une des questions les
plus importantes pour la France aujourd’hui.
L’emploi reste le premier enjeu du pays pour
35 % des personnes interrogées, suivi par
les déficits publics et les impôts. On ne
constate pas, pour autant, de désintérêt
pour les questions environnementales. En
particulier, le réchauffement climatique est
redevenu le problème le plus préoccupant
pour les Français (24 %), avant la pollution
de l’air (20 %) et de l’eau (16 %). Par ailleurs,
41 % des Français trouvent qu’on ne parle
pas assez du réchauffement climatique
contre 15 % pour qui on en parle trop.
La compréhension du réchauffement
climatique a-t-elle évolué ?
S.M. : On observe une sensibilisation croissante du public depuis quatorze ans ainsi que
la fin de la période de scepticisme ouverte
en 2010. Désormais, 72 % des personnes
interrogées reconnaissent que les activités
humaines sont la cause principale du
réchauffement de la planète. Ils étaient 65 %
en 2010. En croisant plusieurs réponses
sur l’origine anthropique, les conséquences
climatiques, le degré de certitude et la
fiabilité des scientifiques, seuls 12 % des
Français demeurent « climato-sceptiques ».
Il faut également noter que les Français
fonctionnent encore beaucoup par amalgames sur le changement climatique. Ainsi,
les activités industrielles, les transports, la
destruction des forêts sont considérés
comme les trois causes principales depuis
plus de dix ans, mais les bombes aérosol
arrivent toujours en quatrième position. En
revanche, l’enquête 2014 confirme aussi la
progression de deux autres causes
majeures dans l’opinion : « le chauffage des
bâtiments » (75 % en 2014 contre 39 % en
2000) et « l’agriculture et l’élevage » (66 %
contre 33 %).
Comment intervenez-vous ?
S.M. : Nous disposons de trois instruments complémentaires : le programme
des thèses, le soutien à des projets de
recherche au travers du budget RDI et le
programme des Investissements d’Avenir.
La réalisation de feuilles de route stratégiques sur les différentes thématiques
contribue à l’orientation des AMI Investissements d’Avenir, des appels à projets de
recherche (APR) et du programme Thèses.
Les APR de l’ADEME visent prioritairement des projets collaboratifs, impliquant
au moins un acteur socio-économique,
pour faciliter la diffusion sur le marché. Le
programme Thèses a, lui, pour objectif de
financer une recherche plus prospective
« La préoccupation environnementale
relève d’une prise de conscience individuelle
et collective : elle est aujourd’hui l’affaire
de tous les Français. »
pour explorer de nouvelles thématiques
ou approfondir certains sujets.
Comment l’enquête évalue-t-elle
le niveau d’adhésion aux mesures
d’atténuation ou d’adaptation ?
S.M. : Tout d’abord, 84 % des répondants
pensent que leur territoire devra s’adapter aux nouvelles conditions climatiques.
Toutefois les Français restent mobilisés
pour la lutte contre le réchauffement climatique et 57 % (+3 %) estiment qu’elle
doit passer par une modification des
modes de vie. C’est dire que cette préoccupation environnementale relève d’une
prise de conscience individuelle et collective et qu’elle est aujourd’hui l’affaire de
tous. On observe d’ailleurs des taux toujours élevés de personnes favorables à
des mesures contraignantes de lutte
contre le changement climatique, telles
que la taxation des véhicules les plus
émetteurs ou l’obligation de rénovation
des logements. Si on regarde plus précisément ceux qui ont été touchés par des
événements climatiques
extrêmes en 2013, on note
qu’ils sont moins sceptiques sur la réalité du
réchauffement climatique et qu’ils sont plus
favorables à un certain
nombre de mesures
pour en atténuer
l’ampleur./
+
www.ademe.fr/mediatheque
@
[email protected]
© Emmanuel Fradin
Solange Martin /
sociologue au service Économie
et Prospective de l’ADEME
Ça vous concerne
N°82 - FÉVRIER 2015
03
c
www.ademe.fr/theses
www.thesenet.ademe.fr
@
[email protected]
L’ADEME ORGANISE
14 ET 15 AVRIL
PARIS
COLLOQUE - TRANSITION
ÉNERGÉTIQUE : QUELLE
PLACE POUR LES ÉNERGIES
RENOUVELABLES DANS LE
MIX ÉLECTRIQUE FRANÇAIS ?
Pendant deux jours, tables
rondes et ateliers participatifs
se succèderont avec une volonté
affichée d’apporter des solutions
et un mode d’emploi pour réussir
l’implantation des EnR électriques
au sein des territoires. L’ADEME
profitera de ce rassemblement
pour présenter son étude
Vers un mix électrique 100 %
renouvelable en 2050.
Faire sa thèse
avec l’ADEME,
c’est possible !
+
<
L’appel à candidatures 2015 du Programme
Thèses de l’Agence est lancé ! Depuis 1992,
plus de 1 500 étudiants en ont bénéficié, pour
ensuite s’insérer professionnellement, en tant que
chercheur dans les établissements publics, dans les
entreprises, dans les métiers de service, ou pour
créer leur propre entreprise. Les projets de thèse
doivent associer un candidat, un laboratoire d’accueil et un partenaire cofinanceur public ou privé.
Ils doivent également être en lien avec les cinq programmes principaux de l’ADEME : Villes et territoires
durables ; Production durable et énergies renouvelables ; Agriculture, forêt, sols et biomasse ; Qualité
de l’air, impacts sur la santé et l’environnement ;
Énergie, environnement et société. Chaque année,
une soixantaine de projets sont ainsi retenus sur
200 à 220 candidatures en moyenne.
Date limite de dépôt des candidatures : 31 mars
2015 à 16 h. /
28 AU 30 AVRIL
CHAMPS-SUR-MARNE (77)
COLLOQUE DU PROGRAMME
GESSOL - FONCTIONS
ENVIRONNEMENTALES ET
GESTION DU PATRIMOINE SOL
Ce rendez-vous mobilisera
les dernières connaissances
biotechniques ainsi que les
avancées en matière de sciences
humaines et sociales propres à
contribuer à une gestion durable
des sols.
L’ADEME ORGANISE
Triman,
le nouveau logo du recyclage
20 ET 21 MAI - NANTES (44)
CONVENTION
INTERNATIONALE
DES ÉNERGIES MARINES
RENOUVELABLES
Dans la perspective des
premières fermes industrielles,
annoncées à partir de 2017
en France, d’abord sur l’éolien
puis sur l’hydrolien, cette
quatrième édition de Thetis
EMR, convention internationale
annuelle des énergies marines
renouvelables, montrera
comment les territoires se
préparent concrètement pour
développer ces sources d’énergie.
Ce pictogramme fait progressivement son apparition sur les produits et les emballages. Cette signalétique est entrée en vigueur au
1er janvier 2015, conformément au décret du 23 décembre 2014.
Le Triman informe le consommateur que le produit ou l’emballage
ne doit pas être jeté dans la poubelle des ordures ménagères mais
doit être trié ou rapporté dans un point de collecte pour être recyclé.
Pour accompagner les industriels concernés et leurs partenaires ou
prestataires à déployer cette signalétique, l’ADEME édite un guide
détaillé sur l’utilisation du nouveau logo Triman. /
+
Pour télécharger le guide, rendez-vous sur www.ademe.fr
7,5 millions
Repères
600
millions d’euros
c’est le budget du Programme des
Investissements d’Avenir consacré
aux Véhicules du futur.
Source : ADEME
d’habitants de métropole
et d’Outre-mer vont être
engagés dans des démarches
éco-responsables via
les territoires retenus dans
le cadre de l’appel à projets
Zéro déchet, zéro gaspillage.
Source : ADEME
Toutes les manifestations
sur www.ademe.fr/
manifestations
,
Avec le Fil d’actu,
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Inscription sur
www.ademe.fr
3
ADEME & VOUS /
projets
qui démarrent
OÙ ? À Tours, en Indre-et-Loire.
QUI ? a Fédération française
L
du bâtiment d’Indre-et-Loire,
la Région Centre et l’ADEME.
POURQUOI ?
Optimiser
sensiblement les
performances thermiques
de bureaux construits dans
les années 1970.
Diviser par 4
les consommations de chauffage du bâtiment.
1
© ADEME
>
Rénovation
La Maison du bâtiment
montre l’exemple
La Fédération française du bâtiment d’Indre-et-Loire (FFB37)
a choisi de rénover les 4 000 m2 qui accueillent ses bureaux ainsi que
ceux de trois autres entreprises à Tours afin d’améliorer sensiblement
leur bilan énergétique. « Pour cela, elle a retenu plusieurs solutions
techniques connues et efficaces comme l’isolation par l’extérieur en plus
du doublage intérieur existant, le renforcement de l’isolation de la toiture ou le remplacement des ouvertures en simple vitrage par du double
vitrage, précise Thierry Barras, ingénieur en charge des questions
Bâtiment et Énergie à l’ADEME Centre. La FFB37 a également recours
à deux techniques plus innovantes : une pompe à chaleur sur forage
– qui valorisera les calories d’une nappe phréatique située à proximité du bâtiment – et des panneaux photovoltaïques installés sur la
toiture terrasse pour produire une électricité destinée à la revente. »
Lauréat 2011 de l’appel à projets « Efficacité énergétique dans les
bâtiments » lancé par l’ADEME et la Région Centre, ce projet a reçu
une enveloppe de 100 000 euros. La pompe à chaleur bénéficie
également d’un financement (de l’ordre de 44 000 euros) accordé
dans le cadre du Fonds Chaleur. Enfin, l’Agence a pris en charge
l’étude réalisée par un bureau indépendant en vue de vérifier la
pertinence des solutions choisies ou d’en proposer de meilleures. /
@
[email protected]
+
www.centre.ademe.fr
OÙ ?
En Alsace.
QUI ?
L’AFNOR, la Région
Alsace et l’ADEME.
POURQUOI ?
Aider les hôtels,
la plupart
indépendants,
d’Alsace à obtenir
l’Écolabel Européen.
285
services
d’hébergement
touristique
détiennent
l’Écolabel Européen
(novembre 2014).
3
Tourisme
Des hôtels alsaciens
certifiés
Après plusieurs établissements appartenant à des
chaînes internationales, trois hôtels* d’Alsace viennent
de décrocher l’Écolabel Européen. « Ce label est un moyen de
valoriser et bien sûr de certifier la démarche d’éco-conception
menée par ces hôteliers, explique Florence Huc, chargée de
mission Entreprises à l’ADEME Alsace. Il atteste que les nombreux paramètres visant à réduire les consommations d’énergie ou d’eau, la production de déchets ou encore à favoriser
le recours à des sources d’énergies renouvelables sont tous
respectés. Ce label garantit l’éco-conception non d’un produit,
mais d’un service. »
Onze hôtels de la région, la plupart indépendants, se sont lancés dans son obtention. Tous ont reçu le soutien technique
et financier de l’ADEME et de ses partenaires, l’AFNOR et la
Région Alsace, pour comprendre les enjeux de cette démarche,
mais aussi pour bénéficier de l’expertise d’un bureau d’étude.
« Celui-ci a recensé les mesures à mettre en place dans chaque
établissement pour l’aider à devenir pleinement écoresponsable ». Ces travaux ont été fructueux puisque trois établissements ont déjà obtenu le label tandis que les autres sont
en bonne voie dans cette démarche. Des résultats positifs qui
donnent envie à l’ADEME d’impliquer rapidement plus d’établissements alsaciens à ce projet. /
* Les Bagenelles, Au Cygne et La Vallée Noble
@
[email protected]
Le saviezvous ?
+
www.ecolabels.fr
En Bretagne.
QUI ?
Naskeo
Environnement,
Cap Vert Énergie,
une quinzaine
d’agriculteurs de
la région, la société
Eilan et l’ADEME.
POURQUOI ?
Produire du gaz, de
l’électricité et de la
chaleur en valorisant
des déchets tout en
assurant le retour
au sol de la matière
organique.
33000 t
CERTIFICATION
Un label pour le tourisme responsable
L’Écolabel Européen « services d’hébergement touristique » est le seul label
écologique officiel certifié par un organisme indépendant et reconnu à l’échelle
européenne. Il est attribué, en France, par AFNOR Certification et permet de
valoriser les démarches écoresponsables des sites écolabellisés auprès de leurs
clients. Les établissements s’engagent à respecter l’environnement en utilisant
les énergies renouvelables, en économisant l’eau, en réduisant leurs déchets
et en formant leur personnel à un comportement écoresponsable. L’ADEME peut
accompagner les professionnels pour les aider à obtenir l’Écolabel européen, via
une assistance méthodologique et/ou financière.
+
www.ecolabels.fr
Déchets
La méthanisation
prend un
nouveau Cap
OÙ ?
de déchets seront
valorisées chaque
année par l’unité
de méthanisation.
<
©Naskeo Environnement & S. Danieli – Agence Alain Delmas
2
© La Vallée Noble
05
Terre d’élevage s’il en est, la Bretagne
importe de grandes quantités de nourritures
animales ; l’azote qu’elles contiennent
retourne ensuite dans le sol par le biais des
effluents. « Nous nous trouvons dans une
situation d’excédents d’azote que le projet
de méthanisation Biogaz de Bannalec
contribuera à tempérer », explique Sébastien
Huet, ingénieur Biomasse Agriculture
à l’ADEME Bretagne. Initié par Naskeo
Environnement, ce projet rassemble une
communauté d’acteurs complémentaires
qui fourniront les déjections animales
nécessaires à la formation du biogaz puis
utiliseront le gaz, la chaleur et le digestat
issu de la méthanisation. Le financement de
ce projet est tout aussi exemplaire : outre
Naskeo Environnement, Eilan (une société
d’investissements du Conseil régional) et
Cap Vert Énergie, producteur indépendant
d’énergie renouvelable, sont impliqués dans
ce projet.
D’un coût total estimé à 10 millions d’euros,
cette unité a été retenue par l’ADEME
dans le cadre de son appel à projets sur
la méthanisation. Elle reçoit de l’Agence
une aide de 1,5 million d’euros et vient
compléter une offre déjà bien fournie en
Bretagne. « La Région compte en effet
une quarantaine d’unités de valorisation
de biogaz en fonctionnement et autant en
construction », rappelle Sébastien Huet. /
@
[email protected]
+
www.ademe.fr/bretagne
06
Longueur d’avance
ADEME & VOUS /
© Laurent Mignaux/MEDDE-MLETR
>
c
Tout savoir sur
Initiative PME 2015
Cet appel à projets vise
à soutenir une offre
française compétitive
de transports plus
économes en énergie
et plus sobres en
carbone.
APR – APPELS À PROJETS /
AMI
Investissements d’Avenir
- Transports ferroviaires édition 2014
Cet AMI couvre les systèmes
et matériels de transports
ferroviaires à l’usage des
personnes et des marchandises.
Pour accompagner les PME des secteurs des
transports routiers, ferroviaires, maritimes et fluviaux
dans leur démarche d’innovation, l’État a demandé à
l’ADEME de lancer Initiative PME 2015. Explications.
CLÔTURE :
1 AVRIL 2015
Investissements d’Avenir Systèmes électriques
intelligents
Les projets attendus s’inscriront
dans les enjeux associés au
développement des réseaux
électriques intelligents.
01
FAIRE SIMPLE
CLÔTURE :
À l’instar des Investissements d’Avenir, de nombreuses initiatives existent pour encourager
les PME françaises à innover. « Nous nous sommes toutefois rendus compte que la lourdeur
et la complexité des dossiers, le seuil de dépenses élevé ou encore la difficulté à faire partie
d’un consortium freinaient l’accès des PME à ces appels à projets, explique Sophie Garrigou,
responsable du programme Véhicules du Futur à la direction des Investissements d’Avenir
(DIA) de l’ADEME. Nous avons donc créé un programme plus léger, et spécifiquement réservé :
Initiative PME 2015. »
11 SEPTEMBRE 2015
Investissements d’Avenir Énergies renouvelables
L’objectif de cet AMI est
d’accompagner le développement
de projets dans le domaine
des énergies renouvelables :
photovoltaïque, solaire
thermique, éolien et froid
renouvelable ainsi que de projets
d’hybridation des différentes
sources renouvelables.
02
DYNAMISER L’INNOVATION ET LA COMPÉTITIVITÉ FRANÇAISE
Initiative PME 2015 s’adresse aux PME relevant des secteurs des transports routiers, ferroviaires, maritimes et fluviaux. Elle entend accompagner celles dont les projets d’innovation
permettront de réduire l’empreinte carbone tout en dynamisant la compétitivité française.
Portée par l’ADEME, Initiative PME 2015 est ouverte depuis le 13 janvier. Elle sera close le
20 mars 2015 pour les projets relevant du secteur du transport routier et le 24 avril 2015
pour ceux issus des secteurs des transports ferroviaires, maritime et fluvial.
CLÔTURE INTERMÉDIAIRE :
3 MARS 2015
CLÔTURE :
2 OCTOBRE 2015
,
Retrouvez tous les appels à projets
sur www.ademe.fr/appels-propositions
03
PROUVER PAR L’EXEMPLE
Un jury – composé de l’ADEME, en tant qu’opérateur, des ministères de tutelle, du CGI, d’un
membre du pôle de compétitivité concerné et d’un représentant de filière – décidera de la
subvention qui pourra être octroyée aux projets retenus. « La décision de financement sera
délivrée rapidement (de l’ordre de six semaines après le dépôt du dossier), précise Sophie
Garrigou. Elle permettra à la PME de démarrer la première phase de son projet et ainsi d’avoir
des éléments concrets à montrer aux grands donneurs d’ordre. » Les PME pourront ensuite
solliciter d’autres soutiens relevant des Investissements d’Avenir ou des appels à projets
régulièrement lancés par l’ADEME. /
@
[email protected]
+
www.ademe.fr/
appels-propositions
@
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C’est le moment d’agir
N°82 - FÉVRIER 2015
12 à 15 %
55 %
du territoire français
est dédié à l’agriculture.
Source : ADEME
des charges variables des
exploitations agricoles
françaises sont consacrées
aux dépenses d’énergie directe
et indirecte (intrants).
Source : ADEME
07
>
+ de 50 %
des objectifs additionnels d’énergies
renouvelables en 2020 reposent sur la
biomasse.
Source : ADEME
Repensons
les pratiques agricoles
© Yuji Sakai/Getty Images
08 • CONTEXTE  L’agriculture est un secteur confronté à de multiples enjeux en interaction,
mais qui peut, lui aussi, contribuer à la transition écologique. 10 • ACTIONS Sophie Debarge
et Thomas Eglin, tous deux ingénieurs à l’ADEME, présentent les différentes initiatives qui
accompagnent les acteurs du secteur dans cette voie. 12 • TERRAIN Exemples avec la démarche
ClimAgri® en Nord-Pas-de-Calais et avec l’initiative AgriCO2 de Terrena dans le Grand Ouest.
08
C’est le moment d’agir
ADEME & VOUS /
© INRA
>
01
Concilier performance économique
et environnement
L’agriculture, tout comme les autres secteurs de l’économie française,
doit repenser ses pratiques pour contribuer à la transition écologique
et énergétique. L’enjeu est primordial pour l’ensemble des acteurs
des filières agricoles et alimentaires.
01
L’agriculture est
vecteur de gaz à
effet de serre, mais
elle peut compenser
une partie de ses
émissions en stockant
du carbone dans les
sols et la biomasse.
griculteurs, coopératives agricoles, industries agro­
alimentaires... tous ces acteurs ont conscience des enjeux
actuels de développement durable, qui doivent associer
performance économique, productivité et respect de l’environnement.
« Ces défis sont d’autant plus importants que le monde agricole vit une
mutation importante avec, en France, une baisse de 26 % du nombre
d’exploitations agricoles entre 2000 et 2010 », explique Thomas Eglin,
ingénieur au service Agriculture et Forêt de l’ADEME. Au-delà, il faut
constater une forte tendance au regroupement des exploitations, une
hausse du prix des intrants et une compétition économique croissante
entre les pays sur de nombreux produits agricoles comme les viandes
de volaille et de porc. Essentiel pour nourrir la planète – peuplée de
plus de 9 milliards d’habitants à l’horizon 2050 selon les prévisions de
l’ONU –, le secteur agricole est aussi l’un des premiers émetteurs de
gaz à effet de serre (GES) en France (20 % des émissions). Ce secteur
A
est donc confronté à de multiples enjeux en interaction : réduction des
émissions de GES, de la pollution de l’air et des consommations d’énergie, préservation de la qualité des sols, de l’eau et de la biodiversité,
adaptation au changement climatique tout en maintenant la compétitivité des filières.
ÉCONOMIE D’INTRANTS ET DÉVELOPPEMENT
DES ÉNERGIES RENOUVELABLES
« Certains de ces enjeux ne sont pas nouveaux, rappelle Sophie
Debarge, ingénieure à l’ADEME Pays de la Loire. Des thématiques
comme l’impact des activités agricoles sur la qualité de l’eau, due
entre autres au nitrate, au phosphore et aux produits phytosanitaires,
sont débattues depuis plus de vingt ans. » Il faut toutefois considérer
aussi que les activités agricoles – occupant 55 % de la superficie de la
France – ont de nombreux aspects positifs comme l’indique Thomas
09
N°82 - FÉVRIER 2015
25 %
32 millions
des émissions de N20 (protoxyde d’azote)
pourraient être réduites par une utilisation
raisonnée des fertilisants
azotés.
de tonnes équivalent CO2 par
Source : ADEME
an pourraient, selon l’Inra et
l’ADEME, être évitées à l’horizon
2030, sur la base de 10 mesures techniques
préconisées par les deux organismes.
Source : ADEME
02
Une autre réflexion
sur les systèmes
de production est
possible consistant
à envisager des
performances
économiques sur
des cycles plus
longs.
Eglin : « L’agriculture est vecteur de gaz à effet de serre, mais elle
peut compenser une partie de ses émissions en stockant du carbone
dans les sols et la biomasse. Par ailleurs, elle dispose d’un fort potentiel pour contribuer à l’essor des énergies renouvelables (EnR), qu’il
s’agisse de la méthanisation ou de la production de biomasse-énergie
notamment par le développement de l’agroforesterie et des haies. »
Des perspectives qui rejoignent l’objectif du projet de loi sur la transition énergétique d’atteindre -40 % d’émissions de GES à l’horizon
2030. Ces objectifs environnementaux croisent aussi des impératifs
économiques et sociaux. « Un sol appauvri est synonyme de perte de
rentabilité. En parallèle, la diminution des intrants* permet de réaliser
des économies sans fatalement réduire les rendements et de minimiser les impacts sur les milieux naturels. »
De nombreuses solutions existent pour conjuguer harmonieusement la
pérennité économique du système agricole français et les problématiques
,
©Olivier Sébart/ADEME
02
ZOOM SUR /
Appel à manifestations d’intérêt
Industrie et agriculture éco-efficientes
Dans le cadre des Investissements d’Avenir, l’ADEME vient de lancer un appel
à projets Industrie et agriculture éco-efficientes. Les quatre secteurs visés
prioritairement sont l’agriculture et filière bois, l’industrie agroalimentaire, la
chimie et le papier-carton, les industries des métaux, des matériaux industriels
et de la construction. Pour l’agriculture, les innovations attendues portent
notamment sur le machinisme, les intrants, l’agriculture de précision,
les bâtiments et serres, la mobilisation de la biomasse agricole et forestière,
la transformation du bois…
,
+
www.ademe.fr/actualites/appels-a-projets
@
[email protected]
Contexte
Repères
>
97,5 %
des émissions nationales d’ammoniac
– contribuant à l’eutrophisation des
milieux naturels et à la formation de
particules fines dans l’atmosphère –
sont issues du secteur agricole.
Source : ADEME
environnementales. « Un dosage adapté des apports d’azote aux cultures
et aux animaux permet de réduire le budget consacré à la fertilisation et
à l’alimentation animale », explique Thomas Eglin. Autre piste : une meilleure valorisation des effluents d’élevage permettrait, d’après l’Inra, de
réduire le recours à l’azote de synthèse de 15 à 20 kg par hectare, en
moyenne. Le développement des légumineuses dans les rotations et les
prairies est aussi une solution à retenir car elle permet de fixer naturellement l’azote de l’atmosphère (N2).
DES PROJETS INNOVANTS
Ces initiatives ne doivent pas être perçues comme contraignantes
pour les exploitants, mais au contraire les amener à une autre
réflexion sur leurs systèmes de production. Elle consisterait à ne plus
considérer des valeurs de rendement d’une année sur l’autre mais à
envisager des performances économiques sur des cycles plus longs,
de cinq ans par exemple. En fondant sa fertilisation sur des objectifs
de rendements moyens plutôt que maximaux, un agriculteur peut limiter sa production en année faste, mais réduire ses charges les mauvaises années climatiques ou en cas de chute des prix et contribuer
à réduire la pression parasitaire. Ce raisonnement peut être payant
dans un contexte où le climat est plus variable et les prix plus volatils.
Méthaniser les effluents d’élevage ou dédier une part de la surface
agricole à la production de bois (agroforesterie et haies) sont aussi
des options permettant de diversifier les productions de l’exploitation
tout en étant favorable à l’environnement. Cela est particulièrement
vrai si elles s’intègrent dans le fonctionnement du reste de l’exploitation. Par exemple, la méthanisation peut favoriser l’utilisation de
l’azote organique pour les cultures et la présence d’arbres peut limiter
les stress thermiques pour les cultures ou les animaux à la pâture.
Ces solutions, mises en avant par l’ADEME dans le cadre de ses fiches
pratiques, trouvent un écho favorable auprès d’un nombre croissant
d’agriculteurs. « Même si le paramètre économique prévaut, la prise
de conscience des exploitants et des coopératives est bien réelle et
soutenue par des projets », détaille Thomas Eglin. Le groupe coopératif In Vivo a ainsi élaboré un projet de « Crédit Carbone » basé sur
la plantation par ses sociétaires de légumineuses avec, à la clé, une
redistribution des bénéfices aux agriculteurs. La coopérative Terrena
a adopté un projet similaire, AgriCO2 (lire page 12). Des projets innovants qui doivent également s’accompagner d’une démarche allant
vers l’économie circulaire... /
* C’est l’ensemble des produits nécessaires à l’exploitation agricole (engrais, produits
phytosanitaires, carburant…).
@
[email protected]
[email protected]
>
10
C’est le moment d’agir
ADEME & VOUS /
Thomas Eglin / ingénieur au service Agriculture et Forêt
Sophie Debarge / ingénieure à l’ADEME Pays de la Loire
“Mobiliser et démontrer les efforts
des acteurs agricoles”
Thomas Eglin et Sophie Debarge détaillent les initiatives de l’ADEME en faveur
de la transition écologique de l’agriculture.
L’Agence est fortement mobilisée en faveur de la recherche
appliquée dans le domaine agricole. Concrètement, comment
cela se traduit-il ?
Thomas Eglin : Nous mettons en place des programmes de
recherche appliquée favorisant les collaborations entre les
différents acteurs : Institut national de la recherche agronomique
(Inra), Institut de recherche pour le développement (IRD), Institut
de recherche en sciences et technologies pour l’environnement
et l’agriculture ­(Irstea), Centre de coopération internationale en
recherche agronomique pour le développement (Cirad), et bien
évidemment les instituts techniques agricoles, les chambres d’agriculture, les coopératives... Notre action s’est notamment traduite
par le programme de recherche sur l’atténuation du changement
climatique par l’agriculture et la forêt (Reacctif), le programme
Cortea sur la connaissance et la réduction des émissions
polluantes dans l’atmosphère... Il faut également citer Doste, dédié à la
gestion des matières organiques et de l’énergie (méthanisation), et le
programme BIPE sur la transformation de la biomasse.
Quel est le rôle de l’ADEME en termes de conseil ?
Sophie Debarge : Le conseil intervient dans la suite logique de la
phase de recherche : nous devons tirer de ces projets des connaissances qui sont valorisées auprès de nos directions régionales, impliquées dans le financement de projets et auprès de nos partenaires
agricoles. Les études permettent également d’éclairer le ministère
en charge de l’Écologie sur différents sujets, comme l’ammoniac
ou la contribution de l’agriculture à la lutte contre le changement
climatique et donc la réduction des émissions de gaz à effet de
serre. Nous sommes ainsi des passeurs entre les différents acteurs
mobilisés et prenons également position pour orienter les stratégies nationales. Un autre axe consiste à faire évoluer les outils
d’évaluation environnementale, en particulier les inventaires nationaux d’émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de
serre réalisés par le Centre interprofessionnel technique d’études
de la pollution atmosphérique (Citepa), qui permettent de suivre
l’impact des politiques publiques et de mettre en évidence les
efforts réalisés par le secteur agricole.
Convaincre et mobiliser sont également deux axes forts de
votre action...
T. E. : Les scénarios 2030 réalisés par l’ADEME montrent clairement
que des évolutions sont non seulement possibles, et, plus avant,
Aller plus
loin
PUBLICATIONS /
a Stratégie&études - Quelle transition écologique pour l’agriculture ?
a Quelle contribution de l’agriculture française à la réduction des émissions
de gaz à effet de serre
a Atténuer les émissions de gaz à effet de serre du secteur agricole en France
a Analyse du potentiel de 10 actions de réduction des émissions d’ammoniac
des élevages français aux horizons 2020 et 2030
a Carbone organique des sols : l’énergie de l’agro-écologie, une solution pour
le climat
a Les émissions agricoles de particules dans l’air : état des lieux et leviers
d’action
SITES /
aw
ww.ademe.fr/expertises
OUTILS /
a ClimAgri® - outil et démarche de diagnostic énergie-gaz à effet de serre pour
l’agriculture et la forêt, à l’échelle des territoires, diffusé par l’ADEME.
a Dia’terre® - outil de diagnostic énergie-gaz à effet de serre à l’échelle de
l’exploitation agricole.
a AGRIBALYSE® - programme centré sur la construction de données ICV/
ACV agricoles, développé par l’ADEME en collaboration avec de nombreux
partenaires du monde agricole.
MANIFESTATIONS /
a Colloque Gessol - 28 au 30 avril 2015, Champs-sur-Marne
a Salon Bois-énergie - 19 au 22 mars 2015, Nantes
a Journée technique ADEME sols et carbone - 17 novembre 2015, Paris
réalisables à condition de disposer d’outils pour aller sur la voie de la
transition. C’est ce que nous faisons en proposant des dispositifs de
diagnostics aux différentes échelles d’action : Dia’terre® au niveau
de l’exploitation, ClimAgri® sur les territoires et AGRIBALYSE® au
sein des filières. Le tout est associé à des formations spécifiques, à
des fiches et des brochures pédagogiques, aux retours d’expérience,
notamment de ClimAgri®.
Quels sont les enseignements des différentes initiatives
engagées ?
S. D. : Nous avons, avec l’Inra, identifié des leviers potentiels de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) grâce à des actions
nécessitant un faible investissement. Les agriculteurs prennent
>
Actions
VOS QUESTIONS, NOS RÉPONSES /
Les sols agricoles, un puits
de carbone ?
À l’échelle mondiale, les sols stockent, sous forme de matières organiques,
deux à trois fois plus de carbone que l’atmosphère. En métropole, une
évolution de 1 % des stocks (3 à 4 milliards de tonnes de C) représenterait
l’équivalent d’un an d’émissions agricoles de GES. Depuis plusieurs décennies,
la tendance serait une réduction des teneurs en matières organiques dans
les sols agricoles en lien notamment avec le retournement des prairies et les
pratiques culturales. Certaines pratiques favorables au stockage de carbone
sont à encourager : couverture des sols en hiver, implantation de haies,
restitution des résidus de cultures… Près du tiers du potentiel d’atténuation
identifié par l’Inra à l’horizon 2030 est ainsi associé à ce type de pratiques.
Néanmoins, comme la reconstitution des stocks de carbone demande plusieurs
dizaines d’années, la priorité est d’abord de préserver les stocks existants, en
particulier dans les prairies permanentes, les bocages et les zones humides.
conscience de l’intérêt de la démarche. Une véritable dynamique
s’est mise en place et nous constatons une plus grande réactivité
des « têtes de réseau » (instituts techniques, chambres d’agriculture
sur les thématiques environnementales). La chambre d’agriculture des
Pays de la Loire est ainsi mobilisée sur le sujet, pleinement consciente
qu’il est aujourd’hui impossible de dissocier performance économique
et environnementale. Ceci est d’autant plus vrai que les phénomènes
de changement climatique impactent fortement le monde agricole.
Là encore, la prise de conscience est réelle et s’illustre par exemple
par le projet Oracle mené par la chambre d’agriculture de la région
Poitou-Charentes pour mesurer les conséquences de ces bouleversements et définir de nouvelles pratiques culturales.
Est-il indispensable de remettre en
cause le système de production ?
Quelles sont les prochaines actions à venir ?
T. E. : Il s’agit dans un premier temps de poursuivre l’amélioration des
inventaires et de mieux prendre en compte les spécificités des territoires et des systèmes de production. Du point de vue économique,
l’objectif est de mieux caractériser les synergies entre économie et
environnement. Une étude socioéconomique est en cours. Les résultats seront développés avec nos partenaires et permettront d’intégrer ces aspects dans nos futurs appels à projets. Enfin, nous allons
poursuivre nos initiatives pour aider le monde agricole à toujours
mieux prendre en compte l’environnement dans ses orientations. /
@
[email protected]
[email protected]
,
Les études que nous conduisons sur les GES recouvrent une large palette de
pratiques et de systèmes. L’objectif est d’abord d’identifier les leviers existants
et de les évaluer. Certains peuvent être mis en œuvre sans modification majeure
des systèmes de production ni perte de rendement. C’est le cas des investissements
dans les économies d’énergie au niveau des serres et des bâtiments d’élevage,
l’ajustement des apports protéiques aux besoins des animaux ou l’optimisation des
apports d’engrais minéraux aux cultures. Ces actions permettent des économies
d’intrants, présentent un potentiel d’atténuation significatif et bénéficient
déjà d’une dynamique importante au sein du monde agricole. Pour aller plus
loin, des leviers comme le développement des cultures de légumineuses
ou l’agroforesterie nécessitent l’acquisition de compétences et supposent
l’existence de débouchés. Aujourd’hui, les orientations agricoles via le projet
agro-écologique pour la France ou le verdissement de la Politique agricole
commune (PAC) visent à favoriser leur diffusion.
© Emmanuel Fradin
­­­­
,
« Nous avons identifié, avec l’Inra,
des leviers potentiels de réduction
des émissions de GES grâce à des actions
nécessitant de faibles investissements. »
Sophie Debarge
« Nous proposons des dispositifs de diagnostics
aux différentes échelles d’action (exploitations,
territoires, filières), associés à des formations,
des fiches et des brochures pédagogiques. »
Thomas Eglin
>
12
C’est le moment d’agir
ADEME & VOUS /
Vers d’autres pratiques culturales
avec ClimAgri® en Nord-Pas-de-Calais
Réputé pour son important tissu
industriel, le Nord-Pas-de-Calais est aussi
une vaste région agricole : les deux tiers de
l’espace sont couverts par des cultures et
des prairies. Le territoire se distingue également par ses grandes cultures, comme
la betterave sucrière, les pommes de terre,
le lin textile... Conscients du rôle central de
l’agriculture dans le changement climatique,
le Conseil régional et la chambre d’agriculture
Nord-Pas-de-Calais, soutenus par l’ADEME,
ont décidé de s’engager dans une démarche
ClimAgri®. Après un diagnostic énergie et
gaz à effet de serre, deux scénarios ont été
© ADEME
Afin d’anticiper les évolutions liées au
changement climatique, le Nord-Pas-deCalais a déployé la démarche ClimAgri®
de diagnostic des consommations
d’énergie et des émissions de gaz
à effet de serre de l’agriculture et de
la forêt à l’échelle de la région.
Signature de la première Charte ClimAgri® dans le pays du Ternois.
testés : l’atteinte des objectifs du Schéma
régional Climat Air Énergie et la division par
deux des émissions de GES à l’horizon 2050.
Des leviers d’amélioration ont été simulés,
notamment sur une meilleure gestion des
fertilisants, des énergies directes (fioul, électricité) et le développement de l’agriculture
biologique. Selon ces hypothèses, la consommation globale d’énergie devrait baisser
de 10 à 13 % d’ici à 2020. Ambitieux, ces
axes d’actions ont le mérite d’être adaptés à
tous les agriculteurs afin que chacun puisse
contribuer à l’atteinte des objectifs sans être
économiquement déstabilisé. Le but étant
d’inciter un nombre croissant de producteurs
à modifier leurs pratiques avec des initiatives
rentables. /
@
+
[email protected]
[email protected]
[email protected]
www.ademe.fr/climagri
www.agriculture-npdc.fr
Une démarche originale pour favoriser
la réduction des émissions de gaz à effet de serre
AgriCO2, mise au point par la coopérative Terrena, vise à impliquer les agriculteurs dans
la réduction des émissions de GES par la mise en place de nouvelles pratiques AEI.
Explications de Stéphane Sorin, chef de projet R&D Agriculture Écologiquement Intensive®.
En quoi consiste l’initiative AgriCO2 engagée par Terrena ?
Stéphane Sorin : AgriCO2 est une action menée par la coopérative Terrena afin de valoriser de meilleures pratiques agricoles pour
réduire les émissions de gaz à effet de serre. Cette initiative s’inscrit
dans la continuité de nos engagements en faveur d’une nouvelle
agriculture, induisant une réduction des intrants. L’enjeu consiste
également à assurer à nos partenaires producteurs la pérennité
économique de leur exploitation.
Comment identifier et valoriser ces meilleures pratiques ?
S. S. : Notre démarche s’appuie sur les travaux réalisés par l’Institut
national de la recherche agronomique concernant les émissions de
CO2 issues des différentes activités agricoles cultures et élevages,
notamment bovin, ainsi que sur les consommations d’énergie. Les outils
développés nous permettent, pour chaque exploitation participante,
­ ’évaluer leur contribution à la réduction des émissions de gaz à effet
d
de serre (GES). À la clé, nous leur offrons la possibilité de convertir les
tonnes équivalent CO2 économisées en points qui donnent droit à des
remises valables sur 2 000 produits de notre catalogue professionnel.
Quel est le bilan de ces actions ?
S. S. : Après une première année d’évaluation, soutenue par
l’ADEME, nous avons constaté, sur l’année 2013 et auprès de
800 agriculteurs, une réduction de 8 000 tonnes équivalent carbone. Nous nous plaçons désormais dans la durée, en confortant
la reconnaissance de l’Agriculture Écologiquement Intensive® avec
des plans d’actions sur cinq à dix ans. /
@
[email protected]
+
www.terrena.fr
13
N°82 - FÉVRIER 2015
>
Terrain
Agro-écologie et économie circulaire
De nombreuses solutions existent pour allier rentabilité économique
du système agricole français et problématiques environnementales.
01
OPTIMISER L’ALIMENTATION DES ANIMAUX
ET MAÎTRISER LEURS DÉJECTIONS
La substitution des glucides par des lipides insaturés dans la ration des
bovins nourris en bâtiment diminue la fermentation entérique émettrice
de CH4 et améliore la valeur nutritionnelle des produits (lait, viande).
Un autre poste important est la gestion des déjections
animales : les pertes gazeuses (NH3, N2O, CH4) peuvent être réduites
en évacuant rapidement les déjections vers des structures de stockage
couvertes ou vers un méthaniseur qui valorisera
le méthane produit en énergie.
CH4
Le méthane (CH4) émis lors de la
fermentation entérique (décomposition
de la matière organique dans le milieu
intestinal et digestif) et via les déjections
animales représente, quant à lui, 40 % des
émissions de gaz à effet de serre (GES)
du secteur.
N2O NH3 CO2 énergie renouvelable
CH4
CH4 N2O NH3 CO2
chauffage,
alimentation animale
fourrages
effluents
d’élevage
C02
INTRANTS
N2
C
carburant
engrais minéral
MATIÈRE ORGANIQUE
C
CH4 : Méthane
N2O : Protoxyde d’azote
NH3 : Ammoniac
CO2 : Dioxyde de carbone
C : Carbone
N : Diazote
N03 : Nitrates
N2O
Le protoxyde d’azote (N2O), émis
par les sols agricoles fertilisés
et les déjections animales,
représente 50 % des émissions
de GES du secteur.
02
MIEUX DOSER LES APPORTS D’AZOTE
Différents leviers permettent de réduire les quantités
d’azote minéral apporté aux cultures et les émissions
de N2O, d’ammoniac (NH3) et de nitrate (NO3) associées :
mieux valoriser l’azote contenu dans les déjections animales,
cultiver des légumineuses qui fixent l’azote atmosphérique,
piloter finement sa fertilisation en fonction d’objectifs
de rendement réalistes...
Pour produire alimentation et biomasse, l’agriculture s’appuie naturellement sur la photosynthèse et les cycles biogéochimiques du carbone, de
l’azote, de l’eau et du phosphore. Si le développement des intrants (engrais
azotés, produits phytosanitaires, alimentation animale, antibiotiques) ont permis d’augmenter considérablement la productivité des systèmes, ils ont réduit
la valorisation des ressources naturelles, la mise en œuvre des principes agronomiques et le recours à la logique d’économie circulaire pour se rapprocher
d’une économie basée sur l’utilisation d’énergies fossiles et sur la chimie. Dans
certaines situations, le déséquilibre des cycles biogéochimiques sur et entre
03
ÉCONOMISER
LES INTRANTS
L’optimisation de l’usage
des intrants (fertilisants,
énergie, alimentation
animale) permet de
limiter la vulnérabilité
des exploitations à
l’évolution des prix tout en
réduisant les pertes vers
l’environnement.
territoires contribue à amplifier les pertes vers l’environnement. Comme l’illustre l’infographie ci-dessus, la diffusion de pratiques et systèmes de production innovants valorisant davantage les processus naturels et les ressources
organiques pour limiter le recours aux intrants de synthèse est aujourd’hui
une orientation identifiée par de nombreux acteurs pour améliorer à la fois les
performances économiques et environnementales des exploitations agricoles.
De plus, la production d’énergies et de matériaux renouvelables facilitera la
réduction du recours aux énergies fossiles par les autres secteurs. C’est en ce
sens qu’économie circulaire et agro-écologie se rejoignent.
© G. Castagnon
NO-3
>
14
Cit’ergie
13 collectivités
récompensées. À l’occasion des seizièmes
Assises de l’énergie, l’ADEME a remis, le
29 janvier dernier, les labels Cit’ergie ou
Cap Cit’ergie à 13 nouvelles collectivités.
Ce qui porte à plus de 80 le nombre de
collectivités engagées dans Cit’ergie, soit
plus de 9 millions d’habitants concernés.
Il s’agit de l’appellation française du label
european energy award (eea), mis en
œuvre dans plusieurs pays européens et
16
déjà accordé à plus de 1 100 collectivités
européennes. En France, le label36
est
porté et diffusé par l’ADEME via ses
directions régionales. Selon Bruno Lechevin,
président de l’Agence, « ce label est
un véritable moteur pour les territoires
pour leur croissance verte ». Retrouvez
les témoignages vidéo des collectivités
lauréates sur www.dailymotion.com/ADEME
Vous pouvez aussi visiter le site des labels
Cit’ergie sur www.citergie.ademe.fr.
Source : communiqué de presse ADEME du
29/01/15
Agriculture
4,7 %
des exploitations
agricoles françaises
étaient engagées
dans une démarche
d’agriculture biologique fin 2012.
Source : L'environnement en France - édition
2014, MEDDE
Vulnérabilité
énergétique
Tableau de bord
200 000
euros octroyés aux projets R&D des PME
pour soutenir les technologies de mobilité
innovantes.
Géré par l’ADEME dans le cadre du programme des Investissements
d’Avenir, l’appel à projets Initiative PME 2015 va cofinancer des projets
d’innovation portés par des PME, ciblés sur les technologies et systèmes de
mobilité innovants et apportant des bénéfices environnementaux (moindre
consommation d’énergies fossiles, réduction de nuisances…). Initiative PME
vise à soutenir une offre française compétitive de transports plus économes
en énergie et plus sobres en carbone. Les projets sélectionnés recevront
une subvention fixe de 200 000 euros pour un coût total du projet au
moins égal à 400 000 euros. Les dossiers de candidature peuvent être
déposés jusqu’au 20 mars 2015 pour le secteur routier et jusqu’au 24 avril
2015 pour les secteurs ferroviaire, maritime et fluvial et pour les projets
intermodaux. Rendez-vous sur www.ademe.fr/appels-propositions.
Source : communiqué de presse ADEME du 30/01/2015
Carlabelling
6 728 modèles de voitures
sont désormais recensés dans la base de données du site Carlabelling, comparateur en ligne de l’ADEME
qui affiche les polluants émis par les véhicules neufs – hybrides (non rechargeables), essence et Diesel – actuellement
proposés sur le marché automobile français. La base de données comporte notamment 19 modèles de véhicules
électriques (éligibles au bonus plafonné à 6 300 euros) et 146 modèles de véhicules hybrides (dont 14 éligibles au bonus
plafonné à 4 000 euros et 64 à 2 000 euros). Pour plus d’information, rendez-vous sur le site www.carlabelling.ademe.fr /
Source : communiqué de presse de l’ADEME du 23/01/2015
Source : Le point sur la vulnérabilité énergétique,
Commissariat général au développement durable Service de l’observation et des statistiques.
© Thierry Castillo/Spécifique
700 000
ménages français sont vulnérables à la
fois pour le logement et pour le carburant.
Pour 2,6 % des ménages français, la
consommation d’énergie contrainte est
très élevée tant pour le logement que
pour les déplacements. Les moins de
30 ans sont les plus exposés à cette
situation : c’est le cas de 7,8 % d’entre
eux, contre 1,2 % pour les 60 ans ou plus.
ADEME & VOUS /
15
N°82 - FÉVRIER 2015
Nuisances sonores
Mobilité
2,3 milliards d’euros
© Kettler
de dépenses de lutte contre le bruit. Pour près de 10 % de
Français, les pollutions sonores (voisinage, activités, transport...)
sont très préoccupantes. En France, près de 40 % des habitants des
agglomérations de plus de 250 000 habitants sont exposés à un niveau
sonore de jour supérieur à 60 dB en raison du trafic routier. Depuis
2000, les dépenses de lutte contre le bruit n’ont cessé d’augmenter
pour s’établir à près de 2,3 milliards d’euros en 2012, dont 1,8 milliard
d’euros consacrés à la construction de dispositifs de protection. /
Source : L'environnement en France - édition 2014, MEDDE
ÉVOLUTION DES DÉPENSES DE LUTTE CONTRE LE BRUIT
En millions d'euros courants
66
Industries
79
Industries
798
Bâtiment
1564
Bâtiment
768
Transports
2012
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
© Florence Chevallier / MEDDE
2001
Dépenses liées aux transports
Dépenses industrielles
594
Transports
Dépenses accoutisques en bâtiments
VOUS-MÊME, VOUS ARRIVE-T-IL DE REMARQUER
DES EMBALLAGES QUI NE SONT PAS ADAPTÉS AUX
PRODUITS, PAR EXEMPLE DES EMBALLAGES QUI SONT
TROP LOURDS, TROP VOLUMINEUX OU TROP LUXUEUX ?
En %
57 %
17 %
3%
23 %
Total
"Régulièrement" + "De temps en temps"
80 %
Régulièrement
De temps en temps
Total
"Rarement” + "Jamais"
20 %
Rarement
Jamais
<
+50 % c’est la hausse du nombre de salariés adeptes de la « petite reine »
pour leurs déplacements domicile-travail, dans les entreprises qui ont
participé à l’expérimentation « Indemnité kilométrique vélo ». Cette initiative s’est
déroulée du 1er juin au 1er novembre 2014 et a porté sur plus de 8 000 salariés répartis
dans 18 entreprises volontaires. Pendant six mois, les employeurs ont versé 25 centimes
d’euros par kilomètre parcouru aux salariés venant travailler à vélo. Le nombre total
d'employés utilisant plus ou moins régulièrement ce mode de transport pour se rendre
au travail est ainsi passé de 200 à 419. On constate une forte perméabilité entre les
utilisateurs des transports collectifs (TC) et ceux du vélo : l’essentiel des nouveaux
cyclistes provient des TC (de l’ordre de 54 %). Cette expérimentation, qui fait partie des
25 mesures du Plan d’action mobilités actives, a été financée par l’ADEME. /
Source : Évaluation de la mise en œuvre expérimentale de l'indemnité kilométrique pour les
vélos – Synthèse, ADEME.
Consommation
80 %
des Français
estiment qu’il y a “trop d’emballages”
Si le prix reste le premier critère de sélection d’un produit, l’emballage influence aussi le consommateur. Une très large majorité des Français (80 %) déclarent remarquer au moins de temps en
temps des emballages non adaptés aux produits qu’ils contiennent. La perception dominante
concernant les emballages est qu’il devrait y en avoir beaucoup moins (pour 65 % des personnes
interrogées) et que l’on pourrait s’en passer (pour 44 % des sondés). Cependant les consommateurs sont également sensibles à l’utilité de l’emballage, 44 % d’entre eux pensent que cela
permet de repérer le produit et d’avoir toute l’information utile et 33 % que c’est absolument
nécessaire pour protéger le produit. Les Français sont par ailleurs nombreux à souligner une
dynamique positive dans toutes les dimensions de l’emballage, notamment en ce qui concerne
l’intégration de matière recyclée dans le contenu des emballages et leur caractère recyclable.
Source : Étude de perception de l’emballage et d’image du recyclé – Synthèse des principaux enseignements, Éco-Emballages / ADEME.
>
16
le kiosque
ADEME & VOUS /
Publications
c FORMATIONS /
Ambassadeurs prévention
Déchets
Stratégie Recherche,
Développement,
Innovation de l’ADEME
pour la période 2014-2020
Acquérir une culture commune
partagée de la prévention, aborder
la prévention dans vos actions
locales de sensibilisation à la
gestion des déchets, mettre en
place des indicateurs de moyens
et de résultats.
DU 23 AU 25 MARS 2015, SAINT-ÉTIENNE (42),
GRATUIT
Eau chaude solaire
collective : l’expertise
nécessaire du bureau
d’étude
+
www.ademe.fr/publications
Ce module de formation permet
de comprendre les spécificités
des installations solaires
thermiques collectives et de
découvrir les enseignements tirés
de la campagne d’audits réalisés
par l’ADEME en 2011/2012.
L’ADEME est au cœur de la mise en œuvre des stratégies nationales de recherche (SNR et SNRE) en participant
à la programmation des recherches et en apportant un soutien financier aux projets de recherche, aux démonstrateurs
et aux expérimentations préindustrielles (recherche et Investissements d’Avenir). Il existe une version anglaise. /
Réf. 8353 (version française) et 8354 (version anglaise) - téléchargeables gratuitement
Rapport annuel de l’Observatoire
des fluides frigorigènes fluorés Données 2013
DU 2 AU 10 AVRIL 2015, PORT BRILLET (53),
1 425 EUROS NET
CEP module 2 :
méthodologie et outils
Ce module vise à former les
conseillers en énergie partagés à
une méthode commune de travail,
du relevé des bilans et l’utilisation
des outils mis à leur disposition
dans le cadre de leur activité,
jusqu’à la communication des
résultats auprès des différents
acteurs.
Ce rapport est établi à partir des données recueillies par l’Observatoire
des fluides frigorigènes fluorés, pour l’année 2013. /
Téléchargeable gratuitement
+
www.ademe.fr/publications
Qualifications et certifications RGE,
en rénovation
DU 19 AU 21 MAI 2015, CHÂTELLERAULT (86),
GRATUIT
Le recours à un professionnel RGE est obligatoire pour bénéficier d’aides
financières pour la rénovation énergétique de votre logement. Retrouvez dans cette
fiche par équipements, par matériaux et par catégories de travaux, les indications
nécessaires pour sélectionner les professionnels RGE. /
Réf. 8401 - Téléchargeable gratuitement
www.ademe.fr/publications
+
Retrouvez en ligne toutes les publications payantes ADEME sur la Librairie Eyrolles : www.eyrolles.com
À LIRE SUR LE SITE ADEME & VOUS
Rendez-vous sur le portail ADEME & VOUS ! Accessible à partir du site www.ademe.fr,
ou à l’adresse www.ademe-et-vous.ademe.fr, il vous présente la version en ligne du magazine
ADEME & VOUS, le Fil d’actu, la Lettre internationale, les lettres Recherche et Stratégie & études.
ADEME & VOUS RECHERCHE N° 9
Ce numéro fait le point sur les
avancées en matière de produits
biosourcés et de chimie du végétal,
qui peuvent avoir un réel impact
en matière de dépendance au
pétrole et d’amélioration du bilan
environnemental de l’industrie,
tout en étant créateurs d’emplois.
STRATÉGIE & ÉTUDES
N° 40
Orienter les capitaux vers une
économie « bas carbone », un appui
des pouvoirs publics nécessaire :
tel est le thème de ce numéro,
après le lancement, le 23 juin, de la
conférence bancaire et financière
pour la transition énergétique.
@
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ademe-et-vousabonnement
,
Renseignements par mail :
[email protected]
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BP 90406
49004 Angers Cedex 01
Tél. 02 41 20 41 20
Directrice de la publication : Valérie Martin /
Rédactrice en chef : Catherine Séguin-Jacques /
Couverture : © Yuji Sakai/Getty image
Vignette dossier : © Fotolia
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Réf. 8192 – Février 2015/
ISSN 1957-1992 (imprimé) - ISSN 1955-2742 (en ligne)
Imprimé par Imprimerie Vincent sur papier Reprint 40 % pâte
FSC / 60 % pâte recyclée, avec des encres végétales. /
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