Hôtel de Beauharnais Concert Charles-Antoine Duflot, violoncelle Martin Klett, piano Elsa Dreisig, mezzo-soprano Lucie Sansen, piano Vendredi 12 décembre 2014 En partenariat avec le Cercle culturel de l’industrie allemande au sein de la Fédération des industries allemandes (BDI) Le concert sera suivi d’un cocktail dînatoire. Avec l’aimable soutien de Programme Allocution de bienvenue Mme Susanne Wasum-Rainer, Ambassadeur M. Clemens Börsig, Président-directeur général Cercle culturel de l’économie allemande au sein de la Fédération des industries allemandes (BDI) Franz Schubert (1797-1828), An die Musik, op. 88/4 Francis Poulenc (1899-1963), Voyage à Paris / Montparnasse Robert Schumann (1810-1856), Die beiden Grenadiere, op. 49/1 Richard Wagner (1813-1883), Mignonne, allons voir si la rose Elsa Dreisig, mezzo-soprano / Lucie Sansen, piano Francis Poulenc (1899-1963), sonate pour violoncelle et piano, op. 143 I. Allegro - Tempo di Marcia, II. Cavatine, III. Ballabile, IV. Finale Charles-Antoine Duflot, violoncelle / Martin Klett, piano Allocution M. Hans-Jörg Bullinger, président Fondation Caspar Ludwig Opländer Robert Schumann (1810-1856), Fantasiestücke pour violoncelle et piano, op.73 I. Zart und mit Ausdruck, II. Lebhaft leicht, III. Rasch und mit Feuer Charles-Antoine Duflot, violoncelle / Martin Klett, piano Gabriel Fauré (1845-1924), Après un rêve, op. 7/1 Joseph Marx (1882-1964), Regen Guy Ropartz (1864-1955), Premier des Quatre poèmes d’après l’Intermezzo de Heinrich Heine Robert Schumann (1810-1856), Abschied von Frankreich, extrait de Gedichte der Königin Maria Stuart op. 135 Kurt Weill (1900-1950), La complainte de la Seine Elsa Dreisig, mezzo-soprano / Lucie Sansen, piano Allocution de bienvenue M. Clemens Börsig, Président-directeur général Cercle culturel de l’économie allemande au sein de la Fédération des industries allemandes (BDI) Madame l’Ambassadeur, Mesdames et Messieurs, Je tiens tout d’abord à vous remercier chaleureusement, Madame l’Ambassadeur, de votre hospitalité. Nous sommes ravis de nous trouver ce soir dans les superbes locaux du Palais Beauharnais. Mesdames et Messieurs, En tant que Président du Cercle culturel de l’économie allemande, je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue à l’évènement musical particulier de ce soir. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, le Cercle culturel de l’économie allemande œuvre au profit de la culture dans toute sa diversité. Cela comprend notamment la musique, la littérature, les arts du spectacle ainsi que les arts plastiques et l’architecture. Les entreprises membres du Cercle culturel soutiennent constamment de jeunes artistes par des concours et des remises de prix depuis 1951 déjà. Dans le seul domaine de la musique, nous comptons par exemple parmi les lauréats les plus importants Bernd Alois Zimmermann, Albrecht Meyer, Sabine Mayer, Lars Vogt ou encore Christoph Eschenbach qui a été Directeur musical à l’Orchestre de Paris pendant de nombreuses années. Nous pensons que la confrontation à ces domaines culturels est de nature à enclencher des processus créatifs qui constituent à leur tour les moteurs essentiels de l’innovation et de l’évolution de la société. Nos initiatives visent à offrir surtout aux jeunes talents la possibilité d’évoluer sur le plan professionnel et artistique. C’est pourquoi j’ai l’immense plaisir de vous présenter deux jeunes artistes ce soir : - le violoncelliste Antoine Duflot et - la chanteuse Elsa Dreisig, tous deux accompagnés de leur pianiste. Les talents de ces deux artistes ont été récompensés par le prix de musique du Cercle culturel de l’économie allemande : l’année dernière, Antoine Duflot a remporté le concours de violoncelle intitulé « Son et déclaration – transmission de l’œuvre en musique et en mots ». Il a non seulement reçu le premier prix, mais aussi une « distinction spéciale pour la meilleure présentation d’œuvre ». Quant à la très jeune mezzo-soprano Elsa Dreisig, elle a remporté cette année le premier prix de la meilleure chanteuse dans la catégorie chant du même concours. Il est particulièrement intéressant de remarquer que, dans les deux cas, il s’agit d’artistes de nationalité française qui ont remporté un concours allemand. Il semble donc que la formation de jeunes musiciennes et de jeunes musiciens en France soit le garant d’une excellente qualité internationale. Nous pouvons nous réjouir d’assister ce soir aux représentations de ces deux artistes ! Selon le programme, nous écouterons aujourd’hui un répertoire principalement franco-allemand. Il s’étend de Franz Schubert et Robert Schumann, en passant par Francis Poulenc et jusqu’à Richard Wagner que nous découvrons ici non pas en tant que compositeur d’opéra incontournable, mais sous une facette méconnue, à savoir à travers une ode au chant pour piano et chant. Mesdames et Messieurs, En tant que Cercle culturel, nous avons le devoir de soutenir la culture. Nous voulons qu’également dans le futur, notre engagement contribue à diffuser la compréhension mutuelle au-delà de toute frontière. Ceci me conduit à évoquer les relations amicales qui lient nos deux pays, la France et l’Allemagne, et qui se reflètent à travers d’étroites relations économiques et culturelles. L’amitié franco-allemande constitue l’un des piliers fondamentaux de l’entente européenne depuis des décennies. Le Président de la République Charles de Gaulle et le Chancelier allemand Konrad Adenauer ont scellé cette amitié il y a 51 ans en signant le Traité de l’Élysée. Depuis cette époque, les relations franco-allemandes sont empreintes d’une profonde confiance et de compréhension mutuelle. Ceci n’aurait pas été possible sans l’engagement de nombreuses personnes dans ces deux pays. La culture, et en particulier la musique, permet de rapprocher les personnes et de les inviter au dialogue. Le concert de ce soir en est la meilleure preuve. Dans cet esprit, je vous souhaite à tous un agréable concert et de nombreuses conversations passionnantes au cours de la réception qui suivra ! Allocution M. Hans-Jörg Bullinger, président Fondation Caspar Ludwig Opländer Madame l’Ambassadeur, Mesdames et Messieurs, Nous sommes tous ravis d’assister ce soir à un concert si bien préparé. Une belle occasion de nous réunir qui constitue une pierre à l’édifice de l’amitié francoallemande fondée il y a déjà plus de 50 ans par le Président de la République Charles de Gaule et le Chancelier allemand Konrad Adenauer. La présence parmi nous de Monsieur Börsig, Président du Cercle culturel de l’économie allemande au sein de la Fédération des industries allemandes, témoigne de l’importance que l’Association attache à notre rencontre. Monsieur Börsig, nous avons déjà été amenés à débattre de sujets délicats et, personnellement, je suis heureux que, ce soir, nous puissions écouter ensemble des lauréats du prix de la musique décerné par votre association. Les deux lauréats, Madame Dreisig et Monsieur Duflot, sont nés en France et ont étudié en Allemagne. Le concours organisé par le Cercle culturel prévoit également que les candidats présentent leurs œuvres musicales, ce qu’ils sont parvenus à faire avec brio en allemand, une langue qui leur est étrangère. Madame l’Ambassadrice, ces deux artistes sont aussi des ambassadeurs : des « ambassadeurs musicaux ». Je tiens aussi à saluer chaleureusement les autres artistes, Madame Sansen et Monsieur Klett, dont la notoriété repose sur des œuvres remarquables, comme vous pouvez le lire dans le programme. Pourquoi la fondation d’une grande entreprise allemande soutient-elle un concert d’Ambassade qui a lieu en France ? La réponse est simple : parce que nous sommes chez nous tant en Allemagne qu’en France. Notre expérience nous a montré ce que nous sommes capables de réaliser ensemble. L’entreprise WILO SE est un important fabricant de pompes dont le siège principal est situé à Dortmund et qui dispose d’autres sites de production en Allemagne, en Bavière et à Oschersleben près de Magdeburg ainsi que d’autres usines en Suisse, en Chine, en Inde et en Corée et, depuis peu en France aussi, à Aubigny et à Laval. Je suis ravi que Monsieur Decorte, Président de Wilo Salmson France, soit parmi nous ce soir. Conformément au souhait de la famille fondatrice, la Fondation Caspar Ludwig Opländer détient les actions de la société WILO SE afin d’assurer l’avenir de l’entreprise en tant que moyenne entreprise indépendante. La Fondation consacre une part significative des dividendes annuels à des projets relevant de la science, de l’art, de l’éducation et du sport. Ces projets se déroulent sur tous les sites de production de la société WILO SE et donc ici aussi, en France. Nos collaborateurs sont fiers de travailler dans une entreprise qui prend ses devoirs envers la société au sérieux. Madame Hoch, ma collègue également membre de la direction, et moi-même sommes fiers d’être présents à cette occasion. Je vous souhaite à tous une excellente soirée et remercie tous ceux qui ont contribué à la préparation et à la représentation de ce soir ainsi que les protagonistes que je me réjouis d’écouter. Biographies Charles-Antoine Duflot est né en 1986 à Saint-Quentin. Reçu en 1999 dans la classe de Marcel Bardon au Conservatoire national de région de Paris (CNR), il part ensuite suivre l’enseignement de Jean-Guihen Queyras à la Staatliche Hochschule für Musik und Darstellende Kunst de Stuttgart afin de préparer le « Master of Music ». Suivent des études auprès de Troels Svane à la Musikhochschule de Lübeck dont il sort diplômé de la classe Soliste avec mention en 2014, obtenant la note maximale de 1,0. Parallèlement, il approfondit son approche du violoncelle baroque auprès de Christophe Coin à la Schola Cantorum Basiliensis de Bâle. Charles-Antoine Duflot remporte en 2013 le prix du Cercle culturel de l’économie allemande. À compter de la saison 2014/15, il est nommé violoncelle solo de l’orchestre philharmonique de Dresde. Charles-Antoine Duflot et Martin Klett (né en 1987) se rencontrent en 2010 à la Musikhochschule de Lübeck. Débute alors entre eux un échange musical extrêmement riche et fécond. Ensemble, ils donnent plusieurs concerts retransmis en direct à la radio et se produisent dans de nombreux festivals et séries de concerts. Les deux musiciens ont baptisé leur duo Ballabile, qui signifie « pièce à danser » ou « pièce dansante », d’après le troisième mouvement de la sonate pour violoncelle et piano de Francis Poulenc. Née en 1991 à Paris, la mezzo-soprano Elsa Dreisig est reçue en 2012 au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Valérie Guillorit. En 2013/14, elle poursuit sa formation à la Hochschule für Musik und Theater Felix Mendelssohn Bartholdy de Leipzig où elle reçoit l’enseignement de Regina Werner. Elle approfondit sa connaissance du Lied dans la classe d’Alexander Schmalcz, où elle rencontre Lucie Sansen (née en 1988). En septembre 2014, elle reprend ses études à Paris auprès de Valérie Guillorit ainsi que de Stephan Genz, de Jeff Cohen et d’Anne Le Bozec, en duo avec Lucie Sansen. En juillet 2014, elle participe à la résidence consacrée au Lied de Matthias Goerne et Markus Hinterhäuser dans le cadre de l’Académie européenne de musique du festival d’Aix-en-Provence avec Lucie Sansen. En 2012, elle remporte à Paris le prix du jury et le prix du public du concours « Des mots et des notes ». Boursière de la fondation Safran depuis 2013, elle donne cette année-là différents concerts à Paris, notamment au Théâtre du Châtelet, à l’Ircam et au Musée du Louvre. En 2014, elle se produit dans les rôles de Tamiri dans Semiramide de Johann Adolf Hasse ainsi que de Nanette dans Der Wildschütz d’Albert Lortzing. Elsa Dreisig est la lauréate 2014 du prix du Cercle culturel de l’économie allemande. Liedtexte/paroles des chants An die Musik Du holde Kunst, in wieviel grauen Stunden, Wo mich des Lebens wilder Kreis umstrickt, Hast du mein Herz zu warmer Lieb' entzunden, Hast mich in eine beßre Welt entrückt! Oft hat ein Seufzer, deiner Harf' entflossen, Ein süßer, heiliger Akkord von dir Den Himmel beßrer Zeiten mir erschlossen, Du holde Kunst, ich danke dir dafür! Franz von Schober Voyage à Paris Ah! la charmante chose Quitter un pays morose Pour Paris Paris joli Qu’un jour Dut créer l’Amour Guillaume Apollinaire Montparnasse Ô porte de l’hôtel avec deux plantes vertes Vertes qui jamais Ne porteront de fleurs Où sont mes fruits Où me planté-je Ô porte de l’hôtel un ange est devant toi Distribuant des prospectus On n’a jamais si bien défendu la vertu Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine Ange barbu vous êtes en réalité Un poète lyrique d’Allemagne Qui voulez connaître Paris Vous connaissez de son pavé Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l’on marche Et vous rêvez D’aller passer votre Dimanche à Garches Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs Ô bon petit poète un peu bête et trop blond Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons Qui s’en vont dans l’air pur À l’aventure Guillaume Apollinaire Die beiden Grenadiere Nach Frankreich zogen zwei Grenadier’, Die waren in Russland gefangen. Und als sie kamen ins deutsche Quartier, Sie ließen die Köpfe hangen. Da hörten sie beide die traurige Mär: Dass Frankreich verloren gegangen, Besiegt und geschlagen das tapfere Heer, – Und der Kaiser, der Kaiser gefangen. Da weinten zusammen die Grenadier’ Wohl ob der kläglichen Kunde. Der eine sprach: Wie weh wird mir, Wie brennt meine alte Wunde! Der andre sprach: Das Lied ist aus, Auch ich möcht mit dir sterben, Doch hab’ ich Weib und Kind zu Haus, Die ohne mich verderben. Was schert mich Weib, was schert mich Kind? Ich trage weit bess’res Verlangen; Lass sie betteln gehn, wenn sie hungrig sind, – Mein Kaiser, mein Kaiser gefangen! Gewähr’ mir, Bruder, eine Bitt’: Wenn ich jetzt sterben werde, So nimm meine Leiche nach Frankreich mit, Begrab’ mich in Frankreichs Erde. Das Ehrenkreuz am rothen Band Sollst du aufs Herz mir legen; Die Flinte gib mir in die Hand, Und gürt’ mir um den Degen. So will ich liegen und horchen still Wie eine Schildwacht, im Grabe, Bis einst ich höre Kanonengebrüll Und wiehernder Rosse Getrabe. Dann reitet mein Kaiser wohl über mein Grab, Viel Schwerter klirren und blitzen; Dann steig’ ich gewaffnet hervor aus dem Grab, – Den Kaiser, den Kaiser zu schützen. Heinrich Heine Mignonne allons voir si la rose A Cassandre Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, N'a point perdu cette veprée, Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil. Las ! voyez comme en peu d’espace, Mignonne, elle a dessus la place Las ! las! ses beautés laissé choir ! Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu’une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Or donc, écoutez-moi, mignonne, Tandis que vôtre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté. Pierre de Ronsard Après un rêve Dans un sommeil que charmait ton image Je rêvais le bonheur, ardent mirage, Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore, Tu rayonnais comme un ciel éclairé par l'aurore; Tu m'appelais et je quittais la terre Pour m'enfuir avec toi vers la lumière, Les cieux pour nous entr'ouvraient leurs nues, Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues, Hélas! Hélas! triste réveil des songes Je t'appelle, ô nuit, rends moi tes mensonges, Reviens, reviens radieuse, Reviens ô nuit mystérieuse Romain Bussine Regen Regen über der Stadt, und mein Herze steht in Tränen. Ich weiß nicht, was es hat: mein Herz ist voll Sehnen. Dies ruhige Regenklopfen auf den Dächern und Gassen. Leise trommeln die Tropfen: Verlassen, verlassen! Warum nur muss ich weinen? Mein Herz ist am Verscheiden. Warum? Ich weiss ja keinen Grund, solchen Gram zu leiden! O das ist bitt're Pein: so sonder Lieb und Groll unsäglich traurig sein, das Herz von Tränen voll. Paul Verlaine/Übers.:Richard von Schaukal Quatre Poèmes d’après l’Intermezzo d’Heinrich Heine Nr. 1 Tendrement enlacés, ma chère bien-aimée, Nous nous étions assis dans un esquif léger, Et par le calme soir, nous nous laissions nager Sur les moires d'une eau limpide et parfumée. L'île mystérieuse où vivent les esprits, Dessinait vaguement ses formes anguleuses; Sous la lune flottaient des danses nébuleuses, Et des sons sensuels d'instruments désappris, Et la ronde toujours resserrait sa spirale, Et les sons devenaient plus suaves toujours. Et pourtant nous voguions abandonnés au cours De l'onde, sans espoir, sous la lueur astrale. Abschied von Frankreich aus: Gedichte der Königin Maria Stuart Ich zieh dahin, dahin! Ade, mein fröhlich Frankenland, Wo ich die liebste Heimat fand, Du meiner Kindheit Pflegerin! Ade, du Land, du schöne Zeit. Mich trennt das Boot vom Glück so weit! Doch trägt's die Hälfte nur von mir; Ein Teil für immer bleibet dein, Mein fröhlich Land, der sage dir, Des Andern eingedenk zu sein! Ade! Übers.: Gisbert Freiherr von Vincke Complainte de la Seine Au fond de la Seine Il y a de l'or, Des bateaux rouillés, Des bijoux, des armes. Au fond de la Seine Il y a des larmes. Au fond de la Seine Il y a des fleurs, De vase et de boue Elles sont nourries. Au fond de la Seine Il y a des coeurs Qui souffrient trop Pour vivre la vie. Et puis des cailloux Et des bêtes grises, L'âme des égouts Soufflant des poisons, Les anneaux jetés Par des incomprises, Des pieds qu'une hélice A coupés du trone. Et les fruits maudits Des ventres stériles, Laits blancs avortés Que nul n'aima, Les vomissements De la grand' ville, Au fond de la Seine Il y a cela. O Seine clémente Ou vont des cadavres, Au lit dont les draps Sont faits de limon. Fleuve des déchets Sans fanal ni havre, Chanteuse berçant La morgue, ils le font. Accueille le pauvre Accueille la femme Accueille l'ivrogne, Accueille le fou, Mêle leurs sanglots Au bruit de tes larmes Et porte leur coeur Et porte leur coeur Et porte leur coeur Parmi les cailloux. Au fond de la Seine Il a de l'or, Des bateaux rouillés, Des bijoux, des armes. Au fond de la Seine Il y a des morts Au fond de la Seine Il a des larmes. Maurice Magre/Kurt Weill Palais Beauharnais Konzert Charles-Antoine Duflot, Violoncello Martin Klett, Klavier Elsa Dreisig, Mezzosopran Lucie Sansen, Klavier Freitag, den 12. Dezember 2014 In Kooperation mit dem Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI Dinner cocktail im Anschluß an das Konzert Mit freundlicher Unterstützung von Programm Begrüßung: Frau Dr. Susanne Wasum-Rainer, Botschafterin Dr. Clemens Börsig, Vorstandsvorsitzender Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e.V. Franz Schubert (1797-1828): An die Musik op. 88/4 Francis Poulenc (1899-1963): Voyage à Paris / Montparnasse Robert Schumann (1810-1856): Die beiden Grenadiere op. 49/1 Richard Wagner (1813-1883): Mignonne allons voir si la rose Elsa Dreisig, Mezzosopran / Lucie Sansen, Klavier Francis Poulenc (1899-1963): Sonate für Violoncello und Klavier op. 143 I. Allegro - Tempo di Marcia, II. Cavatine, III. Ballabile, IV. Finale Charles-Antoine Duflot, Violoncello / Martin Klett, Klavier Grußwort: Prof. Dr. Hans-Jörg Bullinger, Vorsitzender Caspar Ludwig Opländer Stiftung Robert Schumann (1810-1856): Fantasiestücke für Violoncello und Klavier op.73 I. Zart und mit Ausdruck, II. Lebhaft leicht, III. Rasch und mit Feuer Charles-Antoine Duflot, Violoncello / Martin Klett, Klavier Gabriel Fauré (1845-1924): Après un rêve op. 7/1 Joseph Marx (1882-1964): Regen Guy Ropartz (1864-1955): Nr. 1 aus Quatre Poèmes d’après l’Intermezzo d’Heinrich Heine Robert Schumann (1810-1856): Nr. 1 Abschied von Frankreich aus Gedichte der Königin Maria Stuart op. 135 Kurt Weill (1900-1950): Complainte de la Seine Elsa Dreisig, Mezzosopran / Lucie Sansen, Klavier Begrüßung Dr. Clemens Börsig, Vorstandsvorsitzender Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e.V. Sehr geehrte Frau Botschafterin Dr. Wasum-Rainer, sehr geehrte Damen und Herren, zunächst möchte ich Ihnen, sehr verehrte Frau Botschafterin ganz herzlich für Ihre Gastfreundschaft danken. Wir freuen uns, dass wir heute Abend in den schönen Räumlichkeiten des „Palais Beauharnais“ sein dürfen. Meine sehr verehrten Damen und Herren, als Vorstandsvorsitzender des Kulturkreises der deutschen Wirtschaft möchte Sie sehr herzlich zu diesem besonderen musikalischen Ereignis heute Abend begrüßen. Der Kulturkreis der deutschen Wirtschaft, falls Sie ihn noch nicht kennen, engagiert sich für den Kulturbereich in seiner ganzen Vielfalt. Hierzu zählen unter anderem Musik, Literatur, Darstellende sowie Bildende Kunst und Architektur. Die Mitgliedsunternehmen des Kulturkreises fördern schon seit 1951 kontinuierlich junge Künstler durch Wettbewerbe sowie durch die Vergabe von Preisen. Zu den bedeutendsten Preisträgern allein im Bereich Musik zählen beispielsweise Bernd Alois Zimmermann, Albrecht Meyer; Sabine Mayer, Lars Vogt oder auch Christoph Eschenbach, der viele Jahre lang Directeur musical beim Orchestre de Paris war. Wir sind der Meinung, dass gerade die Auseinandersetzung mit den genannten Kulturbereichen kreative Prozesse in Gang setzt, die ihrerseits wichtige Motoren für Innovation und gesellschaftliche Veränderungen sind. Dabei möchten wir insbesondere jungen Nachwuchskünstlern durch unsere Initiativen die Möglichkeit bieten, sich beruflich und künstlerisch weiterzuentwickeln. Aus diesem Grund freue ich mich sehr, Ihnen heute Abend zwei junge Künstler vorstellen zu können: - den Cellisten Antoine Duflot und - die Sängerin Elsa Dreisig jeweils mit ihren Klavierpartnern. Beide Künstler erhielten für ihr Können den Musikpreis des Kulturkreises der deutschen Wirtschaft: Antoine Duflot im letzen Jahr im Rahmen des Violoncellowettbewerbs „Ton und Erklärung – Werkvermittlung in Musik und Wort“. Neben dem 1. Preis erhielt er darüber hinaus noch eine „Besondere Anerkennung für die beste Moderation“. Und Elsa Dreisig, eine noch sehr junge Mezzo-Sopranistin, gewann in diesem Jahr den 1. Preis als beste Sängerin des gleichen Wettbewerbs im Fach Gesang. Ganz besonders bemerkenswert ist es, dass es sich bei beiden Künstlern um französische Staatsbürger handelt, die einen deutschen Wettbewerb gewonnen haben. Es scheint also so zu sein, dass die Ausbildung von jungen Musikerinnen und Musikern in Frankreich für hohe internationale Qualität bürgt. Wir können auf die Darbietung der beiden Künstler heute Abend gespannt sein! Vom Programm her werden wir heute vor allem deutsch-französisches Repertoire hören. Der Bogen reicht dabei von Franz Schubert und Robert Schumann über Francis Poulenc bis Richard Wagner, den wir hier nicht als monumentalen Opernkomponisten erleben, sondern von seiner stillen Seite kennenlernen, und zwar mit einer französischen Lied-Ode für Gesang und Klavier. Meine Damen und Herren, als Kulturkreis fühlen wir uns der Förderung von Kultur verpflichtet. Wir wollen mit unserem Engagement einen Beitrag dazu leisten, dass das Verständnis füreinander auch in Zukunft über jede Grenze hinaus weiter wächst. Und dies bringt mich zu den freundschaftlichen Beziehungen unserer beiden Länder Deutschland und Frankreich, die sich in engen Wirtschafts- und Kulturbeziehungen widerspiegeln. Die deutsch-französische Freundschaft ist seit Jahrzehnten eine der wichtigsten Säulen der europäischen Verständigung. Die Unterzeichnung der Elysée-Verträge durch Staatspräsident de Gaulle und Bundeskanzler Adenauer vor 51 Jahren war hierbei ein bedeutender Meilenstein für die Entwicklung dieser Freundschaft. Seit dieser Zeit sind die deutsch-französischen Beziehungen geprägt durch tiefes Vertrauen und gegenseitiges Verständnis. Dies wäre ohne das Engagement zahlreicher Menschen in beiden Ländern nicht möglich gewesen. Kultur, und insbesondere die Musik, ist ein Vehikel, das Menschen zueinander – und miteinander ins Gespräch bringt. Das heutige Konzert ist der beste Beweis hierfür. In diesem Sinne wünsche ich uns allen ein beflügelndes Konzert und viele anregende Gespräche beim anschließenden Empfang! Grußwort Prof. Dr. Hans-Jörg Bullinger, Vorsitzender Caspar Ludwig Opländer Stiftung Sehr geehrte Frau Botschafterin Dr. Wasum-Rainer, sehr geehrte Damen und Herren, wir freuen uns alle, dass heute Abend ein so gut vorbereitetes Botschaftskonzert durchgeführt werden kann. Ein schöner Anlass für unser Zusammentreffen, das ein Mosaikstein für die schon über 50jährige, von Staatspräsident de Gaulle und Bundeskanzler Adenauer, neu begründete französisch-deutsche Freundschaft ist. Welche Bedeutung der Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI unserem Zusammentreffen beimisst, ist auch daran zu erkennen, dass der Vorstandsvorsitzende des Kulturkreises, Herr Dr. Börsig, heute unter uns ist. Herr Börsig, wir beide hatten schon schwierigere Themen zu besprechen und ich freue mich persönlich sehr, dass wir hier heute gemeinsam Musikpreisträger Ihres Kulturkreises hören können. Beide Musikpreisträger, Frau Dreisig und Herr Duflot, sind in Frankfreich geboren, aber zum Studium nach Deutschland gegangen. Zum Wettbewerb des Kulturkreises gehört auch, dass die Bewerber die Musikstücke anmoderieren, was beiden in der ihnen fremden deutschen Sprache hervorragend gelungen ist. Frau Botschafterin, die beiden sind auch Botschafter: "Musik-Botschafter". Nicht weniger herzlich möchte ich die anderen Künstler begrüßen, Frau Sansen und Herrn Klett, die, wie Sie dem Programm entnommen haben, auch bereits über beachtenswerte Erfolge bekanntgeworden sind. Warum fördert die Stiftung eines großen deutschen mittelständischen Unternehmens ein Botschaftskonzert in Frankreich? Die Antwort ist einfach, weil wir sowohl in Frankreich als auch in Deutschland zu Hause sind. Wir wissen aus eigener Erfahrung, was man gemeinsam erreichen kann. Das Unternehmen WILO SE ist einer der großen Pumpenhersteller mit dem Hauptsitz in Dortmund und weiteren Produktionsstandorten in Deutschland, im bayerischen Hof und in Oschersleben in der Nähe von Magdeburg, sowie weiteren Produktionen in der Schweiz, in China, Indien und Korea und eben auch in Aubigny und Laval in Frankreich. Es freut mich sehr, dass heute Abend auch Herr Decorte, Präsident von Wilo Salmson France, unter uns ist. Die Caspar Ludwig Opländer Stiftung hält auf Wunsch der Stifterfamilie die Aktien der WILO SE, um so die Zukunft des Unternehmens als selbstständiges Mittelstandsunternehmen zu sichern. Ein fester Anteil der jährlichen Dividende wird von der Stiftung für Projekte in Wissenschaft, Kunst, Bildung und Sport eingesetzt. Diese Projekte werden an allen Produktionsstandorten der WILO SE durchgeführt, also auch hier in Frankreich. Unsere Mitarbeiter sind stolz, bei einem Unternehmen zu arbeiten, das seine gesellschaftlichen Verpflichtungen ernst nimmt. Meine Vorstandskollegin, Frau Hoch, und ich sind stolz, heute Abend bei Ihnen sein zu dürfen. Ich wünsche uns allen einen besonders schönen Abend und möchte mich bei allen bedanken, die zum Gelingen in der Vorbereitung und heute Abend zur Durchführung beigetragen haben und auch den Hauptpersonen, die uns jetzt erfreuen werden. Biografien Charles-Antoine Duflot, geboren 1986 im französischen St. Quentin, wurde 1999 als Jungstudent am Conservatoire National de Région de Paris (CNR) in die Klasse von Marcel Bardon aufgenommen. Zum Studium des „Master of Music“ wechselte er zu Jean-Guihen Queyras an die Staatliche Hochschule für Musik und Darstellende Kunst Stuttgart. Es folgte ein Studium bei Troels Svane an der Musikhochschule Lübeck, das er 2014 in der Solistenklasse mit der Bestnote 1,0 und Auszeichnung abschloss. Parallel dazu belegte er einen Ergänzungsstudiengang im Fach Barockcello an der Schola Cantorum Basiliensis Basel bei Christophe Coin. Charles-Antoine Duflot erhielt den Musikpreis des Kulturkreises der deutschen Wirtschaft 2013. Seit der Spielzeit 2014/15 ist er Solocellist der Dresdner Philharmoniker. Charles-Antoine Duflot und Martin Klett (geb. 1987) begegneten sich 2010 an der Musikhochschule Lübeck, wo ein äußerst inspirierender und interessanter musikalischer Austausch begann. Als Duo waren sie seither mehrfach live im Rundfunk und bei Kammermusikreihen und Festivals zu hören. Die beiden Musiker benannten sich nach dem Titel des dritten Satzes aus der Sonate von Francis Poulenc; das Wort Ballabile bedeutet so viel wie "tanzbar" oder "Tanzstück". Die Mezzosopranistin Elsa Dreisig, geboren 1991 in Paris, begann 2012 ihr Gesangsstudium an der Nationalen Hochschule für Musik und Tanz in Paris bei Valérie Guillorit. 2013/14 studierte sie an der Hochschule für Musik und Theater »Felix Mendelssohn Bartholdy« Leipzig bei Regina Werner und in der Liedklasse von Alexander Schmalcz mit Lucie Sansen (geb. 1988). Seit September 2014 setzt sie ihr Studium in Paris bei Valérie Guillorit sowie bei Stephan Genz, Jeff Cohen und Anne Le Bozec (Liedduo mit Lucie Sansen) fort. Im Juli 2014 war sie zusammen mit Lucie Sansen Teilnehmerin der Duo-Akademie bei Matthias Goerne und Markus Hinterhäuser beim Festival in Aix-en-Provence. 2012 gewann sie den Preis der Jury und den Publikumspreis im Rahmen des Wettbewerbs »Des mots et des notes« in Paris und ist seit 2013 Stipendiatin der Stiftung SAFRAN. 2013 gab sie verschiedene Konzerte in Paris, u. a. im Théâtre du Châtelet, im IRCAM und im Musée de Louvre. 2014 ist sie in den Rollen der Tamiri in »Semiramide« von Johann Adolf Hasse sowie der Nanette in »Der Wildschütz« von Albert Lortzing zu sehen. Elsa Dreisig erhielt den Musikpreis des Kulturkreises der deutschen Wirtschaft 2014.
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