« Le plus difficile est d`arriver à faire se rencontrer les

Des projets européens propulsent le potentiel d’innovation marocain
« Le plus difficile est d’arriver à faire se rencontrer les offres et les demandes en termes de partenariats
de recherche et d’innovation, mais lorsque nos chercheurs marocains intègrent des projets européens,
l’échange et la coopération entre les deux rives de la méditerranée résulte souvent en de magnifiques
projets».
Ces mots ont été prononcés par Dalila Loudyi, point de contact national du Maroc pour les projets de
recherche européens sur l’environnement du précèdent programme cadre de recherche européen FP7
(2007-2013), lors de la Semaine de l’Innovation, qui s’est tenue à Casablanca du 3 au 5 mars dernier.
Mais Dalila ne fut pas seule à noter que la coopération internationale en recherche et innovation peut
être une source de force pour les relations Euro-méditerranéennes et pour la croissance. Cet
évènement de 3 jours, qui a offert des séminaires, des formations et un évènement de mise en réseau,
a rassemblé, chaque jour, plus de 50 participants. Ceux-ci avaient différents profils tels que des
chercheurs, des entrepreneurs et des représentants d’administrations publiques, venants de tout le
Maroc (Marrakech, Tétouan, Tanger et Casablanca), mais également de l’étranger comme la France,
la Grande Bretagne, le Liban et la Tunisie. Tous coopèrent pour éliminer les barrières à l’innovation et
pour un développement local et durable dans des domaines différents tels que l’énergie, la foresterie
ou la santé.
Enrique Doblas, chercheur au CREAF et coordinateur du projet MENFRI, l’un des projets européens
financé par le programme R2I « de la recherche à l’innovation » de la Commission européenne et
organisateurs de l’évènement, explique comment l’idée d’une Semaine de l’Innovation est née : « Au
sein de notre propre projet, nous avons identifié des problématiques pour le secteur forestier
méditerranéen : changement climatique, barrières à l’entreprenariat, question du genre, manque
d’incitations publiques, etc. Nos partenaires européens et maghrébins, travaillants sur des projets liés
à l’énergie, l’eau et l’agriculture ont rencontré des barrières similaires. Nous avons donc décidé de
collaborer et de créer une plateforme où des chercheurs, des entrepreneurs et des communautés
locales, venant de toute la méditerranée, se sont rassemblés, ont discuté et échangé sur leurs
connaissances et les bonnes pratiques liées à ces problèmes. Dans le cas de MENFRI, ce genre de
dialogue s’est prouvé très efficace afin d’aider la foresterie méditerranéenne à être un secteur innovant,
durable, juste, viable économiquement et créateur d’emplois. L’organisation de la « Semaine de
l’Innovation », permettant l’échange de connaissances pratiques et de conseils, nous est apparue
comme une étape cruciale vers une recherche et un entreprenariat méditerranéen uni et plus fort,
permettant ainsi de combattre les problèmes communs que nous rencontrons ».
Mme Siham Hamidi du Ministère marocain de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique
et de la formation des cadres a confirmé ce besoin d’une recherche méditerranéenne forte. « Il est
nécessaire que nous développions la capacité de nos chercheurs à monter leurs propres propositions de
projets en réponse aux appels à propositions de la Commission Européenne » a-t-elle expliqué. «Nous
avons beaucoup à apporter à la recherche méditerranéenne. C’est pourquoi notre ministère poursuit
une mission d’information auprès des chercheurs marocains pour les informer des opportunités
existantes telles que Horizon 2020 ».
« Renforcer la coopération internationale dans le domaine de la science, de la recherche et de
l’innovation dans la méditerranée est une façon de créer de la croissance tout en combattant,
ensemble, des défis globaux tels que le changement climatique et d’agir avec une masse critique », a
expliqué Tomas Matraia, chargé des «Pays voisins du Sud de l’Europe et Afrique », à la Direction
Générale « Recherche et Innovation » de la Commission Européenne. « Mais cela va plus loin », a-t-il
ajouté. « Il est question ici d’investir dans le capital humain, en partageant et en renforçant la confiance
mutuelle tout en construisant des relations plus fortes autour du bassin méditerranéen pour les
générations actuelles et futures. Ainsi, la coopération internationale en recherche et innovation
renforce la politique externe de l’Union Européenne et promeut le développement local et durable tout
en créant des opportunités « gagnant-gagnant ». Les projets du programme R2I, tels que MENFRI, sont
des outils efficaces pour réunir chercheurs, entrepreneurs et société civile ; et les faire travailler sur des
objectifs communs ».
« MENFRI est en train d’organiser une nouvelle formation multidisciplinaire et des activités de
renforcement des capacités au Maroc en novembre 2015 et en Tunisie en mai 2016 » a annoncé Doblas.
« La certification forestière et l’aide aux femmes vivant dans des zones rurales et travaillant dans la
forêt seront les thèmes principaux » a-t-il ajouté. « MENFRI collabore déjà avec PEFC International
(Programme de reconnaissance des certifications forestières) et explore une collaboration avec la
délégation de l’Union Européenne au Maroc. Nous pensons que cette action fraie la voie à la création
d’emplois et au développement local ».
Découvrez le projet MENFRI à travers sa courte vidéo de présentation.
Ce communiqué de presse a été écrit dans le cadre du projet européen MENFRI (grant n°609542)
dont AliénorEU est partenaire.