Spectres d’absorption : application à l’astrophysique I. Les éléments chimiques de la chromosphère solaire Document 1 : Spectre d’absorption d’une étoile : Dans le cas d'une étoile, la lumière émise par les réactions thermonucléaires qui règnent dans son coeur doit pour nous parvenir traverser l'atmosphère de l'étoile. Les atomes de cette atmosphère gazeuse très diluée et à faible pression absorbent des photons. Apparaissent alors les raies d'absorption dans le spectre de la lumière solaire. Ainsi un astronome peut "lire" un spectre stellaire et déterminer précisément les éléments composant les zones superficielles de l'étoile. L’Etoile Mystérieuse Chromosphère (gaz sous faible pression) Gaz chaud et très dense Spectre de la lumière après avoir traversé la chromosphère Lumière émise Spectre de la lumière émise par le plasma Document 2 : Spectre du Soleil et principales raies d’absorption dues aux éléments présents dans son atmosphère. On cherche à déterminer les longueurs d’onde des raies d’absorption du spectre du Soleil. En utilisant le logiciel SalsaJ et le fichier LibreOfficeCalc à votre disposition sur le site Pontonniers-physique.fr , déterminer les longueurs d’onde des raies d’absorption du spectre du soleil. Utilisation du logiciel SalsaJ : - Lancer le logiciel puis ouvrir l’image SpectreSoleil. - En déplaçant la souris sur l’image, le logiciel indique les coordonnées (x ; y) du curseur en pixels. C’est l’abscisse x (horizontale) qui nous intéresse. Utilisation du fichier LibreOfficeCalc - Ouvrir le fichier CourbeEtalonnage - Remplir le tableau 1 - Noter l’équation de la courbe qui donne la relation entre les pixels et les nanomètres - Remplir la colonne 1 du tableau 2 en indiquant l’abscisse en pixels de chaque raie du spectre - Remplir la colonne 2 en complétant avec l’équation établie plus haut. Document 3 : Longueurs d’ondes des raies les plus intenses de quelques éléments chimiques Entourer dans le tableau suivant les longueurs d’ondes correspondant aux raies d’absorption du Soleil. En déduire quels sont les éléments chimiques principaux présents dans la chromosphère solaire. Rq : plus l’élément est abondant dans l’atmosphère de l’étoile, plus nombreuses sont les raies correspondant à cet élément Elément chimique H I (hydrogène neutre) Na I (Sodium neutre) Mg I (Magnésium neutre) Ca I (Calcium neutre) Ca II (Calcium une fois ionisé) F I (Fluor neutre) Fe I (Fer neutre) Mn I (Manganèse neutre) Eu I (Europium neutre) O2 (Molécule de dioxygène présente dans l'atmosphère terrestre) CH (molécule de méthylidyne) II. Longueur d'onde en nm 388,9 397,0 410,2 434,0 589,0 589,6 309,7 470,3 516,7 517,3 422,7 458, 2 526,2 527,0 393,4 396,8 821,5 389,9 404,6 423,4 425,1 452,9 459,3 489,1 491,9 527,0 532,8 536,7 536,9 545,6 561,6 822,0 403,6 403,1 402,1 535,2 686,7 430,5 Les étoiles génératrices des éléments chimiques 1. Réactions nucléaires : Dans les étoiles, ce ne sont pas les réactions chimiques qui sont à l’origine de l’énergie dégagée par l’étoile, mais des réactions de « fusion nucléaire ». Au cours d’une fusion nucléaire, deux noyaux atomiques entrent en collision et produisent des produits différents des particules originelles. La réaction nucléaire ci-contre est modélisée par l’équation suivante : 6 2 4 3 Li 1 H 2 2 He Remarque : les réactions nucléaires s’accompagnent souvent d’une émission d’énergie sous forme d’ondes appartenant au domaine des rayons γ très énergétiques (qu’on ne notera pas dans l’équation de la réaction nucléaire). 486,1 656,3 518,4 616,2 616,9 650,0 426,0 427,2 438,3 495,7 501,2 508,0 543,0 543,4 544,7; Les éléments chimiques sont-ils conservés lors des réactions nucléaires ? A partir de l’exemple donné, que remarquez-vous au sujet de la somme des numéros atomiques Z et de la somme des nombre de masse A ? 2. Mécanisme de fusion de l’hydrogène dans une étoile : « ...La phase de fusion (ou combustion) de l'hydrogène est la plus longue de la vie des étoiles. Si la masse stellaire est comparable ou inférieure à celle du Soleil, la température centrale est inférieure à une vingtaine de millions de degrés. Dans ces conditions, la fusion de deux noyaux d'hydrogène (ou protons) produit un noyau de Deutérium qui capture un autre proton et forme un noyau d'Hélium 3 ... Finalement, deux noyaux d'Hélium 3 fusionnent en un noyau d'Hélium 4 ...L'ensemble de ces réactions constitue la première des chaînes proton - proton ou chaîne p-p, la plus importante dans le cas du Soleil ...». Pour la science, janvier 2001 Hydrogène (ou proton) : 11 H (ou 11 p) Electron : 0 1 e Deutérium : 21 H Hélium 3 : 23 He Hélium 4 : 42 He Positon : 01 e Écrire la réaction de fusion de deux noyaux d'hydrogène en un noyau de deutérium et une particule que l'on notera sous la forme AZ X .Comment s'appelle cette particule ? Écrire la réaction de fusion d'un noyau de deutérium et d'un proton en un noyau d'hélium 3. Écrire la réaction de fusion de deux noyaux d'hélium 3 en un noyau d'hélium 4. Cette fusion s'accompagne de l'émission de deux autres noyaux identiques. Lesquels ? Écrire la réaction bilan des trois réactions de fusion précédentes, qui, à partir de noyaux d'hydrogène, permet d'obtenir un noyau d'hélium 4. 3. La nucléosynthèse stellaire : La matière qui nous entoure et nous constitue est faite d’une centaine d’éléments chimiques que nous retrouvons jusqu’aux confins de l’Univers. L’astrophysique nucléaire explique l’origine de ces éléments chimiques par la nucléosynthèse, c’est-à-dire la synthèse des noyaux d’atomes dans différents sites astrophysiques comme les étoiles. Les étoiles enchaînent des cycles de réactions nucléaires. La nucléosynthèse dans les étoiles permet ainsi d’expliquer l’origine et l’abondance des éléments indispensables à la vie comme le carbone, l’oxygène, l’azote et le fer . Compléter les équations des réactions nucléaires ci-dessous par la représentation complète du noyau de l’atome manquant. Durée du cycle de fusion pour une étoile en fonction de la masse M de l’étoile M < 0,3xMSoleil M ≈ MSoleil M > 25×MSoleil Exemples de fusions Fusion de l’hydrogène 4 H He 2 e 1 1 4 2 0 1 ~800 milliards d'années 10-12 milliards d'années 7 millions d'années Fusion de l’hélium : 2 24He48Be He Be C 4 2 8 4 12 6 S'arrête avant d'atteindre ce stade Fusion du carbone : 2 C Ne He 12 6 20 10 4 2 ~200 millions d'années 500 000 ans S'arrête avant d'atteindre ce stade 200 ans Fusion du néon : 1 an C 168O 24He 20 10 Fusion de l’oxygène : 5 mois 28 2 168O 14 Si 24He Fusion du silicium : 28 2 14 Si ~1 jour Fe 24He 52 26 Les explosions d’étoiles, sous la forme de supernovae, diffusent les noyaux formés par la nucléosynthèse dans l’espace et expliquent la formation des éléments chimiques les plus lourds comme l’or, le platine ou le plomb. III. Classification spectrale des étoiles ; diagramme H,R Luminosité En classant les étoiles d'un même type spectral, Ejnar Hertzsprung (1873/1967) découvre en 1905 qu'il existe une relation entre la luminosité et la température des étoiles. Le diagramme auquel il aboutit, perfectionné par Russel en 1913, est connu sous le nom de Diagramme de Hertzsprung-Russel ou Diagramme HR, et joue encore de nos jours un rôle fondamental en astrophysique stellaire pour déterminer l’évolution d’une étoile. Nébuleuses planétaires Naines blanches O B A F G K M Classe Température de surface raies d'absorption O 60 000 - 30 000 azote, carbone, hélium et oxygène B 30 000 - 10 000 K hélium, hydrogène A 10 000 - 7 500 K Hydrogène F 7 500 - 6 000 K métaux: fer, titane, calcium, strontium et magnésium G 6 000 - 5 000 K calcium, hélium, hydrogène et métaux (Fer) K 5 000 - 3 500 K métaux et oxyde de titane M 3 500 - 2 000 K métaux et oxyde de titane A partir de l’étude menée, définir la classe spectrale du Soleil. En déduire sa place dans le diagramme HR. IV. Evolution du Soleil : A partir du document ci-dessus, indiquer le chemin que suivra le Soleil dans le diagramme HR Evolution d’une étoile peu massive (M < 8×MSoleil) : (http://fr.wikipedia.org) Les étoiles se forment à partir de nuages interstellaires qui se contractent sous l'effet de la gravitation. Lorsque l'étoile en formation est suffisamment dense, la pression qui règne au cœur déclenche les premières réactions de fusion : on parle alors de proto-étoiles. Ces proto-étoiles naissent généralement dans des nuages capables de former des centaines d'étoiles en même temps (voir par exemple la nébuleuse d'Orion). http://hubblesite.org/gallery/album/pr2003030a/ http://hubblesite.org/gallery/album/pr2005012r/ La séquence principale est la région du diagramme de Hertzsprung-Russell où la majorité des étoiles résident. Si la concentration d'étoiles y est si élevée, c'est parce que celles-ci y passent environ 90 % de leur vie en évoluant très peu, transformant l'hydrogène de leur cœur en hélium. La dispersion des étoiles autour de la séquence principale a plusieurs raisons. La composition chimique change légèrement la place de l'étoile sur le diagramme : plus celle-ci est riche en métaux, plus elle est froide et moins elle est lumineuse. De plus, les étoiles accroissent lentement leur luminosité et en température pendant leur phase sur la séquence principale. D'autres facteurs comme la rotation, la présence de compagnons proches ou de champs magnétiques peuvent également expliquer un placement un peu dispersé. Dans la zone de température des étoiles de type G et F à des luminosités au-delà de 50 fois celle du soleil, il y a quasi-absence d'étoiles. Un tel « trou » peut s'expliquer par l'instabilité de telles étoiles : les étoiles de masses intermédiaires ou très massives, après la séquence principale, deviennent géantes rouges très rapidement. Cette évolution est rapide et dure moins de 1 % de leur temps passé sur la séquence principale. L'étoile gonfle et prend une teinte rouge : les couches externes de l'étoile se dilatent ce qui a pour conséquence de diminuer la température de la chromosphère de 5500 K à 3700 K alors que leur luminosité ne varie que très peu. Il s'agit d'étoiles en fin de vie avec une fine couche d'hydrogène fusionne autour d'un noyau d'hélium. Au cœur de la majorité des géantes rouges l'hélium fusionne pour donner du carbone et de l'oxygène. La fusion de l'hélium est cependant beaucoup plus rapide que celle de l'hydrogène (qui a eu lieu pendant la séquence principale) ; on parle de « flash de l’hélium » au moment où la fusion de l’hélium commence. http://hubblesite.org/gallery/album/pr2001039a/ Lorsque la géante rouge arrive en fin de vie, ayant transformé ses réserves d'hélium et d'hydrogène son noyau se contracte tandis que les couches périphériques sont expulsées sous la forme d'un vent stellaire. La température de surface du noyau de l’étoile augmente jusqu’à 30000K : la nébuleuse planétaire apparait. Cette nébuleuse est assez éphémère, il ne dure que quelque 10 000 années. http://hubblesite.org/gallery/album/nebula/planetary/ Le noyau de l’étoile devient une naine blanche. Il s’agit d’étoiles très petites (de la taille de la Terre pour certaines) et très chaudes en surface. C'est le stade ultime des étoiles de masse inférieure à 8 masses solaires. Ces étoiles se refroidissent lentement pour devenir des naines noires, mais ce refroidissement prend plusieurs dizaines de milliards d'années, de sorte qu'aucune naine noire n'a été observée à ce jour. Contrairement aux autres étoiles, les naines blanches les plus lumineuses sont les moins massives, car le rayonnement d'une naine blanche diminue avec sa masse. http://hubblesite.org/gallery/album/star/white_dwarf/ Evolution des étoiles de très faible masse (inférieure à 0,5 fois la masse du Soleil) : pour des étoiles de masse inférieure à la moitié de la masse du Soleil, également appelées naines froides, il n'y a pas de fusion d'éléments plus lourds après la fusion de l'hydrogène. La durée de vie de ces étoiles sur la séquence principale est supérieure à l'âge actuel de l'Univers (environ 14 milliards d'années). Les modèles d'évolution stellaire prévoient que ces étoiles finissent en naines blanches d'hélium... mais il est encore trop tôt pour en observer. Evolution des étoiles massives (supérieure à 8 fois la masse du Soleil) : À partir de la séquence principale, les éléments de plus en plus massifs fusionnent au cœur de l'étoile. Les éléments moins massifs continuent de fusionner en couches, enrichissant les couches plus profondes en produits de fusion. De forts vents stellaires sont observés. Lorsque le noyau de fer dépasse une certaine masse, il s'effondre sur lui-même. Le vide créé aspire la matière de l'étoile qui rebondit et crée une onde de choc qui expulse violemment toutes les couches externes : c'est une supernova. Le résidu du cœur de fer effondré forme une étoile à neutrons ou un trou noir selon sa masse. http://hubblesite.org/gallery/album/star/supernova/pr2004009q/ http://hubblesite.org/gallery/album/star/supernova/pr1995011a/ http://hubblesite.org/gallery/album/star/supernova/pr2004029b/ C’est pas sorcier : les étoiles http://www.youtube.com/watch?v=FbK-FPwSAFQ C’est pas sorcier : le Soleil http://www.youtube.com/watch?v=F2zOHTOQg_U Vie et mort des étoiles – 44min http://www.youtube.com/watch?v=RI8rLVDeP1Q http://www.youtube.com/watch?v=fIFx21ZRLKU
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