graphie : la nCvralgie du

368
Pathologie
nerveuse
Observation:
M DA, 66 ans, diabktique
non insulinodtpendant depuis 1 an, consulte pour une asthknie et une scapulalgie
droite depuis I mois qui est mise en rapport avec une paralysie
aigui? et complkte
du grand dentelt. A I’EMG,
le muscle est le
sitge d’une riche activitC spontanke de dinervation
saris aucune
activitk volontaire
et le nerf est inexcitable.
II existe, en outre, un
ralentissement
de la conduction
nerveuse
distale des quatre
membres, plus nettement sensitive que motrice, &voquant le diagnostic d’une polyneuropathie.
Malgrk
I’absence de notion de
piqtire de tique, le skrodiagnostic
de Borrelia
burgdo&+
est
positif dans le s&urn pour les IgG et les IgM par immunofluorescence indirecte et par western-blot,
alors que dans le LCR seules
les IgG sont positives
par les deux techniques.
II existe, de
man&e asymptomatique,
une mkningite lymphocytaire
s’accompagnant d’une hyperprotkinorachie
avec synthtse
intrathkale
d’immunoglobuline.
La PCR ne peut &e effect&e
du fait de la
prckence d’un effet inhibiteur. La biopsie musculaire objective un
discret infiltrat
lymphocytaire
isok
Un traitement
par ceftziaxone est instaure durant 1 mois g deux reprises. Les douleurs
rkgressent
en 1 mois. Les premiers signes de r&innervation
du
grand dentelk sont saisis k I’EMG au bout de 6 mois et, 2 14 mois,
l’examen
musculaire
est redevenu cliniquement
et tlectromyographiquement
normal malgrC la persistance
d’un important
ralentissement
de la conduction
motrice de ce nerf saris modification de la polyneuropathie.
A 14 mois, la strologie est ?I la limite
de la significativitk
dans le s&urn et le LCR pour les IgG. Le
LCR s’est normalist.
MaI&
cette tvolution
neurologique
p&iphkique
favorable cliniquement
et Clectromyographiquement,
un
syndrome
c&kbelleux
apparait
subitement
durant 2 semaines
saris anomalie biologique,
EEG ou d’imagerie
(TDM et IRM), ne
permettant
pas de le rattacher
avec certitude
B la maladie de
Lyme. L’tvolution
est ensuite dkfinitivement
favorable.
Discussion : I’originalitC
de cette observation
tient au caract&e isolt et inaugural de la paralysie tronculaire
du grand dentelt malgrk une mtningite
lymphocytaire
asymptomatique
et
durable.
L’Cvolution
clinique
et tlectromyographique
de la
paralysie du grand dentelt s’est faite vers la gukrison
dans des
d&is
normaux,
comparativement
B I’tvolulion
de cette pathologic traumatique
chez le sportif d&rite par Jesel. I1 n’y a par
ailleurs par de diffkrence
cliniquement
et Clectromyographiquement de cette paralysie
entre ces deux Ctiologies.
Hirsch et al,
dans leur skrie de 31 cas de mtningoradiculopathie
de type
Garin-Bujadoux-Bannwarth,
ne signalent que deux cas de paralysie du grand dentelk sans prCciser si elle Ctait isolte et/au
inaugurale.
IIs constatent,
contrairement
& notre observation,
la
persistance d’une paralysie skquellaire de ce muscle.
Conclusion:
la maladie de Lyme peut se dCc1arer sous des
formes cliniques
extr&mement
varites, justifiant
sa recherche
systCmatique
dans de nombreuses
situations
neurologiques
et/au articulaires.
Hirsch E, Sellal F, Christma!m
D et al. Les mtningoradiculites
aprts morsure de tique. Etude de 31 cas. Rev Neural 1987;
143: 182-8
Jesel M. Paralysie aigu& du gr,and dentelk chez le sportif. Don&es cliniques
et EMG. Evolution.
Ann MLd Phys 1981;
24~267-72
L’Cpaule
sportif
neurologique
microtraumatique
du
J Rodineau
Service
national
Maurice,
de rP&rtcacion
de Saint-Maurice,
France
et de rraumarologie
du sport, hfipiral
14, rue du Val-d’O.we,
94410 Saint-
pCriphCrique
Mots
~16s : sport
I Cpaule
/ &ion
nerveuse
Le dkveloppement
des activitCs sportives,
I’intensification
de
I’entrainement,
la multiplication
des compktitions
favorisent
I’apparition
de l&ions
neurologiques
microtraumatiques
au
niveau du complexe articulaire
de 1’Cpaule.
Dam l’atteinte
du nerf du grand
denrelt,
les motifs de
consultation
sont des douleurs. une g&e fonctl,onnelle,
une bascule de I’omoplate
et une limitation
de I’ClCvation
du bras. Le
bilan kctrique
confirme
I’atteinte
neurologique.
Le traitement
est fond6 sur I’arret du geste nocif et la rttducation.
L’Cvolution est favorable et aboutit ?I une rkupkration
complkte dans la
plupart des cas.
Dam l’atteinte
du nerfssus-scapulaire,
les motifs de consultation sont des douleurs
sitgeant
au niveau des faces post&
rieure et exteme de l’kpaule,
surtout nettes lors de I’kchauffemerit. L’examen
recherche une amyotrophie
l,xaliske.
toujours
plus visible au niveau de la fosse sous-kpineuse.
En isomttrique, il existe un dtfkit,
parfois considkrable,
de la rotation
exteme. Le bilan Clectrique
confirme
l’atteinte
neurologique.
L’arthro-IRM
permet de mettre en Cvidence iun kyste paragltno’idien posttrieur
dans certains cas. Le traikment
repose sur
une rCCducation
analytique
et, en prtsence
d’un kyste, sur la
ponction ou I’exkrkse
de ce demier. L’Cvolution
est incertaine
et depend de la pr&ocitC
du diagnostic.
Conclusion:
devant une douleur d’kpaule,
il faut savoir Cvoquer une pathologie
neurologique
d’origine
microtraumatique
touchant le nerf du grand dentek? ou le nerf sus-scapulaire.
Les
douleurs
sont souvent
rkvklatrices
et la g&ne fonctionnelle
mod&&e.
Le pronostic
est souvent
bon et la rkcuptration
compltte
lorsque les microtraumatismes
sont supprimks
et
la rktducation
correctement
mente.
Une complication
inhabituelle
de la coronarographie : la nCvralgie du nerf saphitne interne
C Gross, J Lecocq,
J Ribaud,
P Vautravers,
P 13areiss
Service de mkdecine physique
et de readaptarion
et service de
cardiologie,
CHU de Hautepierre.
67098 Strasbourg
cedex,
France
Mats
cEs : nerf saphbe
interne
I coronarographie
/ nCvralgie
Introducrion:
le syndrome
canalaire
du nerf saphtne inteme,
branche sensitive terminale
du nerf crural, se situe habituellement au canal des adducteurs
de Hunter au-dessus de la face
inteme du genou. II est plus rare que le processus kionnel
se
situe & I’arcade crurale et au triangle de Scarpa, comme cela a
Ctt le cas dans I’observation
suivante.
Observation:
M AB, 40 ans, a CtC victime d’un infarctus du
myocarde pour lequel une coronarographie
a citC faite par cathetkrisme femoral droit qui a entrain6 un spasme arterie transitoire. Dbs les jours suivants et de manibre croissante, notamment
au cows du rkentrainement
i% I’effort,
il se plaint d’une impotence fonctionnelle
et de douleurs qui se situent B la face ant&ointeme de la cuisse et B la face interne de la jambe jusqu’au
talon, B type de brfilures et de paresthksies
et s’accompagnent
d’une hypoesthksie
B tous les modes de la lBce interne de la
jambe saris anomalies rkflexe ou motrice. L’ichodoppler
artCriel
est normal
ainsi que les bilans rachidien
et abdominal.
La
conduction
du net-t’ saphtne intern, n’est pas !nesurable Si I’examen Clectrologique
mais de man&e
bilatirale
et done bans
valeur diagnostique.
L’Ctude Clectrologique
de ce nerf est diftitile t‘t peu fiable et certains ont propost la mesure des potentiels
Pathologie
nerveuse
tvoquCs somesthesiques.
Cette mesure, rCalisCe 10 ans plus tard,
n’a pas objective
de difference
significative
malgrt
la persistance de la symptomatologie.
Seule la neurostimulation
transcutan&e est reellement
efftcace sur ces douleurs de deafferentation
saris phenomtne
d’echappement
avec un recul de 10 ans.
Discussion
: trois hypotheses etiopathogeniques
peuvent &tre
avancees
pour expliquer
cette ntvralgie
definitive
du nerf
saphene inteme qui descend a la face anttrieure
de I’artere
femorale
superficielle
au triangle de Scat-pa. Une compression
par un htmatome
secondaire a la ponction
mais l’echographie
et le scanner, certes faits 1 mois plus tard, n’en ont pas objective. II peut s’agir d’un traumatisme
nerveux
direct par I’aiguille de ponction
ou plus probablement
d’une ischernie nerveuse secondaire
au spasme arteriel. ce qui expliquerait
mieux
le caractere irreversible
de cette lesion et sa rare&, eu tgard a la
grande frtquence
des cathtttrismes
femoraux
pour coronarographie. II est possible que des lesions reversibles
de ce net-f a
I’origine de douleurs moderees et d’une hypoesthesie
transitoire
soient plus frequentes
mais meconnues,
d’autant
que cette
symptomatologie
peut orienter vers une pathologie
vasculaire et
que I’examen EMG est difficile.
Mazes
MM,
Ouaknine
G, Nathan
H. Saphenous
nervous
entrapment
simulating
vascular disorder. Surgery
1975;77:
99303
Tranier
S, Durey A, Chevallier
B. Value of somatosensory
evoked
potentials
in saphenous
entrapment
neuropathy.
J Neural Neurosurg
Psychiatry
1992;55:461-5
Paraostboarthropathies
cations nerveuses
A Durufle-Dollo,
Bot, R Brissot
Service
chaillou,
neurogitnes
P Gallien,
AC de Crouy,
de re%ducation
fonctionnelle
35033 Rennes cedex, France
Mots cl& : traumatisme
complications
nerveuses
ad&es,
S Petrilli,
CHU
cr&nien / paraostkoarthropathies
/ traitement
Conclusion:
un diagnostic
pr6coce peut Cviter la chirvrgie :
un traitement
medical par anti-inflammatoires
non sterciidiens
au stade initial de la paraosteoarthropathie
et du syndrome
compressif
associe est efficace dans notre experience.
Brooke MM, Heard DL, De Lateur BJ, Moeller DA, Alquist AD.
Heterotopic
ossification
and peripheral
nerve entrapment:
early diagnosis
and excision.
Arch Phys Med Rehabil
199 1;72:425-9
Pelissier J, Asencio G. Paralysies
nerveuses peripheriques
par
compression
et paraosteoarthropathies.
Les paraosteoarthropathies
neurogenes.
Paris : Masson, 1995;3 1:78-84
Polyneuropathies
tion
ME Isner 1, J Lecocq
F Schneider 3, C Berton
MP Le
de PontI
Introduction:
les paraosteoarthropathies
neurogtnes
chez les
patients victimes de traumatisme
c&men sont une complication
bien connue en reeducation.
Plus rare est I’association
paraosteoarthropathies
neurogtnes
et syndrome
compressif
du net-f
situ6 a proximite
: de 2 a 10 8 selon les series.
Population
: nous rapportons
trois cas de patients victimes de
traumatisme
crlnien
ICger chez qui le diagnostic
de paraosteoarthropathies
du coude compliqut
d’un syndrome
compressif du nerf cubital
a Ctt pose. Le traitement
a associt antiinflammatoires
non stero’idiens
et reeducation
dans deux cas,
anti-inflammatoires
non stero’idiens,
reeducation
et radiotherapie dans un cas, avec une evolution
favorable.
Aucun geste
chirurgical
n’a Cte necessaire.
Discussion : les compressions
nerveuses darts les autres localisations articulaires
sont moins frequentes.
L’importance
du
handicap fonctionnel
sequellaire justice
la recherche,
de facon
precoce et attentive,
de signes cliniques
de paraosteoarthropathie compliquee
ou non. Le diagnostic
doit hre Cvoqut m&me
en cas de traumatisme
crtiien
Itger, contrairement
a ce qui est
classiquement
d&tit dans la litttrature.
Le traitement
des complications
nerveuses
de paraosteoarthropathies
habituellement
rapport&
apres revue de la litterature, est la neurolyse
(plus ou moins transposition
anttirieure),
parfois accompagnee
d’un geste chirurgical
sur la paraosteoarthropathie
elle-meme.
lors de s6jours
1, P Vautravers
4
en rkanima-
1, M Frey
2, M Jesel,
t Service de medecine physique et de r&daptation.
3 service de
reanimation
medicale,
CHU Hautepierre,
67098 Strasbourg
;
2 service d ‘Plectromyographie,
4service de rCanimation
meditale. Hopital Civil, 67091 Strasbourg,
France
Mots cl& : neuropathies
mation
et compli-
369
p&riphCrique
/ d6faillance
multiviscCrale
I r&mi-
Introduction:
le sejour en reanimation
expose a de multiples
facteurs susceptibles
de provoquer
une polyneuropathie
que
Bolton et al ont propose d’appeler
critical
illness potyneuropathy.
Observation:
cinq patients souffrant de cette complication
de
reanimation
ont Bte pris en charge dam le service de medecine
physique
du centre hospitalo-universitaire
de Strasbourg
au
tours des 2 demieres anntes. L’observation
d’un cas caracteristique est rapportte.
M CR, 61 ans, est hospitalist
au service de reanimation
pour
ddtresse respiratoire
aigu@ et choc septique.
L’evolution
est
marquee par I’apparition
d’une pneumopathie
2 Candida albicans, d’une tubulonephrite
ntcessitant
trois seances d’hemodialyse et d’un &at de choc d’origine
hemorragique
sur ulctre
caecal trait6 par resection-anastomose
ileocolique
lattrolattrale.
On constate une paralysie
flasque des quatre membres,
une
diminution
des reflexes
osttotendineux
aux quatre membres,
saris perturbation
des sensibilites.
L’examen
tlectrophysiologique met en evidence une polyneuropathie
aigue motrice axonale des quatre membres. L’evolution
est favorable
avec rkccup&ation progressive
du deficit moteur permettant
une marche
sans Cannes, mais avec I’utilisation
de releveurs du pied.
Discussion : la polyneuropathie
de reanimation
survien: principalement
chez des patients presentant
une defaillance
multiviscerale secondaire
a un sepsis. L’utilisation
de cortico’ides
et
d’agents curarisants
favoriserait
l’apparition
de cette pathologie.
Le signe d’appel le plus frequent est la difficult&
de sewage du
respirateur
ou I’apparition
d’une defaillance
respiratoire
saris
Ctiologie
pulmonaire.
II peut aussi s’agir d’une quadriplegic
flasque
plus ou moins complete,
d’un deficit
distal
des
membres
inferieurs,
d’une diminution
ou d’une abolition
des
reflexes osteotendineux,
d’amyotrophie.
Les troubles sensitifs
sont souvent mod&es. I1 s’y associe souvent une atteinte myogene. Le diagnostic
est Clectromyographique
avec mise en evidence d’une polyneuropathie
aigue axonale. Le pronostic B long
terme est bon si la pathologie
sous-jacente
est d’emblee
traitee
et si le diagnostic
est precoce, permettant
une prise en charge
reeducative
adaptee. L’evolution
est imprevisible
et se chiffre
en semaines ou en mois.