Discours du Président Juncker à la Conférence des

Commission européenne - Discours - [Seul le texte prononcé fait
foi]
Discours du Président Juncker à la Conférence des Présidents des
Parlements de l'Union européenne
Luxembourg, le 23 mai 2016
Monsieur le Président, Cher Mars, Mesdames et Messieurs les Présidents, Mesdames et Messieurs, et
pour beaucoup d'entre vous, à voir la salle, chers amis,
Je viens avec retard parce que la ville de Luxembourg est devenue une grande métropole, à juger
d'après le trafic que je rencontre chaque matin. Depuis que je ne suis plus Premier ministre de ce pays,
rien ne fonctionne et donc j'en suis la première victime.
Je suis très heureux de vous voir et je m'excuse d'ores et déjà de devoir partir à 11 heures sur
Bruxelles.
Lorsque j'ai été nommé Président de la Commission, j'avais fait auparavant une analyse de la situation.
L'impression qui s'est dégagée à la lecture des multiples réalités européennes était de dire que l'Union
européenne ne fonctionne pas à son véritable niveau de potentiel, qu'il y a insuffisamment d'Europe
dans l'Union européenne et qu'il y a insuffisamment d'Union dans l'Union européenne. Et donc il fallait
essayer d'y remédier. Raison pour laquelle j'avais présenté au Parlement européen, dans le cadre
d'une déclaration de politique générale, les dix grandes priorités de la Commission. Le constat a été
qu'il y a un désamour entre les peuples d'Europe et l'Union européenne et notamment ces institutions
et notamment par rapport à la Commission européenne. La raison en fut que nous n'avons pas su
répondre présent lorsqu'il s'agissait de traiter les grands défis de l'Union européenne.
Le premier défi qui nous est lancé depuis si longtemps déjà est une absence remarquable de croissance
suffisante et des niveaux de chômage scandaleusement trop élevés. Nous avons décidé d'y remédier
en lançant un Plan européen d'investissement qui porte mon nom. Ce n'est pas moi qui ai apporté mon
nom à ce plan, mais ce sont ceux qui ont pensé que le plan serait un échec et donc préalablement ils
voulaient identifier celui qui en serait responsable. Or, il s'avère que le plan fonctionne; jusqu’à ce jour,
nous avons pu mettre en route 57 grands projets d'infrastructure dans la plupart des pays européens;
170.000 petites et moyennes entreprises bénéficient d'ores et déjà des nombreux apports que le Plan
d'investissement peut mettre à leur disposition. Et donc nous avons réussi à mobiliser jusqu’à ce jour
un important volume financier qui reflète des investissements nouveaux qui n'auraient pas été
entrepris s'il n'y avait pas ce plan de 100 milliards d'euros. Nous avions pensé qu'il fallait nuancer,
amender, voire mettre un terme à cet unilatéralisme d'action qui consistait à prêcher l'austérité partout
et à sous-estimer la nécessaire prise en compte des desideratas sociaux qui sont autant d'exigences
formulés par nos concitoyens.
Jusqu’à ce jour nous avons toujours un déficit d'investissement de 15% en Europe par rapport à
l'année de pré-crise qui fut l'année 2007. Et donc lentement nous sommes en train de combler ce
retard et je voudrais inviter tous les Parlements nationaux de n'avoir de cesse lorsqu'ils discutent avec
leurs gouvernements respectifs d'avoir recours à cet instrument mobilisateur et créateur d'emploi.
Nous avions pensé au début de notre mandat que la Commission européenne ne devrait pas s'occuper
de ce qui ne la regardait pas, parce que l'Europe doit retrouver un bon équilibre en soumettant toutes
ses initiatives à un test de subsidiarité – ce que nous faisons et ce pourquoi les Parlements nationaux
se sont fortement engagés pour accompagner la Commission dans cet exercice, qui n'est pas théorique
mais qui est pratique et qui doit conduire à des actions ou à des inactions en conséquence de cette
coopération entre les Parlements nationaux et les instances communautaires. Nous avions dit qu'il
faudrait que la Commission et l'Union européenne soient exigeantes, ambitieuses lorsqu'il s'agit de
traiter les grands problèmes de l'Europe et qu'il faudrait que nous nous imposions une modestie, une
timidité d'action lorsqu'il s'agirait de problèmes qui, en fait, ne trouvent pas une solution au niveau
européen, mais qui gagnent à trouver une solution au niveau national. Raison pour laquelle nous avons
retiré de la table du co-législateur une centaine de propositions qui n'ont pas connu le succès que les
Commissions précédentes avaient escompté; raison pour laquelle nous avons lancé en 2015 et en 2016
seulement 23 initiatives nouvelles, alors que les Commissions précédentes – je ne les critique pas pour
cela – lançaient en principe 130 nouvelles initiatives par année. Donc une relative modestie législative
que le Parlement européen n'apprécie pas toujours mais que les éléments raisonnables du Parlement
européen – ils sont nombreux, ils constituent la majorité – ont invité la Commission à faire.
Parmi les grands problèmes que l'Union européenne doit affronter se trouve, hors les domaines
croissance et emploi, la douloureuse question des réfugiés. On pourrait passer des heures à discuter
cette question, mais la Commission avait fait le choix de présenter déjà au début de son mandat des
propositions concrètes dans la matière. Il n'est pas vrai que nous aurions découvert la crise des
réfugiés au moment où les premiers morts faisaient de la Méditerranée un cimetière européen et où, à
partir de la Turquie, des millions de réfugiés se mettaient en mouvement. Déjà pendant la campagne
électorale, et Monsieur Schulz, candidat socialiste, et Monsieur Verhofstadt, candidat des Libéraux, et
moi-même, nous avions dit qu'il ne faudrait pas que nous laissions seuls avec sur leurs bras le
problème des réfugiés les Etats de la Méditerranée: l'Italie, Malte, Chypre et d'autres. Et donc nous
avons développé, dès le début de notre mandat, une action cohérente et conséquenteque le Conseil en
partie a suivie, notamment les propositions qui concernent la relocation et le resettlement – la
réinstallation -, comme on dit en franglais. Le Conseil a pris – à majorité qualifiée, il est vrai – une
décision en la matière et donc nous aurions pensé que les Etats membres mettraient en application
leur propre décision. Hélas, ce ne fut pas le cas dans un certain nombre de pays. Au contraire, ces
pays ont choisi la voie nationale, la voie unilatérale sans concertation préalable et suffisante avec les
instances communautaires et les autres Etats membres concernés.
Nous sommes farouchement décidés à faire en sorte que la protection des frontières extérieures
s'améliore. C'est une des grandes lacunes du système de Schengen qui, lorsqu'il fut créé il y a une
trentaine d'années, n'a pas trouvé l'attention qu'il aurait fallu qu'il ait trouvée. Les propositions de la
Commission sont sur la table. Nous pensons qu'au cours du mois de juin les propositions afférentes
seront adoptées après des légères modifications par les législateurs, c'est-à-dire par le Conseil et
ensuite par le Parlement européen, dont je dois dire qu'il n'a cessé d'encourager la Commission à
devenir proactive en la matière et que toute les opérations pratiques qu'il fallait ont été mises en
œuvre par le Parlement européen. Si l'impression subsiste – et elle subsiste, et elle reflet d'une
certaine réalité – que l'Europe n'est pas à même de résoudre convenablement le problème des
réfugiés, la responsabilité de cet état ne peut être imputée ni au Parlement européen, ni à la
Commission.
Wir haben jetzt in den vorvergangenen Wochen eine Reform des Dublin-Systems vorgelegt. Schengen
funktioniert nicht zu Genüge. Deshalb gibt es einen Aktionsplan der Kommission wie man bis Ende des
Jahres wieder zu einem voll umfänglichen Funktionieren des Schengen-Systems zurückkehren kann.
Zusätzlich zu dem haben wir eine Reform des Dublin-Systems vorgeschlagen, weil es sich ja erwiesen
hat, dass das Dublin-System so wie ursprünglich angedacht nicht mehr funktioniert. Das bringt uns in
die Notwendigkeit dieses System nicht abzuschaffen, sondern zu reformieren. Laut den
Kommissionsvorschlägen bleibt es dabei, dass das Land, in dem ein Flüchtling europäisches Territorium
betritt, zuständig bleibt für die Einschätzung des Asylgesuches des ankommenden Flüchtlings. Aber
wenn ein Land überfordert wird durch eine zu hohe Anzahl von Flüchtlingen, die um Aufnahme bitten,
dann müssen wir ein solidarisches System in Europa finden, in der Gestalt, dass andere
Mitgliedsstaaten diesem überforderten Mitgliedsstaat helfend zur Seite springen.
Ich bleibe bei der Überzeugung, dass man das Flüchtlingsproblem nur in den Griff kriegt, wenn man
sich resolut für europäische Lösungen ausspricht und Abstand nimmt von einseitigen nationalen
Alleingängen. Die führen nur zu Chaos und zu Durcheinander. Das hat man im Übrigen festgestellt, als
die Balkanroute auch in einem nicht koordinierten System geschlossen wurde. Das hat sofort zu einem
massiven Problem in Griechenland geführt: bis zum heutige Tage, wo über 50,000 Flüchtlinge in
Griechenland festsitzen. Und falls wir es nicht geschafft hätten mit der Türkei zu einem Abkommen
diesbezüglich zu kommen, dann hätte das Problem in Griechenland Proportionen angenommen, die es
den Griechen und anderen unmöglich gemacht hätten für einen anständigen Umgang mit Flüchtlingen
– der im Übrigen nicht immer garantiert ist, auch in Griechenland nicht – zu kommen. Insofern bin ich
einigermaßen zuversichtlich, dass wir jetzt zu einem kohärenten europäischen System kommen, das
erst dann vollumfänglich wirken kann, wenn wir es im Rahmen der sich einstellenden europäischen
Solidarität und durch einen Vorschlag der Europäischen Kommission die legale Einwanderung
betreffend schaffen werden.
Legale Einwanderungsmöglichkeiten müssen geschaffen werden. Wenn wir dabei bleiben, dass es nur
illegale Zugänge nach Europa gibt, dann werden die Probleme uns über den Kopf wachsen. Wer die Tür
zusperrt, der muss damit rechnen, dass die Menschen, die vor Krieg und Gewalt flüchten, durch das
Fenster einstiegen. Zurzeit wird durch das europäische Fenster eingestiegen. Mir wäre es lieber, wenn
wir die Eingangstür zum europäischen Haus – kontrolliert – im Rahmen einer legalen Lösung öffnen
würden.
Jetzt wird es wiederum heftige Debatten geben; a) um die Türkei-Vereinbarung und b) um die
Vorschläge der Europäischen Kommission für ein europäisches Asylsystem. Es gibt einige
Mitgliedstaaten, Regierungen und Parlamente, die sich den Vorschlägen der Europäischen Kommission
nicht spontan anschließen können. Mit diesen Staaten, mit diesen Parlamenten möchte die Kommission
im Gespräch bleiben, um Möglichkeiten zu eruieren wie wir – falls es denn nicht zu einem
rechtsverbindlichen System kommt – auf dem Wege freiwilliger Vereinbarungen zu demselben Ziel
gelangen.
Das sind die Hauptprobleme, die ich diesbezüglich sehe. Zu der Türkei-Vereinbarung möchte ich sagen,
dass ich der Auffassung bin, dass wir diese brauchen. Sogar wenn wir einen voll funktionierenden
Außenschutz der Grenzen hätten, bräuchten wir trotzdem Vereinbarungen mit unseren direkten
Nachbarn in und um Europa herum. Unser Problem ist im Übrigen nicht so groß wie es scheint, obwohl
ich es nicht klein reden möchte.
Es muss auf einem Kontinent von 508 Millionen Menschen möglich sein, 2 Millionen Flüchtlinge adäquat
zu integrieren. Ich rede regelmäßig mit dem libanesischen Premierminister, mit dem jordanischen
König, mit anderen und ich bin peinlich berührt, wenn ich denen – Menschen, Königen,
Premierministern, Parlamentariern – erklären muss, dass wir das Problem nicht in den Griff kriegen,
während Libanon und Jordanien in absoluten Zahlen – das sind arme Länder – mehr Flüchtlinge auf
ihrem Territorium beherbergen als wir dies in Europa tun. Und Ähnliches gilt auch für die Türkei. Die
Türkei hat 3 Millionen Flüchtlinge aufgenommen. Und wir haben es über die Sommer- und
Herbstmonate erlebt, zu welchen Irrungen und Wirrungen dies führen kann, wenn wir mit der Türkei
nicht – wir beide Seiten – zu annehmbaren Vereinbarungen kommen. Die haben wir jetzt und ich bin
sehr dafür, dass diese Vereinbarungen respektiert werden, sowohl von den Europäern als auch von der
Türkei. Die Europäische Sachlage ist klar: wir könnten einen Ansturm von mehreren Millionen
Flüchtlingen nicht in adäquater Form bewältigen. Und die Türkei hat kein Interesse daran, dass in der
Türkei und um die Türkei herum Schmuggler und Gangster sich der Gewässer bemächtigen. Es kann
doch nicht sein, dass zwischen zwei NATO-Staaten – Griechenland und der Türkei – die einzigen
Nutznießer des nicht-koordinierten europäischen Systems Schmuggler und Schlepper sind. Und
deshalb ist diese Vereinbarung mit der Türkei zu respektieren, inklusive die Visaliberalisierung, wo ich
darauf bestehe, dass die Bedingungen, die wir gemeinsam ausgearbeitet haben – 72 an der Zahl – von
der Türkei respektiert werden, inklusive die Novellierung der Anti-Terror Gesetzgebung; dies ist eine
unverrückbare Position der Europäischen Union und dies müssen wir in Gesprächen mit unseren
türkischen Partnern immer wieder deutlich machen.
So wie es auch gilt, deutlich zu machen, dass das, was ich zu Beginn des Mandates der neuen
Kommission formuliert hatte, dass die Kommission und die nationalen Parlamente zu einer intensiveren
Zusammenarbeit finden müssen. Und das ist nicht in allen Beziehungen bis jetzt gelungen. Das
scheitert eigentlich nicht so sehr am Willen der nationalen Parlamente, die wir ja brauchen, weil ein Teil
der Legitimität und Legitimierung europäischer Vorgänge liegt in den nationalen Parlamenten. Man
kann Europa nicht zum Erfolg führen, wenn man die Nationen nicht respektiert. Nationen sind keine
provisorischen Erfindungen der Geschichte – die sind auf Dauer eingerichtet. Und insofern gilt es auch
mit den Parlamenten Einvernehmen über wichtige europäische Vorhaben zu erzielen, dort gibt es
verschiedene Prozeduren, alle möglichen Farbenspiele: gelbe Karten, rote Karten, grüne Karten. Wir
haben jetzt festgestellt, dass der Richtlinien-Entwurf zur Arbeitnehmerentsendung auf Widerspruch in
mehreren Parlamenten stößt, weil – es scheint – [dass] die Vorschläge der Kommission das
Subsidiaritätsprinzip nicht respektieren würden. Ich sehe das anders, wir arbeiten daran und die
Parlamente kriegen innerhalb der nächsten Wochen eine Antwort, die deutlich macht, wieso und
weshalb die Kommission der Auffassung ist, dass in Sachen Entsenderichtlinie das
grenzüberschreitende Thema ein vorherrschendes ist, das auch auf europäischem Plan anständig wird
behandelt werden müssen.
Ich weiß, es gibt noch andere Redner und deshalb möchte hier schließen, nicht ohne mich noch einmal
bedankt zu haben, dass die nationalen Parlamente auch auf Ebene der Parlamentspräsidenten – von
denen ja sehr viele hier sind – sich das Thema Europa inbrünstig vornehmen. Die Europäische Union
hat dabei nur zu gewinnen.
Ich danke für die Aufmerksamkeit.
SPEECH/16/1889