Décidons en commun de notre avenir ! » (version P10)

DÉCIDONS EN COMMUN DE NOTRE AVENIR !
Profession de foi des candidat·e·s à Paris Ouest Nanterre et à Paris 8
Élections des 7 et 8 avril 2015
Le vote des conseils d’administration de Paris Ouest Nanterre et Paris 8, en faisant entrer
les deux universités dans la ComUE « Université Paris-Lumières », a créé une nouvelle situation
dont chacun doit aujourd’hui tenir compte. Ceci nous incite à une vigilance toute particulière
face à des situations susceptibles de changer profondément la donne initiale.
Les candidat·e·s des listes « Décidons en commun de notre avenir ! » sont favorables, à
Saint-Denis comme à Nanterre, au travail entre les deux universités : certains d’entre nous le font
depuis longtemps, de même qu’ils ont participé à l’élaboration du PIA 2.
Nous, candidat·e·s, qui nous sommes impliqué·e·s dans les débats autour de la création
de la ComUE l’an dernier et défendu des positions semblables sur les deux sites, avons décidé de
présenter une profession de foi commune autour de sept engagements :
• Vous tenir régulièrement informé·e·s de ce qui se passe dans les conseils,
contrairement à ce qui s’est produit pour le PRES, lequel avait fonctionné avec une
communication insuffisante.
• lutter, dans ces conseils, contre tout transfert de compétence et contre toute décision
qui irait dans le sens d’une fusion entre nos deux universités et ses partenaires
(CNRS).
• défendre l’autonomie des écoles doctorales et des UFR sur la définition des
programmes de formation et la recherche.
• tout mettre en œuvre pour contrôler la politique de fléchage des crédits et pour
veiller à l’équilibre entre crédits récurrents et appels d’offres dans le cadre de la
ComUE.
• se réserver de soutenir tous les partenariats, qu’ils soient dans ou hors la ComUE;
préserver l’autonomie scientifique des laboratoires.
• défendre l’emploi public, lutter contre toute dégradation des conditions d’études et
du statut des enseignants-chercheurs, des chercheurs et des personnels
BIATSS/ITA.
• empêcher que la ComUE ne soit le prétexte à instaurer des inégalités de service et
veiller aux conditions d’accueil et de formation des étudiants.
Nous ne soutiendrons aucun candidat à la présidence de l’université qui ne s’engagerait pas
clairement, de l’intérieur de la ComUE, à défendre les points que nous venons de mentionner, et
qui ne nous garantirait pas la transparence et la concertation que nous demandons.
L’élection des collègues de « Décidons en commun de notre avenir ! » dans les conseils, si
elle ne peut inverser le processus en cours, est une garantie minimale de transparence et de
contre-pouvoirs à l’intérieur de la ComUE. Nous nous engageons à transmettre
l’information de la façon la plus large et démocratique. Elle marquera de façon très claire le
refus de notre communauté de se soumettre à une gestion ministérielle, qui a fait le choix d’une
politique autoritaire et technocratique de direction des universités.
La ComUE est une institution où des pouvoirs considérables sont trop souvent confiés à
des personnes éloignées des pratiques d’enseignement et de recherche, adeptes des logiques
d’expertise. Les prétendues garanties introduites dans les statuts ne pourront empêcher les
transferts de compétence. Elles ne pourront pas entraver non plus, à terme, soit un processus de
fusion, que fait craindre le nom retenu (« Université » au singulier), soit un assèchement des
ressources des composantes au bénéfice des nouvelles structures. C’est pour tenter de minimiser
ces risques que nous devons rester vigilant·e·s au sein de ce nouvel ensemble pour préserver les
instances des établissements. La méthode employée est également caractéristique du
fonctionnement, où une « élite éclairée », essentiellement gestionnaire, décide pour nous.
Rappelons que sur nos deux sites la concertation a été faible, alors que de nombreux signes
(pétition des personnels en poste de près de 300 noms, votes négatifs de plusieurs conseils
d’UFR, vote négatif et à l’unanimité du comité technique, etc.) indiquaient la profonde réticence
d’une partie de notre communauté devant cette décision et sa demande d’une large consultation,
voire sa préférence pour l’association. Notre initiative vise à garantir une plus large
concertation dans le futur.
Le choix de la ComUE comme la méthode choisie sont le symptôme d’une manière de
voir les choses, qui gagne les universités et les centres de recherche : dogme de l’Excellence,
fantasme de l’évaluation benchmarking, fascination pour les classements internationaux et le
partenariat public-privé, etc. Face à cet état d’esprit dont la ComUE pourrait n’être qu’une étape,
les directions de nos deux universités, comme celle du CNRS, semblent trop souvent disposé·e·s
à se plier aux injonctions ministérielles – quand elles ne les anticipent pas – et à perdre toute
combativité. En raison de leur histoire, Paris 8 et Paris Ouest Nanterre devraient être en
première ligne pour faire preuve d’esprit critique et affirmer une autre idée de
l’enseignement et de la recherche.
Nous ne cesserons de défendre la démocratie.
Nos candidat·e·s représentants des personnels A et B à Paris Ouest Nanterre aux élections
pour le Conseil d'Administration et le Conseil académique de la ComUE Paris Lumières :
Philippe Batifoulier, Stéphane Beaud, Christian Biet, Zoraida Carandell, Michèle Cohen-Halimi,
Franck Collard, Laurence Croix, Frédéric Dufaux, Matthieu Hely, Pascale Laborier, Christian
Laval, Anne Le Huerou, Christophe Le Digol, Guillaume Mouralis, Anne-Marie Paquet-Deyris,
Sandrine Parageau, Pascal Poizat, Cécile Rabot, Philippe Rygiel, Anne Sauvagnargues, Isabelle
Sidéra, Laurence Sinopoli, Serge Slama, Emmanuelle Tixier Du Mesnil. Représentants
étudiants pour le Conseil d’Administration : Maurico Aranda, Jeanne Etelain, Alexis Medina,
Laure Saincotille.
Nos listes ont reçu le soutien, à Paris Ouest Nanterre, du Snesup-FSU, du SNCS et des
signataires de Pour Paris 10 (https://www.change.org/p/pour-paris-10-soutien) ; à SaintDenis, de Pour Paris 8 et de Paris 8 Version originale