L'histoire de l'origami L'histoire de l'origami Cet art est originaire de Chine. Il est appelé jiezhi, terme qui regroupe les techniques de pliage de papier et de papier découpé, où le découpage prédomine sur le pliage. Le mot origami vient du japonais, oru signifie plier et kami signifie papier. L'origami japonais a certainement ses origines dans les cérémonies où le papier ainsi plié permettait de décorer les tables (le plus souvent les cruches de saké). Le plus ancien usage de l'origami en religion connu à ce jour est le Katashiro, représentation d'une divinité, utilisé pendant les cérémonies Shinto du temple Ise. Les historiens ont récemment découvert le modèle perdu du Tamatebako (boîte de Pandore), un objet tiré d’un conte folklorique japonais l'Urashima Taro, dans un livre publié en 1734, le « Ranma-Zushiki ». Il contient deux images identifiées en 1993 par Yasuo Koyanagi comme modèle du Tamatebako. Masao Okamura, un historien de l'origami, a réussi à recréer le modèle, qui, contrairement à la théorie de l'origami traditionnel, implique du découpage et du collage. Dès le début des années 1800, Friedrich Fröbel, créateur des écoles maternelles, reconnaissait que l'assemblage, le tressage, le pliage et le découpage du papier étaient des aides pédagogiques pour le développement des enfants. Joseph Albers, le père de la théorie moderne des couleurs et de l'art minimaliste, a enseigné l'origami et le pliage du papier dans les années 1920 et 1930. Sa méthode consistait à utiliser des feuilles de papier rondes pliées selon des spirales ou des courbes; elle influença les artistes modernes d'origami comme Kunihiko Kasahara. Le travail du Japonais Akira Yoshizawa, un créateur prolifique de modèles d'origami et auteur de livres sur l'origami, a inspiré la renaissance contemporaine. L'origami moderne attire des amateurs du monde entier, avec des conceptions toujours plus complexes et de nouvelles techniques : le pliage humide ou wet folding (voir Techniques d'origami), qui permet au produit fini de mieux conserver sa forme, ou encore les constructions d'origami modulaire (ou kusudama), dans lesquelles plusieurs pièces sont assemblées pour former un tout décoratif. En 1978, en France, apparaît le Mouvement Français des Plieurs de Papier (MFPP), créé par JeanClaude Correia. Parmi les artistes français, Didier Boursin poursuit son travail éducatif, mélangeant la poésie de l'origami et l'apprentissage des mathématiques par exemple. A noter, ses travaux sur les avions en papier (voirAerogami) et les pliages de serviettes. La Grue japonaise Une des représentations d'origami les plus célèbres est la grue du Japon. La grue est un animal important pour le Japon (un satellite porte même le nom de Tsuru (grue)). Une légende dit même : Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé. Mémorial Sadako à Hiroshima.La grue d'origami est devenue un symbole de paix en raison de cette légende, et d'une jeune fille japonaise appelée Sadako Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d'Hiroshima. Elle devint alors hibakusha, une survivante de la bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l’âge de douze ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues. Ses amis érigèrent une statue en granit représentant Sadako dans le parc de la paix d’Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues (Sembatsuru). Depuis, il est entré dans la tradition de plier mille grues en papier lorsqu'un proche ou bien un ami est gravement malade. Au-delà de la superstition, cet acte procure courage et volonté au malade, qui se sent ainsi entouré. L'histoire émouvante de Sadako a été racontée dans beaucoup de livres et de films. Dans une version, Sadako écrit un haïku dont le sens est le suivant : J'écrirai la paix sur tes ailes et tu voleras de par le monde pour que plus jamais les enfants ne meurent ainsi. Pour un Japonais, l'origami est plus qu'un art : il est culture vivante. Les règles d'or de l'origami Règle numéro 1 Pliez toujours soigneusement et avec précision. Veillez à ce que les plis soient bien marqués, les angles bien pointus, les bords bien alignés. Si vous pliez sans soin, le résultat sera décevant. Règle numéro 2 Prenez le temps de regarder toutes les étapes du diagramme avant de vous lancer. Vous pourrez alors commencer à plier avec facilité et assurance. Règle numéro 3 Pliez toujours le papier fermement avec le dos de votre ongle. Les bon plis assurent un pliage facile, et servent de guide dans les étapes suivantes, ou de préparations à une série de plis Règle numéro 4 Le choix du papier est un élément important de l'origami. Le papier utilisé pour l'origami doit être résistant et de la couleur appropriée. Choisissez un papier fin lorsqu'il y a beaucoup d'épaisseurs, un papier épais pour donner du volume, un papier qui a du ressort pour les modèles animés... Règle numéro 5 La plupart des modèles se font à partir de feuilles de papier carré. Assurez-vous qu'elle est réellement carrée ! Règle numéro 6 Ne vous attaquer pas à des modèles trop difficiles si vous débutez. Laissez-vous guider par le degrés de difficulté : vous progresserez en douceur, et vous vous retrouverez au niveau quatre sans même vous en apercevoir ! Règle numéro 7 Sachez que même un plieur averti obtiendra rarement un modèle parfait du premier coup. Testez le modèle une première fois pour le découvrir et vous préparer aux obstacles avant de réaliser votre oeuvre sur le beau papier que vous aurez amoureusement choisi et sur lequel il serait dommage de faire...des faux plis. Les mathématiques et autres applications de l'origami L'origami est un sujet d’étude pour les enseignants de mathématiques, en particulier dans le domaine de la géométrie. L’origami permet la trisection de l'angle, alors qu'elle est impossible à la règle et au compas. Divers exercices de géométrie peuvent être issus de la pratique de l'origami. C'est aussi un objet d'étude des mathématiciens : la « rigidity » est une discipline des mathématiques, liée à la géométrie différentielle. Elle a des applications techniques : déploiement de panneaux solaires embarqués à bord de satellites, déploiement de micro-sondes injectées dans le corps humain, pliage des coussins gonflables de sécurité, etc.
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