014-024.qxp_Folio 662 20/06/14 17:52 Page22 BOURSE Analyse de produit Obligataire, flexible et quantitatif CCR Spread Opportunities, tel est le nom du fonds de CCR Asset Management dont l’objectif est de délivrer une performance de type absolue, d’environ 4 % en 2014. Présentation d’un véhicule d’investissement qui repose sur un modèle quantitatif. L ANCE il y a un peu moins de deux ans, CCR Spread Opportunities est issu de la transformation d’un fonds à échéance, CCR Convertible 2014, dont la quasi-totalité de la performance avait déjà été réalisée. « Avec ce nouveau fonds, explique son cogérant Hatem Dohni, également directeur général adjoint et responsable de la gestion de CCR Asset Management, nous avons souhaité répondre par anticipation à la question de l’ensemble de nos investisseurs : comment obtenir du rendement dans un contexte de taux historiquement bas, pour ne pas dire plus… Nous sommes donc passés d’une stratégie crédit opportuniste, à échéance d’une durée de vie de deux à trois ans, à une stratégie d’allocation opportuniste pérenne dans le temps. » Investi via des indices pour une meilleure flexibilité Basé sur un modèle quantitatif visant à déterminer les meilleurs potentiels de gains selon les primes de risque et le niveau de volatilité observés, CCR Spread Opportunities a été créé pour répondre aux attentes de rendement des investisseurs. Il investit alors uniquement sur les marchés corporate européens et américains, à la fois sur de l’investment grade et du high yield, le tout via des indices à maturité cinq ans. « Nous ne sommes pas positionnés sur des emprunts d’Etats, affirme Cyril Legoeuil, cogérant du fonds, car la rémunération est insuffisante au regard du risque de remontée des taux 22 I Investissement Conseils I n° 771 I Juillet-Août 2014 d’intérêt. Nous sommes ainsi immunisés contre une hausse des taux. Par ailleurs, notre source de performance ne repose pas sur la sélection de titres, mais sur la classe d’actifs en tant que telle. De plus, l’investissement via des indices nous offre un confort important en termes de liquidité et de diversification et nous garantit le versement de coupons. Cela allège également nos coûts de transaction et nous permet d’être réactifs. » Les gérants peuvent facilement s’exposer à telle ou telle sous-catégorie du crédit corporate selon les résultats observés par le modèle. Ce dernier est basé sur le principe du retour à la moyenne, et permet de se positionner en fonction des écarts perçus sur la qualité du crédit ou la zone géographique. « Si un écart est observé à un moment donné, celui-ci a tendance à revenir vers sa moyenne de long terme, remarque Hatem Dohni. Quelle que soit la fenêtre de temps, nous sommes capables de nous exposer plus ou moins au marché high yield ou à une zone géographique, selon la volatilité du marché. Via différents seuils d’intervention, nous nous positionnons sur la portion la plus rémunératrice, à l’image de ce qui peut être réalisé dans le domaine du trading. Il s’agit donc d’un produit résolument contrariant et nécessairement discipliné. » Ce mécanisme de capture des mouvements de spread de crédit (contribution de 100 points de base à la performance de l’an passé) constitue la troisième source de performance du fonds, aux côtés du portage (encaissement des coupons) et de la directionnalité (positive en cas de rétrécissement des spreads de crédit et négative en cas d’écartement). Un produit résolument contrariant Au 10 juin, le portefeuille était majoritairement exposé au crédit investment grade (à 86 %), l’écart de rémunération étant trop faible (60 points de base pour l’investment grade et 220 points pour le high yield). Ce n’était pas le cas en mai 2013 quand, après les annonces relatives à la mise en place du tapering par la Fed, les primes de risque se sont appréciées: les gérants sont alors montés jusqu’à 45 % de l’allocation en high yield. « Nous nous sommes positionnés à contre-courant et nous avons ensuite profité d’un mouvement favorable », note Cyril Legoeuil. « Il s’agit d’un produit “anti-bulle”, poursuit pour sa part Hatem Dohni, c’est-àdire dont l’exposition high yield est faible lorsque la prime de risque est jugée peu intéressante, qui vise une performance absolue d’environ 4 % en 2014. A l’inverse d’autres obligataires, nous ne sommes pas surexposés au high yield ou sur des maturités longues pour gagner un surplus de rémunération. Des stratégies aujourd’hui trop risquées. Pour le client, la compréhension est plus facile qu’un produit obligataire diversifié: on ne parle ni de duration ni de maturité… Il permet également de déléguer le market timing. » D’un point de vue géographique, le fonds (58 M€ d’encours), couvert contre le risque de change, était exposé à hauteur de 70 % sur la zone américaine. ■ CCR Spread Opportunities (part R : FR0011351592) + Points forts • Un processus de gestion discipliné car quantitatif. • Un produit clair et facilement explicable au client final. − Point faible Un fonds qui n’a pas encore deux années de track-record. ☺ Notre avis Ce produit permet de déléguer une partie de la poche obligataire d’un portefeuille. Il peut également être un bon produit de transition avant de se positionner sur d’autres classes d’actifs obligataires ou plus risquées. Contact Laurent Pucelle, directeur Wholesale France chez CCR AM Tél. : 01 49 53 21 42 E-mail : [email protected]
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