Vous nous avez sol - Les Riverains des Portes Sud

Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, membres des associations du collectif « Les
Riverains des Portes Sud »
Vous nous avez sollicités, dans le cadre des élections départementales de mars 2015, au sujet
de la dégradation de la qualité de vie des citoyens résidant aux abords de la RD 2020.
Vous évoquez plusieurs facteurs qui s’additionnent et contribuent à perturber le quotidien
des habitants, tels que l’augmentation du trafic routier et ses effets induits (nuisances
sonores, pollutions, émissions de gaz à effet de serre, insécurité routière...). S’ajoutent à cela
les nuisances urbanistiques, architecturales, paysagères et environnementales qui se sont
cumulées au fil des aménagements de ce secteur géographique.
Comme toute voirie structurante, la RD 2020 est un vecteur d’installation d’activités
économiques, de services. La portion de cette voie entre l’échangeur de Belle-Croix et le
rond-point de la Petite Mérie constitue une entrée de ville qui mérite un traitement qualitatif
particulier en raison notamment de son contexte environnemental et de sa proximité avec
des secteurs d’habitation.
Cette partie de l’agglomération représente un bassin de vie important avec quatre zones
d’activités (Aulnaies, Provinces, Moulin, la Saussaye et Limère), le parc technologique et
scientifique d’Orléans la Source. De surcroît la zone d’activités de la Saussaye sera étendue
sous peu et des réserves foncières sont déjà acquises pour accueillir des activités aux Relais.
Votre inquiétude est renforcée par la venue d’une enseigne internationale de vente de
meubles, Ikéa, et par l’installation de l’enseigne « Terres et Eaux », ainsi que par le devenir
des terrains restants à construire sur la ZAC de Limère et des possibilités d’absorption des
infrastructures existantes déjà saturées.
Cette cohabitation entre les différents types d’occupation du sol doit être organisée, gérée de
façon à préserver la qualité de vie et le bien être des résidents. Il convient donc d’œuvrer
pour la qualité de vie des habitants et pour un environnement de qualité tout en favorisant un
développement économique créateur d’emplois. Pour nous, ces préoccupations ne doivent
pas s’opposer les unes aux autres, mais être complémentaires.
1) Traitement de cette entrée de ville :
La RD 2020, au sud d’Orléans, constitue l’une des 500 « entrées de ville » peu esthétiques
que compte notre pays. Il est facile de voir que celles-ci ont été faites sans plan d’ensemble,
sans conception urbanistique et architecturale, mais que l’on s’est contenté, dans les
dernières décennies, de concentrer les activités commerciales de part et d’autre de la route,
de manière anarchique et décousue.
Si des efforts ont été faits entre le carrefour Candolle et le carrefour de Verdun pour repenser
cette route départementale comme un boulevard (avec davantage de carrefours aménagés),
force est de constater que les élus concernés (qu’il s’agisse de ceux de l’agglomération
d’Orléans ou du département) n’ont pas « repensé » la partie de la RD 2020 située au sud du
carrefour de Verdun.
2) Renforcer les exigences architecturales, urbanistiques, paysagères et environnementales.
Le département en tant qu’aménageur de zones d’activités ou de financeur des
infrastructures doit avoir des exigences en matière d’aspect qualitatif des aménagements.
L’agenda 21 en cours d’élaboration peut en effet fixer des intentions, mais, il n’est pas un
document opposable règlementairement.
La responsabilité incombe aux communautés de communes et aux communes par le biais
des documents de planification de l’aménagement du territoire tels que le Schéma de
Cohérence Territoriale (SCOT) ou le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou les procédures
d’aménagement comme les Zones d’Aménagement Concerté (ZAC).
Le SCOT est un outil de planification intercommunale à l’échelle du bassin de vie ou de
l’aire urbaine. Il organise l’espace et l’urbanisation, l’habitat, la mobilité, l’aménagement
commercial et l’environnement.
Il assure la cohérence des documents communaux comme le PLU qui organise
l’urbanisation à l’échelle communale.
Ainsi, les textes règlementaires permettent aux élus d’orienter l’aspect qualitatif des zones à
aménager.
Nos préconisations :
Le développement économique ne doit pas se traduire par un renoncement aux critères
architecturaux, urbanistiques, paysagers et environnementaux.
Il incombe aux élus d’avoir une politique ambitieuse en la matière et notamment aux maires
de Saint-Cyr-en-Val et d’Ardon de veiller à respecter cet équilibre.
Nous demanderons que soit préservée la bande boisée qui longe la RD 2020 en instaurant un
espace boisé classé. Elle contribuera ainsi à préserver la biodiversité et sera un rempart
naturel contre les nuisances sonores. Lorsque les aménagements nécessitent ou nécessiteront
un déboisement, il faudra impérativement reconstituer une surface équivalente sur la parcelle
ou de trouver des mesures compensatoires à proximité. Enfin, il convient d’éviter
d’imperméabiliser de façon excessive les parcelles en privilégiant les parkings silos moins
consommateurs d’espaces.
Nous demanderons que le Conseil départemental, en tant qu’aménageur, renforce le cahier
des charges de la ZAC de Limère en ce qui concerne l’implantation et l’orientation des
bâtiments, leur aspect extérieur : choix des matériaux et leur couleur, la plantation d’arbres
et d’espaces verts pour conserver l’aspect naturel de cette entrée de ville et préserver la
biodiversité. Nous souhaitons que toutes les mesures soient étudiées afin de prendre en
compte ce territoire naturel remarquable et de préserver au maximum l’identité solognote de
cette entrée d’agglomération.
Enfin, nous demanderons au Conseil départemental de limiter l’implantation d’activités qui
seraient génératrices d’un surcroît de trafic.
Un plan d’ensemble, à moyen et long terme, devra être établi pour revoir progressivement le
bâti existant afin – conformément à la loi – d’assurer « la qualité urbaine, architecturale et
paysagère » des secteurs qui longent immédiatement la RD 2020 de part et d’autre entre
Orléans et La Ferté-Saint-Aubin. Tout changement d’affectation d’un terrain ou d’un
immeuble devra être une occasion d’aller en ce sens. L’ensemble des documents
d’urbanisme et d’aménagement correspondants devront – toujours conformément à la loi –
« assurer la qualité urbaine, architecturale et paysagère » de ces secteurs.
3) Le trafic routier
L’implantation de parcs d’activités et d’entreprises doit se réfléchir de manière cohérente
notamment par rapport aux capacités d’accès et de desserte routière.
En tant qu’aménageur de la zone d’activités de Limère, le Conseil général du Loiret et
l’agglomération orléanaise auraient dû se poser la question de la pertinence de
l’implantation d’Ikéa par rapport aux réseaux existants et par rapport aux projets en
émergence dans ce secteur.
Visiblement, la ZAC de Limère n’était pas prévue pour accueillir une enseigne commerciale
d’une telle importance qui draine une clientèle sur un périmètre de 100 kms aux alentours.
Un autre lieu de l’agglomération, mieux desservi et entraînant moins de nuisances aurait pu
être choisi. Tel n’est pas le cas, d’où la nécessité où nous nous trouvons, en raison des
décisions qui ont été prises, d’adapter un secteur déjà saturé en termes de trafic routier.
Les différentes études menées sur les projets du secteur ont toutes conclu que le réseau
viaire était insuffisant et que des problèmes de sécurité routière se poseraient aux heures de
pointe à certains carrefours.
Ces études analysent les effets induits sur un petit périmètre, en occultant les interactions
entre Ikéa et l’extension de la Saussaye, alors que l’impact du magasin aura des effets sur la
RD 2020, sur la commune de La Ferté-Saint-Aubin, sur les franchissements des ponts sur la
Loire pour la clientèle qui vient de l’Est du Département.
Le nord de la RD 2020, avec le carrefour du Zénith, est déjà un point noir de la RD 2020.
Pourtant, les autorités compétentes (agglomération Orléans-Val de Loire et ville d’Orléans)
tout en décrivant rituellement ces problèmes, n’ont pris aucune mesure concrète depuis 14
ans.
L’accès rapide et en toute sécurité des véhicules de secours vers le CHRO s’en trouvera
fortement perturbé.
Dès notre élection, nous interviendrons pour demander avec force que soient étudiées et
mises en place les préconisations suivantes :
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Signalisation efficace ;
Synchronisation des feux ;
Réduction de la vitesse, souvent excessive ;
Revoir les abords, de part et d’autre, avec une végétalisation de qualité (comme cela a
été fait sur une partie de la RD 2020 au nord d’Orléans) ;
Revoir entièrement l’éclairage sur l’ensemble du parcours pour qu’il soit plus
sécurisant ;
Réduire drastiquement les enseignes et panneaux publicitaires. Une bonne information
est utile. Un matraquage publicitaire surabondant est destructeur du paysage et inutile.
Les contrôles des services de l’Etat doivent être renforcés. Le Conseil départemental
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devra appuyer cette demande ;
Plan de circulation à La Source ;
Rencontre avec les opérateurs GPS ;
Incitation à utiliser les transports en commun (bus et tramway) ;
Arrêté interdisant le trafic poids lourds sur la RD 326 ;
Organiser et faire connaître des itinéraires de dissuasion pour désengorger la RD 2020 ;
Revoir le rond-point de la Petite Mérie, tant sur le plan esthétique que sur celui de la
fonctionnalité en privilégiant les circulations fluides et sûres ;
Créer des zones de dépôt des marchandises aux extérieurs de l’agglomération. Les
marchandises seraient ensuite acheminées, en dehors des horaires de pointe, par des
véhicules utilitaires hybrides ou électriques ;
Rechercher un accord avec Ikéa pour la livraison à domicile des achats de la clientèle
de l’agglomération ;
Considérer que si l’arrivée d’Ikéa est dorénavant un fait acquis, cela ne dispense
nullement de suivre les conséquences de cette implantation, de revoir, reconfigurer et
adapter ce qui devra l’être, au vu des constats que nous pouvons faire : nous nous
engageons à mener cette démarche, en continu, avec les associations que vous
représentez.
Nous nous engageons à nous battre au sein du conseil départemental pour obtenir de Vinci
Autoroutes la création d’une carte à tarif réduit pour les habitants du département utilisant
l’autoroute entre les sorties nord, sud et centre de l’agglomération afin de désengorger la
RD 2020 vers le carrefour Zénith, comme cela a été fait durant plusieurs années pour les
habitants de l’agglomération d’Orléans.
Nous défendrons l’idée de flécher un itinéraire bis pour les clients de l’Est du département,
de créer une sortie d’autoroute à La Ferté-Saint-Aubin pour préparer la création de la zone
des Relais et résorber le trafic poids lourds (la majorité actuelle du Conseil général s’y est
toujours opposée, nous nous battrons pour que cela change).
Enfin, nous demanderons la surveillance de l’évolution du trafic dans sa globalité.
4) Nuisances sonores
L’ambiance sonore du quartier est marquée essentiellement par la présence de la RD 2020.
La RD est classée en catégorie 3 par rapport au bruit des infrastructures des transports
terrestres. Des normes d’isolation acoustique renforcées sont imposées pour les bâtiments.
Nos préconisations :
Le conseil départemental devra être attentif à l’évolution de la qualité sonore en procédant à
des études acoustiques complémentaires notamment s’il s’avérait que l’étude de trafic a été
sous-estimée. Limiter la vitesse des véhicules, poser des revêtements bitumineux adaptés,
créer des murs végétalisés anti-bruit ou des merlons sont des solutions qui permettront
d’atténuer les nuisances excessives.
5) Fermeture de la maison de retraite des Ombrages
Nous demanderons la révision du plan gérontologique départemental.
Nous nous battrons pour la création d’un EHPAD à La Source et nous insisterons pour que
les offres d’hébergement pour les personnes âgées soient diversifiées et réparties
harmonieusement sur le territoire, notamment dans notre secteur au sud de la Loire.
Nous espérons que ces éléments auront répondu à vos attentes et restons à votre disposition
pour toute précision qui vous paraîtrait utile et pour vous rencontrer si vous le souhaitez.
Bien cordialement,
Michèle Bardot et Emmanuel Fournier.