Illustration | Benjamin Spani ,//8675$7,21 _ %(1-$0,1 63$1, REGARDS D E-GENRES LES CHRONIQUES QUI DERANGENT | octobre 2014 #2 | Atelier d’initiation au journalisme et à la thématique des genres Dans le cadre du festival « Contre/Bandes » GRANDS-MÈRES 2.0 Quand mamys & hackers bidouillent ensemble Un vrai Petit garçon Mélanie Cao C oup de coeur, lors de cette journée consacrée aux femmes et au numérique organisée par « Voix de Femmes », pour le projet Hype (r) Olds. Albertine Meunier, auto-proclamée artiste pas nette, et son compère Julien Levesque, proposent depuis 2008 à Paris des ateliers d’initiation numérique à destination des fringantes dames de septantesept ans et plus. Une frange de la population souvent marginalisée, pour qui l’accès aux technologies numériques ne va pas toujours de soi. Presqu’une évidence pourtant, à une époque qui requiert la maîtrise d’internet aussi bien pour accéder à la notice de son four à micro-ondes, que pour des démarches administratives en ligne généralisées. être questionné. Interrogées à ce sujet, les participantes mettent en avant le rôle et l’importance de cette forme d’organisation, sorte de cocon au sein duquel elles se sentent libres de partager « leur fragilités » entre femmes, sans rentrer dans une dynamique de performance. La question de la fracture numérique ne concernant pas que les femmes, le parti pris de la non-mixité pourrait Un site internet relaie certaines des activités réalisées lors des ateliers. On y trouve par exemple des vidéos de participantes expliquant face caméra ce qu’est un hacker. Définitions tellement à propos et surprenantes que certains hackers ont choisi de les reprendre à leur compte, sorte de consécration ironique pour ce gang de femmes connectées, soudain reconnues comme experts par des acteurs du numérique. Aphone À force Des excès Des excuses Des exclusions KESKESEXÉGENRES ? Tout d’abord, il faut prendre l’habitude de parler, non pas du sexe , du genre, mais des sexes et des genres. corps et d’identités sexuelles, un continuum à l’intérieur duquel chacun.e tente de trouver son point de confort sans nécessité de catégorisation, ni attribution de particularités. Christine Mathieu L Si les sciences dures se sont emparées des sexes, les sciences sociales ont mis la main sur les genres. e discours dominant issu du monde médico-scientifique définit deux sexes (mâle/femelle) et assigne à chacune des catégories et des caractéristiques spécifiques et incontournables. Les fémininités et les masculinités relèvent d’une construction sociale et culturelle et sont indépendantes des sexes et des orientations sexuelles. Elles sont principalement influencées par l’environnement dans lequel évoluent les individu.e.s. Tout ce qui sort de ce carcan est considéré comme déviant ou anormal. On assiste alors à une pathologisation des phénotypes non conventionnels tels que des femmes qui présenteraient un « excès » de poils ou des hommes qui « souffriraient » d'un « surdéveloppement » mammaire... « Je genre donc je suis. » Dans l'idéal, les genres symbolisent la liberté d’être de chacun.e... Dans les faits, pas toujours simple d'exprimer cette liberté quand la société nous convainc que la plupart de nos activités et de nos traits psychologiques sont genré.e.s! Il est nécessaire de rompre avec cette binarité en acceptant l’idée qu’il existe une infinité de possibles en termes de VENI, VIDI, SEXY… mais pas que Aurélie Alessandroni I l pleuvait ce lundi soir, sur ma face maquillée : de ce postillon pluvieux qui te tombe dessus juste pour te dire que non, aujourd'hui ne sera pas ensoleillé comme le fantasme que tu t'es fait au matin en un réveil embrumé. Et bien non! Je lui crache ma fureur au visage, à la pluie. Je lui crache ma joie d'avoir vu, vécu le chemin qui m'a conduite à Zoner devant les photos de Kael. À me pencher sur les sexes plutôt cachés des XX-boys photographiés. Les « hommes nés femmes », comme j'ai pu le comprendre après un échange avec Kael, le photographe-photographié à l'origine de ces tirages qui font vibrer. Et je l'ai eue, ma belle journée. Il ne s'est pas seulement photographié : il a capturé l'image, la belle image intime, colorée, ou noirée d'autres XX-Boys. En quelques portraits – j’en aurais voulu plus ! –, je découvre Kyle, Charly, Jay, Virgo, Tyler… et je les vois partout… A Lille, Paris, Los Angeles, Brooklyn… Je voyage et je décolle de ma pensée préjugée vers celle de l'amour des images. Pas de codes dans ces photos, parfois trop peu Le lait tourne sous le torse Du monstre poilu Et cet effort résonne Contre le fer à battre Du fier à bras nalement, pourquoi faire encore attention au sexe ? Non ? Je me plais à l’espérer, cette utopie embrumée. mises en valeur, étriquées dans un cadre. Pas de codes. Des yeux surtout. Des yeux qui me regardent en échange, dans une intimité de tirages, et je pense à Larry Clark, mais avec plus de chaleur et de douceur. Ils sont, pour un grand nombre, très sexy, les modèles. Oui seX, seXY. Rien à faire des X et des Y, ils sont agréables à regarder, je prends mon pied. Les portraits sont touchants. Kyler m'excite et j'aimerais rencontrer Norie, comme un ami. Les tatouages de beaucoup font mouche. Ils ornent une vie extraordinaire sur des corps retrouvés. Parfois mots, parfois symboles ; pas de doute : l’homme reprend corps avec ses pores et il l’écrit. Recouvré, il se sent homme, il est homme, je le vois homme, tu le désires homme. Ces photos me rappellent que je suis tombée amoureuse de tellement de personnes dans ma petite vie que, fi- EXPO “XX BOYS, Portrait de la transexualité masculine” • La Zone, jusqu'au 30 octobre 2014 Un vrai petit garçon Un petit d’homme Merci marraine la bonne Fée L’a fait D’une bombe, un James Bond Well done ! Welcome ! À ventre ouvert Excisé sous couvert Le fier survit Sous verre S’offre et se pare Derrière sa verrière de remparts Souffre et rampe sans s’en venter Si ce n’est par Nécessité Un vrai petit garçon Un petit d’homme Merci marraine la bonne Fée L’a fait D’une bombe, un James Bond Well done ! Welcome ! Le sang tourne entre les hanches Du monstre poilu Et cet effort lui retourne les manches À part tous les apartés Les pourtant de certains pourtours Le tracé décalqué des quelques certes Et autres trucages à la loupe La partie est finie, on coupe Plus rien ne pousse ni ne courbe On lime les lignes longues Comme l’ongle Du pouce Un vrai petit garçon Un petit d’homme Merci marraine la bonne Fée L’a fait D’une bombe, un James Bond Well done ! Welcome ! Les hormones se diluent Se contorsionnent Et se soudent à l’huile de coude Au fier à bras Le monstre poilu, lui, Ronronne « Abracadabra ! » NESTOR AgenDA De lA semAine 09-17/10 | 9:00 • eXPO Femmes eT Feminismes A liege • autour de la revue la Femme Wallonne (1920-1936) • maison des Femmes d'ici et d'ailleurs || 14/10 | 20:00 • PROJeCTiOn “Pulsion” d'Ovidie • l'An Vert || 15/10 | 20:00 • sCene OUVeRTe slAm • la Zone | | 16/10-31/12 | 18:00 • eXPO AmBigU • la space || 16/10 | 20:00 • leCTURe Femmes singUlieRes • “la petite poule rouge vide son coeur” de margaret Atwood • la Yourte || 17-18/10 | 14:00 • les sDs sAlOPenT COnTRe/BAnDes • CsOA Passe-Partout || 18/10 | 14:00 • ATelieR TRAns* pour les nulles • PointCulture liège || 19/10 | 20:00 • Cine ClUB “Blanc Flocon et les sept naines” et “Tongues united” • Cercle du laveu || 19/10 | 20:00 • ViDeOgRAPHies PlACe AUX Femmes ! • la Diode + d'infos sur contrebandes.org Une collaboration + Une : Benjamin spani | illustration : sébastian lerot | Rédactrices : Aurélie Alessandroni, Christine mathieu, mélanie Cao, nestor | mise en page : Joel napolillo assisté d’Arnaud Ferrante | Coordination et animation : Hélène molinari, martha Regueiro | supervision : nat Ryckewaert
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