PDF Download - Caspar Ludwig Opländer Stiftung

Hôtel de Beauharnais
Concert
Charles-Antoine Duflot, violoncelle
Martin Klett, piano
Elsa Dreisig, mezzo-soprano
Lucie Sansen, piano
Vendredi 12 décembre 2014
En partenariat avec le Cercle culturel de l’industrie allemande au sein de la
Fédération des industries allemandes (BDI)
Le concert sera suivi d’un cocktail dînatoire.
Avec l’aimable soutien de
Programme
Allocution de bienvenue
Mme Susanne Wasum-Rainer, Ambassadeur
M. Clemens Börsig, Président-directeur général
Cercle culturel de l’économie allemande au sein de la
Fédération des industries allemandes (BDI)
Franz Schubert (1797-1828), An die Musik, op. 88/4
Francis Poulenc (1899-1963), Voyage à Paris / Montparnasse
Robert Schumann (1810-1856), Die beiden Grenadiere, op. 49/1
Richard Wagner (1813-1883), Mignonne, allons voir si la rose
Elsa Dreisig, mezzo-soprano / Lucie Sansen, piano
Francis Poulenc (1899-1963), sonate pour violoncelle et piano, op. 143
I. Allegro - Tempo di Marcia, II. Cavatine, III. Ballabile, IV. Finale
Charles-Antoine Duflot, violoncelle / Martin Klett, piano
Allocution
M. Hans-Jörg Bullinger, président
Fondation Caspar Ludwig Opländer
Robert Schumann (1810-1856), Fantasiestücke pour violoncelle et piano, op.73
I. Zart und mit Ausdruck, II. Lebhaft leicht, III. Rasch und mit Feuer
Charles-Antoine Duflot, violoncelle / Martin Klett, piano
Gabriel Fauré (1845-1924), Après un rêve, op. 7/1
Joseph Marx (1882-1964), Regen
Guy Ropartz (1864-1955), Premier des Quatre poèmes d’après
l’Intermezzo de Heinrich Heine
Robert Schumann (1810-1856), Abschied von Frankreich, extrait de
Gedichte der Königin Maria Stuart op. 135
Kurt Weill (1900-1950), La complainte de la Seine
Elsa Dreisig, mezzo-soprano / Lucie Sansen, piano
Allocution de bienvenue
M. Clemens Börsig, Président-directeur général
Cercle culturel de l’économie allemande au sein de la
Fédération des industries allemandes (BDI)
Madame l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens tout d’abord à vous remercier chaleureusement, Madame l’Ambassadeur,
de votre hospitalité. Nous sommes ravis de nous trouver ce soir dans les
superbes locaux du Palais Beauharnais.
Mesdames et Messieurs,
En tant que Président du Cercle culturel de l’économie allemande, je suis heureux de vous souhaiter la bienvenue à l’évènement musical particulier de ce soir.
Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, le Cercle culturel de l’économie
allemande œuvre au profit de la culture dans toute sa diversité. Cela comprend
notamment la musique, la littérature, les arts du spectacle ainsi que les arts
plastiques et l’architecture. Les entreprises membres du Cercle culturel soutiennent constamment de jeunes artistes par des concours et des remises de prix
depuis 1951 déjà. Dans le seul domaine de la musique, nous comptons par
exemple parmi les lauréats les plus importants Bernd Alois Zimmermann, Albrecht Meyer, Sabine Mayer, Lars Vogt ou encore Christoph Eschenbach qui a été
Directeur musical à l’Orchestre de Paris pendant de nombreuses années.
Nous pensons que la confrontation à ces domaines culturels est de nature à
enclencher des processus créatifs qui constituent à leur tour les moteurs essentiels de l’innovation et de l’évolution de la société. Nos initiatives visent à offrir
surtout aux jeunes talents la possibilité d’évoluer sur le plan professionnel et
artistique. C’est pourquoi j’ai l’immense plaisir de vous présenter deux jeunes
artistes ce soir :
-
le violoncelliste Antoine Duflot et
-
la chanteuse Elsa Dreisig, tous deux accompagnés de leur pianiste.
Les talents de ces deux artistes ont été récompensés par le prix de musique du
Cercle culturel de l’économie allemande : l’année dernière, Antoine Duflot a remporté le concours de violoncelle intitulé « Son et déclaration – transmission de
l’œuvre en musique et en mots ». Il a non seulement reçu le premier prix, mais
aussi une « distinction spéciale pour la meilleure présentation d’œuvre ». Quant
à la très jeune mezzo-soprano Elsa Dreisig, elle a remporté cette année le premier prix de la meilleure chanteuse dans la catégorie chant du même concours.
Il est particulièrement intéressant de remarquer que, dans les deux cas, il s’agit
d’artistes de nationalité française qui ont remporté un concours allemand. Il
semble donc que la formation de jeunes musiciennes et de jeunes musiciens en
France soit le garant d’une excellente qualité internationale.
Nous pouvons nous réjouir d’assister ce soir aux représentations de ces deux
artistes ! Selon le programme, nous écouterons aujourd’hui un répertoire principalement franco-allemand. Il s’étend de Franz Schubert et Robert Schumann, en
passant par Francis Poulenc et jusqu’à Richard Wagner que nous découvrons ici
non pas en tant que compositeur d’opéra incontournable, mais sous une facette
méconnue, à savoir à travers une ode au chant pour piano et chant.
Mesdames et Messieurs,
En tant que Cercle culturel, nous avons le devoir de soutenir la culture. Nous
voulons qu’également dans le futur, notre engagement contribue à diffuser la
compréhension mutuelle au-delà de toute frontière.
Ceci me conduit à évoquer les relations amicales qui lient nos deux pays, la
France et l’Allemagne, et qui se reflètent à travers d’étroites relations économiques et culturelles. L’amitié franco-allemande constitue l’un des piliers fondamentaux de l’entente européenne depuis des décennies. Le Président de la
République Charles de Gaulle et le Chancelier allemand Konrad Adenauer ont
scellé cette amitié il y a 51 ans en signant le Traité de l’Élysée. Depuis cette
époque, les relations franco-allemandes sont empreintes d’une profonde confiance et de compréhension mutuelle. Ceci n’aurait pas été possible sans
l’engagement de nombreuses personnes dans ces deux pays. La culture, et en
particulier la musique, permet de rapprocher les personnes et de les inviter au
dialogue. Le concert de ce soir en est la meilleure preuve.
Dans cet esprit, je vous souhaite à tous un agréable concert et de nombreuses
conversations passionnantes au cours de la réception qui suivra !
Allocution
M. Hans-Jörg Bullinger, président
Fondation Caspar Ludwig Opländer
Madame l’Ambassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Nous sommes tous ravis d’assister ce soir à un concert si bien préparé. Une belle
occasion de nous réunir qui constitue une pierre à l’édifice de l’amitié francoallemande fondée il y a déjà plus de 50 ans par le Président de la République
Charles de Gaule et le Chancelier allemand Konrad Adenauer.
La présence parmi nous de Monsieur Börsig, Président du Cercle culturel de
l’économie allemande au sein de la Fédération des industries allemandes,
témoigne de l’importance que l’Association attache à notre rencontre. Monsieur
Börsig, nous avons déjà été amenés à débattre de sujets délicats et, personnellement, je suis heureux que, ce soir, nous puissions écouter ensemble des lauréats du prix de la musique décerné par votre association.
Les deux lauréats, Madame Dreisig et Monsieur Duflot, sont nés en France et ont
étudié en Allemagne. Le concours organisé par le Cercle culturel prévoit également que les candidats présentent leurs œuvres musicales, ce qu’ils sont parvenus à faire avec brio en allemand, une langue qui leur est étrangère. Madame
l’Ambassadrice, ces deux artistes sont aussi des ambassadeurs : des « ambassadeurs musicaux ».
Je tiens aussi à saluer chaleureusement les autres artistes, Madame Sansen et
Monsieur Klett, dont la notoriété repose sur des œuvres remarquables, comme
vous pouvez le lire dans le programme.
Pourquoi la fondation d’une grande entreprise allemande soutient-elle un concert
d’Ambassade qui a lieu en France ? La réponse est simple : parce que nous
sommes chez nous tant en Allemagne qu’en France. Notre expérience nous a
montré ce que nous sommes capables de réaliser ensemble.
L’entreprise WILO SE est un important fabricant de pompes dont le siège principal est situé à Dortmund et qui dispose d’autres sites de production en Allemagne, en Bavière et à Oschersleben près de Magdeburg ainsi que d’autres
usines en Suisse, en Chine, en Inde et en Corée et, depuis peu en France aussi,
à Aubigny et à Laval. Je suis ravi que Monsieur Decorte, Président de Wilo Salmson France, soit parmi nous ce soir.
Conformément au souhait de la famille fondatrice, la Fondation Caspar Ludwig
Opländer détient les actions de la société WILO SE afin d’assurer l’avenir de
l’entreprise en tant que moyenne entreprise indépendante. La Fondation
consacre une part significative des dividendes annuels à des projets relevant de
la science, de l’art, de l’éducation et du sport. Ces projets se déroulent sur tous
les sites de production de la société WILO SE et donc ici aussi, en France. Nos
collaborateurs sont fiers de travailler dans une entreprise qui prend ses devoirs
envers la société au sérieux. Madame Hoch, ma collègue également membre de
la direction, et moi-même sommes fiers d’être présents à cette occasion.
Je vous souhaite à tous une excellente soirée et remercie tous ceux qui ont contribué à la préparation et à la représentation de ce soir ainsi que les protagonistes que je me réjouis d’écouter.
Biographies
Charles-Antoine Duflot est né en 1986 à Saint-Quentin. Reçu en 1999 dans la
classe de Marcel Bardon au Conservatoire national de région de Paris (CNR), il
part ensuite suivre l’enseignement de Jean-Guihen Queyras à la Staatliche
Hochschule für Musik und Darstellende Kunst de Stuttgart afin de préparer le
« Master of Music ». Suivent des études auprès de Troels Svane à la Musikhochschule de Lübeck dont il sort diplômé de la classe Soliste avec mention en
2014, obtenant la note maximale de 1,0. Parallèlement, il approfondit son
approche du violoncelle baroque auprès de Christophe Coin à la Schola Cantorum
Basiliensis de Bâle. Charles-Antoine Duflot remporte en 2013 le prix du Cercle
culturel de l’économie allemande. À compter de la saison 2014/15, il est nommé
violoncelle solo de l’orchestre philharmonique de Dresde.
Charles-Antoine Duflot et Martin Klett (né en 1987) se rencontrent en 2010 à la
Musikhochschule de Lübeck. Débute alors entre eux un échange musical extrêmement riche et fécond. Ensemble, ils donnent plusieurs concerts retransmis en
direct à la radio et se produisent dans de nombreux festivals et séries de concerts. Les deux musiciens ont baptisé leur duo Ballabile, qui signifie « pièce à
danser » ou « pièce dansante », d’après le troisième mouvement de la sonate
pour violoncelle et piano de Francis Poulenc.
Née en 1991 à Paris, la mezzo-soprano Elsa Dreisig est reçue en 2012 au Conservatoire national supérieur de musique de Paris dans la classe de Valérie Guillorit. En 2013/14, elle poursuit sa formation à la Hochschule für Musik und Theater Felix Mendelssohn Bartholdy de Leipzig où elle reçoit l’enseignement de Regina Werner. Elle approfondit sa connaissance du Lied dans la classe d’Alexander
Schmalcz, où elle rencontre Lucie Sansen (née en 1988). En septembre 2014,
elle reprend ses études à Paris auprès de Valérie Guillorit ainsi que de Stephan
Genz, de Jeff Cohen et d’Anne Le Bozec, en duo avec Lucie Sansen. En juillet
2014, elle participe à la résidence consacrée au Lied de Matthias Goerne et Markus Hinterhäuser dans le cadre de l’Académie européenne de musique du festival
d’Aix-en-Provence avec Lucie Sansen.
En 2012, elle remporte à Paris le prix du jury et le prix du public du concours
« Des mots et des notes ». Boursière de la fondation Safran depuis 2013, elle
donne cette année-là différents concerts à Paris, notamment au Théâtre du Châtelet, à l’Ircam et au Musée du Louvre. En 2014, elle se produit dans les rôles de
Tamiri dans Semiramide de Johann Adolf Hasse ainsi que de Nanette dans Der
Wildschütz d’Albert Lortzing. Elsa Dreisig est la lauréate 2014 du prix du Cercle
culturel de l’économie allemande.
Liedtexte/paroles des chants
An die Musik
Du holde Kunst, in wieviel grauen Stunden,
Wo mich des Lebens wilder Kreis umstrickt,
Hast du mein Herz zu warmer Lieb' entzunden,
Hast mich in eine beßre Welt entrückt!
Oft hat ein Seufzer, deiner Harf' entflossen,
Ein süßer, heiliger Akkord von dir
Den Himmel beßrer Zeiten mir erschlossen,
Du holde Kunst, ich danke dir dafür!
Franz von Schober
Voyage à Paris
Ah! la charmante chose
Quitter un pays morose
Pour Paris
Paris joli
Qu’un jour
Dut créer l’Amour
Guillaume Apollinaire
Montparnasse
Ô porte de l’hôtel avec deux plantes vertes
Vertes qui jamais
Ne porteront de fleurs
Où sont mes fruits Où me planté-je
Ô porte de l’hôtel un ange est devant toi
Distribuant des prospectus
On n’a jamais si bien défendu la vertu
Donnez-moi pour toujours une chambre à la semaine
Ange barbu vous êtes en réalité
Un poète lyrique d’Allemagne
Qui voulez connaître Paris
Vous connaissez de son pavé
Ces raies sur lesquelles il ne faut pas que l’on marche
Et vous rêvez
D’aller passer votre Dimanche à Garches
Il fait un peu lourd et vos cheveux sont longs
Ô bon petit poète un peu bête et trop blond
Vos yeux ressemblent tant à ces deux grands ballons
Qui s’en vont dans l’air pur
À l’aventure
Guillaume Apollinaire
Die beiden Grenadiere
Nach Frankreich zogen zwei Grenadier’,
Die waren in Russland gefangen.
Und als sie kamen ins deutsche
Quartier,
Sie ließen die Köpfe hangen.
Da hörten sie beide die traurige Mär:
Dass Frankreich verloren gegangen,
Besiegt und geschlagen das tapfere
Heer, –
Und der Kaiser, der Kaiser gefangen.
Da weinten zusammen die Grenadier’
Wohl ob der kläglichen Kunde.
Der eine sprach: Wie weh wird mir,
Wie brennt meine alte Wunde!
Der andre sprach: Das Lied ist aus,
Auch ich möcht mit dir sterben,
Doch hab’ ich Weib und Kind zu
Haus,
Die ohne mich verderben.
Was schert mich Weib, was schert
mich Kind?
Ich trage weit bess’res Verlangen;
Lass sie betteln gehn, wenn sie
hungrig sind, –
Mein Kaiser, mein Kaiser gefangen!
Gewähr’ mir, Bruder, eine Bitt’:
Wenn ich jetzt sterben werde,
So nimm meine Leiche nach Frankreich mit,
Begrab’ mich in Frankreichs Erde.
Das Ehrenkreuz am rothen Band
Sollst du aufs Herz mir legen;
Die Flinte gib mir in die Hand,
Und gürt’ mir um den Degen.
So will ich liegen und horchen still
Wie eine Schildwacht, im Grabe,
Bis einst ich höre Kanonengebrüll
Und wiehernder Rosse Getrabe.
Dann reitet mein Kaiser wohl über
mein Grab,
Viel Schwerter klirren und blitzen;
Dann steig’ ich gewaffnet hervor aus
dem Grab, –
Den Kaiser, den Kaiser zu schützen.
Heinrich Heine
Mignonne allons voir si la rose
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avait déclose
Sa robe de pourpre au soleil,
N'a point perdu cette veprée,
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vôtre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las! ses beautés laissé choir !
Ô vraiment marâtre Nature,
Puisqu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Or donc, écoutez-moi, mignonne,
Tandis que vôtre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez votre jeunesse :
Comme à cette fleur la vieillesse
Fera ternir votre beauté.
Pierre de Ronsard
Après un rêve
Dans un sommeil que charmait ton image
Je rêvais le bonheur, ardent mirage,
Tes yeux étaient plus doux, ta voix pure et sonore,
Tu rayonnais comme un ciel éclairé par l'aurore;
Tu m'appelais et je quittais la terre
Pour m'enfuir avec toi vers la lumière,
Les cieux pour nous entr'ouvraient leurs nues,
Splendeurs inconnues, lueurs divines entrevues,
Hélas! Hélas! triste réveil des songes
Je t'appelle, ô nuit, rends moi tes mensonges,
Reviens, reviens radieuse,
Reviens ô nuit mystérieuse
Romain Bussine
Regen
Regen über der Stadt,
und mein Herze steht in Tränen.
Ich weiß nicht, was es hat:
mein Herz ist voll Sehnen.
Dies ruhige Regenklopfen
auf den Dächern und Gassen.
Leise trommeln die Tropfen:
Verlassen, verlassen!
Warum nur muss ich weinen?
Mein Herz ist am Verscheiden.
Warum? Ich weiss ja keinen
Grund, solchen Gram zu leiden!
O das ist bitt're Pein:
so sonder Lieb und Groll
unsäglich traurig sein,
das Herz von Tränen voll.
Paul Verlaine/Übers.:Richard von Schaukal
Quatre Poèmes d’après l’Intermezzo d’Heinrich Heine
Nr. 1
Tendrement enlacés, ma chère bien-aimée,
Nous nous étions assis dans un esquif léger,
Et par le calme soir, nous nous laissions nager
Sur les moires d'une eau limpide et parfumée.
L'île mystérieuse où vivent les esprits,
Dessinait vaguement ses formes anguleuses;
Sous la lune flottaient des danses nébuleuses,
Et des sons sensuels d'instruments désappris,
Et la ronde toujours resserrait sa spirale,
Et les sons devenaient plus suaves toujours.
Et pourtant nous voguions abandonnés au cours
De l'onde, sans espoir, sous la lueur astrale.
Abschied von Frankreich
aus: Gedichte der Königin Maria Stuart
Ich zieh dahin, dahin!
Ade, mein fröhlich Frankenland,
Wo ich die liebste Heimat fand,
Du meiner Kindheit Pflegerin!
Ade, du Land, du schöne Zeit.
Mich trennt das Boot vom Glück so weit!
Doch trägt's die Hälfte nur von mir;
Ein Teil für immer bleibet dein,
Mein fröhlich Land, der sage dir,
Des Andern eingedenk zu sein! Ade!
Übers.: Gisbert Freiherr von Vincke
Complainte de la Seine
Au fond de la Seine
Il y a de l'or,
Des bateaux rouillés,
Des bijoux, des armes.
Au fond de la Seine
Il y a des larmes.
Au fond de la Seine
Il y a des fleurs,
De vase et de boue
Elles sont nourries.
Au fond de la Seine
Il y a des coeurs
Qui souffrient trop
Pour vivre la vie.
Et puis des cailloux
Et des bêtes grises,
L'âme des égouts
Soufflant des poisons,
Les anneaux jetés
Par des incomprises,
Des pieds qu'une hélice
A coupés du trone.
Et les fruits maudits
Des ventres stériles,
Laits blancs avortés
Que nul n'aima,
Les vomissements
De la grand' ville,
Au fond de la Seine
Il y a cela.
O Seine clémente
Ou vont des cadavres,
Au lit dont les draps
Sont faits de limon.
Fleuve des déchets
Sans fanal ni havre,
Chanteuse berçant
La morgue, ils le font.
Accueille le pauvre
Accueille la femme
Accueille l'ivrogne,
Accueille le fou,
Mêle leurs sanglots
Au bruit de tes larmes
Et porte leur coeur
Et porte leur coeur
Et porte leur coeur
Parmi les cailloux.
Au fond de la Seine
Il a de l'or,
Des bateaux rouillés,
Des bijoux, des armes.
Au fond de la Seine
Il y a des morts
Au fond de la Seine
Il a des larmes.
Maurice Magre/Kurt Weill
Palais Beauharnais
Konzert
Charles-Antoine Duflot, Violoncello
Martin Klett, Klavier
Elsa Dreisig, Mezzosopran
Lucie Sansen, Klavier
Freitag, den 12. Dezember 2014
In Kooperation mit dem Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI
Dinner cocktail im Anschluß an das Konzert
Mit freundlicher Unterstützung von
Programm
Begrüßung:
Frau Dr. Susanne Wasum-Rainer, Botschafterin
Dr. Clemens Börsig, Vorstandsvorsitzender
Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e.V.
Franz Schubert (1797-1828): An die Musik op. 88/4
Francis Poulenc (1899-1963): Voyage à Paris / Montparnasse
Robert Schumann (1810-1856): Die beiden Grenadiere op. 49/1
Richard Wagner (1813-1883): Mignonne allons voir si la rose
Elsa Dreisig, Mezzosopran / Lucie Sansen, Klavier
Francis Poulenc (1899-1963): Sonate für Violoncello und Klavier op. 143
I. Allegro - Tempo di Marcia, II. Cavatine, III. Ballabile, IV. Finale
Charles-Antoine Duflot, Violoncello / Martin Klett, Klavier
Grußwort:
Prof. Dr. Hans-Jörg Bullinger, Vorsitzender
Caspar Ludwig Opländer Stiftung
Robert Schumann (1810-1856): Fantasiestücke für Violoncello und Klavier op.73
I. Zart und mit Ausdruck, II. Lebhaft leicht, III. Rasch und mit Feuer
Charles-Antoine Duflot, Violoncello / Martin Klett, Klavier
Gabriel Fauré (1845-1924): Après un rêve op. 7/1
Joseph Marx (1882-1964): Regen
Guy Ropartz (1864-1955): Nr. 1 aus Quatre Poèmes d’après l’Intermezzo d’Heinrich Heine
Robert Schumann (1810-1856): Nr. 1 Abschied von Frankreich aus
Gedichte der Königin Maria Stuart op. 135
Kurt Weill (1900-1950): Complainte de la Seine
Elsa Dreisig, Mezzosopran / Lucie Sansen, Klavier
Begrüßung
Dr. Clemens Börsig, Vorstandsvorsitzender
Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI e.V.
Sehr geehrte Frau Botschafterin Dr. Wasum-Rainer,
sehr geehrte Damen und Herren,
zunächst möchte ich Ihnen, sehr verehrte Frau Botschafterin ganz herzlich für
Ihre Gastfreundschaft danken. Wir freuen uns, dass wir heute Abend in den
schönen Räumlichkeiten des „Palais Beauharnais“ sein dürfen.
Meine sehr verehrten Damen und Herren,
als Vorstandsvorsitzender des Kulturkreises der deutschen Wirtschaft möchte Sie
sehr herzlich zu diesem besonderen musikalischen Ereignis heute Abend begrüßen. Der Kulturkreis der deutschen Wirtschaft, falls Sie ihn noch nicht kennen,
engagiert sich für den Kulturbereich in seiner ganzen Vielfalt. Hierzu zählen unter
anderem Musik, Literatur, Darstellende sowie Bildende Kunst und Architektur.
Die Mitgliedsunternehmen des Kulturkreises fördern schon seit 1951 kontinuierlich junge Künstler durch Wettbewerbe sowie durch die Vergabe von Preisen. Zu
den bedeutendsten Preisträgern allein im Bereich Musik zählen beispielsweise
Bernd Alois Zimmermann, Albrecht Meyer; Sabine Mayer, Lars Vogt oder auch
Christoph Eschenbach, der viele Jahre lang Directeur musical beim Orchestre de
Paris war.
Wir sind der Meinung, dass gerade die Auseinandersetzung mit den genannten
Kulturbereichen kreative Prozesse in Gang setzt, die ihrerseits wichtige Motoren
für Innovation und gesellschaftliche Veränderungen sind. Dabei möchten wir insbesondere jungen Nachwuchskünstlern durch unsere Initiativen die Möglichkeit
bieten, sich beruflich und künstlerisch weiterzuentwickeln. Aus diesem Grund
freue ich mich sehr, Ihnen heute Abend zwei junge Künstler vorstellen zu können:
- den Cellisten Antoine Duflot und
- die Sängerin Elsa Dreisig jeweils mit ihren Klavierpartnern.
Beide Künstler erhielten für ihr Können den Musikpreis des Kulturkreises der
deutschen Wirtschaft: Antoine Duflot im letzen Jahr im Rahmen des Violoncellowettbewerbs „Ton und Erklärung – Werkvermittlung in Musik und Wort“. Neben
dem 1. Preis erhielt er darüber hinaus noch eine „Besondere Anerkennung für die
beste Moderation“.
Und Elsa Dreisig, eine noch sehr junge Mezzo-Sopranistin, gewann in diesem
Jahr den 1. Preis als beste Sängerin des gleichen Wettbewerbs im Fach Gesang.
Ganz besonders bemerkenswert ist es, dass es sich bei beiden Künstlern um
französische Staatsbürger handelt, die einen deutschen Wettbewerb gewonnen haben. Es scheint also so zu sein, dass die Ausbildung von jungen Musikerinnen und Musikern in Frankreich für hohe internationale Qualität bürgt.
Wir können auf die Darbietung der beiden Künstler heute Abend gespannt sein!
Vom Programm her werden wir heute vor allem deutsch-französisches Repertoire
hören. Der Bogen reicht dabei von Franz Schubert und Robert Schumann über
Francis Poulenc bis Richard Wagner, den wir hier nicht als monumentalen Opernkomponisten erleben, sondern von seiner stillen Seite kennenlernen, und zwar
mit einer französischen Lied-Ode für Gesang und Klavier.
Meine Damen und Herren,
als Kulturkreis fühlen wir uns der Förderung von Kultur verpflichtet. Wir wollen
mit unserem Engagement einen Beitrag dazu leisten, dass das Verständnis füreinander auch in Zukunft über jede Grenze hinaus weiter wächst.
Und dies bringt mich zu den freundschaftlichen Beziehungen unserer beiden
Länder Deutschland und Frankreich, die sich in engen Wirtschafts- und Kulturbeziehungen widerspiegeln. Die deutsch-französische Freundschaft ist seit Jahrzehnten eine der wichtigsten Säulen der europäischen Verständigung. Die Unterzeichnung der Elysée-Verträge durch Staatspräsident de Gaulle und Bundeskanzler Adenauer vor 51 Jahren war hierbei ein bedeutender Meilenstein für die
Entwicklung dieser Freundschaft. Seit dieser Zeit sind die deutsch-französischen
Beziehungen geprägt durch tiefes Vertrauen und gegenseitiges Verständnis. Dies
wäre ohne das Engagement zahlreicher Menschen in beiden Ländern nicht möglich gewesen. Kultur, und insbesondere die Musik, ist ein Vehikel, das Menschen
zueinander – und miteinander ins Gespräch bringt. Das heutige Konzert ist der
beste Beweis hierfür.
In diesem Sinne wünsche ich uns allen ein beflügelndes Konzert und viele anregende Gespräche beim anschließenden Empfang!
Grußwort
Prof. Dr. Hans-Jörg Bullinger, Vorsitzender
Caspar Ludwig Opländer Stiftung
Sehr geehrte Frau Botschafterin Dr. Wasum-Rainer,
sehr geehrte Damen und Herren,
wir freuen uns alle, dass heute Abend ein so gut vorbereitetes Botschaftskonzert
durchgeführt werden kann. Ein schöner Anlass für unser Zusammentreffen, das
ein Mosaikstein für die schon über 50jährige, von Staatspräsident de Gaulle und
Bundeskanzler Adenauer, neu begründete französisch-deutsche Freundschaft ist.
Welche Bedeutung der Kulturkreis der deutschen Wirtschaft im BDI unserem
Zusammentreffen beimisst, ist auch daran zu erkennen, dass der Vorstandsvorsitzende des Kulturkreises, Herr Dr. Börsig, heute unter uns ist. Herr Börsig, wir
beide hatten schon schwierigere Themen zu besprechen und ich freue mich
persönlich sehr, dass wir hier heute gemeinsam Musikpreisträger Ihres Kulturkreises hören können.
Beide Musikpreisträger, Frau Dreisig und Herr Duflot, sind in Frankfreich geboren,
aber zum Studium nach Deutschland gegangen. Zum Wettbewerb des Kulturkreises gehört auch, dass die Bewerber die Musikstücke anmoderieren, was beiden in
der ihnen fremden deutschen Sprache hervorragend gelungen ist. Frau Botschafterin, die beiden sind auch Botschafter: "Musik-Botschafter".
Nicht weniger herzlich möchte ich die anderen Künstler begrüßen, Frau Sansen
und Herrn Klett, die, wie Sie dem Programm entnommen haben, auch bereits
über beachtenswerte Erfolge bekanntgeworden sind.
Warum fördert die Stiftung eines großen deutschen mittelständischen Unternehmens ein Botschaftskonzert in Frankreich? Die Antwort ist einfach, weil wir
sowohl in Frankreich als auch in Deutschland zu Hause sind. Wir wissen aus
eigener Erfahrung, was man gemeinsam erreichen kann.
Das Unternehmen WILO SE ist einer der großen Pumpenhersteller mit dem
Hauptsitz in Dortmund und weiteren Produktionsstandorten in Deutschland, im
bayerischen Hof und in Oschersleben in der Nähe von Magdeburg, sowie weiteren
Produktionen in der Schweiz, in China, Indien und Korea und eben auch in
Aubigny und Laval in Frankreich. Es freut mich sehr, dass heute Abend auch Herr
Decorte, Präsident von Wilo Salmson France, unter uns ist.
Die Caspar Ludwig Opländer Stiftung hält auf Wunsch der Stifterfamilie die
Aktien der WILO SE, um so die Zukunft des Unternehmens als selbstständiges
Mittelstandsunternehmen zu sichern. Ein fester Anteil der jährlichen Dividende
wird von der Stiftung für Projekte in Wissenschaft, Kunst, Bildung und Sport eingesetzt. Diese Projekte werden an allen Produktionsstandorten der WILO SE
durchgeführt, also auch hier in Frankreich. Unsere Mitarbeiter sind stolz, bei
einem Unternehmen zu arbeiten, das seine gesellschaftlichen Verpflichtungen
ernst nimmt. Meine Vorstandskollegin, Frau Hoch, und ich sind stolz, heute
Abend bei Ihnen sein zu dürfen.
Ich wünsche uns allen einen besonders schönen Abend und möchte mich bei
allen bedanken, die zum Gelingen in der Vorbereitung und heute Abend zur
Durchführung beigetragen haben und auch den Hauptpersonen, die uns jetzt
erfreuen werden.
Biografien
Charles-Antoine Duflot, geboren 1986 im französischen St. Quentin, wurde
1999 als Jungstudent am Conservatoire National de Région de Paris (CNR) in die
Klasse von Marcel Bardon aufgenommen. Zum Studium des „Master of Music“
wechselte er zu Jean-Guihen Queyras an die Staatliche Hochschule für Musik und
Darstellende Kunst Stuttgart. Es folgte ein Studium bei Troels Svane an der
Musikhochschule Lübeck, das er 2014 in der Solistenklasse mit der Bestnote 1,0
und Auszeichnung abschloss. Parallel dazu belegte er einen Ergänzungsstudiengang im Fach Barockcello an der Schola Cantorum Basiliensis Basel bei
Christophe Coin. Charles-Antoine Duflot erhielt den Musikpreis des Kulturkreises
der deutschen Wirtschaft 2013. Seit der Spielzeit 2014/15 ist er Solocellist der
Dresdner Philharmoniker.
Charles-Antoine Duflot und Martin Klett (geb. 1987) begegneten sich 2010 an
der Musikhochschule Lübeck, wo ein äußerst inspirierender und interessanter
musikalischer Austausch begann. Als Duo waren sie seither mehrfach live im
Rundfunk und bei Kammermusikreihen und Festivals zu hören. Die beiden Musiker benannten sich nach dem Titel des dritten Satzes aus der Sonate von Francis
Poulenc; das Wort Ballabile bedeutet so viel wie "tanzbar" oder "Tanzstück".
Die Mezzosopranistin Elsa Dreisig, geboren 1991 in Paris, begann 2012 ihr
Gesangsstudium an der Nationalen Hochschule für Musik und Tanz in Paris bei
Valérie Guillorit. 2013/14 studierte sie an der Hochschule für Musik und Theater
»Felix Mendelssohn Bartholdy« Leipzig bei Regina Werner und in der Liedklasse
von Alexander Schmalcz mit Lucie Sansen (geb. 1988). Seit September 2014
setzt sie ihr Studium in Paris bei Valérie Guillorit sowie bei Stephan Genz, Jeff
Cohen und Anne Le Bozec (Liedduo mit Lucie Sansen) fort. Im Juli 2014 war sie
zusammen mit Lucie Sansen Teilnehmerin der Duo-Akademie bei Matthias
Goerne und Markus Hinterhäuser beim Festival in Aix-en-Provence.
2012 gewann sie den Preis der Jury und den Publikumspreis im Rahmen des
Wettbewerbs »Des mots et des notes« in Paris und ist seit 2013 Stipendiatin der
Stiftung SAFRAN. 2013 gab sie verschiedene Konzerte in Paris, u. a. im Théâtre
du Châtelet, im IRCAM und im Musée de Louvre. 2014 ist sie in den Rollen der
Tamiri in »Semiramide« von Johann Adolf Hasse sowie der Nanette in »Der
Wildschütz« von Albert Lortzing zu sehen. Elsa Dreisig erhielt den Musikpreis des
Kulturkreises der deutschen Wirtschaft 2014.