trankat episode 1 comme un air Du norD sur marrakech… c e premier épisode de Trankat est le résultat de la première année de la résidence à Tétouan, produite par l’Institut Français du Maroc. A travers un dialogue entre artistes marocains et internationaux, nous avons voulu montrer combien ils ont travaillé en s’inspirant du Jordi colomer, Medina Parkour, 2013 contexte de Tétouan et de sa médina, en lien avec les artisans et les écoles d’art de la ville », raconte Bérénice Saliou la directrice artistique du projet. Parmi les artistes internationaux, Kader Attia montre une émouvante vidéo soulignant le caractère inéluctable du temps qui passe et la permanence des croyances populaires. Jordi Colomer présente deux vidéos qui explorent Tétouan selon des approches architecturales, sociologiques et poétiques, tandis que Fouad Bouchoucha réinterprète le zellige au sein d’une œuvre répondant au titre interpellateur de La maîtresse et son esclave, à laquelle le Marocain Simohammed Fettaka répond dans sa vidéo Creatruction, évoquant l’abandon de la campagne au profit d’une tumultueuse existence urbaine. Parmi les autres artistes marocains Mohssin Harraki propose une nouvelle version de son œuvre Aquariums constituée de livres d’Histoire en amazigh, arabe et français dont les écrits se diluent et disparaissent au fond de l’eau. Youssef El Yedidi, jeune artiste inclassable et prometteur, revisite le Détroit de Gibraltar avec une installation créée spécifiquement pour l’occasion, à partir de ce qu’il nomme la « poubelle urbaine de Tétouan ». Enfin, Younès Rahmoun, co-fondateur de la résidence est présent en tant qu’invité d’honneur dans cette exposition itinérante qui ira tout au long de l’année 2014, souffler comme un air du Nord au sein du réseau des Instituts Français du Maroc. PHILIPPe aBdeLKader riad denise Masson charif benhelima tout commence et finit par les racines f ils d’un père marocain émigré en Belgique dans les années soixante et d’une mère belge, Charif Benhelima (Bruxelles, 1967) est un artiste flamand d’envergure internationale. À la suite de l’expulsion de l’un et du décès prématuré de l’autre, Charif Benhelima a vite perdu contact avec ses origines. L’enfant est resté seul en Flandre occidentale, avec un nom à consonance étrangère et beaucoup de questions sans réponses. Bousculé par cette histoire personnelle et un très fort sentiment de déracinement, le photographe a fait de la quête identitaire son sujet de prédilection. Il y a un an, pour la saison DABA Maroc en Belgique, il présentait sa série Harlem on my mind – I was, I am (1999-2002), des polaroïds agrandis où il utilisait l’imperfection de cette technique pour développer un style très suggestif, laissant place à l’interpréta- tion. Pour la Biennale de Marrakech, c’est la série Damiano qui est présentée dans l’exposition principale à Bank Al-Maghrib place Jemaa el Fna. Issue du projet « Welcome to Belgium », sur lequel l’artiste a passé près de neuf ans, déjà montrée au Station Museum of Contemporary Art de Houston, cette série photographique documente la vie quotidienne des communautés immigrées en Belgique : on y voit des charif Benhelima, San DAMIANO #6, 1997-1998, Bruxelles, de la série « Welcome to Belgium » enfants jouant, la vie d’une jeune mère célibataire, les migrants illégaux et les demandeurs d’asile dans l’attente perpétuelle. A travers toutes ces histoires suggérées dans « Welcome to Belgium », il explore sa propre histoire familiale et aborde les questions plus profondes de la mémoire, la vérité et l’oubli. MeryeM seBtI Bank al Maghrib, place Jemaa el Fna Diptyk n°22. février-mars 2014 >> 75
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